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Citations de Santiago H. Amigorena (374)


Mais en cette première année à Montevideo, en ce temps d'avant l'arrivée des militaires, la vie n'était encore que lente. Tout bêtement lente, tout extrêmement lente. Les journées, à Montevideo, passaient et ne passaient jamais.
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La sonnerie du téléphone provoquait une joie semblable à celle de ces marches nocturnes pour aller chez le glacier. Comme le moindre appel demandait des heures de tentatives ratées (les lignes téléphoniques , en Uruguay, fonctionnaient alors à grand-peine), et à chaque fois que notre téléphone sonnait, deux ou trois fois par semaine tout au plus, la surprise suscitait en nous une telle allégresse que même une mauvaise nouvelle avait toujours quelque chose d'heureux. (p. 92)
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Durant six ans en Uruguay, escortant la joie de cet âge béni d'avant l'adolescence et l'enthousiasme révolutionnaire de la fin des années 60 et du début des années 70 au XXe siècle, je n'allais cesser de voir des adultes fermer des fenêtres et éteindre des ciels. (p. 132)
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Si le regard de mon meilleur meilleur ami a façonné à tout jamais mon commerce avec les autres, c'est pourtant l'amour pour mon frère aîné- compagnon irréductible de toute mon existence-qui a orienté, depuis l'Uruguay, ma relation au monde en me permettant, aussi, d'aimer la solitude. (p. 159)
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Imaginez une école où le jeu serait le moyen d'enseigner, où chacun viendrait non pas pour apprendre un savoir unique mais pour enseigner aux autres ce qu'il a de singulier. Quel homme les enfants pourraient-ils ainsi créer ? Ne serait-il pas forcément meilleur, férocement meilleur ! que celui que les adultes tentent de façonner en éduquant les enfants ? (p. 80)
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J'écris pour ne plus écrire. J'écris ce Dernier Texte, autobiographie et oeuvres complètes, confession et fiction, vérité et mensonge, prose et poésie, pour tout écrire- et ne plus écrire. (p. 88)
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Mais malheureusement, si l'immobilité est le contraire de la mobilité, si le silence est le contraire de la parole, rien n'est le contraire de la pensée, rien ne s'oppose à cette activité de l'esprit : ne pas penser n'est qu'une autre manière de penser.
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Et on a été élu, mais on n'a jamais vraiment si pourquoi on avait été élus. On a été élus seulement pour se poser la question de pourquoi on a été élus !
C'est ça ! On est juifs.
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Ce qui est monstrueux, c'est qu'être le fils d'une Française ou une Italienne ou d'une Espagnole, ça ne te fait pas forcément français, italien ou espagnol, non? Mais si tu es le fils d'une Juive, pour certains, tu seras inévitablement juif, même si tu ne le veux pas.
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Vincente, comme beaucoup de Juifs, commençait simplement de comprendre que l'antisémitisme a besoin de Sémites pour exister, il commençait de se rendre compte que si un antisémite se définit en l'étant, il ne peut pas tolérer qu'un Sémite ne se définisse pas lui-même parce qu'il l'est.
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L'une des choses les plus terribles de l'antisémitisme est de ne pas permettre à certains hommes et à certaines femmes de cesser de se penser comme juifs, c'est de les confiner dans cette identité au-delà de leur volonté - c'est de décider, définitivement, qui ils sont.
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Il sentait quelque chose de très rassurant à être ainsi aidé à ne rien faire.
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C'est ce qu'on fait depuis la nuit des temps, non? On aime nos parents, puis on les trouve chiants, puis on part ailleurs... C'est peut-être ça être juif...
Oui... ou être humain.
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L'un des choses les plus terribles de l'antisémitisme est ne de pas permettre à certains hommes et à certaines femmes de cesser de se penser comme juifs, c'est de les confiner dans cette identité au-delà de leur volonté - c'est de décider, définitvement, qui ils sont.
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Les vrais apprentissages se font toujours à travers des échecs. (p. 78)
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- Mais toi aussi tu vas mourir ?
- Mais tu vas mourir quand ?
Comme tant d'enfants, je me souviens d'avoir fatigué ma mère de ces questions. Nous craignons tous terriblement, pendant quelques mois, la mort de nos parents, puis nous comprenons que sans doute elle surviendra dans longtemps- et toutes les morts soudain, pour des années, nous semblent irréelles. Toutes les morts nous semblent irréelles parce qu'il serait inutile de grandir, de vivre, si elles ne l'étaient pas. Puis nous vieillissons- et les morts, les autres morts, pendant quelques années encore, nous épargnent de penser à la nôtre. (p. 51)
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Cela n'avait pas été seulement une opération préméditée: le pouvoir militaire s'en était ensuite enorgueilli en rendant publiques les photos des universitaires humiliés et en décrivant l'université elle-même comme un "antre de communistes" et un lieu dangereux "où l'on faisait circuler du savoir". Lorsqu'il fut questionné, l'officier qui mena l'attaque résuma la situation en une phrase courte et définitive : "l'autorité est au-dessus de la science"
Il y avait, dans cette manière explicitement fasciste de s'attaquer non seulement à la jeunesse, non seulement aux étudiants, mais à la pensée, aux penseurs-quel que fût leur âge, quelles que fussent leurs opinions politiques-, une violence nouvelle qui fit fuir d'Argentine des centaines et de centaines de professeurs. (p. 16)
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Il n'y a plus de belles morts. y en-a-t-il jamais eu ? Existe -il de belles morts en dehors de la littérature ? Comment une mort pourrait-elle être belle ? Pourquoi , pour qui le pourrait-elle ? (p. 14)
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Il est beau que l'homme ait tant de peine à se convaincre de la mort de ce qu'il aime, et nul sans doute ne se rendit jamais sur la tombe d'un ami sans un léger espoir de l'y rencontrer vivant (p. 13)
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Le retour est un instant toujours lointain. Le soi-disant plaisir des projets, auquel astreint la vie quotidienne et qui n'existe pas en déplacement, affleure lentement, s'enchevêtre encore dans le regret de voir se figer en souvenirs les aléas vécus en ce laps de temps arrêté que fut le voyage ; des souvenirs que nous penserons pouvoir classer, ordonner, éclaircir ou obscurcir de notre lumière intime selon notre propre vouloir. Le retour est l'instant où le voyage s'accomplit, et ne s'accomplit jamais vraiment.
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