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Critiques de Sarah Bernhardt (27)
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Dans les nuages : Impressions d'une chaise

Pour fuir les odeurs de la capitale, l'actrice aimait monter boire du champagne dans un aérostat. Elle en a tiré une fable délicieuse.
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Joli sosie

Etre jeune et milliardaire est source de convoitise, mais être laide en plus de cela, demande beaucoup de méfiance! C'est la vie dans laquelle Elly Gordon-Hope, une jeune milliardaire new-yorkaise se trouve lasser car dans toute convoitise, c'est son argent qui est convoité et non elle-même. Elle se résout de suivre sa mère à Paris pour changer un peu d'air. A Paris, elle est à l'origine d'une supercherie qui va évoluer comme une spirale, une toile d'araignée dans laquelle elle se fait elle-même prendre. Elle se fait passer pour une autre, s'infiltre dans le milieu subalterne, autant elle se fait prendre dans son propre piège, autant cela réveille miraculeusement ces charmes...

Un roman intéressant Sarah Bernhardt mène une étude de l'époque mais qui reste d'actualité, sur l'impact d'une vie de bourgeoisie où l'extravagance est une identité remarquable et une vie de la pensée où l'humanisme est une identité qui voudrait prôner l'égalité entre les hommes, ce qui s'avère encore un rêve..
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Joli sosie

Sarah Bernhardt était, cela ne fait pas de doute, meilleure actrice qu'écrivain.
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Joli sosie

Elle a voulu passer pour ce qu'elle n'est pas et lui aussi. Lorsqu'elle s'en rend compte et découvre qu'ils sont du même milieu, plutôt que de lui dire la vérité, elle s'enfonce dans le mensonge. un fin surprenante.
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L'art du théâtre

Ah ah ! Rares sont les élus qui ont eu la chance - ou dirai-je le courage ? - de lire L'art du théâtre, ce chef-d'oeuvre de platitudes de la grande Sarah Bernhardt !





Avec une telle entrée en matière, je crois que avez déjà deviné quel est mon sentiment face à ce livre, dont la littérature, le théâtre et le monde entier auraient très bien pu se passer. Sarah Bernhardt ne m'était certes pas sympathique depuis que j'avais lu sa biographie par Sophie-Aude Picon, mais enfin, on m'avait dit (aaarrrggghhhhhhhh!!!) qu'elle écrivait bien et que son autobiographie ne manquait pas d'humour. L'autobiographie en question fait bien 500 pages, donc j'étais déjà moyennement partante, et elle ne m'était pas non plus accessible. Qu'à cela ne tienne, je découvre alors avec délices qu'elle a écrit un livre sur le théâtre, empruntable et de moitié moins long. Et voilà qui colle parfaitement avec le bonus mensuel du mois de mai choisi par 5Arabella pour le challenge Théâtre : "L'acteur dans tous ses états." J'allais au moins rire un peu, me disais-je, ou du moins sourire.





Ah pour ça oui, j'ai ri, pendant les deux premières pages. Qui sont un ramassis de mensonges, ou disons de contre-vérités, puisque Sarah Bernhardt, dont on s'est beaucoup moqué à ses débuts, affirme tout de go qu'elle a fait un tabac auprès du public dès sa première entrée en scène. Ah ah, elle est bien bonne. Et la voilà qui, l'air de rien, ajoute qu'elle est pourvue de dons naturels qui la destinaient au théâtre. Ah ah ! Écoutez donc un enregistrement d'un de ses monologues, ou mieux, lisez une biographie, vous aurez une tout autre idée de son talent "naturel". Bon, on rit comme ça pendant deux pages, disais-je, mais seulement à condition de connaître le personnage en question, et puis on se lasse très vite.





Le reste n'est que banalités, lieux communs, clichés, platitudes, poncifs, et autres propos dépourvus d'intérêt, quand elle ne dit pas carrément des idioties. Donc, en gros, voilà à quoi se résume ce livre, il est vrai écrit sur le tard, il est vrai pas tout à fait achevé puisqu'elle est morte avant d'y mettre un point final (mais on ne voit pas bien en quoi ça aurait changé quelque chose) : l'acteur doit avoir de la mémoire, l'acteur doit être bien proportionné, l'acteur doit bien choisir ses rôles, l'acteur doit être cultivé, l'acteur doit avoir une voix d'acteur, l'acteur doit prononcer ses répliques de façon à ce qu'elles soient comprises par le public, l'acteur doit avoir de la volonté, l'acteur doit être naturel (oui, oui), l'acteur doit savoir bouger, l'acteur doit avoir de la sensibilité, et que sais-je encore. le tout assorti d'anecdotes inintéressantes, qui visent à démonter à peu près tous ses confrères et consoeurs, et à la mettre elle-même en valeur.





Ajoutons à cela qu'elle fait la maligne, croyant s'y connaître en théâtre grec, à propos duquel elle écrit les pires sottises, ou encore qu'elle dit ne jamais avoir joué de personnage de Corneille, parce que les personnages féminins de Corneille ont des cerveaux d'hommes (mais oui, mais oui), puis qu'elle enchaîne sans transition sur un chapitre où elle explique qu'elle a joué des rôles d'homme parce qu'elle a un cerveau d'homme. Hum. En revanche, elle oublie bizarrement de mentionner qu'elle a joué essentiellement (eh oui, on n'en parle jamais) du boulevard, et pas forcément du meilleur, et que le public américain, dont elle se plaint - il l'aurait harcelée et elle aurait détesté ça -, l'a adorée parce que, d'abord, elle jouait avec la pire outrance dans une langue qu'ils ne comprenaient pas, qu'elle les avait savamment préparés à leur faire croire que le grand théâtre, c'était ça, et qu'elle avait tout fait pour se créer un personnage de grande star aux États-Unis.





Mais pour que vous ayez une idée plus précise de ce contient ce magnifique essai, un extrait, de la plume exquise de Sarah Bernhardt. C'est à la fin, où elle est prise d'un irrépressible besoin de se montrer lyrique et de démontrer à quel point elle est tout imprégnée de la plus grande modestie :

"Oh ! ce coeur qui bat derrière nous, nous le sentons dans notre coeur, nous l'entendons dans nos oreilles, et quand, enfin, le public jette son cri de vaincu dans l'écroulement de ses bravos, nous avons l'infinie jouissance du martyre au paroxysme de sa douleur, de l'amant dans la réalisation de son rêve."





Je pense avoir fait le tour de ce ramassis de stupidités, mais ajoutons tout de même ceci : la quatrième de couverture que j'ai sous les yeux mentionne que "s'adressant aux jeune comédiens, Sarah Bernhardt leur livre les clés et les secrets du jeu et du métier d'acteur. Ses indications et ses conseils précis sont d'autant plus efficaces qu'ils restent d'actualité." J'en reste sur les fesses.







Challenge Théâtre 2020
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L'aveu

Lu sur ma liseuse ,pièce courte en un acte qui nous parle de trahison, de mensonge,d’amour ...maïs aussi de la punition divine .

J ai apprécié moyennement cette pièce mon avis serai peut-être différent si je l avait vue jouer.

Le mensonge,la trahison peuvent détruire l’amour avec un grand A
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Ma double vie

Sarah Bernhard était une femme libre, indépendante, bien avant l'arrivée de la journée de la femme ! :D

Elle ne s'est jamais opposée aux hommes, mais elle a su naturellement s'imposer .... par la force de sa personnalité entière, énergique, intransigeante avec elle même et avec les autres.

Elle ne se soumet jamais si cela va à l'encontre de ses propres choix !

C'est une bonne idée de proposer les mémoires de Sarah Bernhard en version numérique. L'édition est bien illustrée et c'est plus intéressant de la lire sur un écran de liseuse que sur un smartphone.
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Ma double vie

Une plongée dans le monde du XIXème, dans la société des artistes, des écrivains, des journalistes, mais aussi des courtisanes , de la guerre, de la politique, petite et grande histoire se mêlent, théâtre sur scène et dans la vie, d'autres facettes de Sarah Bernhardt, la sculpture, la peinture...et les tourments.... la vie, la scène... Quand même!
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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Ma double vie

Née dans un milieu très mondain, élevée entre une nourrice bretonne et un couvent versaillais, résolue à entrer dans les ordres avant d'être envoyée au Conservatoire pour devenir comédienne, entrée deux fois à la Comédie Française qu'elle quitta deux fois avec pertes et fracas, devenue entre temps une étoile montante de la scène, dont l'éclat ne cessera plus jamais de croître pour mieux éblouir ou exaspérer ses contemporains, artiste accomplie, sculpteur, peintre, tragédienne jusqu'au bout des doigts, Sarah Bernhardt est un des personnages les plus fascinants de sa fascinante époque.

Ses mémoires sont passionnantes de bout en bout. Certes, ceux qui cherchent la vérité historique, factuelle, du personnage, feront bien de se méfier : les aspects plus demi-mondains que mondains de sa famille et de sa vie sont soigneusement gommés, et Sarah Bernhardt, non sans pudeur, ne donne d'elle-même que l'image qu'elle veut bien montrer. Soigneusement contrôlée, sans doute, mais avec un art consommé de la mise en scène - c'est la moindre des choses - et un naturel indéniable dans le ton. On y découvre un caractère exalté jusqu'à la violence, audacieux, généreux, très conscient de ses défauts, mélange d'artifice raffiné et de spontanéité parfois ravageuse, de fragilité physique et de force d'esprit. Une personnalité pleine de vie, et extrêmement attachante.

Seul regret : que ces mémoires soient incomplètes, et s'arrêtent aussi tôt dans sa carrière, après sa première tournée américaine. J'aurais adoré la voir parler de la suite, de ses collaborations ultérieures, et particulièrement d'Oscar Wilde qui n'a droit ici qu'à une ligne assez triste. Mais telle quelle, cette Double Vie est un parfait plaisir : exquis, et qui vous laisse insatisfait. What more can one want ?



Une biographie documentaire, peut-être, pour remettre les choses en perspective. J'en ai lu une, il y a longtemps : j'ai bien envie de la rouvrir.
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Ma double vie

Je m’attendais à découvrir ce que le grand public ne savait pas d’elle mais cette double vie est restée cachée. Il ne faut donc pas chercher ici à découvrir l’autre côté de la vie de Sarah Bernhardt.

Les mémoires de la comédienne s’attachent à sa vie de comédienne. Elle y raconte par le menu, avec force détails parfois anodins son enfance, sa jeunesse, la guerre, ses rôles et ses tournées, ses rencontres et ses réflexions.

Elle y paraît dans toute sa grandeur.

Voir plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2020/10/22/sarah-bernhardt-ma-double-vie/
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Ma double vie

J'ai adoré découvrir la vie trépidante de cette grande artiste que je connaissais de nom bien sûr, mais dont le destin m'était quelque peu obscur.



À travers son autobiographie, nous rencontrons une jeune fille et ensuite une femme au caractère bien trempé, qui sait ce qu'elle veut et n'en démord pas. J'ai adoré la lire et ne me suis pas ennuyée un instant. J'ai aimé découvrir ses frasques, son destin atypique, ses rencontres, ses joies et ses peurs. Le récit est vivant, la plume enlevée est à l'image je pense du personnage.



Sarah Bernhard était, on peut le dire, une femme hors du commun, extrêmement douée et adorant faire parler d'elle. Elle a déchaîné des passions, toutes extrêmes, que ce soit dans l'adoration ou dans la haine. Il ne semble pas avoir de demie-mesure avec cette artiste.



J'ai particulièrement aimé lire ses frasques, m'attendant toujours à tout. Elle n'hésite pas à claquer la porte de grands théâtres sur un coup de tête, même si elle est encore reliée à eux par un contrat, elle s'imprègne de ses rôles en s'allongeant dans un cercueil, acquérit un guépard, s'évanouit quand elle est trop contrariée, pique des colères mémorables, peut également parfois se montrer égoïste, même si elle peut aussi avoir la main sur le cœur, comme son action durant la guerre de 1870.



Mon seul bémol (comme nombreuses autobiographies bien sûr) est que l'artiste choisit ce qu'elle décide de nous narrer ou de nous cacher. Je ne me suis toujours pas remise que son enfant apparaisse du jour au lendemain alors qu'auucne mention de grossesse ou de naissance n'ait été faite auparavant.



Je vous conseille chaudement la lecture de cette autobiographie qui nous narre un autre monde et un pan du destin de cette femme incroyable, adulée dans le monde entier.
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Ma double vie

Une belle tranche de vie pour une grande artiste, la plus grande de son époque ! Ce livre est la première partie de l’autobiographie de Sarah Bernhardt.



Elle nous parle de son enfance mais la plus grande partie du livre concerne sa carrière, ses représentations en France, en Amérique. Elle est accueillie partout comme une reine. Elle a côtoyé les plus grands de ce monde comme Victor Hugo, Edmond Rostand, Sacha Guitry...



De santé fragile, elle est souvent la proie de pertes de connaissance. Elle pique de grosses colères et est victime de son tempérament, ce qui entraîne parfois des décisions regrettables (démission, etc), elle a ce qu’on appelle un « fort caractère ». Elle s’évanouit régulièrement.



Elle assume ses choix de vie et ne regrette jamais rien. Sarah croque la vie à pleines dents « quoi qu’il en coûte ».



Ce livre n’est que la première partie de sa vie, il y a une suite (je croyais avoir l’intégralité, et bien non )!



Mon seul regret : j’aurais aimé que sa vie privée passe au premier plan, que son enfance et son adolescence soit davantage développées. Même si sa vie professionnelle est intéressante je ressens ce petit manque. Elle reste très pudique.



Je ne me suis pas ennuyé avec ce premier volet et je lirai la suite avec grand plaisir !

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Ma double vie

Sarah Bernhardt est un nom que j'ai toujours entendu, à la façon d'une héroïne d'un conte, un être dont on ne sais pas vraiment s'il a ou non existé. Mon premier contact avec ce nom fut quand elle partage l'affiche avec une autre célébrité de la bande dessinée, Lucky Luke, ce qui du coup rajoutait au mythe Sarah Bernhardt.



Pourtant elle a bel et bien existé et c'est avec curiosité et émerveillement que j'ai lu ce qu'elle a bien voulu livrer à son public.



Les amateurs d'autobiographies axées sur la vie privée seront déçus, elle reste discrète dès le départ, ne livrant qu'une partie de son enfance, et sans en dévoiler les états d'âme.



Que de découvertes, quelle femme complexe, complète, polyvalente, entière, et surtout humaine! Bien sûr il se peut qu'elle ait quelque peu enjolivé son récit, mais il n'en reste pas moins que c'est un témoin d'une époque très riche sur tous les plans. Rendez vous compte, elle a côtoyé les plus grands écrivains français, a foulé les plus prestigieux théâtre,survécu à une guerre, rencontré d'illustres personnages (Thomas Edison!).

Sous sa plume les Zola et Hugo pour ne citer qu'eux deviennent plus que de simples grands noms de la littérature.



Quel plaisir j'ai eu à découvrir une époque à travers elle, à lire des mémoires ou pour une fois, les noms me sont familiers.



Pas étonnant qu'elle eût été la première à porter le qualificatif de "monstre sacré" et qu'elle flirte avec le mythe: une femme extraordinaire pour son temps, avant gardiste, humaniste et engagée, intemporelle sans aucun doute.
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Ma double vie

La seule chose qu'on pourrait reprocher à cet ouvrage, c'est de ne pas nous raconter la fin de l'histoire (et pour cause !) qui est aussi passionnante que le début...

J'ai été stupéfiée par la modernité de l'écriture de Sarah Bernhardt. ça se lit comme on engloutit une tablette de chocolat : avec une facilité déconcertante.

Son témoignage sur la Commune est, à mon goût, le meilleur passage du livre.
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Ma double vie

Ces mémoires auraient pu avoir pour titre :

« La vie vaut la peine qu’on y entre sérieusement, mais gaiement. » Mais Sarah Bernhardt, actrice française (1844-1923), qui aimait cette maxime de M. Auber, son directeur au Conservatoire, en a décidé autrement… parce que c’est justement ce qui la caractérisait : décider autrement, suivre sa voie ; non pour aller contre les autres, non pour écraser les autres, mais seulement pour vivre sa vie pleinement et à sa manière. Peut-être parce que sa santé fragile lui faisait penser que sa vie serait courte, ce que finalement elle ne fut pas, certainement parce qu’elle avait une forte personnalité, trop forte pour certains.

La devise de Sarah était : « Quand même » « Ce n'était pas un fait du hasard, mais bien la suite d'un vouloir réfléchi. À l'âge de neuf ans, j'avais choisi cette devise, après un saut formidable au-dessus d'un fossé que personne ne pouvait sauter et auquel mon jeune cousin m'avait défiée ; je m'étais abîmé la figure, cassé un poignet, endolori le corps. Et pendant qu’on me transportait je m’écriais, rageuse : « Si, si, je recommencerai, quand même, si on me défie encore ! Et je ferai toute ma vie ce que je veux faire ! »

Sarah est travailleuse mais ne laisse personne la déranger si elle a décidé de dormir une heure ; elle est volontaire jusqu’à l’obstination, têtue mais sachant écouter les personnes sensées ou intelligentes ; elle est égoïste et généreuse ; elle vit pour elle-même, mais elle est aussi très concernée par le monde dans lequel elle vit ; elle aime une vie riche de plaisirs, et s’entoure de belles choses, mais est capable de voyager dans un wagon à bestiaux pour aller retrouver son fils ; elle aime être adulée par le public, mais organise un hôpital dans son théâtre pendant la guerre Franco-prussienne du terrible hiver de 1870 ou elle soigne et nourrit des centaines de blessés. Sarah devient une actrice célèbre par son talent et sa voix d’or, et quand elle fait de sa vie une aventure, les trente-deux personnes (femme de chambre, majordome, impresario, actrices et acteurs) qu’elle emmène avec elle dans sa tournée américaine, profitent comme elle d’une expérience inoubliable en péripéties, déconvenues et émerveillements.

Sarah est une femme complexe, intelligente, inspirante, forte, admirable selon moi.

Ce que Sarah n’aime pas :

La guerre : elle trouve que c’est une grande et macabre bêtise des hommes.

La peine de mort : bien qu’elle soit elle-même forte, qu’elle ait bataillé contre sa famille et son entourage pour se faire la place qu’elle s’est choisie, elle est indulgente envers ceux qui se sont trompés de route et finissent à l’échafaud : qui sait s’ils ne valaient pas la peine d’être sauvés ?

La viande : elle fera pourtant, à Chicago, une visite surprenante… !

L’immobilité : elle ne visite ni les églises ni les musées. Elle monte à cheval, conduit son propre attelage, vogue en bateau vers l’Angleterre ou l’Amérique, sillonne l’Europe en train, et même… surprise !

Qu’on coiffe sans ménagement ses cheveux frisés et aussi indomptables qu’elle.

La soumission et la bien-pensance : dans un monde dirigé par des hommes, une femme libre d’esprit et de corps doit être d’une force mentale incroyable pour garder ce qu’elle aime par-dessus tout :

Son indépendance.

On en apprend beaucoup sur cette femme à part. Mais ce texte ne se résume pas à cela… si on peut appeler ma critique un résumé ! Il y a nombre de pensées intéressantes et de jolies phrases :

« L’hospitalité est faite de saveur primitive et de grandeur antique. »

« La vie est courte, même pour ceux qui vivent longtemps. Il faut vivre pour quelques-uns qui vous connaissent, vous apprécient, vous jugent et vous absolvent, et pour lesquels on a même tendresse et indulgence. Le reste est la « fouletitude », joyeuse ou triste, loyale ou perverse, de laquelle on n’a rien à attendre que des émotions passagères, bonnes ou mauvaises, mais qui ne laissent aucune trace. Il faut haïr très peu, car c’est très fatigant. Il faut mépriser beaucoup, pardonner souvent et ne jamais oublier. Le pardon ne peut entraîner l’oubli ; pour moi, du moins. »

« … nous logeons en nous notre plus terrible ennemi : « la pensée », laquelle est sans cesse en contradiction avec nos actes ; laquelle se dresse parfois, terrible, perfide, méchante, et que nous essayons de chasser sans y réussir. Nous ne lui obéissons pas toujours, grâce à Dieu ! Mais elle nous poursuit, nous lancine, nous fait souffrir. Que de fois les plus mauvaises pensées nous assaillent ! Et quel combat il faut livrer contre ces filles de notre cerveau !

La colère, l'ambition, la vengeance, font naître les plus détestables pensées, dont on rougit comme d'une tare, qui ne sont pas nôtres, car nous ne les avons pas appelées, mais qui souillent quand même, et qui nous laissent désespérés de n'être pas seuls maîtres de notre âme, de notre cœur, de notre corps et de notre cerveau. »

L’écriture est surprenante : on a plutôt l’impression d’écouter Sarah Bernhardt : elle écrit peut-être comme elle parlait, librement, avec un langage à elle et des mots de son invention parfois, ce qui est très attachant.

Sarah est réaliste sur elle-même; elle connaît ses qualités; elle connaît aussi ses défauts, ne s'en cache pas, mais ne tente pas toujours de les corriger parce qu'ils ont fait d'elle ce qu'elle était: une femme forte et inoubliable.
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Ma double vie

Une vie pleine et bien remplie, racontée avec des mots vrais.
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Ma double vie

Je ne connaissais pour ainsi dire rien de cette actrice dont tout le monde sait plus ou moins un petit quelque chose.

J'ai eu l'heur de tomber sur cette autobiographie (et oui, elle l'a écrite elle-même !) sur Amazon à petit prix. Je l'ai lue d'une traite car c'est un petit bijou ! Outre le fait que l'on apprend à (mieux) connaître ce personnage, on y fréquente le tout-Paris de cette période et l'on se rend compte que cette femme est une icône incroyable ce qui m'a permis de comprendre pourquoi on en parle encore aujourd'hui. Il y a 2 tomes à cet ouvrage, je me suis empressé de télécharger le second et j'attends avec impatience de m'y replonger.

Je vous encourage à lire ce petit chef-d’œuvre qui nous offre un fabuleux voyage dans le temps.
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Ma double vie

J'ai lu les mémoires de Sarah Bernhardt et j'ai adoré. Cet ouvrage se lit comme un roman.

Elle y raconte son enfance, son adolescence quant elle voulait coûte que coûte devenir religieuse ! Au grand jamais comédienne !

Puis la découverte du théâtre et la montée vers le succès.

Sarah Bernhardt ne savait rien faire à moitié. D'un tempérament exalté, violent, audacieux, elle incarnera les plus grands rôles de son temps.

Son entêtement (elle ne veut faire que ce qu'elle a décidé) conjugué à son talent est à l'origine de son succès ! mais aussi de déconvenues.

Elle a su se faire adorer autant que détester ! Ce qui la définit : résolument libre !



C'est aussi une femme très cultivée qui tient la plume ! Une femme ouverte sur son temps et qui fut amie avec les grands artistes.



Tout s'entremêle, la petite et la grande Histoire. C'est passionnant (elle raconte ce qu'ont vécu les parisiens pendant la guerre de 1870 ; la Commune). Le tout avec des mots simples et directs du vécu.



Ma double vie, existe aussi en version ebook (ci-dessous).





AH IMPORTANT : pour ceux qui s'intéressent à Sarah Bernhardt, il y a une émission sur France Culture samedi 3 mars 2013 http://www.franceculture.fr/emission-concordance-des-temps-actualite-de-sarah-bernhardt-2013-03-02
Lien : http://www.amazon.fr/gp/prod..
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Ma double vie

Une lacune de comblée ! Faire con naissance de Sarah Bernhardt, que Cocteau désigna comme « le monstre sacré ».

Une star mythique de son siècle, « reine adorée des étudiants », dont la renommée a largement dépassé son époque et dont le nom est toujours prononcé avec un immense respect. Aujourd’hui encore.

Voilà l’autobiographie d’une femme volontaire, talentueuse et indépendante qui assume ses choix, sa vocation artistique, où l’on apprend que le théâtre fut un des hasards de la vie, où elle résolut finalement « d’être la grande artiste que je souhaitais être » ; où l’on entrevoit son siècle avec ses rencontres, son expérience de la guerre, ce que lui inspire la Commune dans une belle plume directe et spontanée.

A noter les photos incluses dans l’édition de poche et un glossaire biographique des noms propres qui complète l’édition.

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Ma double vie

Sarah Bernhardt est sans doute - avec Joséphine Baker - l'artiste de scène française la plus connue et la plus méconnue à la fois.



Figure dominante du théâtre dans la seconde moitié du XIXème siècle et ma première moitié du suivant, Sarah Bernhardt fut non seulement une grande actrice, tragédienne et comédienne, mais encore une artiste aussi complète qu'on puisse l'imaginer : sculpteuse, peintre, exploratrice, dramaturge mais aussi écrivain. "Ma double vie" est son autobiographie.



La vie de Sarah Bernhardt, qui fut sans doute la femme la plus populaire de son époque, en France comme à l'étranger, est stupéfiante, captivante, impressionnante d'événements et de talent. Telle une star hollywoodienne avant l'heure, elle fut - contre son gré - la proie des journalistes et des hommes d'affaires. Egérie de la France, elle fut son ambassadrice des arts jusqu'aux Etats-Unis où elle effectua plusieurs tournées aussi aventureuses qu'épuisantes. de constitution fragile, blâmée et raillée pour sa maigreur en un temps pas si lointain où l'embonpoint allié à une taille de guêpe représentait le canon féminin par excellence, Sarah Bernhardt fut une femme de tête au tempérament bien trempé qui affronta l'opinion publique pour imposer ses vues, ses idées et ses projets. Amoureuse du public qui lui rendait son amour au centuple, elle devint rapidement une véritable mascotte médiatique unanimement adulée.



Issue d'un milieu bourgeois nanti, sa vocation lui a été imposée par son entourage afin de suppléer à une impossibilité d'hériter des biens paternels et sa carrière d'actrice eut donc d'abord un objectif pragmatique : celui de subvenir à ses propres besoins et à ceux de sa parentèle. Mais la jeune Sarah a une voix unique, une spontanéité inégalée, un tempérament de diva ou de reine, un charme enjôleur, une présence sur scène qui émeut. Elle se distingue et le succès est au rendez-vous malgré son indépendance et sa fantaisie affichées et assumées.



Ses mémoires sont un régal à lire de par leur style et leur contenu narratif. Humour, facétie, introspection, opinions politique, économique et sociale, Sarah Bernhardt confie tout par le menu avec un sens aigu de l'analyse, ne passant sous un silence pudique qu'un seul aspect de son existence : sa vie sentimentale et la naissance de son fils naturel.



Je retiendrai de cette découverte littéraire un très grand plaisir de lectrice, doublé du sentiment de fierté qu'une égérie française telle que Sarah Bernhardt témoignât en son temp de la volonté d'indépendance et de l'intelligence féminines, si longtemps niées et bafouées par les hommes.





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