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Citations de Saint-John Perse (269)


Saint-John Perse
À la question toujours posée " Pourquoi écrivez-vous ? ", la réponse du Poète sera toujours la plus brève : " Pour mieux vivre. "
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C'étaient de très grands vents, sur toutes faces de ce monde,
De très grands vents en liesse par le monde, qui n'avaient d'aire ni de gîte,
Qui n'avaient garde ni mesure, et nous laissaient, hommes de paille,
En l'an de paille sur leur erre... Ah ! oui, de très grands vents sur toutes faces de vivants !
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Tu es là, mon amour, et je n'ai lieu qu'en toi. J'élèverai vers toi la source de mon être, et t'ouvrirai ma nuit de femme, plus claire que ta nuit d'homme ; et la grandeur en moi d'aimer t'enseignera peut-être la grâce d'être aimé. Licence alors aux jeux du corps ! Offrande, offrande, et faveur d'être ! La nuit t'ouvre une femme : son corps, ses havres, son rivage ; et sa nuit antérieure où gît toute mémoire. L'amour en fasse son repaire !
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Saint-John Perse
La poésie c’est le luxe de l’inaccoutumance, seule l’inertie est menaçante.
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Chant pour un équinoxe

L'autre soir, il tonnait, et sur la terre aux tombes j'écoutais retentir
cette réponse à l'homme, qui fut brève, et ne fut que fracas.

Amie, l'averse du ciel fut avec nous, la nuit de Dieu fut notre intempérie,
et l'amour, en tous lieux, remontait vers ses sources.

Je sais, j'ai vu : la vie remonte vers ses sources, la foudre ramasse ses outils dans les carrières désertées,
le pollen jaune des pins s'assemble aux angles des terrasses,

et la semence de Dieu s'en va rejoindre en mer les nappes mauves du plancton.
Dieu l'épars nous rejoint dans la diversité.


Sire, Maître du vol, voyez qu'il neige, et le ciel est sans heurt, la terre franche de tout bât :
terre de Seth et de Saül, de Che Houang-ti et de Cheops.

La voix des hommes est dans les hommes, la voix du bronze dans le bronze, et quelque part au monde
où le ciel fut sans voix et le siècle n'eut garde,

un enfant naît au monde dont on ne sait la race ni le rang,
et le génie frappe à coup sûr aux lobes d'un front pur.

Ô Terre, notre Mère, n'ayez souci de cette engeance : le siècle est prompt, le siècle est foule, et la vie va son cours.
Un chant se lève en nous qui n'a connu sa source et qui n'aura d'estuaire dans la mort :

équinoxe d'une heure entre la Terre et l'homme.
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Saint-John Perse
Mais plus que mode de connaissance, la poésie est d’abord mode de vie - et de vie intégrale. Le poète existait dans l’homme des cavernes, il existera dans l’homme des âges atomiques parce qu’il est part irréductible de l’homme.

Discours de réception du prix Nobel de littérature, 1960
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Du maître des astres et de navigation :
Ils m'ont appelé l'Obscur, et mon propos était de mer.
L'année dont moi je parle est la plus grande Année ; la Mer où j'interroge est la plus grande Mer.
Révérence à ta rive, démence, ô Mer majeure du désir...
La condition terrestre est misérable, mais mon avoir immense sur les mers, et mon profit incalculable aux tables d'outre-mer.
(...)Et ma prérogative sur les mers est de rêver pour vous ce rêve du réel... Ils m'ont appelé l'Obscur et j'habitais l'éclat.
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J'ai rêvé, l'autre soir, d'îles plus vertes que le songe...
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Eloges II

J'ai aimé ce cheval - qui était-ce ? - il m'a bien regardé en face sous ses mèches.
Les trous vivants de ses narines étaient deux choses belles à voir - avec ce trou vivant qui gonfle au-dessus de chaque œil.
Quand il a couru, il suait : c'est briller ! - et j'ai pressé des lunes à ses flancs sous mes genoux d'enfant...
j'ai aimé un cheval - qui était-ce ? - et parfois (car une bête sait mieux quelles forces nous vantent)
il levait à ses dieux une tête d'airain : soufflante, sillonnée d'une pétiole de veines. (p. 34)
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Ne crains pas, ni ne doute, car le doute est stérile et la crainte est servile. Écoute plutôt ce battement rythmique que ma main haute imprime, novatrice, à la grande phrase humaine en voie toujours de création.
(extrait du discours d'allocution au banquet Nobel du 10 décembre 1960)
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Saint-John Perse
J'ai rêvé, l'autre soir, d'îles plus vertes que le songe.

(" Amers")
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À la question posée : « Pourquoi écrivez-vous ? » la réponse du Poète sera toujours la plus brève : « Pour mieux vivre ».


(p.564)
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Longue jouissance et long mutisme... Nul sifflement là-haut, de frondes ni de faux. Ils naviguaient déjà tous feux éteints, quand descendit sur eux la surdité des dieux...
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Saint-John Perse
Eloges, XV.
Enfance, mon amour, j'ai bien aimé le soir aussi: c'est l'heure de sortir. (...)
Va devant et annonce: Ma mère est la plus belle!- J'entends déjà les toiles empesées qui traînent par les chambres un doux bruit de tonnerre...Et la Maison! la Maison?... on en sort!
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Saint-John Perse
Lorsque les philosophes eux-mêmes désertent le seuil métaphysique, il appartient au poète de relever là le métaphysicien.
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Saint-John Perse
Tu es là, mon amour, et je n'ai lieu qu'en toi.
J'élèverai vers toi la source de mon être,
Et t'ouvrirai ma nuit de femme,
plus claire que ta nuit d'homme;
Et la grandeur en moi d'aimer
T'enseignera peut-être la grâce d'être aimé.

( " Amers")
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Saint-John Perse
Et l’homme de vigie, là haut, parmi ses ocres, ses craies fauves sonne midi le rouge dans sa corne de fer.
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Saint-John Perse
Ceux qui sont vieux dans le pays le plus tôt sont levés
à pousser le volet et regarder le ciel, la mer qui change de couleur
et les îles, disant : la journée sera belle si l’on en juge par cette aube.

Aussitôt c’est le jour ! et la tôle des toits s’allume dans la transe, et la rade est livrée au malaise,
et le ciel à la verve, et le Conteur s’élance dans la veille !

La mer, entre les îles, est rose de luxure ; son plaisir est matière à débattre, on l’a eu pour un lot
de bracelets de cuivre !

Eloges XV
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À présent laissez-moi, je vais seul.
Je sortirai, car j'ai affaire: un insecte m'attend pour traiter. Je me fais joie du gros œil à facettes: anguleux, imprévu, gros comme le fruit du cyprès.
Ou bien j'ai une alliance avec les pierres veinées-bleu : et vous me laissez également, assis, dans l'amitié de mes genoux.

1908.
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"...Au coeur de l'homme, solitude. Etrange l'homme, sans rivage, près de la femme, riveraine. Et mer moi-même à ton orient, comme à ton sable d'or mêlé, que j'aille encore et tarde, sur ta rive, dans le déroulement très lent de tes anneaux d'argile --- femme qui se fait et se défait avec la vague qui l'engendre."
(...) Et comme le sel est dans le blé, la mer en toi dans son principe, la chose en toi qui fut de mer, t'a fait ce goût de femme heureuse et qu'on approche...
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