Le retour est un instant toujours lointain. Le soi-disant plaisir des projets, auquel astreint la vie quotidienne et qui n'existe pas en déplacement, affleure lentement, s'enchevêtre encore dans le regret de voir se figer en souvenirs les aléas vécus en ce laps de temps arrêté que fut le voyage ; des souvenirs que nous penserons pouvoir classer, ordonner, éclaircir ou obscurcir de notre lumière intime selon notre propre vouloir. Le retour est l'instant où le voyage s'accomplit, et ne s'accomplit jamais vraiment.
Fasciné, comme beaucoup de têtards, par le 'désordre alphabétique', l'un de mes rêves d'enfant fut d'écrire un dictionnaire. De l'écrire de A à Z. Ou de le commenter, d'en faire une lecture précise et imagée. De l'illustrer, d'illustrer chaque mot d'une encre abstraite comme une seiche. Je voulais me prélasser en cet état du mot qui n'existe que dans ces annuaires sans adresses.
Heureusement pour vous, infatigables lecteurs de mes œuvres complètes – que je vous livrerai peu à peu, lorsque mon autobiographie m'en laissera le loisir –, ce rêve, comme tant d'autres, n'aboutit pas.
Santiago H. Amigorena était présent sur le plateau de la Grande Librairie pour évoquer son nouvel ouvrage, La justice des hommes, aux éditions POL dans lequel il se pose plusieurs questions sur l'amour dans un premier temps. Peut-on se quitter en s'aimant ? Peut-on s'aimer en se quittant ? Pour y répondre, il raconte l'histoire d'Alice et Aurélien, un jeune couple qui, comme tant de couples, ne trouve pas de réponses aux questions qu'il se pose. Une séparation dramatique les entraînera devant la justice des hommes.Mais le problème avec la justice des hommes est simple : trop souvent, elle n'est pas humaine et conduit les Hommes dans la pire punition qu'il soit, à savoir le silence.
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