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Critiques de Sabrina Calvo (205)
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Sous la colline

Sous la colline est au croisement du roman policier, horrifique et fantastique. Il prend pour cadre et sujet l'Unité d'Habitation du Corbusier à Marseille.



Son histoire prend ses sources dans les mythes, les légendes, l'Histoire de Marseille et puise sa profondeur dans les "dérives" de l'auteur et dans ce qu'est Marseille aujourd'hui. Très documenté mais aussi instinctif, le récit se construit comme une mosaïque.



On passe du réel à l'onirique par paliers. On est pris par la beauté des lieux, les énigmes. On se prend pour un enquêteur halluciné. On essaye de mettre en lien l'improbable. Comme les personnages, on se noie dans les mystères mais on continue à nager.



C'est aussi un roman qui met en scène un personnage complexe et atypique puisque c'est une femme transexuel. Le lecteur mute avec l'héroïne, s'en détache, fusionne pour la laisser finalement partir. Il faut se détacher à la fin, toujours cet arrachement rendu possible et acceptable par l'apothéose échevelée.



C'est un livre pour les amoureux de Marseille, du Corbu, de mythes et de fantasy contemporaine.
Lien : http://baobabcity.over-blog...
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Sous la colline

Le risque quand on commence un nouveau livre de Calvo est de se dire que ça pourrait être moins surprenant que le livre précédent. Le meilleur Calvo restant pour moi, Délius, une chanson d'été, lu quand j'avais quatorze ou quinze ans, je suis chaque fois déçue que ce ne soit pas mieux, sans pour autant cesser d'être fort agréablement surprise !

Dans Sous la colline, Calvo met en scène une héroïne, volontaire mais fragile, en quête absolue d'une identité de genre et un bâtiment mythique, la Cité radieuse bâtie par La Corbusier à Marseille. Ces deux éléments sont des trouvailles qui montrent tout le talent de Calvo. Pour le premier point il est impossible de l'expliquer sans dévoiler l'aboutissement de l'histoire ; disons simplement que Colline est l'héroïne idéale par les relations qu'elle tisse avec les autres, l'histoire et le bâtiment. Le deuxième élément, c'est d'avoir transformé le mythe qu'est la Cité radieuse ou plutôt de l'avoir replacé dans un mythe encore plus grand qui unit les Phocéens, Marie-Madeleine et les moines grecs du Mont Athos, sans pour autant faire de concessions sur la personnalité de Le Corbusier lui-même et sur son goût pour les totalitarismes.

J'ai retrouvé le sentiment rencontré dans Eliott du néant d'une histoire qui stagne pour mieux nous imprégner, de choses impossibles à expliquer et qu'il vaut mieux renoncer à comprendre pour profiter du voyage et de la destination. L'univers et l'imaginaire de Calvo s'acceptent, ils n'ont pas besoin de démonstration ; il ne s'agit pas d'une enquête policière où tout doit logiquement s'imbriquer à la fin. Calvo met la (sa) magie à la portée de tous ; il faut juste y être assez sensible pour en profiter.

Si l'univers de Calvo m'envoûte toujours, j'ai été plus déçue par la langue, moins fluide, plus basique, moins en phase avec son univers justement. C'est vraiment le seul bémol que je me permet d'émettre. L'ancienne Marseillaise (d'adoption) que je suis a apprécié une nouvel fois ce beau voyage (même si Marseille reste un personnage très secondaire).

Calvo est tellement inclassable que je me désole toujours que ses livres ne soient pas plus lus et commentés par exemple sur Babelio !
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Sous la colline

Un drôle de roman, "inclassable", comme le dit l'éditeur.



David Calvo nous emmène dans l'unité d'habitation du Corbu de Marseille. Un lieu propice aux mythes et fantasmagories où se retrouve Colline, trans en plein conquête de son identité.



Le sujet est étonnant, nous faisant plonger par touche dans un univers ésotérique, dont le Corbu serait un point névralgique. Fée, Gorgone, Marie-Madeleine, Gyre, sont autant de figures que vous découvrirez. Mais il ne s'agit pas tant de sauver ce bâtiment historique d'une possible destruction que d'une quête de soi de l'héroïne.



L'écriture de David Calvo est entre passages franchement chiadés et carrément "parlés" ce qui est parfois surprenant. Un ouvrage à découvrir mais difficile de le conseiller à tout le monde. Pour ma part, je ne cacherais pas que j'ai souvent été perdue par les recherches mythologiques et les procédés stylistiques de l'auteur...
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Sous la colline

Je remercie Masse critique de Babelio et les éditions La Volte, qui m'auront permis de découvrir un roman que je n'aurais sans doute pas eu l'idée de lire dans d'autres conditions. J'ai découvert ici un genre très particulier, un livre presque inclassable (que je rapprocherais de ma découverte de Kafka sur le rivage de Haruki Murakami). Ce roman, Sous la Colline, nous fait découvrir Le Corbusier et son oeuvre architecturale "La cité radieuse" de Marseille. Tout se déroule en huis clos d'ailleurs dans ce bâtiment très particulier, avec des incursions dans la mythologie grecque. Un livre très spécial, mais qui est agréable à lire, d'ailleurs bien écrit. Une agréable découverte qui donne envie aussi d'aller visiter La cité radieuse ou "Maison du Fada".
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Sous la colline

Extrait de ma chronique :



"J'ai beaucoup insisté sur la profondeur quasi-philosophique du roman, lointain écho des thèses féministes d'Hélène Cixous sur Méduse (page 153, "l'image de Persée qui tue la Gorgone, c'est exactement ça : le début du règne sans partage des hommes"), mais il peut tout aussi bien être lu indépendamment de ces considérations, comme une énième mais brillante déclinaison du thème de la maison hantée...





Quoi qu'en disent Alias ou Black Wolf, le style de Sabrina Calvo dans ce roman est en effet d'une clarté et d'une virtuosité insurpassables, qu'elle décrive (page 262) un personnage hanté par "des souvenirs impénétrables, qui peignent sur ses lèvres un malheur teinté de grâce" ou (page 158) un ciel ressemblant à "une vaste mer laiteuse, dont les énormes ronflements nuageux gonflent les remous" (avec dans les deux cas un travail sonore sur les consonnes liquides, L, les uvulaires, R, et les bi-labiales, P, B, M).





Le corollaire immédiat de cette musicalité quasi-permanente, c'est la force avec laquelle le personnage de Colline s'impose à nous (elle nous hante au point que JP y voit "la plus grande réussite du roman", alors que c'est juste la plus immédiatement perceptible selon moi). Gromovar a donc raison de voir en ce roman, aussi génial que Toxoplasma mais sans doute plus accessible, "un bon moyen de faire connaissance avec l'autrice.""
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Sous la colline

Masse critique

Sous la colline de David Calvo

Reçu le 1er déc 2015.

Livre assez épais, 450 pages environs, mais écrit très gros (sourire).



Jeudi 3 décembre. Je viens de le finir. Je ressors des entrailles du "Corbu"

Courbatue, foutue, corps bu… jusqu’à la lie. L’hallali est sonnée.

Très facile à lire. Pas de vocabulaire difficile.

Résolument contemporain. L’intrigue se déroule juste après l’incendie de 2012

dans l’unité d’habitation le Corbusier, la citée radieuse de Marseille.

Écriture assez singulière ! Pas désagréable. La référence qui me vient, c’est le film GhostBuster (sourire). C’est, à peu de choses près, la tournure mystique que prend cette pseudo enquête archéologique. Des anti-héros, Colline la/le trans-sexuel et Touffik le Tunisien, forment un drôle de duo, agrémenté de quelques autres personnages : Flo et riri fifi et loulou et oui ! Pique-sous n’était pas loin.

La narration est entrecoupée par des relations de rêves du personnage principal, des évocations de mythes phocéens, relatifs à la fondation de Marseille.

J’ai trouvé que les mots anglais qui sortent de la bouche du personnage sonnaient un peu faux. A part ça… Fantaisie agréable à lire. Il ne faut pas en attendre beaucoup de profondeur. Même si, malgré tout, c’est une histoire dans laquelle Il y a des portes ouvertes sur des thèmes de réflexion, sur l'identité, les genres, masculin-féminin, les relations civilisation- nature, et d’autres.



Je me suis tout de même bien amusée à parcourir, voir parfois, courir, poursuivie par des 'modulors' (je vous laisse découvrir), le dédale des couloirs, escaliers, coins et recoins de cet immeuble, classé monument historique.





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Sous la colline

Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio et les éditions La Volte pour l'envoi de ce roman qui m'a fait voyager au sein d'une des oeuvres phares du grand Le Corbusier: La Cité Radieuse de Marseille.



Ce huis-clos se développe d'après l'incendie qui a eu lieu en 2012 et la découverte d'un placard pendant les travaux dans l'unité d'habitation.

L'auteur nous immerge donc dans une sorte d'uchronie dans laquelle on imagine sans difficulté cette fiction qu'il propose.

Doucement, on fait la connaissance du personnage principal pour le moins atypique et à la recherche de sa propre identité à travers son enquête.

L'histoire avance à un rythme plutôt lent, mais on ne s'ennuie pas car l'auteur jongle entre la fiction, les anecdotes à propos de l'architecte et quelques légendes grecques. On découvre également des personnages attachants: des habitants qui ont vécu l'utopie de ce projet et qui en parlent aujourd'hui avec force et nostalgie. Ce livre n'est qu'un roman mais l'auteur nous fait passer de nombreux messages qui nous font réfléchir.

Même si l'enquête n'est pas extraordinaire, cette lecture vaut vraiment le détour car elle est très instructive.

L'objet livre en lui-même est très agréable pour son format et ses pages épaisses. J'ai également adoré la couverture très colorée illustrant une des natures mortes de Le Corbusier.



Une bien belle découverte pour commencer l'année en beauté! Encore merci pour la superbe opération de Masse Critique, sans laquelle je serai passée à côté de ce bel ouvrage.
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Sous la colline

Au-delà du gros macho qui sauve la fille des barbares dans la fantasy, l'imaginaire questionne le "totalitarisme de l'identité" (Sabrina Calvo) et rêve d'un monde nouveau. Un roman "littératures de l'imaginaire" dans l'univers LGBT
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Sous la colline

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman qui nous propose plus un voyage, une ballade dans ce Marseille étrange et cette mystérieuse cité du Corbusier qu’une simple enquête teintée de fantastique. En effet ce qui fascine c’est cette cité, la vie de ses habitants mis aussi pour moi une découverte de cette cité qui est loin du blocs de bétons qu’elle laisse imaginer, mais dévoilant initialement un idéal social et un véritable travail architectural qui donne envie d’être découvert. L’ambiance de Marseille vient aussi, je trouve, se coller à merveille au récit à la fois étouffante, élégante tout en dévoilant en fond un léger sentiment de danger et de corruption. Limite maintenant je me laisserai bien tenter par une visite de la ville. Les autres points intéressants sont les nombreuses réflexions que soulève l’auteur que ce soit sur la cohésion sociale, l’identité, la reconnaissance et l’acceptation des autres ainsi que le travail mythologique à la fois captivant et soigné. Les personnages ne sont pas non plus en reste proposant une galerie de protagoniste haut en couleurs, bien porté par Colline héroïne complexe, déroutante et efficace. Au final je regretterai simplement que parfois l’auteur s’enfer dans des passages qui lui sont tellement propres qu’on a du mal à y entrer et les comprendre, ce qui m’a parfois donné l’impression de passer à côté de quelque-chose, mais rien de non plus trop bloquant. La plume de l’auteur s’avère efficace, soignée et je lirai sans soucis d’autres de ses écrits.





Retrouvez la chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Sunk

De l'heroic fantasy pas pure. On sent un peu trop par moments que les auteurs se foutent du genre mais c'est drôle et débile à souhait si on a envie de s'aventurlurer la tête et de faire semblant de réfléchir au sens profond de la chose.
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Sunk

Challenge plumes féminines 2020 – item n°30



Livre découvert lors d’une récente virée en librairie. Il s’agit d’une réédition par Les moutons électriques tout du bleu vêtue, que ce soit la couverture ou l’intérieur du roman. Le résumé m’a intrigué mais c’est surtout le livre-objet en lui-même qui m’a donné envie de l’ouvrir le plus rapidement possible. L’histoire a été écrite à 4 mains, je ne connais qu’un des auteurs ayant tenté la lecture d’un de ces romans. J’en ai malgré tout d’autres dans ma pal.



J’ai pris plaisir à détailler certains des dessins, ils sont très originaux. L’histoire parle d’une île qui coule, à moins que ce ne soit l’eau qui monte (?). On découvre différents personnages qui nous donnent tous leur vision de ce monde et de leur futur possible. Qui a tort ou a raison ? Qui va sombrer en premier ? Cette île ou ces habitants ? L’humour y est permanent, dans un sens comme dans un autre. On retrouve un groupe du même genre que Noob avec quelques stéréotypes, dont les dialogues sont universels (quoique ?…). Je me suis amusée à la lecture de ce roman car le fil rouge est visible de bout en bout et j’en apprécie l’humour terre à terre. Malgré l’édition et des auteurs français, quelques petites coquilles ont été oubliées (des lettres en trop ou en moins (surtout dans les parties bleues), des erreurs de mots, bon pour bond, pas pour par, …). Par certains côtés, cette histoire me fait penser au film « Idiocratie », à comment le monde pourrait devenir si on n’apprend plus à penser par nous-même et qu’on laisse les autres décider pour nous… On va à la catastrophe… Malgré tout, je me suis laissée porter par l’histoire, elle est complètement barrée mais on alterne toujours qu’entre trois mêmes personnages. On apprend à mieux connaître Arnaud et Sébastien, deux frères, mais le Sémaphore reste une énigme. Étonnant bouquin de bout en bout, la fin est surprenante, je ne m’attendais pas à ça. Je n’ai pas forcément ri à tout le roman mais certains dialogues sont assez rigolos.



Comme vous l’aurez compris, j’ai donc passé un très bon moment en compagnie de ce roman. Ça a donc été une excellente découverte. Je conseille ce roman aux amateurs du genre, il est très original. En vérifiant la bibliographie de Sabrina Calvo, elle a sorti un roman récent chez Mnémos (d’où la réédition de celui-ci) et j’ai lu une BD d’elle (« Kaalak »). Je crois donc que je vais fouiller un peu plus sa bibliographie ainsi que celle de Fabrice Colin.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Sunk

Voici le récit d'un naufrage, complètement barré, qui mêle avec fantaisie réflexion philosophique et conte dramatique teinté d'humour, le tout agrémenté de quelques illustrations délurées. Un naufrage oui, dans son acception la plus large, car il ne s'agit pas d'un bateau qui coule, mais d'une île qui coule, ou bien d'une île engloutie, va savoir si l'eau monte ou si c'est la terre qui sombre… Le résultat est le même et une poignée de pauvres hères partent chercher de l'aide. Oui mais où peut-on trouver de l'aide quand les gens se noient ? Toujours plus haut, voici la réponse.



Entre rencontres en tout genre autour d'un Picon bière, et sauve-qui-peut qui finit en tragédie et en mort certaine, il faut avouer que le sujet n'est pas gaie. Le récit tourne autour de la relation entre deux frères, l'aîné qui se veut fort et un poil violent, le cadet qui semble faible mais bien plus lucide qu'on ne croit, sur une valse de je-t'aime-moi-non-plus savamment rythmée, et qui conduit à une fin que je tairais, pour ne pas en dévoiler plus. Je ne peux cependant m'empêcher de conclure que cette fin m'a enchantée : elle est surprenante, originale, et conclut bien l'histoire. Elle nous secoue un peu, et nous fait prendre le recul qu'il faut pour bien garder en mémoire ce naufrage, conservant le ressac de l'eau, ce petit mouvement qui nous a porté tout au long de cette lecture.



Je ne pense pas avoir vraisemblablement compris tout ce qu'il fallait saisir dans ce court roman, loin de là, mais toute l'originalité de l'histoire m'a donné suffisamment de plaisir pour le conseiller à n'importe qui (oui, n'importe qui, pourvu qu'il sache lire et apprécie le Picon). Un peu triste, oui, mais pas ordinaire du tout et ça, ça compte !
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Sunk

Nouvelle addition à ma collection de la bibliothèque dessinée, Sunk est un ouvrage en bichromie bleu canard-noir, choix de nuance de bleu qui prend tout son sens à la lecture ! Un nouvel ouvrage atypique dans sa forme, mais aussi dans son fond.



L’eau monte… à moins que ce ne soit l’île qui descende ? Le résultat est cependant le même : les habitants doivent fuir vers le sommet pour échapper aux flots ravageurs et à leurs résidents carnivores. On suit Sébastien et Arnaud, deux frères qui ont toujours vécu dans la pauvreté d’un petit village de Sunk, passant leur journée à rêvasser, boire des picon-bières ou se disputer. Sébastien est le plus gentil des deux. Naïf, rêveur, altruiste, il est bon avec tout le monde, mais son frère le considère comme le simplet de service qu’il doit sauver malgré lui. Arnaud est quant à lui méchant et méprisant avec chaque personne qu’il croise. Il n’a de respect pour personne à part lui-même et se considère comme l’élu qui sauvera le monde.



Leur quête commence lorsque l’eau arrive à leur village. Il rejoignent une équipe de bras cassés afin d’aller chercher de l’aide au-delà de la Grande Barrière. Commence un voyage incroyable, fait de rencontres improbables, d’aventures loufoques, d’absurdes surprises, bref, d’un joyeux bordel , dans lequel l’eau n’a de cesse de grimper. Les morts s’accumulent… mais parfois ils ne sont pas morts ! C’est un récit farfelu, abracadabrantesque, parfois vulgaire et sale, d’une grande violence, philosophique et WTF à la fois. Il ne faut s’attendre à rien, car tout peut arriver. Il faut d’ailleurs parfois s’accrocher pour suivre et certains éléments m’ont tout simplement échappé.



Il faut mieux ne pas trop s’attacher aux personnages que l’on croise. Bien qu’on ne sache pas ce qui arrive à chacun, on se doute du destin funeste qui attend ceux qui ne continue pas l’ascension de l’île. La galerie de personnages présentée par les auteurs est fascinante : on passe de la vieille mémé qui vend son ragout de fiente à une petite taupe toute mignonne, d’une mystérieuse armure à des champigolos , d’un maire canin à une clé du mystère, d’un dieu Canard et ses fidèles à une serveuse aguichante…sans oublier l’énigmatique maitre du Sémaphore. L’artiste s’en donne à cœur joie pour illustrer cette ribambelle éclectique !



Le style d’écriture est en tous points en accord avec le récit : il se veut parfois poétique, parfois vulgaire, souvent absurde, mais toujours juste. Ce roman a été rédigé à 4 mains et je me demande vraiment comment les auteurs y ont travaillés ensemble pour obtenir ce résultat hors normes. Les chapitres alternent entre le point de vue de Sébastien et d’Arnaud et donnent une vision bien différente de la réalité qu’on est en train de vivre en fonction de la perspective.



La mise en page de ce roman est tout aussi incroyable que son contenu : la couleur bleu fait ressortir cette omniprésence de l’eau. Où qu’on regarde on la sent sur le point de déborder, elle nous presse à tourner les pages pour ne pas à notre tour nous retrouver noyé et dévoré par les voraces requins. Les textes et les dessins s’entre-mêlent et forment un tout visuellement très réussi.



Un roman court illustré surréaliste : deux frères diamétralement opposés entreprennent ensemble un voyage incroyable vers le sommet de l’île, alors que l’eau continue inexorablement de monter (ou l’île de descendre). Une mise en page qui allie superbement textes et illustrations originales, dans les tons noir et bleu canard. Encore une belle réussite pour la Bibliothèque Dessinée !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Sunk

On disait de lui être le pire roman de fantasy francophone, c'est un de mes romans préféré, je pense, en réalité.



La réédition illustrée des Moutons électriques nous transporte sans délai sur cette île infâme, qui coule au rythme du lecteur ou de la lectrice;



C'est absurde mais c'est bien senti. Alors oui, clairement, ce roman ne satisfera pas tout le monde car il faut être prêt à laisser l'histoire couler sans y chercher un sens. C'est ça qui est génial, la cohérence de l'histoire s'enfonce dans l'absurde aussi inexorablement que l'île s'immerge dans l'océan.



Je ne le conseillerai pas à tout le monde, mais celles et ceux qui aiment sortir des sentiers battus, qui aiment se jouer des codes du genre qu'ils affectionnent et qui n'ont pas de problème à côtoyer l'absurde prendront sans doute beaucoup de plaisir à la lecture.

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Sunk

Ce livre est … Inclassable n'est pas le mot. Incompréhensible non plus, même si il y a de l'idée. Foutraque s'en approche déjà plus. Peut-être : Illogique. Oui, c'est ça. Ce livre défie la logique et le bon sens même. Il s'agit là d'un livre qui se moque de tout et de tout le monde, jusqu'au lecteur qui ressort de sa lecture avec des questions plein la tête, dont une qui brille plus fort que tout : « Qu'est-ce que pourquoi de quoi ? ». Disons que le livre est dans le même ordre d'idée.

Je ne pourrais pas vraiment vous décrire ce livre, complètement égaré. Une histoire d'île qui coule (ou de mer qui monte ?), de deux frères et de gens qui tentent de se sauver de cette catastrophe. Ah oui, et aussi d'un mec immortel, de canards, de machine à laver, de picon bière, de sémaphore, de … De quoi ? Oui, j'en perdrais mon latin et mon français avec.

Faut bien l'avouer, dès le début, je présentais que je n'allais pas y comprendre grand-chose, car tout est en dehors de la logique et de la raison. Je vous dirais volontiers qu'il s'agit d'un délire de la part des deux auteurs, mais le pire est qu'il ne s'agit même pas de ça ! C'est juste un livre qui est totalement inaccessible mais qui se paye le luxe d'une histoire douteuse et de propositions dignes de trips sous LSD d'un toxicomane accro à l’ecstasy et à la cocaïne. Avec une note de couleur, genre impressionniste vu au kaléidoscope.

Et le pire, c'est qu'il semble y avoir une cohérence ! Comme si je voyais quelque objet en cinq dimensions, moi qui suis limité par mes trois. Alors certes, il doit y avoir une façon de comprendre ce livre, mais je ne l'ai pas du tout trouvé. Et croyez-moi, je ne la trouverais sans doute jamais.



Ce livre … Je ne peux pas le déconseiller, et encore moins le conseiller. C'est … quelque chose, un OVNI littéraire tel qu'on a encore jamais vu. Cohérent dans son incohérence, incompréhensible bien que facile à lire, complètement déjanté et tragique, ce livre est tout sauf un livre qu'on arrive à comprendre. Rien de logique, rien de cohérent. Et pourtant je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé. De façon extrêmement simple, je ne l'ai absolument pas compris. Il restera sans doute pour moi la lecture la lecture la plus mystérieuse de celles dont je me rappelle. C'est le genre que j'aimerai comprendre, mais le livre n'en laisse pas la moindre possibilité. À lire si ça vous tente. Je ne saurais vous dire ce qu'il faut en tirer, en attendre et encore moins en comprendre.
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Sunk

Connaissant à la fois des lectrices qui avaient dévoré des Sunk avec bonheur et des lectrices à qui il était tombé des mains, j'étais plutôt curieuse de tenter l'expérience moi-même.

A vrai dire, je n'ai pas été particulièrement emballée. Il ne m'est pas tombé des mains, non, mais je n'ai pas réussi à entrer réellement dedans et au milieu j'ai nettement du lutter pour ne pas reposer le bouquin en question, trouvant que ça tournait en rond et ne faisait vraiment aucun sens. Je sais, je sais, c'est une part du principe de l'humour absurde mais j'ai toujours eu tendance à trouver que celui ci fonctionnait mieux en minuscule dose.

Trois étoiles quand même car je vais l'admettre: j'ai aimé la fin.
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Sunk

Sunk, c’est l’histoire de deux frères dans un monde qui coule.

Une quête - ou une fuite - initiatique, où absurde, humour et noirceur s’entremêlent, féroces.



On y croise un homme-armure, des Canards avec une majuscule, un gardien de sémaphore amateur de pizza, une Roue de la Fortune Tueuse, des requins au ventre rond, des mangeurs de cailloux, des flots de Picon bière et de coulées de boue.

Des deux frères, l’un a la rage au ventre et l’esprit qui divague, l’autre tente de retenir ses rêves avec les larmes aux yeux. Des larmes dans lesquelles il pourrait bien noyer le monde. Et finir par nous noyer, nous - lecteurs qui sans rien faire contemplons le naufrage.



Jusqu’aux vingt dernières pages, c’est un très chouette bouquin, original et servi par une écriture percutante. La fin, elle, est magnifique. De ces fins qui font d’un bon livre un livre inoubliable. Et coupent un peu toute envie de passer à autre chose.



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Sunk

Sunk est un roman de Fantasy co-écrit par Sabrina Calvo et Fabrice Colin, illustré par Arnaud Crémet.

Les auteurs y décrivent Sunk, un monde en perdition, peu à peu englouti par les eaux. Sébastien et Arnaud, deux frères orphelins d’un Village sur le point d’être noyé, accompagnés par un groupe de personnages aussi fantasques les uns que les autres, tentent d’atteindre le sommet de leur monde pour le sauver.

Le roman joue et détourne avec un humour souvent très noir les codes de la Fantasy dans un univers barré, doté de Villes où les vivants se prennent pour des morts, où les canards sont marxistes et révolutionnaires, et où les taupes naissent de manteaux qui éclatent.

Si vous aimez l’humour noir et la Fantasy, si vous appréciez l’œuvre de Sabrina Calvo et/ou celle de Fabrice Colin, je vous recommande ce roman !
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Sunk

C'est l'histoire de deux frères qui ne savent pas si l'eau monte ou si leur île descend. Ce qu'ils savent en revanche, c'est qu'ils aimeraient bien ne pas se faire bouffer par les requins anthropophages qui les guettent avec amour (et surtout avec un peu de bave au coin des lèvres) depuis ces flots remuants. Si possible. Alors ils grimpent, ils grimpent vers le sommet de l'île. Accompagnés d'une bande d'uluberlus sortis d'une parodie de la fantasy (la potiche, le nain, le guerrier...). Ils croiseront sur leur route des villes étranges, des villages bizarres, des personnages allant du déconcertant à l'excentrique. Bref, un sacré bordel.



Ce récit m'a tantôt fait rire, tantôt joué avec mes nerfs. Dans le sens où ma patience a quand même quelques limites. Les auteurs jouent autant avec l'absurde qu'avec les circonstances. Pour une fois c'est au sein du même livre que parfois ça l'a fait, parfois pas ! Il y a de vraies bonnes trouvailles, j'ai bien aimé la fin mais franchement, je ne savais parfois plus si on se fichait de la gueule du genre ou de la mienne. Un sacré navet !



Sur la sphère, on parle parfois d'ovni littéraire. Sunk l'illustre bien. Il a raflé il y a quelques années un razzie du pire roman francophone (forcément, ça donne envie !). Je n'arrive toujours pas à savoir s'il le mérite ou si c'est de l'ordre du génie incompris.

En tout cas, je veux absolument connaître les "fournisseurs" des deux auteurs, elle a l'air bonne !
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Sunk

Que dire ?! C'est complètement absurde, ça n'a ni queue ni tête (en apparence) et la finalité de l'histoire est tellement à la hauteur du récit.



Lisez ce petit ovni littéraire, savourez l'humour bien râpeux et l'analogie flagrante de notre monde ou personne ne s'écoute, ou tout le monde court partout (et surtout vers le sommet) et où, au final, quasi tout le monde finit par se noyer dans un flot d'informations contradictoires (l'eau monte.. non ! c'est l'île qui descend !) ou encore, se fait manger/ratatiner par plus gros et plus fort que lui.



Chacun y verra sa version parallèle à notre monde, chacun s'identifiera à un des nombreux personnages et vivra les aventures farfelues proposées dans cet ouvrage comme un rafraichissement qui provoque un Brain Freeze.



L'objet en lui même est original : des illustrations, des couleurs, de jolies pages, un format différent de ce dont on a l'habitude. En somme : sympa à avoir dans collection !



Bonne lecture.
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