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Citations de S. J. Watson (270)


La boîte était à l’endroit que j’avais décrit dans mon journal, fermée à clé, comme je l’avais soupçonné. Je n’en étais pas contrariée. J’ai commencé à regarder. Je me suis dit que je ne m’arrêterais pas tant que je n’aurais pas trouvé la clé. J’ai d’abord fouillé le bureau. Les autres tiroirs. Je l’ai fait méthodiquement. J’ai tout replacé là où je l’avais trouvé, et après, je suis allée dans la chambre. J’ai ouvert les tiroirs, fouillant entre ses slips, ses mouchoirs, soigneusement repassés, les maillots de corps et les t-shirts. Rien, et rien dans mes affaires non plus. Les tables de nuit avaient des tiroirs. J’avais l’intention de fouiller chacun d’eux, en commençant par le côté du lit où je n’avais pas dormi. J’ai ouvert le tiroir du haut et fouillé son contenu – des crayons, une montre qui ne marchait plus, une plaquette de pilules que je ne reconnaissais pas – avant d’ouvrir le tiroir du bas. Au départ j’ai cru qu’il était vide. Je l’ai refermé doucement, mais en le poussant, j’ai perçu un tout petit bruit, de métal frottant contre du bois. Je l’ai ouvert à nouveau, mon cœur battant à tout rompre. C’était une clé.
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Je suis descendue du trottoir. Un bruit de freins. Une voiture s'est arrêtée dans un grand crissement de pneus. Une voix d'homme, étouffée, émise derrière une vitre.
Dégage! Espèce de connasse!
J'ai levé les yeux. J'étais au milieu de la rue, une voiture à l'arrêt devant moi, son conducteur hurlant de fureur. J'ai eu une vision, moi-même, le métal contre l'os, qui se plie, qui cède, puis la glissade sur le capot, ou sous les roues, d'une voiture, la chute, puis étendue, une masse emmêlée, la fin d'une vie détruite.
Est-ce que cela pouvait être si simple? Une seconde collision mettrait-elle fin à ce qui avait été déclenché par la première, toutes ces années auparavant? J'ai l'impression d'être morte depuis vingt ans, mais est-ce là que tout ceci doit finalement aboutir?
A qui manquerais-je? A mon mari. A mon médecin, peut-être, même si pour lui je ne suis qu'une patiente. Mais il n'y a personne d'autre. Mon cercle peut-il s'être réduit à ce point? Mes amis m'ont-ils abandonnée, l'un après l'autre? Comme je serais vite oubliée, si je mourais.
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Je dois enlever mon alliance , bien qu'il sache que je suis mariée .[...]Pourquoi suis-je en train d'enfiler cette robe ? Je ne sais pas ; c'est comme s'il n'y avait pas d'autre choix . Ce qui se passe va de soi , je suis mue par une force trop puissante pour que je puisse y résister . Je m'enfonce dans l'impénétrable , l'inconnu . Je suis légère , aimantée vers les ténèbres .
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"Mon nom est Christine Lucas. J'ai quarante-sept ans. Je suis amnésique. Je suis assise ici, sur ce lit inconnu, en train d'écrire mon histoire, vêtue d'une nuisette en soie que l'homme qui se trouve au rez-de-chaussée - qui me dit être mon mari, et s'appeler Ben - m'a apparemment achetée pour mon quarante-sixième anniversaire. La pièce est plongée dans le silence et la seule lumière est celle de la lampe posée sur la table de nuit, une douce lueur orangée. J'ai l'impression de flotter, suspendue dans un nuage de lumière".
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"Je suis né demain
Aujourd'hui je vis
Hier m'a tué."
Parviz Owsia
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Son amour était-il aussi fort ? Me faisait-il confiance au point que tout ce qui lui importait, c'était que rien ne m'arrive et non pas ce que j'avais fait ?
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Je n'arrive pas à imaginer comment je supporterai de découvrir que ma vie est derrière moi, qu'elle s'est déjà déroulée et qu'il n'en reste pas une trace. Pas de coffre aux trésors plein de souvenirs, pas la moindre richesse issue de l'expérience, pas de sagesse accumulée à transmettre. Que sommes-nous d'autre que la somme de nos souvenirs?
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Il y a deux moi, maintenant, maintenant, dans un seul corps ; l’un est une femme de quarante-sept ans, calme, polie, consciente des comportements qui sont convenables et de ceux qui ne le sont pas, l’autre a une vingtaine d’années, et elle hurle. Je n’arrive pas à décider laquelle est moi.
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J'aspire à un sol ferme, à quelque chose de réel, quelque chose qui ne disparaîtra pas pendant mon sommeil. J'ai besoin de jeter l'ancre quelque part.
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J'ai regardé longuement cette dernière photo. Le soulagement m'a envahie. Cette femme assise là avec son mari tout neuf, le regard tourné vers un avenir qu'elle ne pouvait pas prévoir, et qu'elle ne voulait pas prévoir; j'ai pensé à ce que nous partagions, elle et moi. Mais il ne s'agit pas de traits physiques. De cellules et de tissus. D'ADN. Notre signature chimique. Mais rien d'autre. C'est une étrangère. Il n'y a rien qui lie cette femme à moi, aucun moyen de retrouver le fil conducteur qui me mènera jusqu'à elle.
Et pourtant, elle est moi et je suis elle. Je voyais bien qu'elle était amoureuse. De Ben. De l'homme qu'elle venait d'épouser. De l'homme avec qui je me réveille, chaque jour.
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L'odeur d'essence, lourde et suave. J'ai une douleur dans le cou. J'ouvre les yeux. Tout près je vois le pare-brise mouillé embué par ma respiration, et au-delà des lumières au loin, vacillantes, floues. Je réalise que j'ai somnolé un moment. Je suis appuyée contre la fenêtre, la tête bizarrement tordue. La voiture est silencieuse, le moteur coupé. Je regarde par-dessus mon épaule.
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Parce que je n'ai pas de mémoire. Selon Ben, selon le médecin que j'ai vu cet après-midi, quand je vais dormir, la nuit prochaine, mon esprit va effacer tout ce que je sais aujourd'hui. Tout ce que j'ai fait aujourd'hui. Je vais me réveiller demain matin comme ce matin. En pensant que je suis toujours une enfant. Que j'ai devant moi toute une vie de possibilités, de choix.
Ensuite, je vais découvrir, à nouveau, que je me trompe. Mes choix ont déjà été faits. La moitié de ma vie est derrière moi.
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Les patients souffrant d’amnésie comme la vôtre ont tendance à faire ce que nous appelons « confabuler ». Comme les choses autour d’eux paraissent n’avoir aucun sens, ils se sentent obligés d’inventer des détail. Sur eux et sur les gens qui les entourent, ou sur leur passé, sur ce qui leur est arrivé. On pense que c’est dû au désir de combler les trous dans la mémoire.
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J’ai l’impression de devenir folle. Tout est fluide, tout bouge. Je pense une chose, puis, un moment plus tard, son contraire. Je crois tout ce que mon mari me dit, et ensuite je ne crois plus rien. J’ai confiance en lui, puis plus du tout. Rien ne parait réel, tout semble inventé. Même moi.
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L’image est floue, d’abord, imprécise, puis elle vacille un instant et, soudain, devient parfaitement nette avec une intensité presque accablante. Mon mari et moi nous arrachant mutuellement nos vêtements. Ben me tenant, ses baisers devenant de plus en plus pressants, de plus en plus profonds.[…] Quand nous avons fini de faire l’amour, nous sommes restés au lit le plus longtemps possible, les jambes emmêlées, ma tête posée sur sa poitrine, sa main me caressant les cheveux, sa semence en train de sécher sur mon ventre. Nous ne parlions pas. Le bonheur nous enveloppait comme un nuage.
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Ce matin, aux premières heures du jour, je me suis réveillée ; il était allongé à mes côtés. Un étranger, à nouveau.
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- C'est dommage. Mais ce n'est pas très grave. Christine, tout va bien se passer. Vous pouvez en commencer un autre. Les gens qui vous aiment vous sont revenus.
- Mais je veux leur revenir, moi aussi, ai-je dit. Je veux qu'ils me retrouvent, moi aussi.
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Je le sais aujourd'hui. Mon mari me raconte une version de la manière dont je suis arrivée à ne plus avoir de mémoire, mon intuition m'en souffle une autre. Je me demande si j'ai jamais demandé au Dr Nash ce qui s'est passé. Et même si je l'ai fait, puis-je croire ce qu'il me dit ? La seule vérité est celle qui est écrite dans ce journal.
Écrite par moi. Je dois m'en souvenir. Écrite par moi.
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Je me rends compte que le livre que je suis en train d'écrire -le second, me dis-je avec fierté- pourrait être dangereux, aussi bien que nécessaire. Ce n'est pas une fiction. Il pourrait révéler des choses qu'il vaudrait mieux laisser ignorées. Des secrets qui ne doivent pas remonter à la lumière.
Mais mon stylo continue à courir sur la page.
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- Alors, comme ça se passe ? Comment va la vie ?
- Bah, tu sais, je me souviens à peine de mon propre nom.
Nous avons éclaté de rire toutes les deux. C'était bon, cette éruption d'une émotion autre que le chagrin.
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— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

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