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Critiques de Sabrina Calvo (205)
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Acide organique

D'abord arrêtée par les nouvelles du début, j'ai fini par le terminer -plusieurs années après-, je suis rentrée dedans, mes goûts avaient évolués. J'ai réussi à voir la beauté derrière l'horreur et l'horreur derrière la beauté. C'est un livre qui vous fera tanguer à l'intérieur de vous même entre répulsion et attirance ; il reste un "objet" à part dans l'oeuvre de Calvo. Conspiration et folie sont au programme dans un monde formidablement réaliste et actuel.
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Acide organique

Recueil de nouvelles de Sabrina Calvo que je me suis décidé à lire suite à plusieurs commentaires élogieux et à une volonté de lire un peu plus de livres de cet auteure atypique qui a su me charmer et conserver mon attention malgré tout ce temps (et le peu de lecture que j'ai fait de son œuvre). Bref, une lecture totalement dirigée par mon cœur et sans aucune idée de ce que ça allait donner. Calvo c'est une roulette très aléatoire. Et j'aime ça, quand c'est des très haut et des très bas.



Je ne savais pas exactement comment résumer cette OVNI littéraire que nous a pondu encore une fois Sabrina Calvo. En onze nouvelles, nous voila transportés dans un univers absurde où le réel est étranger. Un monde à la Calvo, déroutant et pourtant cohérent, avec ce qu'il faut pour qu'on suive en se sentant perdu.



Les nouvelles sont très différentes l'une de l'autre, et si certaines m'ont semblé sublimes et extraordinaires (notamment celle sur Kate Bush) d'autres me sont restés très obscures et fermées. C'est très complexe à aborder, rien ne semble avoir de sens (et c'est peut-être bien le cas) et aucune clé n'est donné pour mieux comprendre le tout. C'est à prendre ou à laisser, mais pour le reste on n'aura rien ici.



Et pourtant, mon dieu que c'est génial. Le style d'écriture, complètement moderne et gavé de références à différentes choses, aussi bien de la sous-culture que des éléments de notre quotidien. Et l'apport de photos, qui ajoutent un je-ne-sais-quoi à l’œuvre. Sans parler de cette poésie qu'on sent derrière les mots, qui permet parfois de s'approprier un texte complètement obscur.

Alors certes, le fait de ne pas avoir toutes les références parfois nuit au texte, et c'est dommage, car lorsqu'on est entrainé dedans, il y a quelque chose qui se dégage de l'ensemble, à la fois très mélancolique et formidablement beau, un mélange de tout les genres qui nous transporte. Pour peu qu'on accepte de laisser derrière nous la réalité et notre esprit cartésien, on est emmené dans un monde sans structure cohérente mais qui nous envoute littéralement. Et qui contient bien plus qu'on ne saurait le croire.



C'est un ensemble de nouvelles qui parle du monde, de l'enfance, des croyances, d'un peu de tout. On y trouve de la publicité, du jeu vidéo, des rats, des gens perdus, un monde absurde (mais moins que le notre) et autres choses dans ce genre. Un grand ensemble foutraque mais puissant.



Encore une fois, Calvo nous pond quelque chose à l'extrême limite de ce qu'on pourrait lire. C'est toujours déjanté et un peu n'importe comment, mais toujours cohérent dans son imaginaire débordant. C'est très beau et très triste à la fois, un ensemble qui détonne et qui étonne. J'ai été séduit d'un bout à l'autre, même si tout n'est pas égal, et l'ensemble me semble avoir une cohérence globale. Au final, j'ai été séduit une fois de plus, et je commence à apprécier de plus en plus cette écrivaine qui ne peut rien nous pondre de classique. Au-delà des formes et des idées, c'est un OVNI contemporain, et qui plus est, un livre a lire.
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AK, Tome 2 : Maladie

La suite des aventures des AK. On retrouve les mêmes qualités que dans le tome 1. Dans celui ci ils sont confrontés à une étrange-seulement pour eux- maladie qu'ils essayent d'endiguer. C'est amusant de les voir s'affoler, se déchirer alors que rien de grave ne se passe. On en apprend un peu plus sur la biologie et l'histoire des AK, les décors et les effets graphiques sont plus variés que dans le premier mais il y a moins de rebondissements.
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Atomic bomb

Extrait de ma chronique :



"A première vue, ce texte court et sarcastique se présente comme la version romanesque d'une forme chantée bien connue des amateurs de folk et de country, les élucubrations (je pense à "Dang Me" de Roger Miller, à "Talkin' World War III" de Bob Dylan, mais aussi aux tentatives françaises de traduction ou d'adaptation comme "Pends-moi" d'Hugues Auffray et bien sûr "Les élucubrations" d'Antoine).





Néanmoins, sous ses airs de nonsense à la Lewis Carroll (dont on sait l'importance dans l'oeuvre ultérieure de Sabrina Calvo, voir par exemple Elliot du Néant) se cache évidemment, comme souvent dans le genre en apparence mineur des élucubrations, une critique, discrète mais bien réelle, de notre "société moderne en décomposition" (page 35) – ou plutôt en voie de "désagrégation entropique" (page 76)."
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Atomic bomb



Les amis Calvo et Colin se sont mis à deux pour commettre cet étrange et relativement abscons objet littéraire.

D'aucuns chercheront peut-être à déterminer les responsabilités respectives des auteurs quant au résultat de leur collaboration, pour ma part je les remercie d'avoir su limiter une farce qui, plus longue, eut été peu digeste.



Nos deux compères accumulent clins d'oeil, pastiches et références avec maestria , ils s'amusent beaucoup assurément!



Mais amusent-ils le lecteur?

Rien est moins sûr, ils me font penser à la dérive égoïste et narcissique qui affectait parfois les musiciens de free-jazz rivalisant de virtuosité dans d'interminables improvisations expérimentales plus ou moins dissonantes, sans doute jubilatoires pour eux, mais bien vite assommantes pour l'auditeur.



Ils proposent néanmoins ça et là quelques pointes d'humour et remarques acerbes qui aèrent salutairement leur déferlante éloquence à l'image de la charge finale contre la maison Nintendo.



Je conclurai, parodiant librement feu Philippe Noiret, que j'dis pas qu'j'ai aimé mais j'dis pas qu'j'ai détesté non plus.

Je reviendrai à l'occasion vers Sabrina Calvo qui semble avoir séduit quelques lecteurs ici.
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Atomic bomb

Halluciné et hallucinant. En lisant le résumé, je me suis dit "ou c'est du génie, ou c'est une merde sans nom, y'a pas de demi-mesure possible".Au final : grosse claque.
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Atomic bomb

Un livre complètement barré !
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Atomic bomb

Dans le cadre du festival de Epinal dédié aux livres de SFFF, je me suis retrouvé à acheter ce petit livre pour l'insigne honneur d'une dédicace de Fabrice Colin, compagnon d'écriture d'un certain David Calvo dont je cherche à lire un peu plus d'ouvrage à présent. Et qui n'était pas là, d'ailleurs. Bref, je me suis retrouvé avec ce livre en main, mais vous entendrez souvent reparler de ce festival, un ami y a trouvé beaucoup de livres que je commenterais ici. En attendant, attardons-nous sur le cas d'un livre assez particulier, dénotant un poil dans mes récentes lectures et qui fut englouti bien trop vite à mon gout.



Pour avoir envie de lire ce livre, lisez simplement le dos et vous aurez une excellente idée de la teneur générale de l'ensemble. A savoir, complètement barré, déjanté, fourmillant d'idée et, semble-t-il, à moitié malade mental.

Ce livre est un roman, mais en même temps trois nouvelles, qui s'articulent ensemble tout en étant très indépendante. Et en traitant ... de tout et n'importe quoi. De rats prenants du LSD, de vieux qui surfent, d'extra-terrestre en forme de poire ... Je ne sais pas comment parler de ce livre, c'est tellement fouillis, foutraque et incompréhensible ! Les idées foisonnent au milieu d'un humour particulier. Et je ne parle pas du style d'écriture, excellent, sans parler des références qui parsèment l'ouvrage, tout en rendant hommage à de nombreuses choses.



En tant que tel, je pense que le livre n'est pas hyper simple à appréhender, mais quand on accepte de s'accrocher, de laisser sa logique au vestiaire et de lire sans se prendre la tête, on passe un excellent moment. Les situations s'enchainent et le délire parsème les pages jusqu'au bout, dans des explosions finales qui laissent assez rêveur. D'ailleurs la fin apportera aussi son lot de surprise sérieuse. Je ne sais pas si c'est le cas de tout les Calvo, mais la thématique de la fin est bien présente, avec une sorte de cheminement dramatique à la fin, très inattendu. Mais bienvenue.



Un drôle de livre, bien écrit et qui m'a surpris d'un bout à l'autre. Si vous acceptez de lire un livre en laissant temporairement votre réflexion logique de côté, il vous sierra à merveille. Mais dans le cas contraire, vous trouverez un livre obscur et incompréhensible. C'est un style, il faut l'apprécier pour pouvoir le livre, et dans mon cas j'adore. J'ai hâte de lire la suite des livres de Calvo, et je vais me pencher sur les Fabrice Colin, j'en ai plusieurs en réserve. Ces deux auteurs me semblent extrèmement prometteur.
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Au bal des actifs : Demain le travail

Les auteurs des nouvelles de science-fiction présentes dans ce recueil n'ont pas une vision joyeuse du monde du travail dans le futur, c'est le moins qu'on puisse dire : travailler jusqu'à la mort, multiplier les jobs pour réussir à s'en sortir avec l'ubérisation poussée à son paroxysme, vente de son corps, nouvelles technologies au service de l'exploitation des hommes et des femmes où l'intimité même disparaît, la quête de l'argent remplace l'art, tout le monde est lui-même évalué. Certaines nouvelles m'ont fait penser à des thèmes d'épisodes de la série d'anticipation Black Mirror.

Comme dans toute anthologie, la qualité des oeuvres est variable, ou en tout cas certains thèmes m'ont moins plu. Le principe même de la nouvelle empêche de s'attacher à certains personnages avec la rapidité et l'effet de chute.

Et puis... il y a la nouvelle d'Alain Damasio, à la fois cruelle et poétique, virtuose et touchante, avec une belle femme créatrice et vivante. L'important, ce n'est pas le travail au sens du trepalium romain, l'instrument de torture, mais l'art et l'amour.
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Au bal des actifs : Demain le travail

Chaque nouvelle est un bijou qui m'a mis une claque.
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Au bal des actifs : Demain le travail

Cette anthologie de 12 nouvelles est une tuerie. En même temps, avec les noms au sommaire, on ne pouvait pas s’attendre à moins. D’autant plus, chez l’éditeur La Volte qui nous a habitués à beaucoup de belles et percutantes lectures.



On se situe évidemment dans de la science-fiction, de la SF qui fait cogiter, de la SF qui fait vibrer notre système limbique, de la SF sociale et humaniste… de la bonne science-fiction tout simplement.

Dès les premières pages, ça envoie du lourd et ça ne s’arrête pas avant la 600ième et quelque.

S’il y a de l’humour par ci par là, il y aussi beaucoup de noirceur dans ce laborieux avenir. La plupart des récits décrivent un paysage professionnel bien sombre, avec un final souvent sordide pour les héros travailleurs. Certaines histoires laissent cependant passer davantage de lumière, d’espoir, tandis que l’une d’entre elles montre un monde du travail conçu pour le bien-être des humains dans une organisation sociale toutefois sous-tendu par le mensonge.

Le secret et la manipulation sont d’ailleurs des thèmes récurrents. La problématique du sens du travail qui revêt un rôle de paix sociale en est un autre. Et cette question du travail est envisagée autant sous l’angle de la question de société que sous celui de l’identité individuelle.

On pourrait parler des heures des thématiques abordées dans cette anthologie et creuser bien des aspects à la lumière des sciences économiques et sociales, ainsi que des sciences humaines.

Mais je vais m’arrêter là et juste préciser qu’il s’agit d’une lecture plutôt complexe, même pour quelqu’un qui travaille dans le domaine de l’orientation scolaire et professionnelle et détenant une certaine maîtrise du jargon des ressources humaines, de l’évolution du travail, de ses formes émergentes, etc. Autant dire que les auteurs sont vraiment bien documentés et savent de quoi ils parlent. Je me demande même si un glossaire n’aurait pas été utile…



N’ayez toutefois pas peur d’aborder cet ouvrage car, à n’en pas douter, chacun pourra tirer parti de cette réflexion, parfois ardue, mais nécessaire voire salutaire, qui sous-tend ces fictions sur le futur du travail.



La créativité est largement au rendez-vous, aussi bien sur le fond que sur la forme. Les nouvelles présentent des structures variées. On y trouve par exemple des codes, des tableaux, des pages de blog, des échanges de courriers, et même différentes versions d’une nouvelle avec les corrections proposées par des auteurs, éditeurs ou encore membres de la famille. Attendez-vous donc à être surpris de pages en pages !



Enfin, que dire de la prose, sinon que chaque plume est singulière, admirable, puissante.



La chronique complète en vidéo avec des lectures en cliquant sur le lien ci-dessous :


Lien : https://youtu.be/Gag7AHV0B_Q
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Au bal des actifs : Demain le travail

En soi, un livre peut comporter plusieurs forces, tout comme celui-ci qui possède en premier lieu la capacité à nous envoyer dans de multiples univers au gré des différentes nouvelles proposées. Il nous transporte dans des futurs proches ou lointains auxquels on aime s'attacher, se retrouvant souvent à la fin avec l'idée que "c'est déjà fini!" (ma faiblesse pour les nouvelles développées, la fin qui arrive trop vite par rapport à un roman ou une saga).



En second lieu, chacune de ces lectures, après nous avoir fait nous évader vers ces mondes potentiels, nous ramène de façon très terre à terre sur notre bonne vieille planète, nous amenant à réfléchir à nos pratiques et le futur conditionné par celles-ci.



Travailler est-il un droit, un devoir, une obligation, difficile à dire mais vous trouverez ici les pistes qui vous y feront réfléchir profondément.



Le genre de livre que je voudrais faire lire en classe sur une année scolaire à coup de quarts d'heure, le tout suivi de réflexions / argumentations de groupe.
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Au bal des actifs : Demain le travail

Et voilà un excellent recueil de nouvelles dystopiques que j'avais trouvé par hasard dans une librairie d'occasion. On y retrouve des grands noms de la sience-fiction : Catherine Dufour, Alain Damasio... Chacune des nouvelles est croustillante et aborde son lot de thèmes modernes : robotisation, destruction des droits des travailleurs, uberisation, bullshit-jobs, etc. Ca se lit très bien, pour des lecteurs jeunes et moins jeunes, c'est passionnant, et ça fait surtout très peur quant au monde du travail de demain !
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Au bal des actifs : Demain le travail

Demain le travail est un recueil comprenant 12 nouvelles d’anticipation dont la thématique principale est le travail. Une façon pour nous de découvrir ce que les auteur.rices imaginent pour notre futur. Entre l’accumulation de petits boulots, sans savoir si demain on gagnera suffisamment, ou au contraire le travail étant réservé à une élite, autant vous le dire tout de suite : ce n’est ni glorieux, ni optimiste ! Mais voilà, chacun de ces récits nous fait réfléchir, nous touche différemment. Si je me souviens de mon appréciation de chacune des nouvelles, il y en a qui m’ont toutefois moins marquée et je ne me souviens de l’histoire que grâce à mes notes. En parcourant le net, j’ai vu que pour d’autres personnes, ce ne sont pas les mêmes nouvelles qui nous ont impactés. Pour ma part, ce sont les premières et les dernières que j’ai le plus apprécié et dont je me souviens également le plus. J’ai d’ailleurs eu une très bonne surprise avec Le Parapluie de Goncourt qui traite du « labeur de l’écriture » (p.466) : on y découvre un premier texte, des échanges avec des correcteurs, l’éditeur, etc. C’est vraiment très intéressant ! Pâles mâles et Canal 235 m’ont également beaucoup touchée ; la précarité des héros ne peut laisser indifférent.e.

Je ne vais pas vous parler de toutes les nouvelles individuellement (quoique si vous voulez un retour sur une nouvelle en particulier, je peux le faire en commentaire) ; j’ai trouvé qu’elles étaient bien écrites, chaque auteur.rice ayant son propre style, une narration et un angle d’attaque du sujet différents. Le recueil est dense et certaines histoires sont assez dures à digérer ; il faut alors un temps pour laisser la réflexion faire son bonhomme de chemin.

J’imagine qu’il y a eu des échanges entre les écrivain.es car certains textes font écho les uns aux autres. Alors oui, Vertigeo ne ressemble en rien à Parfum d’une mouffette, mais les textes sont présentés de façon logique ; rien ne semble avoir été laissé au hasard. De plus, oui, ce sont des nouvelles, c’est donc moins développé que pour un roman, et pourtant chaque histoire se déroule de façon cohérente, est suffisamment étoffée pour qu’on puisse d’y plonger pleinement. Quant aux fins, qu’elles soient ouvertes ou non, elles sont bien amenées et les histoires ne s’arrêtent ni trop tôt ni trop tard.



Au bal des actifs. Demain le travail est un ouvrage réflexif riche, proposant des visions différentes quant au monde du travail de demain. Ce n’est pas le genre de livre qui se dévore en quelques jours, non, c’est le genre de livre que l’on prend le temps de découvrir, qui nous fait réfléchir.

Une bonne découverte que je recommande vivement, mais pas à n’importe qui. Demain le travail ne vous fera pas rire, ne vous fera pas passer un moment plaisant. Ce qui ressort le plus, d’après moi, est vraiment la réflexion autour du travail.
Lien : https://malecturotheque.word..
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Au bal des actifs : Demain le travail

Douze incursions dantesques dans le possible, rêvé ou cauchemardé, du travail à venir.



Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/02/22/note-de-lecture-au-bal-des-actifs-demain-le-travail-collectif/


Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Au bal des actifs : Demain le travail

Ah, le futur imaginé par nos chers auteurs de SF : des lendemains qui chantent, des voitures volantes, les villes sur la Lune ou Mars, le travail libéré... Un avenir espéré et attendu par nombre de lecteurs.



Mais nous ne sommes plus dans les années 50, fini la vie en rose, l'espoir a été douché, ratiboisé et passé au sanibroyeur. Reste des lendemains qui déchantent, des voitures uberisées, des villes gentrifiées et du travail oppressant et oppresseur.



Si vous avez encore espoir à des lendemains meilleurs, La Volte a demandé à douze auteurs francophones d'écrire sur le futur du travail de doucher toutes vos hypothétiques espérances.



Du bon, du moins bon, du très bon dont le Damasio qui vient de rafler le GPI pour sa nouvelle. Certains textes se répondent, le travail de coordination se fait sentir.

Certaines nouvelles sont agréables, même si elles restent assez classiques dans leur forme : on découvre peu à peu le monde, le hiatus advient par un des personnages qui s'interroge sur le monde et la dystopie survient... D'autres arrivent à dépasser leurs illustres précurseurs., comme Ketty Steward, Norbert Merjagnan ou Li Cam

Suit Serf-Made-Man ? ou la créativité discutable de Nolan Peskine d'Alain Damasio qui a reçu récemment le Grand Prix de l'Imaginaire pour cette nouvelle. Trois creative consultant insolent et cynique doivent unir leur force pour avoir la seile place disponible dans une entreprise. La sranxe pour les hôtels est du pur génie créatif, on s'y croirait et on a envie d'avoir un aussi bel accueil.

Relation homme robot, art et artisanat, idée et copie. Damasio souffle le chaud et le froid, nous fait aimer ses persos cyniques pour nous les montrer dans tout leur monstruosité la page d'après.

Des fulgurances, des petites notes d'humour noir et ce texte m'a même fait penser par moment aux plus beaux textes de Léo Ferré. Au vue de l'univers, j'ai l'impression qu'il se déroule dans le même que son futur roman Les furtifs. Seul ombre au tableau, un final décevant.



On finit par les nouvelles de Léo Henry et de Sabrina Calvo qui préfèrent s'attarder sur le travail de l'écrivain. Léo Henry nous fait partager son travail sur la correction de son texte, de la première ébauche au final. Une nouvelle qui intéressera les écrivains en herbe, ce qui n'est pas mon cas.

Sabrina Calvo prend le relais pour fournir ce texte à l'éditeur, une situation kafkaïenne au possible. Très drôle, mais pas assez pour me faire oublier le lien ténu avec la thématique du recueil.

Le tout se termine par une préface de Sophie Hiet.

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Au bal des actifs : Demain le travail

Cette anthologie, c'est du très lourd. Damasio, Dufour, Beauverger, Calvo, Kloetzer, Henry: y a du pedigree de la SF et fantasy au sommaire, là. Un conglomérat, on pourrait dire. Les gros salaires de la start-up La Volte. Et ça a bien bossé pour nous construire une vision affreusement dystopique du monde du travail. Du sacrément bon no bullshit job. C'est très clair: il fait pas bon être salarié, ou plutôt uberisé, dans la tête de ces écrivains-là. On y va de la vie mise en évaluation continuelle au concierge en cercueil, du taux de citoyenneté aux pubards arty de multinationales sans oublier les écrivains en work-in-progress perpétuel. Ma grosse préférence va "Vertigeo" de Emmanuel Delporte, cauchemardesque hyperbole de la lutte des classes, Transperceneige à la verticale à donner le vertige, oui. Jusqu'à la nausée.
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Au bal des actifs : Demain le travail

Recueillant 12 nouvelles de grands noms de la SF française, Au bal des actifs est un ouvrage d’une très grande qualité.



Ces grands auteurs nous livrent des récits d’anticipation sur le futur du travail, et dans lesquelles des thèmes récurrents émergent: aliénation, tromperie, oppression…



On est vraiment dans de la SF qui questionne, qui remet en cause, qui interroge notre rapport au boulot, qui bouscule…

Tantôt humoristiques, souvent glaçants, les récit semblent se répondre et on y décèle un grand travail d’anthologie.



Avec des noms aussi prestigieux de Beauverger, Berrouka, Dufour ou Damasio, je ne pouvais qu’adorer, mais c’est une lecture plus qu’exigeante que celle de cet ouvrage, et nombre de réflexions en découlent.



En effet, l’appel à texte des éditions La Volte a été lancé en plein mouvent « nuit debout », et on se rend compte, 2 ans après, à quel point les choses sont inquiétantes….



Je salue en outre la postface signée Sophie Hiet, qui apporte un éclairage particulièrement inspirant sur l’ensemble des textes.



Je recommande donc fortement ce livre. Des anthologies de cette qualité, il en existe peu…



Un excellent ouvrage si vous dormez trop bien et qu’un peu d’angoisse existentielle vous manque!
Lien : http://atraverslamarelle.org..
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Constellations, Tome 1 : Dans le stade

« Comment on en est arrivé là, personne ne le sait ».

Le décor est violemment planté par les propos du narrateur : le monde que nous connaissons a disparu après l’attaque d’un Ennemi. Les gens vivent désormais par petits regroupements, et ici, nous allons suivre des jeunes cantonnés dans un stade, qui ont réussi tant bien que mal à s’adapter à une vie aux repères flous.

Le camp n’est que promiscuité. Il reste quelques objets égarés d’une ancienne civilisation et le seul adulte vivant chez un de nos héros est un vieillard sénile qui passe son temps enfermé et … nu.

Tout tourne autour des étoiles qui fascinent et inquiètent nos personnages. Elles apparaissent telles des sortes de dieux capables de régir leur destin : « Elles clignotent, pépites stellaires comme perles au cou d’une fiancée. Elles nous disent que rien n’est acquis, que seule leur présence peut nous renseigner sur notre position dans les ténèbres. Et si les étoiles étaient des trous dans la fabrique du ciel ? Et si derrière brillait une lumière, éclairant le chemin des hommes ici, dans ce stade… » Les personnages ne cessent de les observer, en quête d’un indice sur leur futur…

Soudain, elles disparaissent une par une, comme si quelqu’un les « cueillait ». Après le chaos, la vie reprend doucement son cours et notre héros se résigne : « Peut-être que nos ancêtres n’étaient pas aussi libres que nous le sommes. Nous avons encore le luxe de pouvoir rêver, d’espérer que les étoiles viennent nous chercher. Au fond, je ne sais pas ce qui me déprime le plus : la perte du monde ou la perte de nos traditions. Ce qui nous rattache encore au genre humain, hormis ces étoiles que l’on contemple avec des yeux si jeunes, ce sont nos gestes quotidiens, et la somme de choses, de biens usuels, d’extensions de nous. »

Toutes ces questions provoquent les propres interrogations du lecteur : que deviendrions-nous si la société perdait tous ses repères ? A quoi se raccrocher ?

Cet étrange premier album met ainsi en lumière de nombreuses énigmes sur ce que vont devenir nos personnages. Les textes font que cette ambiance post-apocalyptique est pleine de poésie et les photos et textes en fin d’ouvrage viennent rajouter du mystère… Un univers fascinant, que le lecteur a très envie de continuer à découvrir…
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Constellations, Tome 1 : Dans le stade

J'ai passé un très bon moment dans cet univers sf très noir ; la poésie, le rêve, la mythologie rendent le tout tellement... Du pur David Calvo ! On pense sans y penser. Les dessins de Popcube sont simples et efficaces, les personnages attachants. Vivement la suite.



A lire absolument !!!


Lien : http://baobabcity.over-blog...
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