Citations de S. J. Watson (270)
J’ai l’impression de devenir folle. Tout est fluide, tout bouge. Je pense une chose, puis, un moment plus tard, son contraire. Je crois tout ce que mon mari me dit, et ensuite je ne crois plus rien. J’ai confiance en lui, puis plus du tout. Rien ne me paraît réel, tout semble inventé. Même moi.
Comme mon corps m'est étranger! Comme il m'est inconnu. Comment puis-je être heureuse de l'offrir à quelqu'un d'autre, alors que je ne le reconnais pas moi-même?
Son chagrin n'est pas nouveau. Il a eu le temps de se déposer au fond de lui, de devenir partie intégrante de son vécu, il n'est plus un séisme qui l'ébranle.
Et je lui dirai que je suis au courant pour Adam. Je sais ce qui lui est arrivé, et même si la perspective de devoir être confrontée à tout cela chaque jour me tétanise, me terrorise c'est ce que je dois faire. Le souvenir de notre fils doit avoir le droit d'exister dans cette maison, et dans mon coeur aussi, quelle que soit la douleur qui s'ensuit.
Mon nom est Christine Lucas. J'ai quarante sept ans. Je suis amnésique. Je suis assise ici, sur ce lit inconnu, en train d'écrire mon histoire. Parce que je n'ai pas de mémoire. Quand je vais dormir, la nuit prochaine, mon esprit va effacer tout ce que je sais, tout ce que j'ai fait aujourd'hui. Je vais me réveiller demain matin, comme ce matin, sans savoir qui je suis...
Christine, nous changeons toujours les faits, nous réécrivons toujours l’histoire pour nous rendre la vie facile, pour la faire coïncider avec la version des évènements que nous préférons. Nous le faisons automatiquement. Nous inventons des souvenirs. Sans y penser. Si nous nous répétons suffisamment souvent que quelque chose a eu lieu, nous finissons par le croire, et ensuite nous pouvons nous en souvenir. N’est-ce pas ce que Ben est en train de faire ?
Je veux lui demander ce que je dois faire, ou plutôt lui demander de le faire à ma place. Mais pendant combien de temps puis-je demeurer un voyeur dans ma propre vie ? Rester d'une telle passivité ? Il faut que je prenne les choses en main.
"Je ne suis pas la personne que je croyais être en me réveillant ce matin" p.20
Il y a deux moi, maintenant, maintenant, dans un seul corps ; l’un est une femme de quarante-sept ans, calme, polie, consciente des comportements qui sont convenables et de ceux qui ne le sont pas, l’autre a une vingtaine d’années, et elle hurle. Je n’arrive pas à décider laquelle est moi.
Mon journal m’appelait. Pendant le repas, je me suis demandé si je pourrais écrire avant ma toilette, en me lavant je me suis demandé si je devais feindre une migraine et écrire.
J'ai confiance en Ben et, en même temps, je n'ai pas confiance en lui. Il est parfaitement possible d'exister en entretenant simultanément deux points de vue opposés, en oscillant de l'un à l'autre.
J'ignore les pantoufles posées à mes pieds - après tout, se faire sauter par le mari est une chose, mais je ne pourrais jamais enfiler les chaussures d'une autre femme - [...]
Il ma fallu deux.jours de réflexion avant de vous livrer ma critique.
Bien sûr, qu'il m'a bouleversée autant que questionné.
On se rend compte que des fois il.vaut mieux ne pas savoir toute la.vérité mais cela n'est que mon avis personnel.
Des livres sur le sujet de l'amnésie, j'en ai lu quelques uns déjà mais j'avoue que celui là laissera encore plus de traces dans le sens où il traite en plus de bien d'autres sujets....
En effet avant d'aller dormir et lire ce livre n'est pas recommandé, à moins que vous n'ayez l'intention de passer une nuit blanche.
Je pense que je lirai d'autres livres de cet auteur....
P98
je n'ai pas répondu. je ne savais pas quoi ressentir. C'était la première fois -pour autant que je sache- que je me souvenais de mon mari.
J’ai compris que je n’avais pas d’ambition. Tout ce que je veux, c’est me sentir normale. Vivre comme tout le monde,avec des expériences enrichissantes, chaque jour donnant forme au suivant.
« Je verrai le reste plus tard », dis-je. Je me rends compte que je me suis mise à pleurer, pour la première fois depuis sa mort. Je suis exposée, dénudée. J’ai l’impression qu’une grande entaille a été ouverte en moi comme chez les patients de Hugh, du cou jusqu’à l’entrejambe. Je suis écorchée vive, mon cœur n’est plus qu’une plaie béante. «
I felt that I was going into some kind of battle, or that some battle was coming to me
No treasure of recollection, no wealth of experience, no accumulated wisdom to pass on. What are we, if nit an accumulation of our memories?”
Il a été là pour moi de la manière la plus réelle, la plus honnête qui soit. Et, encore aujourd'hui, c'est vers lui que je me tourne, il reste la personne en qui j'ai confiance. La personne à qui je ne souhaite que le meilleur, et pour qui je souhaite être la meilleure personne, comme il l'est pour moi.
Je l'aime; découvrir qu'il a couché avec quelqu'un d'autre-même l'ennuyeuse Maria- m'a fait ressentir tout cela avec plus d'acuité encore. Cela m'a rappelé qu'il était désirable, capable de passion.
La schizophrénie du désir ; il est difficile de croire que l’intimité que nous partagions, il y a quelques secondes à peine, peut s’effacer en un instant.
Parfois, nous faisons l’amour et, lorsque cela arrive, c’est toujours tendre, lent. Agréable, généralement, à défaut d’être excitant.