Citations de Ruth Rendell (458)
Lorsqu’on est propriétaire d’une terre de dix hectares, on ne peut pas se faire tout de suite une idée exacte de ses biens.
Jusqu’à preuve du contraire, les parents n’appellent pas de médecin pour faire piquer leurs enfants malades.
Un nuage masqua la lune, provoquant un nouveau soupir dans la foule, ou plutôt un cri d’étonnement étouffé. Un frisson parcourut les assistants, comme une rafale de vent froissant un champ de blé.
« Voyez les esprits malins, mes enfants ! Voyez-les dans le ciel voler devant la lune ! Voyez Astarot, le démon, celui dont la lune est le séjour !
Dans les films, les gens avouent tout à coup, ou bien deviennent violents, ou encore se jettent à genoux et implorent miséricorde…
. C’est drôle! Il n’était pas très adulte, au fond. C’est un peu enfantin, vous ne trouvez pas? d’avoir peur d’un tableau; c’est comme d’avoir peur de l’obscurité.
On ne peut pas aller à une soirée d’anniversaire les mains vides.
Quand on a de l’argent pour s’acheter de belles choses, on devrait au moins en prendre soin!
Il faut de tout pour faire un monde.
De nos jours on tue les guêpes avec des produits spéciaux, sans danger pour les animaux à sang chaud…
Les médecins ont le droit de se mêler de ce qui ne les regarde pas, mais les potards, quand même pas! On leur achète des lames de rasoir, du dentifrice, une brosse à dents, on paie à la caisse et un point c’est tout. Des épiciers, voilà ce que c’est.
L'égoïsme ne consiste pas à vivre comme on souhaite vivre mais à demander aux autres de vivre de cette façon là.
(dans la traduction de Marie-Louise Navarro)
Quand tout alla mal, horriblement mal, il eut le sentiment terrible qu’il s’agissait d’un coup du destin, que cela devait arriver tôt ou tard.
À quoi sert-il, d’avoir une bouilloire qui siffle quand on est sourd comme une cruche ?
Toute son euphorie de la nuit s’était évanouie. Il n’avait aucune idée de la façon dont il fallait s’y prendre pour faire la cour à une femme. Il allait être aussi difficile de parler d’amour à Una qu’il l’aurait été d’en parler à Rose, et cette idée le terrifiait. L’inviter à déjeuner était impossible ; lui faire des avances était impensable. Il était marié, et elle le savait. Pam, plus encore que les romans, l’avait convaincu que si on déclarait son amour à une femme qui n’était pas dans les mêmes dispositions, on recevait immanquablement une gifle. Surtout si on était marié et elle aussi. Il semblait qu’en certaines circonstances, ce fût une insulte que de dire à une femme qu’on l’aimait.
C’était un réaliste, pour qui la vie consistait en parties de rigolade avec des femelles faciles, jusqu’au jour où il aurait atteint trente ans. Alors, il se marierait et habiterait dans une confortable petite maison.
Voyez-vous, Una a trente-deux ans. Elle n’est pas vilaine, certes ; mais on ne peut pas dire, non plus, qu’elle soit particulièrement affolante. De plus, la plupart des hommes qui pourraient lui convenir ont tous soit une femme soit une maîtresse. D’autre part, elle ne sort guère et ne voit pratiquement personne.
Ce qu’il nous faudrait ici, continua-t-il, c’est une bonne chaise électrique. Et l’armée devrait bien prendre le pays en main, avec à sa tête un général qui ne plaisanterait pas. L’armée, c’est cela qu’il nous faut. Et traiter les récalcitrants à grands coups de pied dans le cul !
Il y avait donc au monde d’autres choses, d’autres êtres, d’autres préoccupations que Pam et les enfants, la banque, le shopping du samedi, la télévision et les vacances à l’île de Wight. À moins que tous ces auteurs ne fussent des menteurs, il existait une vie intérieure, une expérience extérieure, un nombre infini de choses à voir et à faire. Et la passion existait aussi.
Il voulait tomber amoureux, il voulait vivre, voir des choses, explorer et découvrir. Comprendre. Mais tout cela était impossible pour un homme marié, qui avait deux enfants, un beau-père et un poste à l’Anglian-Victoria Bank. D’ailleurs, de qui pourrait-il tomber amoureux ? Il se voyait se rendant chez ses amis les Heysham, un samedi matin où il trouverait Wendy toute seule. Et ils tomberaient amoureux l’un de l’autre. Comme Lancelot et Guenièvre. Comme Tristant et Yseult. Il avait également songé à Joyce pour tenir le rôle de l’amoureuse
C’était une assez jolie femme de trente-sept ans, mais qui avait le défaut de trop se farder, ce qui la vieillissait de plusieurs années. Toutes les deux heures, elle disparaissait pour aller s’appliquer une nouvelle couche de rouge à lèvres ; lorsqu’elle était jeune fille, la mode était aux lèvres d’un rose brillant. Sur une étagère de la cuisine, elle avait constamment un tube de rouge et un pot de fard à paupières.
La citation que j’ai à l’esprit est la réplique d’Horspur à Mortimer quand celui-ci prétend pouvoir appeler les esprits des vastes profondeurs. Cette réponse m’a souvent été utile dans mon travail lorsque j’étais un peu trop optimiste. – Se raclant encore la gorge, il déclama : – Si je le peux, n’importe quel homme le peut, mais les esprits répondront-ils à notre appel ?