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Critiques de Samantha Shannon (756)
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Le Prieuré de l'oranger (1/2)

Peut-être ai-je passé l’âge de lire de la Fantasy. Il m’a fallu au moins 100 pages avant d’entrer dans le roman, avec un aller-retour incessant vers les dernières pages (glossaire, présentation des personnages, etc.) – ce qui n’a pas facilité la lecture 😊 !

Bref, on suit deux personnages : Tané, la jeune apprentie qui espère être élue dragonnière ; Ead, Duryan, une mage qui fait partie de la garde rapprochée de la reine Sabran, qu’elle protège en secret de périls nombreux. Chacune de son côté est investie d’une mission qu’elle ignore mais dont on comprend très rapidement qu’elle consistera à combattre le pouvoir destructeur du Sans-Nom – wyrm rouge dont l’ambition est de soumettre le monde des humains.

Samantha Shannon fait preuve d’un talent certain pour créer un univers empreint de magie, de dragons et autres vouivres, de fruits aux pouvoirs mystérieux. Comme dans toute bonne œuvre d’heroic fantasy, la géographie est réinventée et les personnages sont embarqués dans des voyages dangereux où les guettent de nombreux dangers. Dans le monde de l’auteur, les femmes occupent une place centrale et sont au cœur de toute la dynamique : Sabran dirige un reinaume et c’est bien une Mère qui règne sur le Prieuré.

Pas d’emballement excessif pour ce premier tome. Je n’y ai pas retrouvé le charme de certains récits, je pense notamment à L’assassin royal qui reste pour moi une référence dans le genre.





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Le Prieuré de l'oranger

Je n'avais pas d'attente particulièrement concernant cet ouvrage, la couverture et le résumé m'ont vraiment donné envie alors j'eusse espérer au moment de mon achat qu'il en soit de même pour ma lecture...mais que nenni!

Je n'ai absolument pas été conquise.

J'ai finit par abandonné ma lecture à la moitié et j'ai vraiment forcé pour en arriver là.

Il y a beaucoup mais vraiment beaucoup trop d'informations...( personnages, lieux ...même avec les cartes et les présentations/ définitions à la fin du livre, cela ne faisait que me couper dans la lecture) et c'est ce qui m'a complètement perdue et à empêcher de m'accrocher à l'histoire. Je ne pourrais même pas arriver à faire un résumé correct des 50 % des pages que j'ai pu lire.



Le souci n'est pas ici la diversité mais plutôt la superficialité. Rien n'est abordé en profondeur, ni les royaumes, ni les personnes et encore moins les principaux. Au final on ne s'attache pas aux protagonistes. On ne les connaît même pas. A quoi ressemblent ils? Quels sont leurs traits de personnalité? Leurs histoires? Je ressens un grand détachement.



Mais ce n'est que subjectif, d'autres lecteurs ont adorés mais je passe mon chemin pour Le prieuré de l'oranger.
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Le Prieuré de l'oranger

Première incursion dans la fantasy, ce magnifique livre (couverture) m'a littéralement conquis. Renseignements pris, une œuvre unique semblait le meilleur choix, avant d'entamer peut-être des récits en plusieurs tomes. Celle-ci m'a convaincu d'explorer la littérature fantasy.

Dans cette aventure, nous rencontrons des dragons, des mages, des assassins, des complots, des chevaliers, une histoire d'amour entre deux femmes, un monde riche de ses propres mythes et religions, une société secrète... tout est propice à l'immersion et l'envie irrépressible de voyager par delà les mers, les déserts, les forêts et les villes qui foisonnent, nous tient jusqu'à la dernière page. Même si le combat final, à mon goût, manque d'intensité, la richesse de l'histoire proposée ne permet pas l'ennui et un moment de répit. Une bonne introduction à la fantasy et un ticket d'entrée pour moi dans le monde de l'imaginaire.
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Le Prieuré de l'oranger

"Nous sommes les descendantes de la sorcière que vous n'avez pas brûlé"



Aujourd'hui j'ai terminé un livre que j'ai aimé beaucoup. Alors j'ai presque larmoyé pour le coup de ne plus pouvoir le lire.

Quand on lit une épopée, un livre-monde gros comme une saga on s'attache aux univers qui peuplent les pages. En particulier en temps de pandémie si on respecte un peu trop bien comme il faut les restrictions sociales. Quitter ceux qui ont accompagné une partie de vos nuits et de vos pauses, juchée sur un coussin ou un rayon de soleil ça fait quelque chose.



A bien y réfléchir pourtant je n'ai pas eu grande affection pour tous ces personnages. Trop d'héroïsme. Non, aucun ne m'est apparu vraiment marquant. Mais j'ai aimé ce monde. Ses terres aux histoires et croyances différentes. Tout ce qui a été construit ou détruit, tissé pas à pas au fil des pages. Tout ce qui en regorge, exploité finement pour prendre vie quelque que ce soit le royaume ou reinaume traversé.

J'ai aimé cette façon visuelle presque, qu'à été cette lecture. Les mers aux tons violets, les cités sous la neige, le mûrier en haut des marches. J'ai survolé tout cela en hurlant de joie à dos de dragon. Et ai visualisé le film ou la série qu'on pourrait en tirer. J'ai un peu moins été grisée par la fin (je n'ai jamais été friande des grandes batailles) (combien de jeux ai-je arrêté avant de tenter de battre le boss final) ou même le dernier quart du livre mais j'en garde l'expérience d'un grand moment.



Pour finir j'ai lu plusieurs fois que ce livre est considéré comme féministe. Je ne trouve pas qu'il le soit. Les rôles d'importance, celles qui tentent de démêler, changer, conserver, combattre tout ça sont femmes. Et les hommes ? Les hommes font ce qu'il peuvent.
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Le Prieuré de l'oranger

Une reine et son reinaume menacées, une prophétie, des dragons et leurs dragonniers, une secte secrète de tueuses aux grands desseins, des trahisons et un grand méchant (avec tout un un tas de petits méchants aussi) qui refait surface. Voilà très schématiquement le programme de ce roman de high fantasy. Pas de doute c'est très classique, même si certains éléments pimentent un peu la chose, à la fois dans le déroulement des évènements et dans la galerie de personnage. Pour être clair c'est loin d'être mauvais, c'est un bon page turner (950 pages donc heureusement !), plutôt bien écrit (et/ou traduit) et l'on ne s'ennuie pas. Les différents dragons, issus des imaginaires occidentaux et asiatiques (un très bon point ça), leurs progénitures dégénérées (encore une bonne idée) ainsi que le bestiaire en général, sont la vraie plus-value de cet univers mais à mon grand regret tellement sous exploitée.

Globalement le world building est de qualité et la petite critique en filigrane des religions est plutôt bien vue (le demi point en plus est là). L'histoire d'amour lgbt qu'on sent poindre assez vite m'a fait un peu peur tant je redoutais que ça soit asséné à grand coup de masse et finalement c'est très bien amené, c'est au final "juste" une belle histoire d'amour. J'ai trouvé les personnages finalement un peu fades, manquant de profondeur et j'ai rarement vibré. En fait pour un lecteur expérimenté en fantasy comme moi, ça manque d'epicness et d'une personnalisation un peu plus poussée.

A noter et c'est appréciable que ce n'est pas une énième série à rallonge et que l'on ne s'engage pas pour 20 ans en débutant la lecture.

Une lecture sympathique donc à mon avis à réserver aux nouveaux lecteurs du genre ou à ceux qui ont envie de passer un bon moment sans plus.



Challenge multi-auteures sfff
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Le Prieuré de l'oranger

Il y a quelques mois, ce livre était partout. Tout le monde le lisait, l’encensait, c’était le one-shot qu’il fallait avoir lu en fantasy. Rien de tel pour me rendre méfiante et pourtant, j’étais intriguée et en même temps un peu rebutée par le nombre de pages, j’avoue. Je me le suis donc procuré, puis j’ai attendu que retombe la vague pour le lire tranquillement. C’est chose faite en ce début d’année.



Samantha Shannon nous propose un univers somme toute assez riche, que l’on découvre par le biais de différents points de vue. La situation géopolitique est tendue, l’Est vénère les dragons alors que l’Ouest les associe aux terribles wyrms et les considère comme des créatures à abattre. Et au milieu de tout ça couve une menace qui les concerne tous : le Sans-Nom, dont on annonce l’éveil et dont l’unique objectif est d’asservir le monde grâce à son armée draconique. Rien de révolutionnaire, nous sommes d’accord, et je confirme qu’on n’échappe pas à certains clichés du genre.



Pourtant, l’autrice tire plutôt bien son épingle du jeu. Malgré une intrigue assez classique et prévisible, le rythme est fluide, prenant, avec pas mal de rebondissements et de retournements de situation, de la politique, les alliances et mésalliances qui vont avec, de l’aventure, de la magie et bien sûr des créatures surnaturelles. Avis aux amateurs de dragons : ils ont vraiment la part belle dans cette histoire ! Bref, de quoi satisfaire les amateurs.



Le récit s’attache en outre à des personnages bien construits et développés, notamment les femmes. Je me suis immédiatement attachée à Ead, malgré son petit côté Mary Sue. Envoyée en mission secrète à la cour de la reine Sabran, elle se retrouve bien seule dans un reinaume dont elle ne partage pas aucune des croyances. J’ai également apprécié la jeune Tané, qui rêve de devenir dragonnière, même si sur la fin, ses réactions d’enfant gâtée aux jugements à l’emporte-pièce m’ont un peu pompé l’air. En revanche, le personnage de Niclays m’a carrément ennuyée et j’ai trouvé tous les passages qui lui sont consacrés un peu longuets, soyons clairs.



Au final, je dirais que Le prieuré de l’oranger est un roman globalement plaisant à lire. L’univers est riche et, bien qu’ils soient un peu manichéens, les personnages sont attachants. J’aurais cependant aimé une intrigue moins classique, un peu plus complexe, et une bataille finale moins rapide. En apprendre plus sur le fameux prieuré auquel le roman doit son titre, aussi. Il est question que Samantha Shannon écrive à nouveau dans cet univers et si tel est le cas, je pense que je le lirai avec plaisir. A découvrir.
Lien : http://etemporel.blogspot.co..
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Le Prieuré de l'oranger

Quelle belle surprise surtout pour un pavé qui frôle les 1000 pages.

On suit plusieurs protagonistes, qui au final ne sont pas si nombreux, ce qui rassure les lecteurs et on peut suivre facilement Ead et sa reine, Tane et sa destiné de dragonniere qui vont devoir affronter le mal pour sauver leur royaume.

Un roman enchanteur qui se lit avec un vrai plaisir.
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The Bone Season, tome 1 : Saison d'os

*Coup de cœur*



J'espère vraiment que ce livre connaîtra le succès qu'il mérite, car l'auteure propose un univers très dense qui n'est pas sans rappeler le mélange magique et futuriste de la série Danny Valentine, sauf que nous sommes à Londres, une ville peuplée de fantômes et d'une catégorie particulière de surnaturels, les voyants. Ce monde est riche d'une véritable histoire, condensée d'événements clefs qui viennent justifier le régime dictatorial en place. Elle est d'autant plus crédible que les protagonistes ne sont pas tous originaires du Royaume-Uni, mais également de pays comme l'Irlande. Samantha Shannon nous livre d'emblée des informations qu'on prend pour acquises comme Paige, puis elle sème des doutes dans l'esprit du lecteur qui découvre brutalement l'envers du décor. Il remonte la frise du temps qui se dédouble entre une version officielle et une autre plus obscure.



Le personnage féminin n'a rien à envier aux héroïnes d'urban fantasy. Elle est jeune, 19 ans, mais elle est paradoxalement très mature du fait de sa vie mouvementée. Il faut dire qu'elle possède un don atypique et convoité lié à l'éther et aux fantômes, mais également aux esprits des vivants. J'ai vraiment adoré sa voix volontaire, loyale, sans prétention et technique quand il s'agit de décrire la magie. Une jolie romance s'invite dans l'histoire, sans jamais l'éclipser ou devenir trop lourde. Elle n'est pas tout feu tout flamme, elle se met en place progressivement et repose avant tout sur la confiance accordée dans des conditions pourtant précaires.



Ce qui différencie ce livre de beaucoup d'autres, c'est ce mix entre le cadre urbain où des mafias magiques s'opposent et un pan plus dystopique, vraiment à part, qui contraint Paige à vivre dans une sorte de royauté où les humains sont traités comme des animaux par un peuple puissant issu d'un outremonde. Le glissement est bien orchestré, on y croit et on s'attache à tous les personnages croisés. J'ai grandement apprécié que Paige dévoile ses failles de jeune femme ordinaire en cours de route, alors que cet aspect est souvent passé sous silence, faute de temps et de place, dans les romans de ce type.



C'est un livre parfaitement calibré dont j'attends la suite avec impatience.
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Le Prieuré de l'oranger (1/2)

Je me trouvais original en commençant « Le prieuré de l’oranger ». J’ai découvert ensuite que la sortie du livre avait fait beaucoup de bruit, et ma foi, ce n’est pas plus mal que les choses se soient déroulées de cette façon.



L’univers du roman n’est pas facile d’accès. On est d’entrée plongé dans les histoires de multiples personnages, dont les liens entre eux ne sont pas évidents. Il faudra plusieurs chapitres, et de nombreux allers et retours vers la carte de début de livre, pour situer les différents royaumes, et comprendre leurs liens et leurs inimitiés. On comprendra donc que les humains ont failli disparaître à cause de dragons, qui sont en train de faire leur retour ; et que le dernier sauvetage a donné lieu à beaucoup de mythes et légendes contradictoires, chaque royaume tentant de se donner le beau rôle, ce qui complexifie pas mal la solution à donner à la nouvelle invasion.



Le livre est du coup assez nuancé : s’il existe un camp du Mal assez identifiable (et par moment un peu caricatural) avec les dragons, il n’y a pas un camp du Bien clairement établi, chaque royaume tentant de faire ce que ses propres traditions lui disent, parfois en contradiction avec les coutumes du voisin. Aussi, les personnages principaux font des erreurs, et le paient assez cher. La situation est dramatique, et tout le monde ne s’en tirera pas vivant.



J’ai par contre été surpris de la réputation de « livre féministe » de ce livre. Certes, on suit principalement des personnages féminins, et on trouve quelques romances non-hétérosexuelles, mais si c’est un peu rafraîchissant en fantasy, c’est aussi plutôt discret, et je ne pense pas que j’en aurais parlé spontanément si je ne l’avais pas vu écrit partout.



En tout cas, ce premier tome m’a assez intéressé pour avoir envie de découvrir la conclusion de l’histoire dans le second volume !
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Le Prieuré de l'oranger

Quelle aventure ! Il y aurait tellement de choses à dire sur ce roman ! En même temps, vu son épaisseur il s’y passe forcément deux-trois petites choses... ^^

Le Prieuré de l’Oranger, c’est une fabuleuse épopée mêlant plusieurs destins, peuplée de dragons et autres bestioles plus ou moins mignonnes et qui se joue dans le théâtre d’un monde créé de toutes pièces mais avec une incroyable minutie. C’est plutôt long à se mettre en place, ça se lit avec patience, presque avec méthode, mais c’est si dense qu’il faut bien ça pour profiter pleinement de tous ces détails tissés avec tant de précision que c’en est presque effrayant. On peut dire sans exagérer que Samantha Shannon est une virtuose, et j’ai hâte de voir si on retrouve ce talent dans The Bone Season, sa série également traduite chez De Saxus dont le premier tome m’attend déjà sur mes étagères.



Outre ce travail incroyable de construction de l’univers, des personnages et de l’intrigue, ce qui m’a le plus marqué c’est la façon dont les femmes sont mises à l’honneur, et en aucun cas rabaissées face aux hommes. Si des hommes ont une importance de premier ordre dans cette histoire, ce sont avant tout des femmes qui la portent. Les femmes y sont des guerrières, de puissantes magiciennes, des reines, mais aussi des amies, des amantes et des ennemies. J’ai vraiment aimé la façon dont elle en a fait des femmes fortes, sans pour autant tomber dans le travers assez courant d’en faire des femmes masculines, des femmes « à couilles ». Les femmes restent des femmes sans avoir besoin de jouer aux hommes et c’est pour ça qu’elles sont fortes, mais surtout magnifiques, chacune à leur manière.



Un superbe roman, un peu déroutant parfois, plutôt complexe souvent, mais qui mérite amplement son succès et le temps considérable qu’il faut lui accorder quand on décide de s’y plonger…
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The Bone Season, tome 1 : Saison d'os

Présentée comme une saga qui pourrait avoir le même succès retentissant que Harry Potter, Bone Season s’étalera aussi sur 7 tomes (!). Ce premier volume semble avoir conquis plus d’un lecteur-blogueur puisque les chroniques « coup de cœur » s’enchaînent. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en ouvrant ce pavé de quasi 600 pages mais j’étais plutôt confiante.

Malheureusement, pas de coup de cœur pour moi, j’ai eu trop de mal à m’immerger dans l’histoire, l’émotion n’a donc pas été au rendez-vous. Je lirai malgré tout la suite (au moins le tome suivant) car je suis assez curieuse de découvrir la suite des aventures de Paige ; en espérant être moins perdue dans les explications contextuelles cette fois…



Ce qui frappe dans ce premier tome et ce qui en fait autant la force que la faiblesse, c’est l’univers mis en place. Force parce qu’on ne peut nier la richesse et le travail effectué, faiblesse car l’ensemble est tellement dense qu’il est très difficile de s’y retrouver. Je vais tout de même tenter de vous résumer ce que j’ai compris et retenu.

Dans une Angleterre légèrement futuriste (2059), de nombreuses personnes sont frappées par la Clairvoyance, anormalité férocement pourchassée et combattue par le gouvernement de Scion. Ces voyants possèdent des capacités (très diversifiées et plus ou moins rares) qui leur permettent d’entrer dans l’Ether, à savoir le royaume des Esprits (rien que ça, c’est déjà dur à concevoir et à toucher du doigt…). Certains tirent les cartes, d’autres lisent dans les feuilles de thé et d’autres encore ont la possibilité d’entrer en contact sans aucun artefact. Certains dons sont plus rares et donc plus recherchés que d’autres, notamment par la Pègre londonienne, organisation créée dans le but de faire de bonnes affaires et d’obtenir certaines informations capitales grâce aux Clairvoyants.



C’est dans ce contexte un poil complexe que l’on découvre Paige, l’héroïne qui fait partie des « Anormaux » les plus rares et donc les plus cotés en bourse ! Membre influente de la Pègre de la capitale, elle se fait malgré tout attraper alors qu’elle utilisait sont pouvoir (pour se défendre) sur deux agents du gouvernement, tuant l’un et laissant l’autre à l’état de légume.

Elle se réveille à Shéol I, une ville annexe remplie de gens comme elle (Clairvoyants de tout niveau) et surtout de Réphaïm qui les maintiennent captifs et en esclavage. Paige - et le lecteur par la même occasion - comprend au fil des pages que les créatures (pas vraiment humaines) gouvernant Shéol I sont sur Terre depuis plusieurs centaines d’années et qu’elles ont mis en place un système bien rôdé.

Paige ne souhaite qu’une chose, s’évader de la ville et surtout fuir son nouveau maître, Arcturus le Prince de Sang, qui cache bien des choses ! Mais elle prend petit à petit conscience que sa vie londonienne précédente ne lui offrait peut-être pas tant de libertés que ça, tout compte fait…



Agée de 19 ans, irlandaise émigrée à Londres, fille unique mentant à son père sur son véritable métier, Paige est une héroïne agréable à suivre. Forte, déterminée et sensée, elle fait plus ou moins les bons choix et agit avec réflexion et maturité. Elle avait tout pour me plaire et pourtant, je ne me suis pas vraiment attachée à elle. Une barrière a persisté du début à la fin, me laissant comme extérieure et étrangère à l’aventure. Ma lecture a donc été assez froide, finalement et je le regrette.

De nombreux personnages gravitent autour de la jeune femme, ceux appartenant à sa vie dans la Pègre londonienne et ceux qu’elle doit côtoyer à Shéol I. Tous sont caractérisés par leurs pouvoirs et semblent très différents les uns des autres, mais aucun ne sort vraiment de la masse… à part peut-être Jaxon et Nick, respectivement Boss et meilleur ami de Paige et Arcturus alias le Gouverneur qui devient le mentor de la jeune fille. Ces trois figures masculines possèdent des traits de caractère et une histoire qui semblent intéressants mais ils sont trop survolés à mon goût, ils ne sont pas encore assez palpables. C’est encore plus le cas des autres Clairvoyants que l’héroïne fréquente et aide dans la deuxième partie de l’histoire. Quant à l’ennemi public numéro un, Nashira, la « reine » des Réphaïm, là aussi il y a du potentiel mais je n’y ai pas cru jusqu’au bout. Dommage !



Si le contexte dense est difficile à maîtriser, c’est aussi parce que le lecteur ne le découvre qu’à travers les yeux de Paige, la narratrice unique. Elle, elle sait déjà beaucoup de choses au début du roman et malgré ses quelques tentatives d’explications et de flash-back, le lecteur doit prendre le train en route et faire comme il peut. J’ai tellement lutté pour éviter de me noyer dans le flou contextuel que j’ai perdu tout le côté émotionnel qu’il pouvait y avoir.

De ce fait, l’aventure de Paige ne m’a pas vraiment touchée et la romance qu’elle commence à vivre sur la fin ne m’a pas émue. C’est d’autant plus dommage que c’est une relation qui a énormément de potentiel et quasiment tout pour me plaire… j’aurais presque aimé qu’elle soit davantage mise en avant et plus approfondie pour qu’elle gagne en crédibilité et évidemment en émotions.



Je me relis et je me trouve assez dure dans mes propos. Tout n’a pas été parfait pendant ma découverte mais les bases originales m’ont plu, l’univers richement travaillé saura plaire à beaucoup et l’héroïne forte ne demande qu’à devenir plus attachante.

C’est assez étrange, après 200 pages à me demander ce que je faisais là et où l’auteure voulait en venir, j’ai connu un certain engouement et me suis surprise à tourner les pages avec une certaine avidité ; une addiction un peu incompréhensible… et qui me laisse assez sceptique puisqu’une semaine après ma lecture, je n’en garde que peu de souvenirs. Ces 600 pages m’ont un peu fait l’effet d’un « je t’aime, moi non plus » et je n’arrive finalement pas à me positionner. Je sors de cette lecture mitigée mais plus du côté positif que négatif. Je tenterai donc la lecture du deuxième tome lorsqu’il sortira en VF et verrai alors si j’adhère définitivement ou si je suis définitivement trop paumée par l’univers pour y prendre du plaisir !



A noter, en début d’ouvrage : la présence d’un arbre présentant « les sept ordres de la voyance » et d’une carte de Shéol I.
Lien : http://bazardelalitterature...
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Le Prieuré de l'oranger (1/2)

Au départ, cette histoire ne me tentait pas des masses et les retours autant positifs que négatifs ont fait que je m’en suis désintéressé jusqu’à sa sortie en format poche. J’ai donc finalement sauté le pas avec cette première partie.

Je n’ai pas regardé le résumé avant d’entamer ma lecture et c’est peut-être ça qui a sauvé cet ouvrage. J’ai été surprise par le grand nombre de personnages qui gravitent autour des quatre principaux dirais-je. C’est une vraie fourmilière. Malgré tout, je ne me suis attaché à aucun d’entre eux et heureusement.

L’univers est riche et très dense. On en découvre toujours un peu plus sur le système politique et les croyances/histoires qui peuplent ces pays. Cependant, comme je le redoutais dans ce genre de récit, il n’y aura pas fallu attendre longtemps avant l’écrémage de la population, personnages secondaires et autres. Je déteste toujours autant ce genre de facilité scénaristique pour amoindrir le nombre d’intervenants et ainsi avoir moins de branches à développer. Surtout lorsque l’on commence à apprécier des personnages et que l’on se demande ce que sera leur avenir.

Concernant l’histoire en elle-même, je l’ai beaucoup aimée, cela change un peu de ce que je peux lire. Il y a du renouveau et pour une fois les personnages féminins sont à la même hauteur que leurs collègues masculins.

Pour conclure, même si je reste un peu spectatrice de ce récit, je l’apprécie beaucoup et je serai contente de lire la suite prochainement.
Lien : https://la-bibliotheque-du-l..
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Le Prieuré de l'oranger (1/2)

Le prieuré de l'oranger a beaucoup fait parlé de lui à sa sortie en grand format. Il faut dire que l'Editeur de Saxus (pour le grand format) manie à la perfection l'art du teasing. Il aurait fallu vivre sur une grotte pour passer à côté. Comme tout le monde, j'ai eu envie de découvrir cette histoire. Mais pour ma part, j'ai préféré attendre que les choses se tassent car je me connais et je sais que lorsqu'on entend parler d'un roman aussi souvent, cela peut être à double tranchant. Ca tombait plutôt à pic puisque voici la sortie en deux parties de cette histoire dans sa version poche chez J'ai lu ! L'occasion de découvrir cette brique sans avoir à tenir en main (lisant uniquement du papier) le gros pavé qu'il est.



Dans le prieuré de l'oranger, nous suivons principalement quatre personnages. Tané, Loth, Ead et Roos. Et autant vous dire qu'en terme de personnages, il faut s'accrocher. Car non seulement les points de vues nous apportent, certes des réponses de toute part sur l'histoire mais il peut aussi perdre (par moment) le lecteur. Ce qui a été mon cas à quelques reprises. Je ne vous cache pas que par moment, je devais réfléchir à qui était qui et surtout, sa propre histoire. Les personnages secondaires sont nombreux, d'ailleurs le petit récap' en fin de partie est tout de même bien pratique, tout comme le glossaire.



Si nos quatre personnages ont des destins tout tracé et semblent savoir vers où aller, nous autres, lecteurs, sommes plonger dans l'univers de Samantha Shannon avec pour objectif de s'accrocher pour découvrir toute l'étendue de celui-ci. Ici, nous avons de la bonne fantasy pure et dure. L'univers est dense, complexe et regorge de mystère. La cerise sur le gâteau, les dragons. J'aime tout particulièrement ces créatures dans les romans et suis heureuse que ce soit le cas avec le prieuré de l'oranger.



De façon général, j'ai plutôt bien accroché à l'ensemble des personnages. Cependant, je n'ai pas réussi à m'y attacher pleinement. Peut-être le fait qu'il y en ait plusieurs ?! Car passer de l'un à l'autre n'ai pas si aisé et même si les chapitres sont longs, on enchaine les points de vues. Il n'empêche, j'ai tout de même eu mes préférences. Tané, tout d'abord, parce que j'aime son rapport avec les dragons. On a vraiment la sensation qu'elle se donne les moyens pour aller au bout de ses objectifs et bien sur, je l'ai trouvé un poil plus attachante. Loth, m'a d'abord laissé sceptique. J'ai eu besoin de quelques chapitres pour le cerner mais ensuite, j'ai trouvé son personnage intéressant et vraiment sympa à suivre. Pour ce qui est de Ead, j'ai bien aimé son personnage, au début. Sa particularité et surtout sa fonction au sein du palais est intéressante et laisse planer le doute sur ses intentions. Sa mission de base étant de protéger Sabran, la reine, nous en apprenons également beaucoup sur cette dernière. Je l'avoue, je n'ai pas été emballé par la romance entre Ead et un autre personnage (dont je ne dirais rien ici pour garder le suspense). Enfin, nous avons Roos. Bon, clairement, ce n'est pas le personnage qui donne envie de s'attacher à lui. de la rancoeur à revendre, ce solitaire désireux de se venger ne m'a pas vraiment plu et ces chapitres, bien que faisant avancer l'histoire ne m'ont pas spécialement intéressée.



Le prieuré de l'oranger c'est une intrigue complexe et bien menée. Les personnages ont tous des objectifs et cachent leurs propres secrets. Clairement, l'histoire tient le lecteur en haleine. Pourtant, j'ai trouvé le rythme assez lent... Et encore, je me dis que je n'ai lu que la première partie de l'histoire... le style de l'autrice n'est pourtant pas si complexe pour de la fantasy mais j'ai eu la sensation de ne pas avancer pendant la moitié de ma lecture. un peu comme si je faisais du sur-place. Il est vrai que la première moitié du roman nous "présente" un peu l'histoire, quoique nous sommes jetés dedans rapidement et le temps que l'histoire se mette en place, disons que le rythme n'est pas au meilleur de sa forme.



Dans l'ensemble, je reste perplexe. J'ai lu cette première partie en trois jours (merci le week-end) et je suis toujours en train de me poser la question de savoir si j'ai aimé ou non. Les délibérations avec moi-même sont toujours en cours... L'univers est bien sur un élément positif. Sa complexité ferait plutôt pencher la balance de l'autre côté. Les personnages dans leur ensemble se situent au milieu. J'ai apprécié les suivre sans pour autant m'être attaché plus que ça. Enfin, le rythme et surtout la longueur de cette première partie ferait plutôt pencher du côté négatif. Comme vous le voyez, je suis encore à ce moment précis dans l'indécision totale. J'avais des attentes notamment parce que ce roman fait parlé de lui depuis des mois et quelque part, je reste un peu sur ma faim. C'est le revers de la médaille comme on dit. Reste à savoir si à la sortie de la partie 2, j'aurais tranché ! Sans doute, pour avoir la fin !
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The Bone Season, tome 1 : Saison d'os

Alors que son roman de fantasy, Le prieuré de l'oranger est un phénomène en librairies, Samantha Shannon est également l'autrice d'un autre cycle. Il s'agit de Bone Season, une dystopie déjà très remarquée et dont une adaptation est prévue prochainement.



A Scion-Londres, Paige a intégré la pègre des clairvoyants. Dans ce monde où les gens comme elle, sont traqués car considérés comme anormaux, elle se sent enfin à sa place et appréhende mieux son don. Elle est une marcherêve, autrement dit, elle a la capacité de pénétrer dans l'esprit des gens pour y récolter des informations. Un jour, alors qu'elle a l'imprudence d'emprunter le métro pour aller chez son père, son wagon est contrôlé. Très vite, cela dégénère, elle se défend en se servant de son don, tue l'un des contrôleurs et met l'autre hors service. Mais pas le temps de s'appesantir davantage, elle prend la fuite et trouve refuge chez son père. Néanmoins, dans une société de surveillance, on n'échappe pas longtemps aux autorités. Elle est donc arrêtée peu après et transférée dans la colonie pénitentiaire d'Oxford pour y être officiellement rééduquée. Maintenant, elle n'a plus qu'un seul but, celui de s'enfuir.



Dans Bone Season, Samantha Shannon nous immerge dans le Londres d'un futur proche, en 2056, contrôlé par une organisation tentaculaire nommée Scion qui a également la main mise sur de nombreuses autres capitales européennes.



Dans ce monde technologique, vit également de manière clandestine une communauté de clairvoyants, des hommes et des femmes ayant la capacité d'interagir avec l'éther. Parmi eux, sept catégories se distinguent : les devins, les augures, les médiums, les sensoriels, les gardiens, les furies et les sauteurs. Si les devins et les augures prédisent l'avenir, les sensoriels, eux, peuvent canaliser l'éther et les gardiens sont les mieux placés pour maîtriser les esprits. Quant aux furies, ils rejoignent les rêves par l'entremise de l'éther, tout comme les sauteurs qui peuvent même avoir une grande influence dessus. On les reconnait grâce à la couleur de leur aura qui est propre à leur don. Traqués par les employés de Scion, ils doivent faire profil bas pour échapper à leur vigilance. Or, pour se ménager une plus grande chance de survie, ils peuvent aussi rejoindre le réseau mafieux qui quadrille Scion-Londres et qui recrute les clairvoyants les plus prometteurs. Sous la houlette de son seigneur-mime, Jaxon Hall, Paige y évolue en eaux troubles, flirtant perpétuellement avec le danger, jusqu'à son arrestation.



Conduite à Oxford, une colonie pénitentiaire où les clairvoyants sont censés être éduqués par des Rephaïms, des individus venus d'ailleurs qui orchestrent chaque année un rapt des anormaux afin d'en faire leurs esclaves, des amuseurs pour certains, des réservoirs à pouvoirs pour d'autres, ainsi que des boucliers chargés de défendre la cité en cas d'attaques émim pour le reste. Sous la plume de Samantha Shannon, Oxford est devenu un lieu terrifiant où cette minorité de personnes aux pouvoirs extraordinaires est exploitée et retenue captifs. Beaucoup y meurent soit des mauvais traitements subis, soit parce que les Rephaïms les vident littéralement de leur substance. C'est là que débarque la jeune Paige. Elle est immédiatement placée sous la surveillance du gouverneur Arcturus qui est en charge de l'aider à développer ses talents. Une considération qui en étonne plus d'un et lui vaut même l'animosité de certains car l'éminent gouverneur n'a pas l'habitude de s'impliquer dans la formation des nouvelles recrues.



Saison d'os pose les bases d'un univers âpre et sombre qui nous dessine les contours d'un avenir inquiétant. Dans un monde dominé par une caste, la vie des citoyens est réglementée et la différence est traquée afin que jamais elle ne vienne remettre en cause leurs pouvoirs suprêmes. L'autrice a également ajouté à son texte une bonne couche de merveilleux qui s'exprime à travers les dons extraordinaires que possèdent certains de ses personnages. Des pouvoirs que l'autrice a volontairement entouré de mystères quant à leurs origines, tout comme celle des Réphaims, d'ailleurs, censés venir de l'Outre-Monde.



Saison d'os inaugure un cycle addictif riche d'une intrigue originale et captivante. L'écriture y est ciselée, le style, lui, est d'une grande fluidité. On est happé dès les premières lignes sans jamais y trouver l'ennui.



Entre des destins bouleversants et un futur sinistre, Samantha Shannon s'intéresse beaucoup à la psychologie humaine, notamment lorsque des dangers doivent être affrontés. Entre ses lignes, elle parle d'espoir, d’amitié et de solidarité malgré toute l'obscurité qui s'abat sur son héroïne principale.



Très qualitatif, ce premier tome annonce déjà la promesse d'un cycle inoubliable... suite sur Fantasy à la Carte.




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Le Prieuré de l'oranger

Une belle brique en VO, dont j’ai beaucoup apprécié la lecture.



Au programme : une aventure de fantasy épique assez classique, avec des intrigues politiques, des dragons, des guerres,… C’est le genre de lectures que j’apprécie particulièrement en hiver, ça a un côté doudou de retrouver une fantasy classique, pleine d’élus et de défis à relever, de créatures fantastiques et de noms de fantasy absurdes. J’étais donc en terrain conquis. Et je n’ai pas été déçue : avec des personnages attachants et une plume agréable, le livre portait tous les éléments que je m’attendais à découvrir, et je plongeais donc dans l’univers des Berethnet et de leurs alliés et ennemis comme dans un bon bain chaud. Rien de bien novateur ou surprenant dans cette aventure, mais une lecture familière, où l’on tourne les pages avec délice. Si vous cherchez à sortir des sentiers battus, vous serez déçus, mais si vous cherchez une fantasy mignonne et confortable, qui reprend les codes des classiques du genre, n’hésitez pas.



A cela s’ajoute le fait que l’autrice a consciemment décidé de créer son monde de fantasy en y excluant sexisme et homophobie. On retrouve donc des personnages féminins et queers qui vivent dans un univers où ils ne sont pas oppressés. Bien sûr, d’autres tensions subsistent, mais l’absence de sexisme dans un bouquin à la forme si classique a renforcé pour moi ce côté doudou : des personnages féminins forts, qui n’ont pas à s’affirmer en dépit du sexisme ambiant, ça fait beaucoup de bien ! On lit un peu partout que le livre est « féministe » ou « engagé ». Je ne le qualifierais pas forcément de tel… inventer un monde où les personnages ne sont pas soumis au sexisme ou à l’homophobie, ça ne devrait pas être militant, juste léger ! Mais en tout cas, ça a renforcé ce côté doudou de ma lecture et j’en ressort charmée.
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Le Prieuré de l'oranger

Crénom d’une pipe de poil de nouille, il faut vraiment que les médias arrêtent ça. La comparaison à GoT en première de couverture, encore, je veux bien, mais comparer systématiquement un bouquin à « Tolkien, Robin Hobb et G.R.R.R. Martin », non seulement c’est à la portée du premier mercantiliste venu, mais en plus ça revient à dire que la littérature blanche s’arrête à Camus, le polar à James Ellroy et le cinéma italien à Rocco Siffredi. Ainsi on décrédibilise un peu plus la fantasy, et donc ce pauvre petit Prieuré de l’Oranger qui n’avait rien demandé à personne. Acheté parce qu’il était appétissant (près de 1000 pages, le bougre) et sur les conseils de l’Ours Inculte, je pensais prendre un sacré pied loin de tous les poncifs du genre. La vérité sera plus nuancée… même si le résultat s’avère très satisfaisant.



« Ah, Batman, quelle noblesse dans le geste chevaleresque de ce marsouin ! »



Il y a plus de mille ans, les wyrms sont venus envahir le monde et les humains qui n’avaient rien demandé à personne. À l’Ouest, on les a combattus et le responsable de leur boutage hors d’Occident a été élevée au rang de divinité, même si on est pas trop d’accord sur qui c’est ; l’occasion d’instaurer un nouvel ordre légitimant toutes sortes de magouilles. À l’Est, on vénère leurs cousins dragons comme des dieux. Dans tous les cas, aucun des deux camps n’est préparé pour leur retour…

Commençons par dire ce qui m’a agacé ou rendu méfiant avant de commencer le roman. En regardant la quatrième de couverture, le sommaire et le dramatis personæ, j’ai fini par me rendre compte qu’il s’agissait certes d’une oriental fantasy avec pour thème notable le choc des cultures, mais également d’un med-fan un peu plus que simplement classique. Ça se passe dans un monde secondaire avec des intrigues politiques à la pelle et le retour d’une race maudite qui vient troller le game, déjà on comprend un peu mieux la comparaison avec Game of Thrones ; mais j’étais déjà informé, et le fait que deux histoires se ressemblent dans les grandes lignes ne me dérangent pas tant que ça. Mais si vous suivez mon blog depuis longtemps, vous savez que je suis vite agacé par la critique systématique d’une religion monothéiste en en créant une autre apparentée ; que l’on s’inspire du catholicisme pour créer la religion du continent occidental, j’ai vu ça des millions de fois, ce qui se traduit presque toujours sauf chez Guy Gavriel Kay ou bien par un pamphlet sur cette religion avec des gros sabots, ou bien par un gros manque d’inspiration pour les croyances de son monde.

Ensuite comme d’habitude, je me rends au glossaire avant de lire ; ça y est, vous vous dites, le père Sylvain, il va sortir les couteaux. Rassurez-vous, rien de comparable à Boxap, mais tout de même, remplacer le terme « dépression » par « céphalogravité », franchement, quelle utilité… Pareil pour « rhume des roses » au lieu de « rhume des foins », au final on se retrouve avec ce que l’on nomme communément des schmeerps, soit du vocab qui ne sert concrètement à rien (bien qu’il s’avère qu’il n’y en ait que deux ou trois au final, d’où le fait que le texte en rouge ne se retrouve pas en gras). De même, certains mots que nous employons dans la vraie vie sont repris des fois sans le moindre rajout qu’on ne trouverait pas nous-même dans un dictionnaire comme « marsouin », « poiré » ou « massepain ». Je sais que c’est du pinaillage, mais inutile d’alourdir un lexique quand un background est déjà bien chargé.



Et pourtant…



Un traitement singulier du dragon…



Mais ce qui saute aux yeux avec Le prieuré de l’oranger reste le compromis auquel il parvient entre fantasy classique et moderne. J’avais déjà parlé de ces romans qui tentent de garder le meilleur de ces deux recettes ; ici, c’est carrément le wuxia / shenmo qui s’invite dans le med-fan old school. L’amateur de donjons et dragons bien d’chez nous pourra ainsi profiter d’un roman de son habitude tout en s’ouvrant l’esprit à des formes d’Imaginaire plus exotiques, tandis que celui qui désire se voir un peu plus dépaysé trouvera ainsi de l’oriental fantasy saupoudrée d’un peu du charme médiéval sans se faire étouffer avec. On pourrait critiquer le procédé du fait qu’il garde chacun dans sa zone de confort ; ça n’en reste pas moins un moyen progressif pour les moins prêts à changer pour s’ouvrir vers de nouveaux horizons.

Ce qui constitue en effet le centre du roman, c’est comment la culture nous fait percevoir le monde ; comment un élément, ici le dragon, peut être vu d’une manière différente, idolâtré ou diabolisé (même si on découvre que les wyrms sont au final différents des « vrais » dragons, on va tout de même les inclure dedans, étant donné que les habitants de l’Ouest ignorent tout de leurs différences). Dans la Chine médiévale, le dragon suivait la première formule, dans l’Europe médiévale la deuxième ; le fait d’installer son récit dans un pseudo-Moyen Âge n’a donc pour une fois rien d’un choix par défaut. S’inspirant des diverses légendes d’Europe comme d’Asie, Samantha Shannon imagine différentes espèces de dragons chacun avec leur morphologie spécifique : après la trilogie Dragons et son approche fantaisiste de la créature, on pourrait y voir ici un des contrepieds possibles, qui tente de coller au plus près des récits ancestraux.



… et de la femme



Et si les croyances ont leur part d’ambiguïté, rien chez les personnages non plus n’est noir, ni tout blanc : le royaume d’Inys, gouverné par une femme, pourrait être pensé comme résolument féministe et donc ou bien les gentils ou bien un matriarcat inversant la question des sexes sans grande subtilité, mais il en ressort un système plus complexe et sans manichéisme : citons pour exemple la scène où Ead et Sabran racontent chacune à la manière de leur peuple une de leurs légendes fondatrices. Deux visions opposées du féminisme se confrontent alors : celle du reinaume d’Inys, de la vertu, où la femme devient un objet sacré et intouchable, et celle de Lasia, de l’héroïsme, où les femmes tout autant que les hommes sont amenées à combattre physiquement les menaces contre l’ordre commun, quitte à se mettre les mains dans le cambouis. Et quand on se rend compte que la femme rendue intouchable n’est qu’un prétexte pour l’homme afin de s’accaparer la gloire au combat (à savoir que dans cette légende, c’est la femme qui vainc le Sans-Nom, en gros le roi des dragons, mais l’homme qui s’attribue l’honneur), un dialogue se créée avec un message à la fin.

D’ailleurs on pourrait même se demander si les femmes, on les aime bien pour gouverner, mais pas question qu’elles se mêlent des affaires militaires. Le temps est en permanence à l’amour et à la courtoisie, les légendes inyssiennes jugent hérétiques les versions du sud selon laquelle c’est une femme qui aurait vaincu le Sans-Nom ; même les figures chevaleresques féminines esquissées dans la mythologie défendent des vertus pacifiques et restent au rang d’allégories. Des femmes soldates sont mentionnés, mais elles restent manifestement minoritaires. Et la reine Sabran n’est reine que parce qu’elle est l’aînée, sans quoi on se serait sans doute empressés de se trouver un roi masculin. Quand on a un peu de bon sens pour gouverner, c’est bien, mais qu’on nous laisse nous bagarrer entre bonshommes.



Subvertir les codes de la high fantasy



Et c’est bien la baston comme vous pouvez vous en douter qui se trouve au cœur du bouquin : parce que bon, j’ai râlé sur la comparaison avec Game of Thrones, mais honnêtement, une fantasy politique en Occident mais parfois aussi en Orient, où les dragons jouent une place centrale, où la magie relève du second plan et où une menace s’apprête à recouvrir le monde et tous ses petits complots bien ridicules à côté, ça ne vous évoque rien ? Mais les ressemblances s’arrêtent là avec l’œuvre du plus célèbre serial-killer de personnages : la violence hardcore s’avère absente du roman, le sexe bien moins présent, et la tonalité d’ensemble s’avère optimiste et progressiste (hopepunk pour parler le langage des djeunz). Et c’est là que vous vous dites : y’aurait-y pas un os dans la moulinette ? Derrière une fantasy politiquement complexe aux personnages ambigus ne se cacherait-il pas une high fantasy un peu maquillée pour mieux passer chez un public de nos jours désillusionné ?

Deux nuances à faire : la high fantasy ne dépend pas forcément d’un optimisme malgré son manichéisme, on peut tout à fait en imaginer une extrêmement sombre avec une violence aussi élevée que dans la dark (Goblind). Ensuite, il est fréquent dans une dark fantasy qu’il reste malgré tout un méchant (du moins plus méchant que les autres) contre lequel les personnages finissent par se liguer et enfin combattre pour une cause juste, recouvrant ainsi leur humanité à nos yeux : qu’il s’agisse des Marcheurs Blancs pour rester dans l’univers du Trône de Fer, de la Dame dans la Compagnie noire, ou du Dieu Estropié dans Le Livre des Martyrs. Mais dans ces cas-là, il est fréquent que l’antagoniste ne soit, bien que terrifiant, pas tout noir non plus ; et les protagonistes ne sont pas non plus des enfants de chœur.

Or ici les personnages sans être tout blancs s’avèrent à des années-lumière de la dark fantasy, n’ayant jamais commis de fautes graves (aux yeux du lecteur) et s’avérant pour la plupart emplis de valeurs morales. De même subsiste un certain dualisme : si les humains sont dépourvus de manichéisme, les « vrais » dragons de l’Ouest sont des seigneurs majestueux quand les wyrms sont de grogros méchants. Le prieuré de l’oranger s’inscrit donc bien dans la high fantasy, mais de façon bien plus secondaire que l’aspect fantasy politique ; il n’en puise pas moins dans son héritage épique et mythifiant. Le danger qui en découle est : mais au final, est-ce que toutes ces petites chamailleries entre adultes ne sont pas de la poudre aux yeux pour nous faire oublier le conflit le plus important, à savoir celui avec les dragons, qui se fait expédier de façon totalement manichéenne et donc déjà-vue mille fois ?

Eh bien pas vraiment : l’originalité ne réside pas dans la nature de la menace, mais la manière dont elle est traitée. Durant tout le long du roman, nous assistons à l’évolution de deux camps, l’Est et l’Ouest, auxquels vient par la suite s’en ajouter un troisième de vague inspiration arabe, le Sud. Chacun veut agir au nom du bien de son royaume ou de l’Humanité, mais au nom de sa religion qui s’avère contestable : par exemple les croyances du Sud s’avèrent détenir de gros arguments (et de gros reproches) contre celles de l’Ouest. Le risque, quand notre message se fait justement critique envers les religions ou du moins leurs interprétations préconçues, est alors de nous faire délaisser un dogme pour en embrasser pleinement un autre, parce qu’on préfère celui-ci. Néanmoins l’auteure évite cet écueil en partie en remettant en question les croyances du Sud, même si bien moins fortement. Enfin, la vénération des dragons dans l’Est se voit contredite par sans doute le meilleur personnage du récit : Niclays Roos.

Si vous ne vous en doutiez pas encore, je dois vous avouer ma sympathie pour les vieux savants excentriques obsédés par leur science (on en a eu un récent exemple avec Arcandius Moog dans l’excellent Kings of the Wyld), quitte à se retrouver prêts à tout pour assouvir leurs plans (du style Ambrosius dans les suites — plus ou moins réussies — des Mystérieuses cités d’or, ou Macros le Noir dans Krondor qui s’éloigne un peu de tout ça mais reste dans le domaine de la science bizarre et de la moralité ambigüe). Alchimiste et chirurgien en exil dans les terres de l’Est, Roos est un être de pur intellect, éloigné de la bagarre à laquelle il ne connaît rien ; ce qui l’amène à se montrer extrêmement lâche et calculateur. Il va ainsi braver un des interdits suprêmes : prélever le sang d’un dragon. Roos est présenté sous un jour négatif, pourtant il veut le progrès de la science ; il refuse de vénérer ces créatures sous le simple prétexte qu’elles sont plus puissantes que lui et ne rêve que d’une chose, à savoir rentrer chez lui une fois qu’il sera parvenu à ses fins. C’est lui qui véhicule les valeurs humanistes quand il n’est qu’un misérable ; en face de lui se dressent des divinités pour lesquels le peuple est prêt à se radicaliser, mais qui paradoxalement représentent le Bien par leur noblesse. Rien n’est tout noir, ni tout blanc : devons-nous nous ranger du côté d’une croyance, même aveugle, ou lui préférer la raison, quand bien même celle-ci nous pousserait à devenir égoïstes ? Si le livre pose davantage la question qu’il n’y répond, il en adresse malgré tout une autre à la dramaturgie impeccable : Un personnage aussi asocial que lui peut-il espérer une rédemption ?

L’inspiration catholique se fait globalement peu sentir et n’est là le plus souvent que pour servir au récit. L’intrigue se déploie agréablement même lorsque vous avez la tête ailleurs, servie par un style direct malgré quelques choix difficilement compréhensibles (le staccato de phrases courtes lorsqu’on n’est pas dans un climax, parfois présent au début), et un brin d’humour assez fin, entre autres avec la scène du chevalier courtois qui se fait rabaisser par le vieil alchimiste : quand tout laissait penser avec le glossaire qu’on tomberait dans un m’as-tu-lu embarrassant, le livre enjambe soigneusement cet écueil et ça fait du bien de voir enfin un ouvrage se moquer un peu de la préciosité que l’on trouve parfois dans la fantasy ou le merveilleux ancien.

Alors, certes, tout ça garde un petit côté déjà-vu : deux points dans le récit sont très inspirés de Dune et du Hobbit. Mais celui de Dune est particulièrement bien écrit, donc je valide. Et puis il y a cette fin émouvante ainsi que fait à noter, un combat final naval plutôt que terrestre.

Côté rythme, enfin, il n’y a pas de grosses baisses ; de temps à autres des rappels inutiles d’évènements ou qui auraient pu se faire écourter, ou de longues descriptions de plats ou de vêtements. Certains pourront s’agacer du fait qu’elles sont quasiment systématiques ; j’y vois malgré tout quant à moi une volonté profonde de rendre ce monde vivant dans les moindres détails. Et une chose que j’ai appréciée tout particulièrement, c’est que Samantha Shannon sait se servir des mots anciens : c’est avant tout pour désigner des habits ou des instruments oubliés, qui n’ont pas d’autre terme alloué, donnant ainsi un cachet ancien au texte tout en possédant une véritable utilité.



Conclusion



Le prieuré de l’oranger est un roman très sympa parvenant à innover dans le med-fan et la high fantasy qui en avaient bien besoin en les métissant avec d’autres genres bien plus novateurs. Ça carbure à fond au hopepunk, on est à des années-lumières du grimdark et vous n’y verrez pas non plus de grandes envolées lyriques ou mélancoliques ; bref un bouquin qui laisse un bon souvenir et qui parvient à inclure des femmes dans son récit sans avoir l’air de remplir un quota. Ce n’est sans doute pas LE classique qui va redéfinir le genre, mais c’est digeste pour un pavé, et puis c’est pour votre culture…
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Le Prieuré de l'oranger

🐉 Nord 🐉



D’abord se lancer. Oser. Ouvrir le pavé, admirer le travail éditorial de @desaxus sur cette magnifique édition draconique. Et puis plonger. Tête la première. Avaler les pages sans s’en apercevoir. Appréhender l’univers, se l’approprier même et l’apprécier. Beaucoup.



🐉 Sud 🐉



Ce fut intense, constamment. Je n’ai absolument point ressenti de lenteur ni de creux, quand bien même l’univers est complet et que j’entende qu’il puisse apparaître complexe, j’ai adoré dès les premières pages. Saisissant cette histoire dans son entièreté, je prolongeai donc cette lecture avec entrain.



🐉 Est 🐉



Parmi les points forts on retrouve les personnages. Sabran, Ead, Tané et la multitude d’autres mais les premières dans mon cœur de lectrice. Les dragons aussi , majestueusement décrits et impliqués dans l’histoire. On retrouve aussi les émotions. À la fois plurielles dans leurs types mais à l’intensité unique.



🐉 Ouest 🐉



Et puis arriver à la fin. Le refermer. Le cœur peut être un peu au bord des larmes. Tané. Ead. Sabran. Vouloir se replonger déjà dans l’univers. Vent de nostalgie. En faire une recommandation pour tous les amateurs de Fantasy et de dragons.
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Un jour de nuit tombée

J'ai mis longtemps à lire ce pavé pourtant j'ai apprécié de retrouver l’univers du prieuré de l’oranger, de découvrir ce qu'il s'était passé avant nous permettant de comprendre certaines choses.

Mais comme pour le prieuré au début, j'ai eu du mal avec les personnages car cela changeait beaucoup puis j'ai réussi à m’attacher à certaines.



On suit l’histoire de Tuva une demoiselle guerrière du prieuré, on découvre comment elles vivent, pourquoi elles se cachent. On suit également l’histoire de la princesse de l’Inys Glorian qui a 16 ans doit déjà se marier pour engendrer une héritière alors qu'elle préférerait partiren guerre contre les wyrms qui se sont réveillés et mettent tous les pays en feu. On voit également comment Dumai, élevée dans un temple dédié au dragon va devenir princesse et réveiller tous les dragons pour combattre les wyrms.



Tous les personnages sont intéressants et différents donc on peut se retrouver un peu dans chacun mais c'est assez long de découvrir leur histoire. Il y a également certains éléments qui ont un lien avec le prieuré de l’oranger dont je ne me souviens plus, il faudrait que je le relise pour éclaircir certains points.

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Le Prieuré de l'oranger

Beau coup de cœur pour ce roman.

Une superbe aventure. Un gros roman, mais en même temps, pour développer toute cette histoire, pas le choix.

Le fait que ces différents destins, au final se rejoignent à la fin, c'était génial.

Toutefois, j'attendais à peine plus de développement sur les fameux dragons, mais, ceci étant le choix de l'auteur, ça se respecte.

Les personnages fort de ce récit étant des femmes, je dois dire que ça fait du bien !

J'en viendrais même à espérer une adaptation cinématographique, pour voir !

Ce roman m'a transportée, c'était magnifique.

Je recommande vivement cette lecture.

Quelle aventure ! Mais j'en voulais plus ! C'est que c'était bien finalement ...
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Le Prieuré de l'oranger (1/2)

Ce livre était dans ma PAL depuis un moment, j'avais été attirée par cette superbe couverture et l'histoire me tentait bien! Cependant, les critiques plutôt mitigées m'ont un peu fait repousser le moment de commencer la lecture du tome 1 du Prieuré de l'Oranger. Finalement je me suis lancée et j'ai adoré !

Le récit se partage entre plusieurs protagonistes.

A l'ouest dans le royaume d'Inyss, la mage Ead se fait passer pour une dame de chambre pour protéger en secret la reine Sabran IX des assassins qui veulent la tuer. La grande reine d'Inyss doit sans plus attendre donner vie à une héritière pour que le reinaume perdure et que la menace de l'avènement du Sans-Nom et de ses dragons de feu et autre créatures draconiques mythiques soit repoussée.

En exil vers la Yscalin, contrée tombée aux mains du Sans-Nom et de ses sujets, Lord Arteloth et son ami Kitston ont pour mission de découvrir ce qu'il est arrivé au père de Sabran ainsi que les raisons de la chute du pays de la Yscalin du côté obscur.

A l'est au Cap Hisan la jeune Tané, orpheline, a travaillé dur pour devenir Dragonnière. C'est l'heure des épreuves pour prouver qu'elle est digne d'entrer dans le clan des Miduchi et de protéger son pays sur le dos d'un dragon d'eau, considérés comme des Dieux dans cette partie de la terre connue.

Non loin, à Orisima un comptoir commercial coupé de tous, le vieil alchimiste et exilé Niclays Roos poursuit ses rêves de découvrir enfin un elixir de jeunesse qui le fera revenir dans les bonnes grâces de la reine Sabran. Le jour où il décide de cacher un inconnu sa vie bascule.

D'est en ouest, le Sans-Nom se réveille, ses créatures draconiques prennent d'assaut les villes de la Vertu (religion de l'ouest) et les dragons de l'est s'affaiblissent considérablement.

Tous ces personnages sont liés, les histoires s'entremêlent, les péripéties se multiplient. Les personnages sont profonds et travaillés, et on rencontre notamment de beaux personnages féminins, fortes, tout en contraste et c'est un pur bonheur ! Les amours et amitiés également ne sont pas contraintes par des limites de genres et vont bien plus loin que les daubes romantiques que l'on nous sert habituellement. Les questions de religion et de jeux de pouvoir sont également très présentes et très bien amenées.

Bref, j'ai adoré et je file à l'instant chez mon libraire me procurer le deuxième tome !
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