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Critiques de S. Craig Zahler (144)
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Dédale mortel

L’esthète des règlements de compte.



S.Craig.Zahler, un blaze sur mesure pour figurer sur des génériques de séries B, est une sommité dans la représentation de la violence et un portraitiste de l’instinct de survie. Chez cet auteur, l’homme descend plus du Tricératops que du singe.

Nourri par le cinéma de Sam Peckinpah et de Tarantino, ce romancier qui est aussi réalisateur, scénariste, compositeur et batteur, collectionne les dialogues décalés et des scènes très chorégraphiées. Le bonhomme n’est pas avare d’hémoglobine mais il la consomme avec une paille.

Darren Taskin, son truand de héros, est un souteneur protégé par une organisation plus ou moins mafieuse. Plus que moins. Très organisé, beau parleur, prêt à élaborer les plans les plus alambiqués pour recruter de nouvelles filles, il a laissé la morale au vestiaire et la probité aux toilettes. Pour lui, il y a deux catégories de personne : les gens à priori honnêtes sont « Nord » et ceux qui sont en marge de la société sont « Sud ». Ses faveurs voisinent l’Antarctique.

Prudent à l’extrême, le proxénète ne manque pas de style et il évite de se salir les mains. C’est ce talent d’architecte de la magouille qui le rapproche du Dédale du titre et de celui de la mythologie Grecque. On l’oublie souvent mais Dédale a conçu le labyrinthe qui enferme le Minotaure.

Ses affaires vont se compliquer quand il recrute Erin pour jouer les hôtesses dans un de ses clubs, car la créature irrésistible va lui chauffer les sens. Erin sonne comme Ariane mais elle va rompre le fil et Taskin (Thésée) va devoir improviser. Le mélange Boulot dodo, associé à des gugusses un peu soupe au lait et la rancune tenace d’un chasseur de dettes amateur de catch, vont dérégler la mécanique. Extorsion de fonds et distorsion d’os au programme.

Le héros de Zahler partage plus que des gènes avec le Parker de Westlake (quand il écrivait sous le pseudonyme de Richard Stark) et avec certains personnages d’Elmore Leonard. De belles références et Taskin ne fait pas pâle figure dans cette distribution de crapules. Même avec des gènes, il peut donc y avoir du plaisir.

J’ai beaucoup apprécié le rythme du roman, ses personnages qui traversent toujours hors des clous, qui vivent la nuit pour échapper au conformisme du jour.

Seul le dénouement m’a un peu refroidi… certes moins que certains protagonistes, mais si dézinguer une partie non négligeable du casting permet de faire des économies sur la masse salariale, le massacre va heurter les âmes sensibles. Adeptes de la pensée positive, gourous du développement personnel qui aiment enlacer des arbres et déguster du tofu, les livres de S.Craig.Zahler sont à éviter si vous ne voulez pas parasiter vos prochaines séances de méditation par des idées noires.

Cet auteur a la plume insolente. Il est allergique à la bien-pensance et aux gardiens de la morale. Cette irrévérence s’était déjà bien exprimée dans ses œuvres précédentes.

Sur une trame finalement assez classique, l’auteur arrive à surprendre son lecteur par son inventivité, par des scènes qui squattent la mémoire pour un bon moment et un humour qui flirte avec un cynisme assumé. Une bonne cure de lecture qui n'est pas garantie sans oxydants.

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Les spectres de la terre brisée

Mexique, été 1902. Deux sœurs, Dolores et Yvette Plugford ont été enlevées il y a quelques mois. Retenues prisonnières dans un ancien temple inca aujourd'hui transformé en bordel tenu par Gris, un escroc impitoyable, violées, affamées et torturées, elles ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes. Leur père, John Lawrence Plugford, un ancien mafieux, va tout mettre en œuvre pour les délivrer. Aussi, s'entoure-t-il d'une équipe de choc : Long Clay, son fidèle ami, tireur professionnel à la gâchette facile ; Patch Up, un Noir aux services des Plugford depuis des années ; Deep Lakes, l'Indien ; ses deux fils, Brent et Stevie et enfin Nathaniel Stromler, un dandy aujourd'hui aide-cordonnier qui a répondu à l'annonce des Plugford sollicitant un gentleman capable de chevaucher durant des jours et parlant couramment l'espagnol contre rémunération. De Leesville, ils se dirigent tous vers le Mexique, avec la certitude de ramener les deux sœurs au foyer, quitte à faire couler beaucoup de sang...



Quelle chevauchée sanglante, violente et tumultueuse ! S. Craig Zahler nous entraîne au cœur d'une expédition sans foi ni loi où les coups pleuvent, les balles sifflent et les cadavres abondent à tout va. Des scènes de torture, de viol, de tuerie dépeintes sans scrupule... rien ne nous est épargné dans ce western moderne, dynamique et d'une noirceur implacable. Pas l'once d'une lueur, exceptée celle du sang qui unit cette fratrie. Une fratrie malgré tout attachante et qui ne veut pas payer les erreurs et le passé des autres. Le casting est impeccable, de Long Clay, tueur sans âme, à Nathaniel, empêtré au cœur d'une vengeance sanglante en passant par cet homme enfermé dans une valise. Le rythme est diabolique et soutenu, les réparties cinglantes, le scénario parfaitement huilé.

Brutal et bestial, un western impitoyable !



À noter que ce roman sera adapté au cinéma par Ridley Scott.
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Les spectres de la terre brisée

Intense, haletant, brutal, autant d'adjectifs qui conviennent bien à cette lecture qui dégage beaucoup d'adrénaline.

Deux soeurs ont été kidnappées et sont contraintes à la prostitution dans un bordel mexicain difficile d'accès.

Le clan Plugford constitué du Patriarche, des deux frères et de quelques amis traversent la frontière avec la ferme intention de récupérer les filles quoi qu'il en coûte.

Le premier chapitre donne le tempo en mode uppercut, c'est assez trash voire glauque, c'est moche et sans fard, "brut de décoffrage".

J'ai adoré le style vivant et immersif de l'auteur, cette facilité à dérouler son scénario dont le but est connu dès le début de façon cohérente et sans fioritures inutiles.

J'aime cette faculté qu'ont certains auteurs à nous étoffer le contexte en cours de route, à nous présenter les protagonistes en avançant au gré des certitudes ou des doutes des uns et des autres, ou encore la mise à l'épreuve de leur détermination face aux exigences de leur mission.

J'ai aimé cette histoire, qui sans s'embarrasser de morale (quoi que...) va poser de bonnes questions, notamment sur la loyauté et la famille.

Un maëlstrom de violence qui pourtant trouve sa justification dans ce contexte de vengeance et de ressentiments, malgré ce contexte justement, l'auteur trouve le moyen de nous faire réfléchir à travers le profil très varié des différents protagonistes du récit, c'est fort et addictif.

J'ai aimé le casting, et ce bien qu'il s'agisse de personnages assez stéréotypés et durs au mal, il s'agit après tout d'un western âpre et implacable et la mort rode, omniprésente.

Une lecture intense et nerveuse, un livre qu'on ne lâche pas une fois commencé !

Je remercie Yaena pour cette lecture que je n'aurai pas trouvé sans son beau billet ;)
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Une assemblée de chacals

Oswell Danford est un rancher qui vit paisiblement en Virginie, aux côtés de sa femme et de ses deux enfants. Non loin de chez lui habite son frère, Godfrey. Un jour, les deux hommes reçoivent un télégramme de leur vieil ami, James Lingham, qu'ils n'ont pas vu depuis 20 ans. Ce dernier les convie à son mariage et cela ne les enchante guère. D'autant que le contenu du message est on ne peut plus explicite : ils vont devoir déterrer leur passé et affronter leurs démons. Aussi ne quittent-ils pas leurs terres sans leur arsenal qu'Oswell avait enterré sous son porche. Avant de rejoindre le Montana, ils retrouvent leur ami, Richard Sterling, alias Dicky, un joueur invétéré et grand séducteur installé à New-York. Ils ne seront pas les seuls, hélas, à faire route vers Trailspur... Un certain Quinlan, que les quatre hommes espéraient mort, compte bien également profiter de la fête...



Voilà un roman qui, de prime abord, pourrait se révéler assez classique. Un mariage, des invités (pour certains non conviés voire redoutés). Sauf que l'on est chez S. Craig Zahler et que ses romans sont tout sauf classiques et que le bougre sait installer une ambiance de plus en plus oppressante. Ce western diablement efficace est découpé en trois parties. L'on fait d'abord connaissance avec le quatuor qui semble partager un passé commun pour le moins épique et effarant. Une fois arrivés à Trailspur, arrivent les préparatifs du mariage où la tension devient de plus en plus palpable. Enfin, le bouquet final autrement dit la confrontation finale. Efficace donc puisque l'auteur distille petit à petit des scènes de violence dans un rythme soutenu. le scénario, parfaitement huilé et maîtrisé, nous offre de "magnifiques" scènes cinématographiques, au coeur d'une nature sauvage. Des personnages fouillés, des dialogues percutants, parfois teintés d'humour, et une mise en scène impitoyable ! Un western très noir, cru et diaboliquement sauvage...

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Dédale mortel

Excellent ce faux dédale qui conduit en ligne droite la plupart des protagonistes vers une fin mortelle alors que plusieurs se croyaient invulnérables, protégés soit par le consortium qui tient et tire leurs ficelles de pantins, soit par leur propre savoir-faire qui se télescope à des séries d'événements qu'eux-mêmes mettent en place sans le vouloir tout en assumant les risques pris.



Ce sont tous de sacrés héros, certains du mal, d'autres d'un bien douteux qu'ils voudraient quelquefois pratiquer mais qui se trouve toujours contrarié par leurs contraintes personnelles ou collectives.



Le héros malheureux, c'est Task, qui jongle sur le fil en laissant échapper quelques balles qui tomberont dans l'escarcelle d'autres méchants lesquels les lui renverront sous forme oblongue au creux des reins ou de l'omoplate.

Il est très attachant Task, même si c'est un voyou haut de gamme, c'est un penseur, un analyste de situations, un homme qui sait que certaines de ses erreurs lui coûteront le prix le plus fort.



Autre héroïne, pulpeuse, intelligente, aux longues jambes blanches, Erin, prise malgré elle dans cette tourmente mortelle. Elle ne peut sortir du dédale, prise au piège de l'endettement, disposant de son seul corps pour tenter d'en sortir.



Le troisième est Chester, très grand méchant, capable d'infliger les pires supplices, très grande gueule mais finalement petit cerveau. le lecteur ne peut l'aimer, néanmoins il est au coeur des moments les plus chauds et gore de ce roman.



Les autres sont moins sous les feux de la rampe, comme Nowski, ami fidèle et dévoué de Task, le patron du consortium Strembicky, tout puissant, qui règle tous les problèmes, invulnérable en apparence.



Le roman est long mais les chapitres assez brefs, la structure de l'histoire se met en place sans longueurs inutiles, les dialogues sont savoureux, souvent hard et ajoutent à l'ambiance une tonalité appropriée. La pluie est omniprésente et son fracas ou son martèlement viennent perturber les faits et gestes des personnages.



Le rythme imprimé dans les différentes séquences installe un suspense qui n'est pas coupé par les fins de chapitres comme très souvent dans les polars américains. Les titres des chapitres ne manquent d'ailleurs pas d'humour et le vocabulaire de même, par exemple la destination suprême, à savoir l'Alaska, vers lequel mieux vaut que le voyage soit bref.



Cinq étoiles, c'est peut-être trop bien payé, mais je trouve que l'originalité de ce texte peut les mériter. A ne pas placer tout de même sur le plan des grands chefs d'oeuvres pour lesquels il faudrait de dix à vingt étoiles.
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Dédale mortel

Sur sa carte de visite, en dessous de ses prénom et nom, l'on peut y lire « Entrepreneur ». À la tête d'une entreprise florissante, Darren Tasking gère son business d'une main de maître. Son commerce : le jeu et la prostitution. Ce sont dans des appartements résidentiels, aménagés pour cela, que les clients, pour la plupart de riches hommes, se pressent autour des tables et profitent des charmes de la gent féminine. En recruteur peu scrupuleux, Task aime s'entourer de jolies femmes. Et pour cela, il n'hésite pas à utiliser des moyens douteux. Aussi, la belle, ferrée, n'hésitera pas à !!!! ses talents de souteneur. Bien entouré et protégé, notamment par son meilleur ami, Christopher Bronowski, alias Nowski, un culturiste, sa dernière belle-de-nuit recrutée, Erin Green, risque pourtant bien de lui apporter quelques soucis...



Impitoyable proxén... heu, entrepreneur, Darren Tasking est un homme élégant, plutôt charmant de prime abord. Mais aussi prudent, son restaurant chinois lui servant à blanchir l'argent de ses salles de jeu clandestines et de rencontres coquines. Et convaincant puisque la jeune Erin Green, jusque là danseuse dans un club, va, à cause des moyens peu orthodoxes de Darren, finir par travailler pour lui. Si S. Craig Zahler prend le temps, tout au long du premier tiers du roman, de présenter les protagonistes, les faire évoluer prudemment, les deux autres tiers font, quant à eux, montre d'une violence grandissante, d'un climat de tension et de suspicion, de règlements de compte à tout va, de cruauté parfois malsaine. La galerie de personnages, nommés le plus souvent par leurs fonctions, tel que le souteneur, le gérant, le culturiste, le bouseux ou encore la belle-de-nuit, comme engluée dans ce dédale, tentera, en vain, de se débattre et d'échapper à son sort. Si ce roman se montre moins violent et sanguinaire que les précédents, il n'en demeure pas moins d'une extrême noirceur. L'écriture, implacable et cinématographique, et les personnages profonds servent à merveille ce scénario habile et jouissif.
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Une assemblée de chacals

Un scénar qui avait tout pour plaire : D'abord du mariage glamour dans l'air, en plein far west, entre un ancien boxeur gangster, incognito, et la jolie fille naïve d'un shérif rigoureux ; puis une fête bien arrosée à coup de très minces délires ; enfin, une vengeance manigancée de longue, très longue haleine - de chacals - par des jumeaux à la langue bien… pendue ; Ça sent le souffre, tout ça, et les mauvaises nouvelles comme les péripéties vont se répandre telle une trainée de poudre au cours du roman. Parmi les invités, les anciens membres du gang du marié, venus incogni… Combien vous avez dit qu'on a lancé d'invitations à travers tout le pays déjà, pour ce mariage…? Des anciens membres du gang, donc, qui repérés pour repérés, viennent prêter main forte à ce qu'ils prédisent devenir une tuerie. Et les gangster, c'est bien connus, ont un sixième sens pour les emmerdes. Tant mieux, car les 5 autres vont être soumis à de rudes épreuves.





L'histoire est bien pensée et les personnages tiennent leur rôle. Certaines scènes deviennent d'anthologie pour être excellemment décrites, tel le bal avant le mariage, quand les notes de piano ponctuent tout ce qui se trame de beau comme de suspect dans le saloon. Mais (c'était trop beau, il manquait une étoile et demi de shérif). Que de violence, pour des vacances ! Ceux qui trouvent violents les westerns de McMurtry, passez votre chemin. McMurtry laisse toute la place aux histoires et vies de ses personnages, même les plus secondaires, pour faire respirer son lecteur et le cueillir en douceur par l'intrigue principale - qui finalement en devient presque secondaire. Et là où l'on s'attend à ce que ça dégomme à tout va, il nous surprend à nous intéresser à tout autre chose que ce pour quoi on est venu. Ici avec Zahler, vous êtes venus pour du western noir, vous aurez du noir.





Seule loupiote dans cette nuit d'encre, « La lune était une rognure d'ongle abandonnée sur un champ de coton, éclairant d'une lueur bleutée le rancher et le porche sur lequel il était agenouillé. » Pour le reste, noir, c'est noir ; Il n'y a plus d'espoir qu'un accident de décoloration survienne au rinçage. Ah pour ça, vous serez rincés ! Ça sort les armes et ça arrose, mais pas seulement ; à partir de situations et personnages originaux, l'auteur ne manquera pas d'imagination pour torturer son lecteur d'images sanguinolentes et de souffrances par procuration. On est loin de ma blessure de cactus dans « Les Rues de Laredo » !





A choisir, je repartirai plutôt avec McMurtry. J'ai mis autant de temps à lire les 350 pages de Zahler que j'en ai mis pour lire les 750 de McMurtry. La plume de ce dernier est plus coulante (ou la traduction, allez savoir). L'histoire prend plus d'ampleur, j'y prend finalement davantage de plaisir - ce qui est très subjectif puisque certains aiment ces deux auteurs. Zahler nous emprisonne dans l'unique direction qu'il donne à son histoire, et finalement je m'y suis sentie trop à l'étroit. J'ai aimé le découvrir, mais je m'en retourne trottiner vers d'autres horizons, voir si l'herbe est plus verte sur les plaines d'à côté. Par chance, c'est un one shot. Pas étonnant, mais je vous laisse en découvrir la raison… A lire pour les amateurs, mais âmes sensibles s'abstenir !
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Exécutions à Victory

Parce que sa jeune compagne ne lui a pas donné de nouvelles depuis deux jours, W. Robert Fellburn vient signaler sa disparition à la police. Aussitôt, Jules Bettinger, l'inspecteur qui prend sa déposition, flaire la nana qui a soutiré de l'argent à son mec et s'est barré, et se moque gentiment de lui. Une fois sorti de son bureau, l'homme d'affaires, qui plus est beau-frère du maire, réussit à piquer l'arme d'un policier et se tire une balle dans la tête. La sanction tombe aussitôt : Jules Bettinger est muté. Avec sa femme et ses deux enfants, il n'a pas d'autre choix que de quitter l'Arizona et s'installer dans le Missouri, précisément à Victory. Une ville pour le moins glaciale où les taux de criminalité et de délinquance le sont tout autant. L'inspecteur va devoir faire équipe avec le sergent Dominic Williams, lui-même sanctionné récemment pour une sombre histoire de vengeance personnelle. Sa première affaire : le meurtre et le viol post-mortem d'une prostituée...



Une chose est sûre : Jules Bettinger regrettera, jusqu'à la fin de sa vie, ses paroles et son comportement envers l'homme d'affaires W. Robert Fellburn ! Car, sa mutation à Victory risque fort de laisser des traces. Victory, bourgade sise dans le Missouri, est, de loin, une ville à éviter. D'ailleurs, les chiffres du capitaine de police font froid dans le dos : au moins sept cents criminels pour un agent du commissariat. L'on peut alors, sans aucun doute, être sûr que Jules Bettinger et son coéquipier ne vont pas manquer de travail. Et ce ne sont pas seulement des pigeons morts que les deux agents vont croiser sur les trottoirs. Corruption, viol, meurtres de sang froid, drogue... tel est le monde dans lequel S. Craig Zahler nous plonge. Dans un décor de fin du monde où le froid et la neige paralysent Victory, l'auteur fait montre de violence et d'horreur. Heureusement que l'humour des dialogues et les réparties cinglantes allègent la noirceur des scènes. Un roman tourmenté, profondément sombre et cruel, et porté par des personnages impitoyables...
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Les spectres de la terre brisée

Le jeu, c'est moche.

Perdre aux cartes face à un gus prêt à tout pour recouvrir ses dettes l'est encore plus.

Les sœurs Plugford l'apprendront à leurs dépends.

Passer du jour au lendemain, sans aucun sémillant préavis, d'une vie somme toute banale à celle de prostituées, contraintes et forcées, pourrait déstabiliser un brin.

Les liens du sang sont sacrés.

Tout particulièrement chez le patriarche, John Lawrence Plugford, dès lors à la tête d'une expédition punitive.

Ami hématophobe, te voilà prévenu.

Le rouge est de sortie.

Chaud devant, ça va tâcher !



Il est désormais de coutume de comparer tel ou tel récit grand-guignolesque à du Tarantino pur jus.

C'est encore ici le cas et ça commence sérieusement à gonfler le chaland que je suis en dépit des qualités avérées dudit récit. Je m'excuse mais merde, je m'excuse.



Zahler rime avec crépusculaire.

Hasard, coïncidence ? Nein.



Lorsque La Prisonnière du Désert rencontre Fort Alamo, la progéniture promet d'être tourmentée.

Épique, truculent, funeste, d'une férocité inouïe, ce Zahler ne fait pas dans le politiquement correct.



Le postulat de départ se veut tout sauf singulier, c'est entendu.

Mais il est des histoires que l'on anticipe des lieues à la ronde sans que le plaisir ne soit en rien atrophié car Zahler possède un talent indéniable, celui de conteur.



Une bande hétéroclite en quête de vengeance, moi, ça me parle.

Ce qui m'emballe, itou, c'est ce maelstrom de violence parfaitement assumé.

Car Zahler honnit la métaphore, conchie l'imagé.

Crudité à tous les étages. Cherchez pas la carotte qui rend aimable, l'auteur n'a pas été livré.



Évitez également de vous attacher. Car la faucheuse va festoyer. Point de salut pour les braves qui auront le bon goût de ne pas présenter le profil typique de l'angélisme justicier.

Ici, l'homme est faillible. Il n'hésitera pas à lâcher les chevaux de l'enfer au profit d'une cause qu'il estime juste en usant de moyens, disons, légèrement répréhensibles. Si la torture, en certaines contrées, n'est pas au menu des cartes de resto les plus cradingues, au pays de Zahler, elle y gagnerait presque ses lettres de noblesse.



Gros panard !
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Une assemblée de chacals

J’aime beaucoup les livres publiés par les Editions Gallmeister, et plus principalement ceux de la série Totem, dont les couvertures sont en général carrément géniales. Cela faisait un moment que je n’avais pas lu un livre de cette collection et le Défi Septembre 2023 du Challenge Totem est tombé à pic pour me faire une petite piqure de rappel.

Et je ressors absolument enchantée par ma lecture. Il faut dire que je n’avais pas encore lu de livre de S.Craig Zahler, même si je possède plusieurs de ses livres dans ma Pal.

Je me suis retrouvée dans un western bien rythmé, bien noir, et j’avoue que par moments, j’ai bien eu de la peine à m’arracher à ma lecture, car elle était terriblement addictive.

Une plongée dans le Montana, ça vous dit ? Et en plus pour un mariage d’un ancien pote que l’on n’a pas vu depuis une vingtaine d’années, cela pourrait être sympa, je trouve. En tout cas, 3 anciens amis vont se rendre ensemble au mariage de leur ancien acolyte Jim qui va bientôt se marier. Mais derrière ces retrouvailles se cachent bien des vérités qui ne sont pas toutes bonnes à être dévoilées, et surtout pas à leurs proches.

J’ai beaucoup aimé cette histoire, tres rythmée, avec une tension qui va crescendo au fur età mesure que le mariage approche.

Je n’ai pas pu m’empêcher de fredonner par moments des mélodies d’Ennio Morricone car je me retrouvais un peu dans l’ambiance des films de Sergio Leone. Mais à la sauce Tarantino, car dans ce genre de livres, oui, il y a plein de brutes et de truands, mais des bons, pas vraiment….

En conclusion, malgré quelques scènes trash vers la fin du livre, j’ai clairement adhéré à cette lecture.





Challenge ABC 2023/2024

Challenge Mauvais genres 2023

Challenge A travers l’Histoire 2023

Challenge Totem, défi septembre 2023

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Exécutions à Victory

J’ai découvert il y a peu de temps la plume corrosive de S.Craig Zahler avec « une assemblée de chacals », un western plus que trépidant. Suite à cette lecture que j’avais beaucoup appréciée, j’ai voulu continuer à découvrir l’œuvre de cet auteur et c’est choses faite avec « Exécutions à Victory »

Cette fois-ci, S.Craig Zahler nous emmène dans le trou du c.. du Missouri, à Victory. Jules Bettinger, flic de son état va etre muté de manière punitive dans cette ville où le taux de criminalité fait frémir les personnes les plus endurcies. Ici, la frontière entre les agissements des forces de l’ordre et ceux des criminels est très floue, et Bettinger va vite devoir s’en rendre compte pour pouvoir réajuster son comportement.

Entre les cadavres de pigeons à tous les coins des rues, le froid glacial qui règne à Victory, il faut dire que c’est plus que rude comme environnement pour un flic qui vient de l’Arizona. Et ne parlons pas des réalités sociale et criminelle qui règnent dans cette ville…

J’ai retrouvé avec plaisir le style de l’auteur, son humour plus que cynique et où l’on ne s’ennuie pas une seconde.

Cependant, la fin du livre, qui n’est qu’une succession de rebondissements les uns plus violents que les autres m’a un peu perdue du point de vue intérêt. Plus vraiment de suspens, juste de la castagne, violence et coups de feu à chaque page….

En conclusion, même si j’ai bien apprécié cette lecture, elle ne me laissera pas une impression aussi durable que « Une assemblée de chacals ».





Challenge Totem

Challenge Mauvais Genres 2024

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Les spectres de la terre brisée

Abandonnez tout espoir et planquez-vous !

Une fois ce livre ouvert, vous n'êtes pas à l'abri de vous manger une balle perdue, que vous soyez dans un camp ou dans l'autre alors prenez fait et cause pour les Plugford et chevauchez avec eux sur les terres arides du Mexique pour récupérer Dolores & Yvette, les deux jeunes filles de la famille kidnappées par Gris, un charismatique salopard tenancier d'une maison close bien planquée dans un temple aztèque au milieu du désert. Ouais, bien planquée parce qu'avec les clients triés sur le volet qui viennent dépenser sans compter, la seule règle avec les filles c'est qu'il n'y a pas de règles et l'une des scènes d'ouverture nous met tout de suite à table, ou nous la fait quitter pour un peu qu'on aurait eu l'idée saugrenue de commencer à grailler en même temps qu'on commençait la lecture de cette chevauchée sauvage.

Parce que S. Craig Zahler nous façonne une violence parfois difficilement soutenable, pas tant concernant les hommes qui n'ont finalement que ce qu'ils méritent, voilà, fallait pas faire son vilain ouistiti, mais plutôt concernant les animaux et là y'a pas d'excuse, heureusement qu'on ne s'éternise jamais trop sur ces scènes plutôt pénibles mais une fois ce point dépassé, on se retrouve avec un western au casting impec', tout au moins concernant les Plugford et leur bande (mention particulière pour Long Clay, tueur froid sans foi ni loi et qui n'est pas sans rappeler le Lee van Cleef des grandes heures) Dommage par contre que dans le camp adverse, hormis Gris, les rossards soient parfois à peine esquissés.



Malgré tout, pas question de bouder son plaisir et quand la 4ème de couverture nous promet un "western impitoyable qui balaie tout sur son passage", on ne peut pas dire qu'elle nous bourre le bol. On en ressort complètement sonné et il faudra quelques shots de tequila pour commencer à s'en remettre et faire taire ce côté maso qui parfois prend le dessus et hurle : Encore !



Me souviens qu'en consultant il y a quelques semaines la rentrée littéraire made in Gallmeister, il m'avait fallu sortir mon bavoir tant certains titres étaient alléchants mais Les Spectres de la Terre brisée était sûrement celui qui me faisait le plus de l'oeil et même si je n'ai encore lu aucun des autres, il y a de grandes chances qu'ils galèrent à rivaliser avec ce règlement de comptes à Catacumbas. Parce qu'en plus de l'histoire que j'ai adorée, l'écriture n'est pas en reste, un vocabulaire riche, une vraie recherche stylistique et des tournures parfois totalement alambiquées mais qu'est-ce que c'est bon. Ovation à la traductrice pour nous avoir rendu tout ça aussi parfaitement.

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Les spectres de la terre brisée

Petit coup de coeur..

Un roman palpitant, haletant, sans temps mort. Une belle découverte d'un auteur que je ne connaissais pas.

Surtout ne pas se dire : c'est un western, bof, c'est pas mon style de livre, moi non plus à vrai dire, ma culture livresque en western est proche du néant.

Pour un premier livre catalogué western, bonne pioche.

L'histoire de 2 soeurs enlevées par un très méchant mexicain qui tient un bordel et en a fait des prostituées. Mais, le père des 2 soeurs, un homme pas commode, ne l'entend pas de cette oreille, avec ses deux fils, un ancien esclave noir, un indien très bizarre et un ancien partenaire pas très fréquentable, ils partent vers le Mexique et récupèrent au passage un dandy bilingue pour les aider dans ce sauvetage.

Une chevauchée sans temps mort à un rythme infernal, des batailles en veux tu en voilà, un final magnifique. Et le vilain mexicain nommé Gris, rien que son nom brrrrr, il a mis au point une technique de torture rien que d'y penser j'en ai le poil qui se hérisse.

J'ai tout apprécié dans ce western sauvage et violent avec ses personnages si atypiques, bien travaillés, de plus les femmes ne sont pas en reste dans cette aventure.

Un très bon roman, dès les premières pages, je n'ai pas pu le lâcher tellement prise dans l'action. A lire.
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Exécutions à Victory

Lorsque le patron d’industrie, Robert Fellburn, entre dans le bureau de l’inspecteur Bettinger pour lui signaler la disparition de sa maitresse, Traci Johnson, de 20 ans sa cadette, le policier ne sait pas encore que le plaignant se mettra une balle dans la tête une fois leur entretien fini. Les fragments de cervelles qui vont orner le plafond de l’accueil du commissariat vont être l’élément déclencheur de sa mutation à Victory, petite ville du Missouri où le taux de délinquance bat tous les records des états unis d’Amérique, où les cadavres des pigeons jonchent les trottoirs et où, comparativement, l’enfer fait figure de club de vacances. La première affaire de l’inspecteur Bettinger est le meurtre d’Elaine James, assassinée et sodomisée post-mortem.

A partir de là, S. Craig Zahler nous fait entrer dans un monde où il n’y a plus aucune règle, aucune valeur morale et où le cynisme et l’humour décalé vont nous emmener au sein d’une société qui a depuis longtemps abandonné tout espoir. La petite bourgade concentre tout ce qu’un microcosme peut engendrer de répréhensible : corruption, drogue, sexe, trafics, prostitution... L’auteur restitue avec sa plume grasse, agile et d’une rare efficacité, un monde glauque où la cocasserie de certaines scènes épargne légèrement le lecteur, tant la noirceur et la violence de certains passages sont grandes. Ce roman est une perle de plus des fabuleuses éditions Gallmeister dont les droits ont été acquis par Hollywood et une adaptation est prévue avec Leonardo DiCaprio et Jamie Foxx dans les rôles principaux.

Le polar de S. Craig Zahler est une belle découverte et une bonne surprise. A lire absolument.

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Une assemblée de chacals

Peut-on jamais faire table rase du passé ?

Visiblement, non !



Un non rouge comme le sang, aussi violent pour les portugaises que le dernier Céline Dion pourtant lucidement intitulé Courage. Y a des fois, on louerait presque le sable.

Et du courage, il en faut pour oser affronter son passé tout en subodorant le voyage sans retour.



Ce Zahler est une petite pépite de l'Ouest sauvage.

Chaque chapitre s'apparente à un tableau, à la fresque carnassière d'un monde brutal où repentance et pardon y semblent parfaitement bannis.



J'ai adoré chevaucher aux côtés de ces hommes à l'angélisme relatif mais au sens du sacrifice solidement chevillé au corps et aux âmes. Aux flingues, itou.



Ni héros, ni sauveurs, juste des êtres en quête de rédemption et de pardon qu'un vil salopiot se fera fort de mettre à mal, aidé en cela par une brochette de fumiers délicieusement vicelarde.

Car il faut le noter, les salopards, chez Zahler, font rarement dans la demi-mesure.

Quitte à aller dans l'horreur, autant y aller à fond et c'est ce que fait admirablement l'auteur en faisant bouillir la marmite pour une dégustation aussi savoureuse que paradoxalement indigeste. Les amateurs de bricolage goûteront goulûment la scène du marteau et des clous, à n'en point douter, Bob.



Cette assemblée de chacals s'inscrit dans la plus pure tradition des westerns crépusculaires.

Magnifiée par un sens du rythme remarquable et une dramaturgie au tempo exemplaire, elle devrait combler les amateurs du genre comme les plus curieux d'entre vous.

Véritable écrin cinématographique sur papier issu de forêts équitables, il est un régal de chaque instant qui n'appelle qu'une seule et unique conclusion :



Bang bang, you shot me down !
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Les spectres de la terre brisée

Deux soeurs américaines sont enlevées et retenues dans un ancien temple inca au Mexique où en raison de leur 'indocilité' elles sont violées, battues, estropiées, martyrisées, affamées. Leur père s'entoure d'une équipe de cowboy, dont ses deux fils, et de fines gâchettes et prépare une expédition punitive de grande ampleur. Pour s'introduire dans ce lieu de volupté et de luxure, il engage un gentleman, un gringo qui déteste les armes à feu mais qui convoite la bourse allouée.

J'ai retrouvé grâce au talent de Zalher le cheval fougueux qui m'attendait depuis ma lecture jouissive des tomes de Lonesome Dove. C'est le personnage de ce jeune gringo qui m'a le plus intéressé, il a une endurance et un sens de l'honneur estimable, lui le moins préparé aux évènements à venir. Tous les personnages, femmes ou hommes, habitués ou non à tuer, révèlent une habileté, une ingéniosité, une audace inattendues.

Un western où la simplicité de l'intrigue tranche avec la complexité des joutes et combats. Un récit vif et tonique. Accrochez-vous au bord de votre chapeau avant de monter en selle !

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Les spectres de la terre brisée

Une nouvelle fois, S. Craig Zahler nous entraîne dans une épopée grandiose autant que burlesque, sans crainte du mélange des genres, faisant côtoyer le western et le gore, le comique et le tragique, le léger et le plus profond.



Dans la lignée d'Une assemblée de chacals, le thème de la vengeance et de l'expédition punitive revient dans Les spectres de la terre brisée. Comme chez Aldrich, Sturges ou Tarantino, John Lawrence Plugford a réuni autour de lui une bande de 7 salopards pour aller rechercher ses filles prisonnières de Gris, patron omnipotent d'un bordel situé de l'autre côté de la frontière mexicaine, où aucun outrage ne leur est épargné (au lecteur non plus d'ailleurs : on se délecte mais âmes sensibles… vous connaissez la suite).



Expédition, délivrance, vengeance, retranchement, assauts, mais aussi tripot, chevaux, diligence, mesa… Zahler décline avec application ses basiques western, tout en remontant le fil de son intrigue et de l'histoire de cette famille Plugford, afin d'expliquer la genèse de ces enlèvements. Il excelle dans cet exercice de style où aucun détail ne manque, de la justesse des dialogues à la splendeur des paysages jusqu'à l'incroyable singularité de ses personnages, avec une mention spéciale pour Patch Up.



S'il se lit d'une traite et avec plaisir, si les différents personnages deviennent progressivement attachants au fil du livre et si la « sanguinolence » de l'ensemble est savamment dosée avec quelques jolies trouvailles (ah, les scorpions… !), il aura juste manqué à ma lecture cet élan, cette dynamique, ce souffle épique qui m'avait tant ravi dans Une assemblée de chacals et qui fait ici un peu défaut.



Mais Zahler - traduit par Janique Jouin de Laurent - a du talent et fait de Les spectres de la terre brisée un page-turner efficace et réussi.



Et puis comment ne pas aimer quelqu'un capable d'écrire une phrase telle que « Il avait les yeux rouges et sa salopette sentait le mois d'août » ?
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Exécutions à Victory

Encore une claque signée Gallmeister !



Roman noir au sens propre comme au figuré, "Exécutions à Victory" retrace pendant quelques jours sur le terrain les enquêtes et interventions d'une équipe de policiers commandée par Jules, le personnage principal, inspecteur noir de l'Arizona muté de manière punitive à Victory, dans le Missouri, ville considérée comme la plus pauvre et la plus dangereuse des Etats-Unis.



Le décor et l'action sont morbides et désespérants, les personnages attachants ou franchement antipathiques ; le rythme est très bon grâce aux courts chapitres et l'écriture est brillante. Les dialogues sont cyniques à souhait, l'atmosphère oppressante. C'est une violence terrible qui domine tout le roman et recouvre de son ombre maléfique l'ensemble des personnages.



Malgré la dureté du récit, j'ai vraiment apprécié ma lecture, ayant du mal à m'en extraire. Elle m'aura également valu quelques cauchemars, c'est dire si elle m'a poursuivie. Un roman policier terriblement efficace associé à un thriller haletant.



Le seul bémol me retenant sur la frontière du coup de cœur, une petite baisse de rythme vers le dénouement.





Challenge ABC 2023 / 2024

Challenge TOTEM

Challenge MULTI-DEFIS 2024
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Une assemblée de chacals

Ouah quel roman ! L'histoire se passe dans les années 1800 où un mariage a lieu dans le Montana. Sont invités les anciens du clan qui ne se sont pas vus depuis 20 ans. Un passé peu glorieux qu'ils tentent d'oublier. Ce RV de mariage est impératif au vu du télégramme. Cowboys et indiens sont loin de la tolérance. Une violence qui n’a rien à envier à celle d'aujourd'hui. Hameçon de pêche, clous, etc. Pour une fois, il n'est pas question de viols. Dès les premières pages, on sent la pression monter… monter… Un polar unique de par son genre avec une intrigue plus que bien menée.
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Exécutions à Victory

Pour la première édition de cette nouvelle opération "Masse critique mauvais genre" qui propose un focus sur la littérature noire et fantastique, on a choisi un polar de 2015, un des trois premiers de la collection néo noir chez Gallmeister qui a fait depuis son petit bonhomme de chemin avec des valeurs sures de la littérature américaines.



Cette belle collection se propose de faire découvrir des œuvres d’auteurs contemporains considérés comme de dignes héritiers des grands auteurs du roman noir américain) vient d’entrer ni plus ni moins que dans la cour des grands.



C'est le cas avec ce roman d'un certain S. Craig Zahler (bien un nom d’auteurs de polars, ca), qui ressort en poche toujours chez Gallmeister.



L’occasion idéale pour savourer ces Exécutions à Victory est une série B clairement assumée.



Exécutions à Victory » plonge ainsi son héros, l'inspecteur Jules Bettinger muté de son Arizona natal, Victory. ville du Missouri semble tout droit sortie d'une lointaine contrée nordique, aux rues bien sordides.



Le coté série B imprègne toutes les pages de ce polar noir 100% pur jus avec sa dose de violence poussée jusqu’à l’extrême un humour noir bien marqué, à l’ironie bien mordante, des dialogues cinglants à la Tarantino et un décor quasi apocalyptique, on pense un peu niveau ambiance au New York 1997 de Carpenter avec ces rues plein de cadavres de pigeons et de dépotoirs à tout va.



L’intrigue, assez prévisible importe moins que l’ambiance et le décor que sait instiller S. Craig Zahler.



Un polar nerveux et un peu « sale » qui plaira forcément aux amateurs du genre.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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