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Citations de Saint-John Perse (272)


C H A N S O N

Mon cheval arrêté sous l'arbre plein de tourterelles,
je siffle un sifflement si pur, qu'il n'est promesses à leurs
rives que tiennent tous ces fleuves. (Feuilles vivantes au
matin sont à l'image de la gloire)...
*
Et ce n'est point qu'un homme ne soit triste, mais se
levant avant le jour et se tenant avec prudence dans le
commerce d'un vieil arbre, appuyé du menton à la
dernière étoile, il voit au fond du ciel à jeun de grandes
choses pures qui tournent au plaisir…
*
Mon cheval arrêté sous l'arbre qui roucoule, je siffle
un sifflement plus pur... Et paix à ceux, s'ils vont mourir,
qui n'ont point vu ce jour. Mais de mon frère le
poète, on a eu des nouvelles. Il a écrit encore une chose
très douce. Et quelques-uns en eurent connaissance…

p.117
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Saint-John Perse
Le poète est seul et sans maître.
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Et c'est assez, pour le poéte, d'être la mauvaise conscience de son temps.
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[...] ensemencés d'éclairs et semoncés d’orages, comme brûlés d'orties de mer et de méduses irritantes, où courent avec les feux du large les grands aveux du songe et les usurpations de l'âme.
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Saint-John Perse
Car tout cela est-il bien vrai, qui n'a d'histoire ni de sens, qui n'a de trêve ni mesure ?...
Oui tout cela qui n'est pas clair, et ne m'est rien

(Poème à l'étrangère)
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Un grand principe de violence commandait à nos moeurs.
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Comme aux dalles de bronze où roderait un fauve.
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Un lieu de pierres à mica ! Pas une graine pure dans les barbes du vent. Et la lumière comme une huile. - De la fissure des paupières au fil des cimes m'unissant, je sais la pierre tachée d'ouïes, les essaims du silence aux ruches de lumière ; et mon cœur prend souci d'une famille d'acridiens.
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Mathématiques suspendues aux banquises du sel ! Au point sensible de mon front où le poème s'établit, j'inscris ce chant de tout un peuple, le plus ivre,
à nos chantiers tirant d'immortelles carènes !
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... Or je hantais la ville de vos songes et j'arrêtais sur les marchés déserts ce pur commerce de mon âme, parmi vous
invisible et fréquente ainsi qu'un feu d'épines en plein vent.
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"Et ma prérogative sur les mers est de rêver pour vous ce rêve du réel… Ils m’ont appelé l’Obscur et j’habitais l’éclat."
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"Nos lits défaits, nos cœurs à nu, songe à tout ce battement d'orage et de mer haute qui fut notre sang même, en quête de l'aveu ; à tous ces astres consumés que nous portions en mer avant le jour, marchant pieds nus entre les myrtes comme des meurtriers sacrés aux mains ensanglantées d'aèdes ; à tant de lunes exténuées que nous jetions, du haut des caps, au vol des mouettes stercoraires."
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"Vous qui de mort, m'avez sauvée, soyez loués, dieux saufs, pour tout ce comble qui fut nôtre, et tout ce grand labeur d'amour que vous avez en moi tracé, et tout ce très grand cri de mer que vous avez en moi crié. La mort qui change de tunique s'en va nourrir au loin son peuple de croyants. La mer ensemencée d'écume assemble au loin pour nous ses chevaux de parade. Et toi que j'aime, tu es là. Mon cœur, mon corps libres de mort, prends-en la garde et le souci…"
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"Sur la page blanche aux marges infinies, l'espace qu'ils mesurent n'est plus qu'incantation. Ils sont, comme dans le mètre, quantités syllabiques. Et procédant, comme les mots, de lointaine ascendance, ils perdent, comme les mots, leur sens à la limite de la félicité."
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"... Ah ! nous avions des mots pour toi et nous n’avions assez de mots,
"Et voici que l’amour nous confond à l’objet même de ces mots,
"Et mots pour nous ils ne sont plus, n’étant plus signes ni parures,
"Mais la chose même qu’ils figurent et la chose même qu’ils paraient ;
"Ou mieux, te récitant toi-même, le récit, voici que nous te devenons toi-même, le récit,
"Et toi-même sommes-nous, qui nous étais l’Inconciliable : le texte même et sa substance et son mouvement de mer,
"Et la grande robe prosodique dont nous nous revêtons..."
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Nous n’habiterons pas toujours ces terres jaunes, notre délice…

L’Été plus vaste que l’Empire suspend aux tables de l’espace plusieurs étages de climats. La terre vaste sur son aire roule à pleins bords sa braise pâle sous les cendres. – Couleur de soufre, de miel, couleur de choses immortelles, toute la terre aux herbes s’allumant aux pailles de l’autre hiver – et de l’éponge verte d’un seul arbre le ciel tire son suc violet.
Un lieu de pierres à mica ! Pas une graine pure dans les barbes du vent. Et la lumière comme une huile. – De la fissure des paupières au fil des cimes m’unissant, je sais la pierre tachée d’ouïes, les essaims du silence aux ruches de lumière ; et mon cœur prend souci d’une famille d’acridiens…

Chamelles douces sous la tonte, cousues de mauves cicatrices, que les collines s’acheminent sous les données du ciel agraire – qu’elles cheminent en silence sur les incandescences pâles de la plaine ; et s’agenouillent à la fin, dans la fumée des songes, là où les peuples s’abolissent aux poudres mortes de la terre.

Ce sont de grandes lignes calmes qui s’en vont à des bleuissements de vignes improbables. La terre en plus d’un point mûrit les violettes de l’orage ; et ces fumées de sable qui s’élèvent au lieu des fleuves morts, comme des pans de siècles en voyage.…

Au bruit des grandes eaux en marche sur la terre, tout le sel de la terre tressaille dans les songes. Et soudain, ah ! soudain que nous veulent ces voix ? Levez un peuple de miroirs sur l’ossuaire des fleuves, qu’ils interjettent appel dans la suite des siècles ! Levez des pierres à ma gloire, levez des pierres au silence, et à la garde de ces lieux de cavalerie de bronze vert sur de vastes chaussées !...

(L’ombre d’un grand oiseau me passe sur la face.)

Anabase
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… quand, au matin, dans un présage de royaumes et d’eaux mortes, hautement suspendues sur les fumées du monde, les tambours de l’exil éveillent aux frontières
l’éternité qui bâille sur les sables
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Nous reviendrons un soir d’Automne, sur les derniers roulements d’orage, quand le trias épais des golfes survolés ouvre au Soleil des morts ses fosses de goudron bleu,
Et l’heure oblique, sur l’aile de métal, cloue sa première écharde de lumière avec l’étoile de feu vert. Et c’est un jaillissement de sève verte au niveau de notre aile,
Et soudain, devant nous, sous la haute barre de ténèbres, le pays tendre et clair de nos filles, un couteau d’or au cœur !
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Si vivre est tel, qu'on s'en saisisse !
Ah! qu'on en pousse à sa limite,
D'une seule et même traite dans le vent,
d'une seule et même vague sur sa course,
Le mouvement !...
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J’ai rêvé, l’autre soir, d’îles plus vertes que le songe… Et les navigateurs descendent au rivage en quête d’une eau bleue ; ils voient – c’est le reflux – le lit refait des sables ruisselants : la mer arborescente y laisse, s’enlisant, ces pures empreintes capillaires, comme de grandes palmes suppliciées, de grandes filles extasiées qu’elle couche en larmes dans leurs pagnes et dans leurs tresses dénouées.
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