Dimanche 14 avril - Marylin / Bardot
Au-delà de la célébrité de ces deux icônes du cinéma, Marilyn Monroe et Brigitte Bardot, Simonetta Greggio et Tatiana de Rosnay révèlent la complexité de leur personnalité et de la condition féminine.
En présence de Tatiana de Rosnay (Poussière blonde, Albin Michel) et de Simonetta Greggio (Mes nuits sans Bardot, Albin Michel).
Une rencontre animée par Régis Penalva.
Notre site internet : https://www.festivaldulivredeparis.fr/
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Michel.
Dans mes rêves, tu viens me chercher.
Tu me prends par la main et tu m'emportes.
Cette vie est trop dure à supporter.
Je regarde la clef et je voudrais remonter le temps et que tu sois là.
Je voudrais que reviennent ces jours d'innocence et d'insouciance d'avant la guerre.
Je sais que mes blessures ne se refermeront jamais.
J'espère que mon fils me pardonnera.
Il ne saura jamais.
Personne ne saura jamais.
Zakhor, Al Tichkah. Souviens-toi. N'oublie jamais.
La magie des livres est une drogue, un sortilège, une échappatoire, aussi puissante, aussi envoûtante que le Pays imaginaire de Peter Pan.
Ma mère n'a pas connu et ne connaitra jamais mes enfants. Ma mère ne saura jamais quel homme je suis devenu. Moi, son fils. Un homme qui mène sa vie comme il peut, un homme qui tente de faire de son mieux. Quelque chose est libéré en moi et s'échappe. La douleur s'en va. Demeure a sa place une tristesse qui, je le sais, m'habitera toujours.
Zakhor, Al Tich kah. (Souviens-toi. N'oublie jamais.)
J'ai confié ma terreur à l'arbre. Il m'en a délesté et m'a fait sien. L'arbre m'a maintenu debout. Il m'a enfermé en lui. Jamais je ne m'étais senti aussi protégé. Jamais rien ni personne n'avait veillé à ma sauvegarde de cette façon-là.
...
Et là, au cœur du tilleul, je savais qu'aucun monstre, aucune horreur, jamais ne me trouverait.
Rue Nélaton. Il ne subsiste rien du Vél d'Hiv. C'est une annexe du ministère de l'Intérieur qui le remplace, une sombre bâtisse moderne qui mange tout un côté de la rue. En face, des immeubles anciens, datant de 1890, de 1910. Des immeubles qui ont tout vu de la rafle. Des immeubles qui devaient se souvenir. Il m'a semblé que les bâtisses dans mon dos exsudaient une tristesse indicible, et qu'il n'y avait que moi pour capter leurs stigmates. Il n'y avait que moi pour écouter et comprendre la mémoire des murs.
(une vieille lady anglaise dans le train qui l'amène aux funérailles de son amie choisit un poème à lire à cette occasion)
Quand je serai morte, mon amour,
Ne chante pas pour moi de chansons tristes
Ne plante pas de roses sur ma tombe
Ne la mets pas à l'ombre d'un cyprès
Ne laisse au dessus de moi que l'herbe verte
Mouillée de pluie et de rosée
Et si tu veux, souviens toi
Et si tu veux, oublie.
de Christina ROSSETI
Mon ennui s'épanouissait jour après jour comme le postérieur d'une boulimique.
Peut-être que c'est ça, le mariage, finalement. Devenir un meuble, un meuble qu'on voit tous les jours. Un meuble qu'on ne voit plus.
Le silences s'est épaissi. Un silence de cimetière. Si ce silence avait une teinte, il serait noir, décide-t-elle. Il est des silences verts, comme ceux de la campagne ; des bleus, des blancs, comme ceux de la mer, de la montagne. Ce sont des silences habités, des silences pleins. Celui-là est vide. Insoutenable.