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Critiques de Roy Jacobsen (132)
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Les invisibles

Les invisibles, les habitants d'une petite île norvégienne, vivent au rythme des saisons, de la pêche, de la récolte du foin ou encore des ouvrages à réaliser pour cohabiter avec les éléments naturels. Les êtres humains ne sont qu'invités et doivent perpétuellement trouver un équilibre fragile pour vivre sur terre au plus proche de la mer et de ses richesses.



Roy Jacobsen propose un livre puissant, rempli d'émotions parfois contradictoires, écrit sans fioritures inutiles mais avec des passages d'une grande poésie.



A conseiller pour s'évader en se rapprochant de l'essentiel.
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Les invisibles

J'ai été légèrement déroutée au début par l'écriture ultra simple de ce roman mais très vite, j'en ai compris l'efficacité et son pouvoir d'évocation. On y suit au long des saisons l'évolution d'Ingrid, trois ans, ses parents, sa tante, son grand-père et son cousin, seuls habitants d'une petite île de la côte effrangée norvégienne. La rudesse du climat et la présente entêtante de la mer marquent de leur empreinte le quotidien de cette famille dont les revenus diversifiés sont basés sur la pêche, la récolte du duvet des eiders, la cueillette des oeufs de mouette et la traite de quelques vaches et brebis. L'auteur a choisi de ne pas souligner mais plutôt de saisir les sentiments et motivations de ces insulaires farouchement indépendants et désireux de conserver leur tranquillité. Une lecture prégnante que je recommande aux lecteurs férus d'environnement extrême.
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Les invisibles



Quelle belle recommandation... Au sein de la @librairiemotsetcie à Carcassonne, on prend le temps de vous écouter et conseiller.

Lorsque j'ai voulu m'envoler avec un auteur local pour la Norvège, je me suis tournée vers eux, me suis laissée guider, avec succès.



J'ai été emportée sur Barroy, une île en-dessous des Lofoten, au Nord de la Norvège. Une île habitée par une seule famille, du même nom, dont Ingrid est la fille unique.

Elle grandit entourée d'un grand-père taiseux, d'un père dévoué à son île, d'une mère pleine de regrets, d'une tante simple.

D'autres personnages peuplent l'île au fil du récit, ou bien y passent.



Cette histoire est rythmée par une vie d'îliens. Elle est rude cette vie. La nature règne en maîtresse, voire en dictatrice : quand ramasser le foin, la tourbe ? Quand planter les pommes de terre ? Quand construire un nouveau quai, un nouveau bâtiment ? Quand se rendre sur le continent ? Et bien... Quand la nature vous laisse faire.

Cette vie de rudesses est marquée par un lien indéfectible entre l'île et ses Hommes. S'en éloigner pour étudier, travailler ou pêcher se traduit toujours par un sentiment intense.



Je me suis plongée dans une ambiance parfaitement dépeinte par l'auteur que je n'ai eu aucun mal à imaginer maintenant que je suis allée dans les Îles Lofoten et les eaux qui l'entourent. La question du climat et de l'adaptation de l'Homme est revenue sans cesse : comment font-ils lorsque la tempête souffle, lorsque le brouillard dissimule tout, lorsque la neige coupe la seule route ?...



Roy Jacobsen parle du silence. Sur une île, il n'est jamais anodin. Il y a le bruit de l'eau, du vent, des animaux... Lorsque tout est silencieux, un évènement va survenir. Le calme avant la tempête...

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Les invisibles

Traduit par Alain Gnaedig



En attendant les nouveautés de janvier, je pioche dans ma bibliothèque. Il y trônait ce roman norvégien, Les invisibles, depuis plusieurs mois, d'un auteur que je ne connaissais pas.

Un petit voyage au large des Lofoten, dans des îles minuscules me tentait bougrement ! Me voilà donc partie sur l'île de Barrøy, du nom de la famille qui en est propriétaire. Le chef de clan est Hans, qui vit là avec son père, le vieux Martin, sa femme Maria et ses filles Ingrid et Barbro. Un caillou aride d'un kilomètre à peine, où l'on cultive un carré de pommes de terre, on fait du foin quand c'est possible, on ramasse la tourbe, on trait quelques vaches mais on vit surtout de la pêche, celle que l'on ramène et que l'on vend ou bien celle de l'Usine, qui nous fait vivre.



La vie et le décor semblent immuables, entre blizzard, tempête, et ...canicule ! Pas de date, quelques allusions vagues. La nature dicte sa loi et les hommes font avec. Sur Barrøy, on disparaît et réapparaît - parfois. On devient père et mère sans avoir eu d'enfants, on devient adulte alors qu'on n'est qu'un enfant. On oublie d'aller à l'école. Et puis on y retourne. On construit des rafiots et des pontons. On s'engueule, on se bat et on se réconcilie. On est hors du grand tumulte du monde, on est invisible.



Cependant, le lecteur observe, subjugué la vie de ce microcosme à la beauté magnétique du froid. On est une famille indéfectiblement liée, avec ses secrets à peine esquissés sur la page d'encre. On a parfois voulu partir mais Barrøy en a décidé autrement.



Roy Jacobsen peint avec une minutie incroyable la vie de ses personnages confronté à Dame Nature, elle aussi un personnage à part entière. J'ai eu du mal à m'immerger dans le roman pendant une trentaine de pages (peut-être parce que les conditions n'étaient pas réunies). Il faut dire que l'écrivain est assez avare en virgules, et préfère la description et le discours rapporté au dialogue au style direct (ce qui au demeurant ne me pose aucun problème). Puis j'ai plongé et j'ai dévoré les pages pour suivre cette saga familiale au confin du monde. J'ai même retardé la fin parce que justement je ne voulais pas quitter ces gens ! 299 pages, c'est bien court !



Quelques petites remarques : j'aurais bien voulu en savoir plus sur le père de Lars, le fils "illégitime" de Barbro, lui même demi-frère de Felix, fils adoptif d'Ingrid. Pourquoi les femmes disparaissent avant de réapparaître ou deviennent folles ? C'est passé sous silence par Roy Jacobsen mais il s'amuse un peu avec elles. Quant aux hommes, ils meurent de leur belle mort ou carrément bêtement.



J'ai eu des soucis avec la traduction, parfois : ça m'a fait sourire de trouver des pies huîtrières. Je ne connais que l'huitrier pie, c'est-à-dire l'huitrier avec un plumage de deux couleurs dont du blanc. Seuls les connaisseurs de l'échassier (qui ne mange pas d'huître !) trouveront étrange de le voir rebaptisé.  Quant à "ce bref moment où l'île est le plus grande, où l'on peut marcher sur du sable blanc" = ???? coquille !....  ; ou "la mer (...) noire et lisse comme de la colle sous un ciel sans étoiles"... j'ai beau eu lire et relire, je n'arrive pas à imaginer ce que c'est de la colle sous un ciel sans étoiles ! Il manque une virgule, non ? - même si j'ai bien compris que c'est la mer dont il est question, mais balancé comme ça, ce n'est pas clair !  Peu de virgules chez Roy Jacobsen, c'est vrai... Bref, j'ai fini par trouver qu'il manquait un travail de correcteur dans ce texte (ce qui relève de l'éditeur). Cela dit, ça n'a pas gâché mon plaisir, mais un peu agacée à la longue. J'ai lu le livre en version poche chez Folio, composition du 4 février 2019 n°d'imprimeur  234335. Edité chez Gallimard pour le grand format.



Malgré ces remarques qui ne feront pas plaisir à tout le monde, Les invisibles est un  magnifique roman pour ceux qui aiment l'air froid et iodé, les tempêtes, les coins sauvages, et les sagas familiales. La bonne nouvelle est  qu'il y a une suite, Mer blanche !



Les Invisibles, mon coup de coeur nordique de fin d'année.
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Les invisibles

Une île .... les tempêtes sur une île lui donnent ses couleurs .... en septembre, l'île est un arc en ciel avec les feuilles qui virent du jaune, au marron et au rouge ... puis elle devient un animal loqueteux à fourrure marron ... puis un cadavre aux cheveux blancs, la pluie, les rafales, la grêle, la neige ... cette île n'est pas autre chose qu'un simple grain de sable ... cette île est la longue école de la solitude.

En Norvège, Il m'apparaît toutefois qu'une petite île ne se différencie pas tant que ça d'une ferme coincée entre la mer et la montagne sans autre moyen de communication avec le monde que le bateau quand il peut prendre la mer !



Apprendre à bien construire une tour de tourbe est une chose indispensable pour survivre l'hiver quand sortir, récupérer de quoi se chauffer est une épreuve.

Les coutumes des uns ne sont pas forcément celles des autres .... un grand père meurt .... l'ensemble de ses affaires ... ses draps, ses couvertures, sa chaise, ses habits sont brûlés devant toute la famille.

Vivre dans l'isolement, la solitude, la promiscuité quand on est une petite fille comme une autre, une petite fille qui n'a jamais connu autre chose que cette solitude face à la mer, face aux éléments.

Apprendre à se contenter de peu, de ce qu'on a, de ce qu'on a pêché, de ce qu'on fait pousser.

Apprendre vite, très vite à tout faire car le temps est assassin dans ces coins là et si on veut survivre, il faut savoir faire, il faut savoir s'adapter et si on sait pas il faut inventer sans se tromper.



Une écriture à la gloire des Invisibles, qui nous donne l'impression de les voir là, sous nos yeux. Nous sommes prêts à les aider, à leur porter secours et prendre notre part de leur douloureux destin pour les soulager et leur monter comme on les aime.

Mer blanche, la suite ... nous permettra prochainement de retrouver les personnages des Invisibles ... dans ce livre, l'histoire, notre histoire fait irruption à Barrøy, dans ce lieu que l’on croyait en dehors du temps.

Merci Roy de nous permettre ses retrouvailles ... cela aide à refermer ce très beau livre, les Invisibles, pour qu'ils restent dans nos cœurs.
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Les yeux du Rigel

La recherche de la vérité est semé d'embuches et de mystères. Ingrid part à la recherche du père de son enfant à travers la Norvège. L'après guerre a laissé des séquelles dans tout le pays, sous des apparences de paix, les esprits sont encore occupés. Ingrid suit les traces d'Alexander, homme fantôme, dont elle ressent la présence sur le chemin. Les témoins de son passage rechignent à donner les informations, les non-dits s'accumulent.

L'écriture chaotique complexifie la compréhension du récit, le voyage de l'héroïne est tout à cette image: brutal, obscur et mystérieux. La persévérance est vraiment le maître mot de ce roman, les personnages, le lecteur doivent s'accrocher coûte que coûte pour progresser et atteindre chacun leur objectif. J'ai failli abandonner Ingrid bien des fois dans ses pérégrinations, de même qu'elle a été tentée de le faire à plusieurs reprises lors de ses recherches.

Ce n'est que vers la fin que j'ai pu enfin relâcher un peu la tension, que j'ai compris que la vérité n'est pas difficile à découvrir et à comprendre, mais que c'est le chemin qui y mène qui contient l'épreuve et les véritables enseignements.
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Les vainqueurs

Roy Jacobsen parvient à émouvoir dans une première partie véritablement envoûtante. On suit Marta, petite fille qui vit avec sa famille, peu fortunée, isolée dans la campagne norvégienne... tout n’est pas facile mais la vie de famille, malgré les difficultés, est joyeuse, légère.

Pourtant, au-delà de cette vie monotone, récurrente, se dresse le constat de la précarité, du progrès qui laisse les plus démunis sur le carreau, qui pousse aux crédits pour survivre. Saison après saison, de pêches en récolte maigres, le temps passe, inexorablement, entre espoirs et désespoirs, qui, comme les saisons, se relaient, sans cesse.. On envoie les enfants en ville, pour une meilleure vie, une vie de tâches, de difficultés... confrontée à la ville, Marta ne comprend pas ou, justement, prend conscience des choses de ce qu’elle est et représente,… entre anecdotes, banalités et vie quotidienne de l’époque, on assiste à l’éveil d’un pays, des consciences, de l’économie même... un nouvel espoir, de nouveaux buts, des projets... même si la vie ne parvient pas toujours à s’en sortir, on se bat, on persiste, on essaie, on tombe, on remonte en selle...

En cela Jacobsen saisit alors ces instantanés entre tristesse et petits bonheurs...



Vient alors une deuxième partie... un autre monde. Marta est à Oslo, y est domestique. Les lieux, les réseaux, les obligations, les impératifs sociaux amènent plus de complexité et offre un roman totalement différent. En filigrane, on comprend toute l’ambiguïté de la guerre en Norvège, entre collaboration et résistance, entre occupation et impuissance... le poids de l’Histoire dans les histoires quotidiennes, aussi.



Enfin, on nous plonge dans les années glorieuses, ces Trente glorieuses qui ont vu l’émancipation de la femme, la contestation sociale et politique, la musique, la liberté, une certaine légèreté... loin de nos bases, de notre vision de ces années... c’est assez intéressant sociologiquement parlant aussi...on découvre le fils de Marta, et le poids du passé, de l’héritage, les échecs, les blessures qui perdurent de mère en fils, de famille en famille.. et on est toujours, là, survivants...

Mais le principal atout de ce roman est l’évocation de la lutte, des classes, des sentiments, sur la vie, dans une famille...

C’est les questions existentielles que tout le monde se pose à un moment donné de sa vie : qu’ai-je réalisé ? que suis-je devenu ? où voulais-je aller au début ? où suis-je ?

Le tout à la sauce norvégienne... teintée d’intimité, de lutte, de simplicité, de beauté, d’espoir, de résignation, de sentiments, de conscience, de rêve, de zones d’ombres, de ce qu’on perd en gagnant...

Bref, un roman à plusieurs facettes comme les masques que l’on doit porter au cours de notre vie... un roman simple, intime, à la beauté fébrile.

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Mer blanche

J'ai commencé ce livre sans avoir lu la 4e de couv. Juste le titre : Mer blanche. Et le nom de l'auteur : Roy Jacobsen.

Je me suis retrouvé projeté sur cette petite île hors du temps. Un îlot du grand nord battu par les vents, tout là-haut, en Norvège.

Une jeune femme. La solitude. Une vie entre la tourbe et le poisson, et surtout entourée d'une mer toujours présente, qu'on emprunte à coup d'avirons comme tu empruntes la rue devant chez toi. Parfois lisse parfois fumante. Une vie qu'on penserait hors d'atteinte de l'histoire du monde. Pourtant, la seconde guerre mondiale va pousser jusque-là quelques débris, quelques corps à la dérive...

Un style très particulier. Parfois déconcertant. La poésie niche dans chaque anfractuosité comme les eiders et leurs nids tapissés de duvet.

L'histoire d'une femme forte racontée à petites touches de brume. Une histoire qui m'a touché profondément.
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Le prodige

À douze ans voir sa vie bouleversée par l'arrivée inopinée d'une demi-sœur et celle d'un chambreur alors qu'on est habitué à habiter seul avec sa mère cause tout un choc. C'est pourtant avec philosophie que Finn s'adaptera à cette situation et on le verra maturer énormément au cours de la quinzaine de mois couverte par ce roman. Il n'y a pas d’événements extraordinaires dans la vie de ce jeune mais beaucoup d'adaptations et de prises de conscience. J'ai trouvé ses façons de réagir fascinantes à suivre, surtout devant l'adversité et la fatalité qui ne l'épargnent pas le moins du monde. Est-ce qu'une épreuve, aussi pénible soit-elle, est réellement une occasion de grandir? C'est un des thèmes qu'aborde ce livre, le principal sans doute. Et il le fait de belle façon!
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Les invisibles

« Nul ne peut quitter une île ; une île, c’est un cosmos en réduction où les étoiles dorment dans l’herbe sous la neige. ». En tous cas, cette île de Barrøy a été pour moi une véritable galaxie, au cœur de laquelle je me suis sentie tellement bien, tellement prise, que j’ai eu du mal et des regrets à la quitter, elle et ses habitants si attachants, une fois le livre terminé. Gros coup de cœur pour ce roman du norvégien Roy Jacobsen, que je n’aurais je pense pas découvert sans le challenge Décembre nordique de Cryssilda. L’été dernier en effet, de passage à Brest pour les vacances, lors de ma sacro-sainte halte à la libraire Dialogues, je me suis attardée sur la table dédiée aux littératures du nord, en pensant au challenge. Curiosité et gourmandise. Ah tiens il a l’air bien celui-ci. Ah tiens il est norvégien. Ah tiens… J’étais prise dans ses filets ; et lui dans mes mains.



Les Invisibles, c’est la vie d’une famille sur une petite île proche du cercle polaire. Hans, son épouse Maria et leur fille Ingrid, Barbro la sœur de Hans et leur père Martin. C’est le quotidien et les saisons qui passent, l’eider qui niche alors on ne fait pas sortir le chat, le moment revenu de faire sécher la tourbe, la première tempête d’hiver. Presque des saynètes, au départ, comme de petites nouvelles qui tourneraient autour de la même île et de quelques personnes, le rythme paisible des vies humaines et de la nature, les bonheurs simples et les coups du sort, la débrouillardise et les traditions.



Et puis à mesure, la trame du récit prend de l’épaisseur, et on s’attache profondément aux Barrøy (le nom de l’île et de la famille est identique). Hans repart pêcher aux Lofoten, un enfant nait, un autre entre à l’école sur l’île voisine. Les soucis grattent à la porte parfois, les intempéries saccagent, les destins se tissent, les projets déferlent. On vit de l’intérieur les changements. « Un meuble à l’extérieur. C’est faire du ciel un toit et de l’horizon le mur d’une maison qui s’appelle le monde. Personne n’avait jamais fait cela ». Les drames, aussi. Notre souffle se retrouve mêlé au leur, à espérer, à prendre sa vie en main, à bâtir son avenir comme on se l’imagine, et puis tout reconstruire. Ramer, sans cesser de s’aimer.



L’écriture de Roy Jacobsen, concise, puissante et mêlée d’instants de poésie lumineux, offre un monde, tout un mode de vie dans lequel j’ai plongé avec une joie rare et durable. Les Invisibles a été un fort beau voyage, et une lecture merveilleuse.



« Et Ingrid sentit cette force que seul un oiseau connait, quand il est perché sur le sommet d’une montagne, les ailes déployées, et sait qu’il peut laisser le vent faire le reste. »
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Les yeux du Rigel

out d’abord, je remercie Babelio de m’avoir envoyé ce roman dans le cadre de Masse critique et permis ainsi de connaitre cet auteur venu du froid, Roy Jacobsen, écrivain norvégien. Après "Les invisibles" et "Mer blanche" Roy Jacobsen poursuit l'histoire d'Ingrid Barroy dans sa quête cette fois-ci du jeune russe Alexander qu'elle a sauvé, soigné et aimé pendant la guerre et dont elle a eu une petite fille, Kaja. Début 1946, la guerre est terminée, Kaja a dix mois, et Ingrid décide, contre l'avis de tous, de partir à la recherche d'Alexander. Avec sa fille sur le dos et la valise à la main, elle va suivre Alexander à la trace dans toute la Norvège, d'une ferme à une autre, d'une gare à l'autre, de pêcheur en passeur, de bûcheron en médecin.



Les yeux du Rigel est le troisième volume de la trilogie consacrée à Ingrid Barrey. C’est dommage que cette indication ne soit inscrite dans le résumé du plat verso. Adepte des séries romanesque, cela m’a rendu chagrine mais je me suis attelée à sa lecture car le contexte historique me passionne. L’histoire est romanesque et parsemée de détails qui n’apportent pas toujours au récit de l’utilité. Le style est poétique dans certains passages mais confus ce qui nécessite beaucoup de patience pour avancer dans la lecture. Je recommande tout de même cette saga.



















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Les invisibles

Les invisibles, c'est un roman sur la fatalité de vivre sur une île, isolé de tout, face aux éléments.

Le récit est poétique, écrit de façon presque laconique.

L'auteur emploie beaucoup de métaphores qui appuie un peu plus la rudesse d'avoir une vie bien réglée.
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Mer blanche

Comme j'ai aimé ce livre, lu il y a quelques mois déjà !

J'avais aimé Les Invisibles.

Et comme pour Les Invisibles, je ne garde qu'un faible souvenir de l'histoire elle-même. Mais je garde plein de sensations et d'émotions. Une femme sur une île, la guerre et les abus, la solitude, beaucoup de silence et de violence subie. Des vagues qui claquent, le vent qui souffle, des bateaux et des cadavres. Toujours ce vent et ces paroles retenues.

Au milieu de tout ça, cette femme invaincue, mais vacillante, souvent. Debout malgré tout.
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Les invisibles



Les invisibles, c'est le récit de la vie quotidienne d'une famille de cinq personnes, vivant seule sur une île d'environ 50 hectares au large des côtes norvégiennes. Il y a Hans, sa femme Maria, sa soeur Barbro, sa fille Ingrid et son père Martin. Ils vivent en autarcie et Hans fait la campagne de pêche aux Lofoten, pour ramener de l'argent à la maison. Cette chronique - qui se déroule sur plusieurs années - aborde pêle-mêle le futile comme l'important. Ainsi un chapitre entier est consacré à la longue vue qu'on retrouve puis qu'on range à sa place. Mais un autre à la fuite de Barbro pour vivre sur le continent et à son retour, car elle ne s'est pas sentie heureuse, là-bas.





Le style est rugueux, heurté, passant souvent de façon abrupte d'un sujet à un autre. Avec des phrases courtes qui vont à l'essentiel, mais épuisent le lecteur. Ce style s'accorde avec la dureté de la vie sur l'île, due aux tempêtes, à la pauvreté et à la solitude. Mais qu'est ce qui pousse cette famille à rester sur cette île? Pourquoi chaque fois que Barbro a une opportunité de vivre sur le continent, ça ne se fait pas. Pourquoi Ingrid, elle aussi partie de l'île, y revient rapidement? Avec «le soulagement d'être rentrée à la maison, cette cellule d'isolement en pleine mer ». le roman est d'abord une réflexion sur la solitude. Mais fuir la solitude, c'est quitter les siens, et ses habitudes. C'est affronter un monde où on est mal à l'aise. Alors va pour la solitude, et l'avenir sur cette île, pas forcément souriant. C'est un roman rude qui ne cherche pas à séduire.
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Mer blanche



"Barrøy est une terre du silence, les adultes n'expliquent pas aux enfants ce qu'ils doivent faire. Ils le leur montrent."



Novembre 1944. Le MS Rigel, qui transportent des troupes allemandes et des prisonniers russes est coulé au nord de la Norvège. Des milliers d'hommes périssent, il y a quelques survivants, qui arrivent, gelés, au milieu des cadavres. L'un d'eux arrive sur l'Ile de Barrøy, qui appartient à la famille d'Ingrid. Mais qui y est seule, avec la guerre, tout le monde est parti. L'homme est à peine en vie, dans l'hiver scandinave. Entre lui et elle va se nouer une histoire, malgré la barrière de la langue.



Comme sur un mode d'observation, l'auteur décrit Ingrid, employée d'une des dizaines d'usines de poissonnerie sur le continent norvégien. Tout est glacé. Ingrid découpe et vide les poissons, à bonne vitesse, et elle dort le soir avec d'autres ouvrières, dans des conditions inhumaines, comme partout dans le haut de la Norvège. Après des mois à ce rythme, un beau jour elle va demander son argent au patron, et prend une barque avec des grosses provisions alimentaires, et seule, brave les éléments et les courants pour revenir sur son Ile. Barrøy, elle y est née, mais même si elle est déserte actuellement, c'est chez elle. Elle sait comment faire. Elle remonte la barque sur le ponton, et fait des allers-retours pour aller ranger ce qu'elle avait emmené. Elle nettoie la maison, met du bois dans le poele, et elle voit en ressortant qu'il y a des pantalons jaunes rayés, là où elle voulait poser un filet pour la pèche. Elle les pose sur un fil d'étendage, et ils sont immédiatement gelés tout raides par la température, -20°. Elle en voit d'autres, dans la mer, Ce sont des cadavres. Il y a dû y avoir un naufrage. Elle utilise toutes ses forces pour les amener sur la berge, puis dans une des granges. Et dans cette grange, elle trouve, sous les manteaux de son père, de ses oncles et de son frère, parti à la pèche au loin, elle trouve un homme. Qui respire encore. Elle fera tout pour le sauver, de toutes ses forces. Mais elle a des doutes. Il est habillé en soldat allemand. Les allemands honnis occupent la Norvège, un bout de laponie aussi. Comment communiquer. Comment comprendre qui il est, ce mourant qu'elle veut sauver ? Comment va t'elle faire alors qu'on la prévient qu'elle va devoir accueillir des réfugiés lapons et finlandais ?



C'est un récit contemplatif, au début, puis lorsque l'homme est là, l'auteur nous ouvre les portes des pensées de cette jeune femme forte, forte dans ses muscles, dans sa résistance, dans ses certitudes et sa connaissance de cette vie âpre sur ces archipels où rien ne pousse la moitié de l'année, où on ne se nourrit presque que de poisson, où le confort c'est d'être au chaud et avoir à manger.



J'ai ressenti dans cette histoire une grandeur et une folie qui, par moments m'ont fait penser à "Breaking the Waves". Et j'ai vraiment aimé cette femme, Ingrid, sa force, ses décisions. On est en 1944, mais c'est intemporel. L'homme contre la mer, contre le vents, les tempêtes et le froid. J'ai vraiment aimé, même si parfois je me suis un peu perdue dans les îles et les bâteaux..



Roy Jacobsen - Mer blanche, ed Gallimard du monde entier, février 2019, 260 pages, 21€. Traduit du norvégien par Alain Gnaedig
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Mer blanche

Sur l’île de Barrøy vit une famille; Ingrid est le personnage principal autour de laquelle est tissé le récit. Nord des îles norvégiennes, autour de l’année 1944, la Norvège est occupée par les Nazis. Si l’histoire de ce coin de pays n’avait pas été triturée par les souillures de la 2e guerre mondiale [viol - envahissement - intimidation - enlèvement - torture - répression - déplacement - assassinat], l’auteur aurait transporté le lecteur dans un lieu de vie bucolique par ses paysages et ses personnages.



Ingrid vit et subit les affres de la situation. Seule, abandonnée sur son île, fouettée par les vents et la mer, elle recueille un naufragé d’un bateau nazi transportant des prisonniers russes; Alexander sera son compagnon pendant quelques jours. Elle entasse également les corps d’autres naufragés; cela lui vaudra les foudres du maître nazi. Blessée et battue, elle est déportée dans un hôpital situé à des kilomètres de son île, sur le continent. Puis, elle reviendra chez elle avec les siens après avoir passé quelques semaines en réhabilitation.



Toute la beauté du récit, car c’est une belle histoire malgré tout, repose sur les relations communales, de proximité. Tous se connaissent, mais en même temps s’ignorent; proximité et éloignement. Le lecteur découvre l’intimité des liens et l’isolement des relations. Écriture soignée, intrigues bien ficelées malgré le nombre de personnages secondaires, contexte socio-historique intelligemment traité. L’auteur lève le voile sur une « petite » histoire de la grande aventure humaine.
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Les invisibles

Les Invisibles ce sont les membres de ces familles très pauvres qui vivent sur des îles au Nord de la Norvège, ces îles qui sont autant de confettis perdus dans les archipels du Grand Nord. Ici, c’est de la famille Barroy qu’il s’agit. Nous sommes au début du XXème siècle, un peu hors du temps par rapport à nos repères d’Européens. Au début du roman, Ingrid n’est qu’une enfant. Elle est la fille unique de Maria et Hans. Sur cette île vivent également Martin le père de Hans et Barbro sa sœur. Au fil des pages, nous suivons le quotidien de cette famille sur deux décennies, rythmé par les saisons, la pêche et ce que la nature veut bien leur offrir certaines années.



Les enfants n’ont pas vraiment d’enfance, leur vie sur l’île est réglée par les éléments naturels et la rudesse du monde qui les entoure. On nait, on vite et on mourra sur cette île. C’est un roman sur la fatalité, un livre qui s’étire lentement, comme les jours sur cette île.



Un beau livre puissant et poétique, jamais ennuyeux et la destinée de cette famille est fascinante quant au fil des pages, les « invisibles » prennent corps.
Lien : http://www.instantanesfutile..
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Les invisibles

Lire Les Invisibles, c'est s'immerger dans une magnifique carte postale tout en feuilletant un album de famille poussiéreux qui aurait pu être dégoté au hasard d'une brocante. Difficile de quitter les lieux lorsque l'on referme ce livre, car comme le dit si bien l'auteur, "Nul ne peut quitter une île ; une île, c'est un cosmos en réduction où les étoiles dorment dans l'herbe et sous la neige".
Lien : https://chezlaurette.wixsite..
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Les invisibles



Les "invisibles" sont sans doute les destins de chacun mais sont ici ceux des hommes et des femmes vivant sur des îles dans le nord de la Norvège, au début du 20ème siècle, si petites bandes de terre qu'elles portent le nom de la seule famille dont le hasard a en ce lieu décliné les générations.



"Sur une île, tout ce qui a de la valeur vient d'ailleurs, sauf la terre, mais ce n'est pas pour elle qu'ils sont là" et "nul ne peut quitter une île"...ce sentiment à la fois de fatalité insulaire et de liberté face au continent sont les clés de voûte d'une histoire familiale suivie dans les yeux d'Ingrid, de son enfance auprès de son père Hans à sa découverte étrange du sentiment maternel.



Les mains écorchées par le sel, le froid et le travail autour des duvets, de la pêche, du salage des poissons ne s'arrêtent pas, pour s'en nourrir et pour "l'argent, l'amarre la plus déprimante qui les relie à la terre ferme." Et on suit ainsi la ténacité dans la tempête, la succession des saisons qui n'ont d'autre finalité que de varier les tâches dont il faut s'acquitter.



Et devant cette vie uniquement rythmée par la nature et la mer, les enfants grandissent, les adultes rêvent, les vieux regrettent...



Ces pages imprégnées de cette nostalgie que l'on peut ressentir devant les vagues inéluctablement infinies nous bercent comme une marée et révèlent les reflets de l'âme en évoquant les teintes différentes de l'eau dont les pages et les mots mêmes finissent par prendre les couleurs.

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Les invisibles

Un livre intéressant sur une famille qui grandit et qui vit sur une île mais néanmoins je m'y suis ennuyée.

L'histoire aurait pu être bien plus pimentée à la vue des personnages mais cela est resté bien plat malheureusement.

Une jolie famille qui travaille, qui évolue, qui est entourée d'animaux qui eux aussi font des naissances.
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Qui est l'enquêteur principal de cette mission ?

Nestor Beautrelet
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Thème : L'Aiguille creuse de Maurice LeblancCréer un quiz sur cet auteur

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