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Critiques de Sabrina Calvo (205)
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Maraude

Les utopies réalistes, c’est un peu ma came. On les couple avec un peu de science-fiction (mais pas trop, parce que les utopies réalistes peuvent débarquées demain) et c’est bon, le moi-lecteur est content ! MARAUDE(S), y’a de tout ça et c’est vraiment chouette.



Sabrina Calvo, elle traine dans ma pile à lire depuis un petit moment avec Melmoth Furieux – lui aussi une utopie réaliste. Lire MARAUDE(S) est pour moi une entrée douce jusqu’au roman car tous les deux se passent dans le quartier de Belleville, commune où on vit en liberté, loin des forces facho du reste du monde.

Et vous savez quoi ? Ça fait un bien fou de lire une petite nouvelle pareille ! Le monde de Dilem et Bri n’est pas idyllique, ce serait pas réaliste sinon. Les forces armées se pressent contre les barricades, il y a toujours la maladie qui rode, le vieillissement des icônes ou tout simplement les affres de la vie en société. Les deux narrateurs nous emmènent en maraude dans les quartiers de cette Commune, iels nous présentent ses piliers, son fonctionnement, ses défauts aussi.



C’est une nouvelle pleine d’espoir, rafraichissante même si elle nous décrit qu’un éclairci au milieu de la tempête de changement. Je craignais ne pas tout comprendre, n’ayant pas (encore) lu Melmoth Furieux, mais c’est bien tout le contraire ! Je veux en lire plus, je veux lire l’histoire de la Commune de Belleville, je veux en rêver, m’en inspirer.



Sabrina Calvo a réussi ce tour de main de nous faire rêver d’une cité eutopiste avec ces soixante pages de pérégrinations, sans perdre celles et ceux qui n’ont pas lu l’ouvrage premier. C’est une nouvelle que je vais conseiller à tous mes ami-es rêveureuses !
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Maraude

Merci à Babelio et sa formidable opération "Mass Critique" pour m'avoir permis de découvrir ce livre.



Maraude, ce n'est pas le style de livre que je lis habituellement. Pourtant, bien que sorti de ma zone de confort, je suis convaincu et presque conquis.



Même si je n'ai pas lu Melmoth furieux (j'ai cru comprendre que le livre étant en lien avec Maraude, qui pose les bases de Belleville, cette commune imaginaire), je n'ai pas été largué outre mesure. Sans doute n'ai-je pas compris les références qui s'y trouvaient.



Maraude, c'est l'histoire de (8) courtes balades dans la commune imaginaire de Belleville. Chaque promenade part de la place Henri Krasucki (Paris). N'habitant pas dans la capitale, j'avoue être allé plusieurs fois sur Google Maps. Et je ne peux que vous conseiller de faire pareil : cela donne encore plus de relief et de réalité aux promenades dans lesquelles Sabrina Calvo nous emmène.



Le livre est très court (peut être trop court ?). Je n'aurai pas été contre 1 ou 2 chapitres de plus, faire encore 1 ou 2 balades...



Quoi qu'il en soit, il en ressort une jolie impression de lecture / promenade. Le pari est réussi puisque j'ai envie de livre Melmoth Furieux !



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Maraude

Déambulations dans les rues et les lieux emblématiques de la Commune imaginaire de Belleville : « Ici, c’est le radeau des naufragés de Paris – cielleux qui ont fui la grille smart de la cité connectée pour activer des liens réels. »

(...)

« Comment inventer l'avenir si le passé nous échappe ? » se demandent Dilem & Bri. Cette description jubilatoire d’un futur possible, assemblage d’utopies désirables en prise avec les (inévitables ?) reliquats d’oppressions existantes, existera les imaginations et semble poser une question complémentaire : Comment inventer l’avenir si on ne commence pas par l’imaginer ? Sans être pessimiste pour autant, leur récit évite la facilité de l’idéalisation et refuse l’économie des écueils : d’ailleurs, « la rue de l’Avenir est une impasse où l’horizon est bloqué par un haut mur d’immeuble ». « Nous avons besoin d’un but, pas simplement de résister. Il nous faut un dégagement, un nouveau monde à construire. Mais comment articuler l'impossible quand le simple possible paraît impensable ? La lutte contre la répression est continue, sans limites. Nos moyen, eux, sont limités, et si nous pouvons contenir des assauts depuis nos murailles, il est peu probable que cela suffise. »



Article complet sur le blog :
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Maraude

J’en suis la première désolée, car je pensais aimer cette lecture, mais j’abandonne. Je suis péniblement arrivée à la page 36 sur 55 mais je n’arrivais pas à garder les yeux ouverts, rien ni personne ne m’accrochait dans ce récit. On ne fait que survoler, en suivant une patrouille et à l’aide de descriptions qui m’ont parues creuses et inintéressantes, de futurs quartiers qui se voudraient soi-disant utopiques et « autonomes ». D’habitude, surtout quand c’est court et encore plus à 20 pages de la fin, je vais au bout. Mais là rien n’a éveillé mon intérêt dans ce tour du quartier d’une Belleville « révolutionnaire », d’un Paris revisité où des quartiers résistent au capitalisme numérique par une réinvention d’une vie plus solidaire, libre : tout n’est que descriptions de cette « Commune » et elles ne m’ont rien apporté car je n’ai vu poindre aucune histoire réellement, aucun attachement à un personnage puisqu’on les effleure à peine (et oui je sais qu’effleurer veut déjà dire toucher à peine, c’est vous dire), juste la description d’un futur possible de cohabitation entre le vilain monde répressif plus ou moins actuel et des quartiers qui résistent avec l’esprit bobo, vert, féministe et plein d’autres mais tous manquant de contour, de coffre, d’être habité. Finalement, on voit bien que ces gens ont quand même besoin d’une économie et trafiquent avec le reste de la ville contrôlé par « les croisés ».

.

Bref, j’arrête avec les guillemets, vous avez compris ce que j’en pense. Pour autant, comme toujours, ce n’est que mon ressenti à un moment donné et je ne veux décourager personne de faire cette découverte, car si je l’ai commencé c’est que l’idée de cette exploration m’a rendue curieuse ; si j’étais curieuse c’est qu’on a su me la rendre attractive ; et si elle m’a attirée c’est parce que d’autres lecteurs, bien plus nombreux et sensibles à ce récit, ont adoré et sauront vous en parler mieux que moi, si jamais ça vous intéresse. Je suis juste passée totalement à côté et je pense toujours qu’il est bon, quand on se renseigne sur un livre, qu’on ne voit pas uniquement les bonnes critiques mais aussi la possibilité que le message ne nous atteigne pas. J’ai aperçu l’idée de la bonne idée, de la poésie, du potentiel mais n’ai finalement rien ressenti de tout cela à cette lecture ! Je vous souhaite néanmoins une bonne exploration si l’idée vous plaît.
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Maraude

J'ai découvert Maraude(s) dans une publi-interview de Blast qui redorait le blason de l'utopie pour vendre entre-autres la collection Eutopie -La Volte est une entreprise qui doit se battre avec les armes que le capitalisme met à sa disposition et on ne défend bien des idées « voltées » que dans des média « indépendants ». Les deux journalistes de Blast animaient une discussion autour de l'essai Utopie radicale d'Alice Carabédian, livre que j'ai adoré, aussi peut-on leur pardonner ce tour de novalangue-.

J'ai adoré la forme de cette nouvelle : une dérive. Les protagonistes se baladent dans la Commune de Belleville. Par la magie de l'Utopie, les formes que prennent les « luttes actuelles » y sont toutes -dans l'idée- réunies. Acide, organique, - ;p,- cette plongée dans tout ce qui grouille pour contrer -en vrac- le Capitalisme, la Métrique, le naturalisme -dénomination que j'ai découverte récemment dans Ethnographie des mondes à venir de Philippe Descola et Alessandro Pignocchi-, l'anthropocène, le patriarcat occidental,… met en lumière les espoirs, les contradictions voire les paradoxes, les impasses, les fulgurances des énergies qui déferlent dans les rues de ce quartier uchronique pour essayer de contrer la réalité aliénante à laquelle nous lecteurs, Bri et Dilem sommes confrontés au quotidien.







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Melmoth furieux

« Me prend soudain l’envie d’aller brûler Eurodisney. » Dès les premières pages de Melmoth furieux, Sabrina Calvo annonce la couleur. Ou plutôt l’un des tons de son roman, tour à tour rageur, fantasque, drôle, mélancolique, triste, doux, violent, rêveur, sarcastique… À moins que celui-ci ne soit une geste poétique écrite non en vers, mais en prose ?

Toujours est-il que ce livre nous raconte l’histoire de Fi, banlieusarde réfugiée dans la Commune de Belleville après que son frère se soit immolé par le feu lors de l’inauguration du parc d’attractions. Ce geste fut l’un des premiers d’une série aboutissant à la chute des différents gouvernements et au fait que Mickey et consorts tombent le masque.

Dans un monde à la fois proche du nôtre et très éloigné, sur la colline de Belleville, une poche de résistance lutte à coup d’idéal collectif, d’entraide, de jeux vidéo et de mode, de récupération et de sentiments. Dans cet endroit, Fi coud, aime et câline, mais, hantée par son frère, elle rêve de vengeance et de libération. Et se demande qui est Villon ? Comment lui et son canard à trois pattes sont-ils entrés dans sa vie ? Pourquoi ? Et peuvent-ils l’aider contre Melmoth ?

Laissez-vous porter par les mots et ne cherchez pas de linéarité dans ce récit : il n’y en a pas. L’œuvre est comme les tenues et les pensées de Fi : entremêlée et nouée jusqu’à la révélation finale. La protagoniste mélange les temps comme les tissus : son passé avec son frère dans une cité de banlieue, son présent dans un Belleville recrée à l’image de la Commune de 1871 entre peur et utopie joyeuse et un futur possible, celui de sa Croisade des enfants contre Eurodisney.

Alors que l’histoire se dévide, elle passe d’un réalisme fantaisiste au pur féérique en passant par la noirceur de certains assauts évoquant Strange Days. Il y a de la magie à l’œuvre dans ce texte, entretissé de références croisées et détournées, qu’elle soit détournée par des puissances mercantiles ou renouvelée et réemployée par Fi et les autres communards. L’histoire comme la mode ne sont-elles pas une éternelle réinvention du monde ?

Avec Melmoth furieux, laissez-vous surprendre dans les rues de la ville, casque sur les oreilles, à partager ses joies, ses luttes et ses peines tout en contemplant le plus beau panorama de Paris.
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Melmoth furieux



Avec, comme bien souvent chez Sabrina Calvo [ Toxoplasma, Baiser la face cachée d'un proton, Les signes démentiels, Melmoth Furieux...nos univers se croisent ^^ ] une de mes peintures en illustration intérieure :)



https://peggyannmourot.com/melmoth-furieux/


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Melmoth furieux

La réussite du roman tient beaucoup dans l’incroyable poésie punk de son héroïne fashionista, à ses tenues, aux robes chatoyantes qu’elle réalise, à des passages sublimes sur le rapport du corps à la matière, au façonnage.
Lien : https://www.liberation.fr/cu..
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Melmoth furieux

La douceur combattante d’une épopée de proximité, dans la grande guerre du contrôle marchand des imaginaires. Gorgé de paradoxes et de surprises, un chef-d’œuvre, cousu main bien entendu.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/10/05/note-de-lecture-melmoth-furieux-sabrina-calvo/



À l’inauguration de Disneyland Paris, en 1992, un jeune homme s’est immolé devant les grilles du plus grand parc de loisirs du monde, entraînant dans sa mort le dérapage technique et financier du plus gigantesque alors des projets du capitalisme spectaculaire marchand. Que vous n’en ayiez pas entendu parler, ou l’ayiez oublié, ne prouve rien au fond, bien au contraire. Toujours est-il que dans ce sublime glissement de temps sur Terre, bien des années plus tard, sa sœur, qui vient de passer les trente-cinq ans avec une rupture sentimentale, est bien décidée à obtenir une vengeance symbolique et libératrice, en trouvant le moyen d’incendier pour de bon le mélange de parc d’attractions et de citadelle dépravée de l’imaginaire qu’est devenue la zone à fiscalité aménagée pour les investisseurs de Marne-la-Vallée, autrement dit de faire flamber le Mickey de plastique et de carton-pâte, ses amis richissimes et ses valeurs attachées. Que cette volonté de vengeance coïncide avec la réinsertion cahoteuse de la protagoniste principale dans l’environnement hautement spécifique de la Commune de Belleville (cousine empathique de celle de Montréal, qui constituait la toile de fond de « Toxoplasma« ), cernée de toutes parts par les forces variées de l’ordo-libéralisme marchand, aurait pu être au fond presque anecdotique, mais Sabrina Calvo , dans ce « Melmoth furieux » publié à La Volte en septembre 2021, use de cette conjonction magnifique pour nous offrir une incroyable épopée de proximité, où le très intime et le très politique sont indissociablement mêlés pour atteindre une rare puissance d’évocation et de perforation.



Disneyland, donc. Et plutôt que celui, machiavélique à souhait, d’Antoine Chainas et de son « Empire des chimères » (2018), ou que celui, illusionniste en diable, de Cory Doctorow et de son « Dans la dèche au Royaume Enchanté » (2003), celui, redoutable de noirceur tortionnaire et voyeuriste, de Bruce Bégout et de son « ParK » (2010). Une quintessence du spectacle industriel cher à Éric Vuillard (« Tristesse de la terre », 2014) et à Patrick Bouvet (« Petite histoire du spectacle industriel », 2017), mais mâtinée, déjà, d’une solide dose d’horreur lovecraftienne (dès les premières pages : « un marcheur sur le seuil, toutes dents dehors ») rendue encore plus mutante par un discret humour noir comme en écho à celui de la Catherine Dufour de « Entends la nuit« (lorsque l’héroïne se découvre d’abord « anesthésiée par des années de shit et de bullshit jobs », par exemple). Un Disneyland dont les couloirs temporels secrets seraient aussi hantés par des figures costumées dignes de l’homme à la cigarette de « X-Files », figures armées de non-disclosure agreements que l’on signe sans le savoir avec son propre sang (« On te fait signer un contrat de silence »).



La Commune de Paris, ensuite, celle dont la floraison imaginaire recensée avec brio par Kristin Ross (« L’imaginaire de la Commune », 2015) apparaît ici condensée, comme une immersion profonde dans le chaos libertaire et populaire mis en scène avec tant d’inventivité par le cinéaste Peter Watkins (on ne peut que noter au passage, trente ans avant les incroyables 345 minutes de son « La Commune » de 2000, que l’on trouvait déjà pas si curieusement un « Punishment Park » dans sa filmographie totalement à rebours, justement, de la « monoforme » et de son spectaculaire marchand, même lorsqu’elle se pare de déguisements pseudo-contre-culturels) : une activité fourmillante (qui n’exclut aucunement un véritable droit à la paresse), totalement à l’opposé naturellement des clichés d’oisiveté complaisamment véhiculés au quotidien par tous les exploiteurs jamais rassasiés, un ancrage géographique volontiers miniaturisé et éventuellement souterrain, une solidarité aux formes multiples qui ne confond pas bienveillance et naïveté. Et c’est bien aux accents chantés de « La Makhnovtchina » ou de « L’Estaca » que l’on se mettra en chemin.



Pour provoquer son explosion et lancer sa grande bataille (on verra tout à l’heure quel en est le véritable terrain), Sabrina Calvo a su fracasser l’un contre l’autre ces deux champs de force imaginaire, en usant de deux catalyseurs inattendus et salutaires : le motif de la croisade des enfants et le pas de côté de la couture artisanale.



« Espoir mon cul » : lorsque l’Antigone d’Anouilh épouse le langage de la Zazie de Queneau, la carte maîtresse paradoxale constituée par les enfants est en bonne voie, et leur croisade, si elle prendra des formes bien différentes de celle rappelée encore récemment par Léo Henry dans son « Hildegarde », pourra déployer son ingénue puissance de torsion du réel et des attentes. Leur redoutable affinité avec la fluidité queer, avec l’hybridation (certaines voies étranges résonnant avec les rats démineurs de « Bacchantes« ou avec les lichens génétiquement moteurs de « Plasmas« établissent aussi par instants une productive passerelle avec le travail de Céline Minard), avec le style re-personnalisé échappant à l’emprise marchande pour savourer le ludique sérieux et pur, feront merveille au moment du choc à venir. Choc il y aura en effet, et le pas de côté magique qui en détermine peut-être ici l’issue est celui que l’on jugerait de prime abord le plus surprenant. Si par les enfants on subodore bien que les « Figures stylées« ne sont peut-être pas neutres du tout (« Ici, le style c’est la substance », dira-t-on), et qu’il faut sans doute ce détour pour pouvoir affirmer que « Le roi est nu », c’est par la pratique de la couture que la force subversive trace son chemin décisif. Au prix de quelques paradoxes apparents, Charles Aznavour (« Comme ils disent », 1968) comme Carole Martinez (« Le cœur cousu« , 2007), maniant deux sorcelleries bien distinctes, nous rappellent la substance subversive du geste qui pique, qui coupe et qui ajuste. En nous apprenant à manier sans la détruire l’étoffe dont sont tissés les songes, après le Prospero de « La Tempête » shakespearienne, Fi, l’héroïne de Sabrina Calvo, nous rappelle que la mode peut ne pas être uniquement un luxe financier déconnecté, et qu’elle peut être un moteur d’imagination et d’émancipation d’une force métaphorique insoupçonnée. Car c’est bien sur le terrain des imaginaires que la bataille se joue.



En inscrivant soigneusement le flot qui rugit depuis Belleville dans la vie la plus matérielle à travers la main qui coud et sublime, Sabrina Calvo constitue « Melmoth furieux » en cri de ralliement prolongé d’une guerre sans merci des imaginaires, ceux-là même dont l’ennemi doit maintenant achever la capture et la marchandisation terminale (ceux-là même dont Norman Spinrad faisait la proie des cartes de crédit et des bugs dans son « Temps du rêve« de 2012).



Après de longues années laissées à vau-l’eau, les injonctions gramsciennes ayant été soigneusement récupérées par l’aile marchante du capitalisme et au-delà (le tout récent concert presque unanime de louanges autour du décès d’un ancien affairiste interlope n’en étant qu’une évidente piqûre de rappel), au côté des appels à la reprise des armes de l’imaginaire lancés par les Wu Ming de « Q« et du « Nouvel Épique Italien« , des démontages d’instincts lexicaux mortifères n’ayant rien d’innocent mis en évidence par Sandra Lucbert (« Personne ne sort les fusils« et « Le ministère des contes publics »), de la condensation rusée conduite par Hugues Jallon (« Zone de combat« et « La conquête des cœurs et des esprits« ), ou de la mise en pratique déterminée menée par l’EZLN et par le sous-commandant Marcos et ses émules (« Don Durito de la Forêt Lacandone« ), Sabrina Calvo nous offre tout en douceur un étendard littéraire d’une puissance peu commune. Comme le souligne la très pertinente lecture signée X dans lundimatin à lire ici), un affrontement majeur se déroule aujourd’hui sur le terrain du bloom (en référence bien sûr au travail du collectif Tiqqun et de celui du Comité invisible) : au cœur d’une géographie politique des barricades réelles et métaphoriques (oui, des « gestes barricades » à inventer plutôt que les seuls gestes barrières !), avec l’aide aussi d’une poésie des rues et des chemins (le François Villon d’« Esquisse d’un pendu« , chez Michel Jullien, hante aussi, très naturellement, ce « Melmoth furieux »), il s’agit bien de rendre à la rime et au rythme ce qui a été confisqué par la marchandise, celle de la Métrique, qui n’a rien ici d’une scansion littéraire mais tout du règne de la mesure chiffrée et obligatoire de la performance en tous domaines.



En ce moment de prise de parti, où soin radical et communisme de l’attention se révèlent essentiels (selon les heureuses expressions de X cité plus haut), en une trace plus directe sans doute que les somptueux rébus de « Elliot du Néant« , de « Sous la colline« ou de « Toxoplasma« , pour tenir la ZAD de nos imaginaires si menacés, Sabrina Calvo nous indique un chemin indispensable, semé d’embûches mais d’une douceur brûlante.
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Melmoth furieux

"Melmoth furieux" est un roman paru en 2021 aux éditions La Volte et écrit par Sabrina Calvo. De Sabrina Calvo, je n'ai entendu que du bien (notamment, comme toujours, par la salle 101). Je m'étais déjà procuré Toxoplasma, sur lequel je ne m'étais pas penché outre mesure pour le moment. Ayant reçu Melmoth par l'opération Masse Critique (merci mille fois!), le pas a été franchi.

Et la principale difficulté de cette critique sera de ne pas me faire passer pour un c**.



On suit Fi, une couturière d'environ la trentaine, qui mène une sorte de rébellion sourde contre Eurodisney depuis que son frère s'est (mystérieusement) immolé devant le jour de l'inauguration. Fi évolue à Belleville, transformée en ZAD où ça zone dans tous les sens, mêlant défonce et chocapic.



J'aimerais tout d'abord souligner la qualité d'écriture de Sabrina Calvo. C'est vraiment très bien écrit. Sa puissance d'évocation est impactante, à chaque ligne. La poésie est omniprésente (on a parfois l'impression de lire un poème en prose (bon c'est pas une impression, c'en est un)) et le toux est très agréable à suivre.



Mais alors, que s'est-il passé?

Eh bien... Cette histoire, si justifiée soit-elle, m'insupporte. Cette espèce de verve anti-capitaliste, anti-contrôle, anti-flic me dérange franchement (rien que dans le fait qu'on a bien du mal à se bander les yeux devant un quelconque concept de responsabilité individuelle). Passons sur le fait que l'effort d'identification était insurmontable (franchement, ça a beau être de "belles personnes", pleines de "belles valeurs", j'arrive pas à me dire que des ado qui se démonte la gueule à coup de taz en sentant la croquette est une perspective sociale d'avenir).

Là où on a de grande chance de passer pour un c**, c'est qu'en disant ça on se retrouve dans la peau des anti-Belleville parfois décrits dans le bouquin. Mais honnêtement: il est de quel côté, le stéréotype?

Par honnêteté intellectuelle, je précise que j'ai abandonné le livre à environ la moitié. Je garde donc la réserve de ne pas avoir lu l'œuvre en entier.



Bon, après, je suis pas malin. C'est ouvertement engagé, j'imagine que lire quelques critiques avant m'aurait épargné beaucoup de peine.

C'est pas un drame. Je tenterai peut-être un jour Toxoplasma, ne serait-ce que pour retrouver la plume de Sabrina Calvo. Mais j'émets quand même de gros doutes sur ma réaction à venir.

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Melmoth furieux

Il y a des bouquins que tout le monde encense, et que je ne goûte pas. Mais alors pas du tout.

Celui-ci en fait partie.

Pourtant, dans l'idée, tout devrait me plaire. L'histoire d'une fille qui veut brûler Eurodisney , parce que la souris yankee lui a tout pris: son enfance, son logis, sa famille, ses espoirs. Elle se retrouve à zoner dans une mythique Commune de Belleville, un Paris fantasmé, un univers de squatters serviables et solidaires. Un monde qui se rétrécit , grignoté par les bulldozers de Mickey, un monde dont elle tente de recoudre les morceaux, inspirée par le poète François Villon , bizarrement réincarné en une sorte de chapelier fou.

Bref, un micmac bien sympa dans l'intention.

Et par-dessus tout ça, une écriture qui m'a tout de suite rebutée. Hélas. Je ne parle pas seulement des termes "inclusifs" à la mode, non. Les "ielles", les "toustes", ça pourrait encore passer. Mais le reste, c'est surtout une emphase poussive, une révolte de carton-pâte, un patchwork de clichés sur la misère, le prolétariat, les artisans, en un mot la pauvreté.

Alors sans doute, on m'objectera que je n'ai rien pigé. Que c'est onirique, émouvant, subtil et libertaire.

Comment le dire ? A mes yeux, c'est justement tellement onirique et romantique que ça frise le mépris pour la réalité, pour Belleville, pour la Commune et tout le reste.

Un Eurodisney littéraire, quoi.
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Melmoth furieux

Quel étrange récit que Melmoth Furieux, qui m’a semblé être une histoire que l’on vit, dans laquelle on s’immerge et qui nous étreint émotionnellement ! Une expérience de lecture plus qu’une simple lecture.

Difficile de ne pas être touchée par cette histoire, qui semble écrite avec les tripes. Le simple « l’itinéraire d’enfants décidé à aller bruler EuroDisney » annoncé en présentation de l’ouvrage est un euphémisme !



On suit Fi, trentenaire révoltée, dont on apprend que le frère s'est fait exploser lors de l'inauguration d'EuroDisney. Elle est habitée par une colère sourde, et vit en marginale dans un monde post-apo avec une tribu d'enfants perdus, dans un Belleville façon ZAD. J'ai été sensible à ce livre dédié aux enfants perdus, et à ceux qui se sont retrouvés, où l'on retrouve des émotions très fortes et une solitude exacerbé, et énormément de violence : dans les ressentis, la société, les relations parfois.

L'autrice comme une écorchée vive nous plonge dans son histoire qui devient de plus en plus surréaliste, sur laquelle plane l'ombre de la "souris noire", qui m'a même fait m'interroger : à quel point Sabrina Calvo hait Disney ?!

Il est également question de couture dans cet ouvrage, car Fi coud à longueur de temps, et nous distrait de considérations sur des styles vestimentaires dont je n'ai jamais entendu parler (j'ai appris plein de trucs, en allant chercher à quoi elle faisait référence). Jusqu'à ce que la couture mène à la survie, lorsque l'histoire tombe complètement dans le fantastique.... Fantastique, vraiment ? Ou réalisme magique ? Ou.... en fait les étiquettes semblent malvenues, tant cet ouvrage est un ovni.



J'ai vécu l'histoire de Melmoth furieux, j'en suis ressortie éreintée et troublée, avec le sentiment d'avoir expérimenté quelque chose de très fort.
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Melmoth furieux

Depuis que son frère s'est immolé devant Eurodisney, Fi nourrit une haine sourde pour la souris et sa tour sombre. Elle vit dans un Belleville devenu ZAD encerclé par le pouvoir gangréné par le géant de l'imaginaire. Fi n'a que la couture comme moyen de survie…. Elle se réveille avec un désir sourd : Brûler Eurodisney.



Une plume qui sait tisser et trancher dans le tissu des rêves. Sabrina Calvo nous offre un univers de marginaux brisés par un imaginaire standardisé par le démon joué par Eurodisney. La critique est claire et l'utilisation d'aspects fantastiques dans le récit renforce le propos autour de nos imaginaires : qui les contrôle et comment créer pour résister. Pour parler d'imaginaire, quoi de mieux que des enfants ? Autour de notre personnage principal gravite une bande de mioche débrouillards qui m'ont touchés par leur aspect solaire, apportant toujours du positif dans un univers qui pourrait sembler bien sombre. Au-delà de ce frisson de révolte, Melmoth furieux c'est aussi une histoire d'amour entre Fi est Villon, cet être à part, presque inhumain qui la fascine tant elle aimerait être aussi libre que lui. Chaque thématiques de l'ouvrage sont explorées via la couture, principal moyen d'expression de Fi. Elle tisse des liens avec les autres groupes de Belleville, elle s'enroule telle un drap autour de Villon, elle crée des vêtements qui sont tant d'armures, de secondes peaux, un moyen de résister, d'être soi, d'être différent … La couture devient une métaphore qui file l'entièreté du livre. J'ai été subjuguée par le style d'écriture de l'autrice d'une poésie parfois brutale qui sait composer avec ses propres mots, comme si elle avait créer un langage propre à son univers. J'ai eu une vraie impression d'oeuvre totale en lisant ce livre, la forme servait le fonds, le tout était beau, intelligent, percutant. Une fois l'oeuvre achevée, il nous reste un espoir fou mêlé à une forme d'indignation … Et si … Et si on brûlait Eurodisney ?
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Melmoth furieux

J’ai commandé ce bouquin en même temps que « la nuit du Faune » suite à un podcast de la méthode scientifique sur France Culture. Le ton est trash, moderne (trop?) décousu anarchiste et féministe. C’est poétique, brouillon, ça casse les codes ça les défonce, même. De pures perles dans un magma de vie parfois indigeste. Une dystopie peu narrative, toute en impression, en argot 2020 dans une Commune de Belleville aux barricades contre la Souris Noire fasciste.

Du tissu aussi beaucoup. Et de l’amour, des amours.

A ne pas mettre en toutes les mains, l’un des livre au style le plus déroutant que j’ai lu depuis un moment…
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Melmoth furieux

Sur Babelio, Melmoth Furieux est classé sous le genre "Loisirs créatifs".

Personnellement je trouve ça drôle et j'aurais peut être plus apprécié ce livre si je l'avais commencé à travers cet angle. J'aurais certainement été plus attentif aux descriptions des costumes et des matières qui les composent.

En vrai j'étais déçu. Ça commençait pourtant bien. Des bandes d'anars retranchés à Belleville, et une autonomiste sont prêt à tout faire péter à Eurodisney - symbole suprême du fascisme. Les communards revanchards, les alternatifs du post futur, les dezingueurs de fachos, les fumeurs de bédos à la cool ça aurait du me plaire. L'édition aussi était pourtant signe que j'aurais du m'y retrouver. Mais non.

Je n'ai pas compris grand chose à l'intrigue, les (nombreuses!) ref. musicales m'étaient inconnues ou loin de mes gouts, les ateliers de coutures qui doivent être une des trames du roman trainent en longueur.

Bref c'est dommage. J'avais tout les témoins au vert pour un coup de coeur et je suis passé complètement à coté.
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Melmoth furieux

Toutes les quatre semaines, j’ai institué avec mon meilleur ami un rdv devenu incontournable : la visite à la médiathèque. Quel plaisir de baguenauder ensemble dans les rayons, de laisser traîner nos regards sur les livres rangés ou exposés, de chercher un ouvrage précis ou d’en découvrir un jusqu’alors inconnu...

Et toujours la même scène finale au sortir du bâtiment : « Comment va-t-on trouver le temps de lire tout ça?!? », pour immanquablement éclater de rire devant ce comique de répétition : nous répétons cette réplique à chaque fois, et ce, pour notre plus grand plaisir.



Et c’est ainsi que j’ai trouvé « Melmoth furieux ».

Quelle couverture ! Quel titre en même temps ! Je ne pouvais que m’y arrêter, m’interroger et parcourir la quatrième de couverture : l’histoire d’une couturière qui a rejoint la commune solidaire de Belleville et qui veut détruire Eurodisney avec une bande de gosses pour venger son frère… What ? Ce roman m’appelait littéralement.



Et tout est dit en ces quelques mots. C’est effectivement l’histoire de Fi, qui joue de fils et d’aiguilles pour vivre, s’exprimer, refréner sa colère… Parce qu’elle est un peu abîmée la demoiselle, angoissée, torturée même. Il faut dire que dans le monde dans lequel elle vit, dans cette zone auto-gérée en lutte contre un État autoritaire, c’est bien au jour le jour que la vie se gère.

Fi est hantée par la mort de son frère, une fin terrible alors qu’il travaillait dans l’enceinte et pour Eurodisney. Mais elle l’est encore plus par le combat qu’il menait contre cette structure qu’il soupçonnait d’être la pire engeance d’un capitalisme néo-libéral, au solde de l’État, prêtant ainsi ses murs pour emprisonner les opposants, exploiter les enfants et leur voler leurs amis imaginaires. Alors elle imagine le projet fou d’y mettre fin, rejointe par la bande de gamins qu’elle a recueilli mais aussi d’un ami de son frère, un dénommé François Villon.

Autour d’elle, du refuge qu’elle s’est choisi, le bastion de Belleville gronde et s’échauffe, les barricades se dressent ; ses occupants ne veulent pas disparaître et voir leur cité rasée comme d’autres ont déjà pu l’être. Bientôt le chaos ?



Dès l’entame de ce roman d’une grande et belle complexité, j’ai très vite compris qu’il me fallait me laisser porter par le texte, par les mots, par la poésie de Sabrina Calvo. Accepter d’abandonner une certaine forme de réalisme pour me laisser bercer par le fantastique et l’onirique ; de pénétrer ce monde nouveau et étrange, et pourtant, provoquant le sentiment de déjà-vu, de déjà vécu, un univers à la fois proche et très éloigné du nôtre. L’histoire ne serait-elle qu’un éternel recommencement ?



Moi qui n’ai jamais vraiment apprécié le monde féerique de Disney, me voilà servie. Moi, la fan de The Cure, de Bauhaus, me voilà ravie. Ce roman me parle proprement mais va plus loin encore, il m’emmène vers un inconnu si séduisant sous cette plume : la couture. Depuis le travail à la chaîne jusqu’au travail minutieux de l’artisan, tout y est : le vêtement-identité, le vêtement-protecteur, l’enveloppe, la seconde peau ; et puis, plus fort encore, le travail de tissage social, de tissage politique.



L’insurrection qui naît là, dans cette commune libre de Belleville, se vit au quotidien, à chaque instant, dans un mode vie volontairement différent, où tout se trouve ré-inventé ; l’habillement bien sûr mais pas que, le relationnel aussi, la manière d’être. Homme, femme, être surnaturel, peu importe véritablement, nous voilà plongés dans un monde non genré, ou plus exactement, au-delà du genre. Et c’est juste magnifique.



Bon, vous l’avez compris, je suis sous le charme de Sabrina Calvo.

En une phrase : « Récit d’une lutte sociale émaillé de fantastique, Melmoth furieux nous donne à voir les failles de notre époque et les combats qu’il faudra encore mener ».



Je crois que j’ai vu Toxoplasma à la médiathèque… Il est pour moi !

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Melmoth furieux

Tu sais. Je viens de finir mon premier Sabrina Calvo, et vraiment c’est pas possible qu’on sorte indemne d’une lecture çakom.



Déjà à l’époque on m’avait dit « Lou, lis Melmoth Furieux, c’est obvious, y’a quelque chose qui fait penser à toi dedans » et moi je disais juste wéwé comme si j’avais jamais envie de prendre le temps de rien comme d’hab.



Peut-être, j’écris bien peut-être qu’il faut avoir connu Paris sur et sous les matelas crados de sueur sang et foutre des squats où tu te réveilles encore défoncé de la veille, pire que mort au réveil.



Peut être il faut avoir été témoin de celleux qui fabriquent le partage et la beauté des grandes bouffes et des sculptures en plastique qui finiront jamais dans un musée.



Peut-être aussi, qu’il faut avoir eu le pass annuel pour aller à Disney quand tu veux, à tel point que ça devient l’endroit où tu vas pour pas te faire chier les jours de semaines où tu préfères sécher l’école et faire pirate des Caraïbes instead, de préférence.



Je crois surtout qu’il faut accepter de se faire déboîter par la poésie punk, d’être ok pour survoler l’histoire et rien biter d’autre que la musicalité des mots même quand ça invoque les sanglots de la rage au ventre qui a disparu en grandissant sans regretter le temps des enfants perdus.



Ça parle de fantômes qu’on trimballe avec soi, d’amis imaginaires qui continuent de vivre n’importe où même quand ils sont morts, ça parle de barricades et de Commune, d’amour avec et sans genre.



Ah et ça donne envie de lire François Villon, alors que j’entrave rien à la poésie médiévale (reconnaît que c’est chic comme élan, tu trouves pas ? moi je trouve).



C’est fabriqué d’une main de maîtresse comme la marraine de Cendrillon qui serait pas obligée d’utiliser la magie pour tricher, parce que Sabrina Calvo elle coud tous les mots là où il faut.



Zoumzoum. Je m’ai flingué la cabeza et je pense pas que je m’arrêterai là. J’ai pensé à Poppy, à Le Guin, aux Bérus et plus récemment à Morgan of Glencoe et franchement c’est le genre de bouquin qui te satisfait de faire le métier que tu fée.



Sioux 🖤
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Melmoth furieux

J’ai, avec ce livre, fait un voyage furieusement coloré et déglingué ! Avec ce roman inclassable, je me suis perdu comme j’aime à me perdre. Dans cette histoire existentialiste où la passion de la couture donne sens au combat contre un monstre tapis, souterrain dans ses actions, que l’on nomme ogre de capitalisme !



Le lecteur suivra la rébellion d’une joyeuse bande désespérée, dont le personnage principal naviguera entre rêves opiacés, devenant ami avec un certain François Villon et réalité casse gueule dans le désir de dynamitage d’une certaine figure aux grandes oreilles !

La rébellion du peuple contre les douleurs du passé et en marche !



Melmoth furieux ou le roman poétique et politique ! Ami(e)s lecteur(rice)s, si tu cherches une lecture riche dans son écriture, ses idées ! Si tu cherches un voyage improbable, original, je te conseille ce livre furieux de talent !

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Melmoth furieux

Extrait de ma chronique :



"Cette liberté, c'est avant tout celle qu'offre la création : comme Elliot du Néant, Melmoth furieux est avant tout un magnifique hommage à l'art, vu ici à travers le prisme de la couture (rappelons au passage avec Littré que le mot "texte" vient du latin "textus" qui signifie "tissu").







Le "vortex de vitesse et d'étoffe" (page 282) que crée Fi, à l'aide d'une muse, François Villon, qu'elle vampirise autant que le peintre du Portrait ovale d'Edgar Allan Poe, c'est donc tout aussi bien le tourbillon de mots où nous entraîne Sabrina Calvo, qui rêve visiblement, comme son héroïne, de "coudre avec le feu" (page 21)."




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Melmoth furieux

J'attendais avec impatience la sortie de Melmoth furieux et l'ai dévoré dans le weekend suivant sa sortie mais j'ai hésité quant à écrire sa critique car mon avis est mitigé.

L'univers "grunge" m'a beaucoup plu ; un peu l'ambiance du stade de sa BD Constellations mixée avec celle de l'île de Montréal de Toxoplasma. La bande de gamins qui tourne autour de l'héroïne est trash et perchée à souhait.

J'ai apprécié aussi les nombreux moments de vie qu'on passe avec les différentes "tribus" de ce quartier libre qui vit en autarcie forcée-choisie en récupérant, recyclant et upcyclant tout.

Sabrina Calvo semble avoir "trouvé" son style : un mélange sucré-salé de niveau de langue très "impressionniste".

Ce roman rassemble les thématiques et motifs que l'autrice affectionne : Disney, les palmiers, les années 1980, l'enfance, le jeu, le "protocyberpunk"... mais il se déroule dans une nouvelle ville : Paris et développe un nouveau sujet : la couture, qui est son terrain de jeu du moment - : https://www.limerence.is/ -.

Le schéma narratif est plutôt classique : gros méchant, mystères dévoilés pas à pas et grosse fight finale... C'est ce qui m'a un peu déçu car c'est assez inhabituel pour l'écrivaine qui pourra sans doute toucher un public plus large. -Je l'ai d'ailleurs prêté à quelqu'un en guise d'introduction à l'univers de l'auteure dont je lui rebats les oreilles, avant de lui faire tester des histoires plus "ésotériques".- C'est peut-être une étape dans son chemin professionnel, un dernier combat "dans les règles" contre le schéma quinaire avant de le dézinguer dans un prochain opus (?) Certaines métaphores pourraient le laisser espérer puisqu'elle annonçait dans plusieurs interviews vouloir en finir avec les bons vieux clichés des fictions mainstreams -notament au festival Fantastiqueer quand elle décrivait les travers des fictions de Netflix : https://m.twitch.tv/videos/1062224812 -.

(J'ai mis des guillemets quand je ne trouve pas de mots plus appropriés même s'ils ne sont pas exacts.)
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