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Critiques de Scholastique Mukasonga (324)
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Ce que murmurent les collines : Nouvelles r..

Rarement autant ému par une histoire d'amour!



L'amour de l'auteure, Rwandaise exilée, pour son pays, son peuple, sa culture, son histoire avant l'arrivée des blancs, des belges, elle l'exprime à travers des petits contes issus d'histoires racontées par sa mère, son grand père ou simplement vécues à l'école ou au catéchisme.



Si simple et si fort!

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Ce que murmurent les collines : Nouvelles r..

Ce recueil de nouvelles nous permet de découvrir les légendes et les traditions rwandaises. Scholastique Mukasonga nous conte le quotidien de son enfance et quelques autres histoires.

A travers ces nouvelles, nous découvrons un pays, le Rwanda, avant le génocide et au moment où les européens avaient établis leurs colonies ce qui a entraîné une cohabitation entre les cultures païennes et la domination chrétienne.



Cela a été pour moi une excellente découverte, d'autant que j'avais apprécié moyennement son roman : "Notre Dame du Nil". A travers de courts récits, j'ai pu mieux appréhender le quotidien du peuple rwandais. L'auteur a d'ailleurs consacré à chaque fin des nouvelles un petit passage intitulé "Notes à l'attention d'un lecteur curieux".
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Ce que murmurent les collines : Nouvelles r..

De très belles nouvelles qui nous font découvrir un pays largement méconnu: le Rwanda, pays d'origine de l'auteure, Scholastique Mukasonga.

Ma préférée est la première nouvelle "La Rivière Rukarara" qui nous permet de découvrir les rivières de ce pays et la partie limitrophe avec le Burundi et le chemin emprunté par les réfugiés Tutsi.

Une rivière témoin des massacres de 1963 et qui a été franchie par les membres de la famille de l'auteure dans des conditions dramatiques.

Bien après, Scholastique se souvient de la rivière de sa jeunesse. une rivière qui prend sa source dans la forêt vierge et qui se joint à la rivière Mwogo pour devenir la Nyabarongo qui enserre le coeur du Rwanda.

Cette rivière serait la source du Nil, selon les découvertes d'explorateurs en 2006.

La source de la Rukarara a été proclamée "la source la plus lointaine du Nil".

Un Allemand, Richard Kandt, était arrivé aux mêmes conclusions en 1898.

Cette nouvelle reprend la trajectoire de ce découvreur.

C'est passionnant et cela nous donne une nouvelle approche de ce pays tellement meurtri au cours des dernières années.

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Cœur tambour

Un journaliste retrouve des informations sur la vie de la mystérieuse chanteuse rwandaise Kitami, qui s’accompagne avec des tambours. Chanteuse, prêtresse, sorcière, Kitami est morte dans des circonstances étranges.



Après quelques informations sur la vie des musiciens du groupe, on plonge à la découverte de cette jeune fille, Prisca, très bonne élève, qui semble « possédée » par l’esprit de la déesse africaine Nyabinghi incarnée par la reine Kitami, un esprit craint, diabolisé parfois, mais qui peut également apporter la guérison et la paix. Prisca essaye donc de gérer cette partie d’elle-même, jusqu’à rencontrer le fameux groupe de joueurs de tambours, partis à la recherche d’un tambour de légende.



J’ai eu du mal à rentrer dans le roman, avec ce début presque journalistique et qui semblait avoir peu d’intérêt puisqu’on ne connaissait pas les personnages. Le « vrai » roman commence donc un peu tardivement, mais j’ai découvert avec beaucoup de plaisir la vie au Rwanda, avec des sujets comme l’éducation des filles, la religion, les anciennes croyances païennes et les divisions toujours présentes entre Tutsi et Huttu. Du coup, la partie avec Prisca et l’ancienne divinité était même un peu courte, avec parfois des répétitions, alors que j’aurais aimé rester plus longtemps sur cette histoire dans l’histoire en somme.



L’écriture est fluide et très agréable, néanmoins, d’après ce que j’en sais, ce n’est pas forcément son meilleur roman. C’est du coup une auteur que j’aimerais bien redécouvrir avec un autre de ses romans.



Je la classe de plus dans mon challenge Découverte !
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Cœur tambour

La plume de Scholastique Mukasonga, lyrique et puissante, dirige de main de maître cette mélopée, et donne à son roman un souffle qui nous emporte.
Lien : http://culturebox.francetvin..
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Cœur tambour

Laissez-vous envoûter par le chant d'une jeune tutsi possédée par l'âme de la déesse Nyabinghi. Scholastique Mukasonga évoque ainsi l'histoire de son pays, érigeant le tambour comme symbole de la résistance et de la spiritualité. Roman tendre, à l'écriture très belle, dense, qui magnifie la dignité d'un peuple.
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Cœur tambour

Roman en deux parties, d’abord sur la musique d’inspiration afri­caine, autour d’une chan­teuse extra­or­di­naire Kitami. On la retrouve écrasée par son tambour afri­cain, ou assas­sinée peut-​être mais par qui ? Cette première partie sur la musique ne m’a pas beau­coup passionnée. On voit des jeunes à la dérive essayer de se construire une iden­tité à partir de la musique d’improbables ancêtres. La seconde partie raconte la jeunesse d’une enfant Prisca, au Rwanda. Entre sorcel­lerie et racisme contre les Tutsi, la jeune fille grandit et devient une brillante élève. C’est compliqué pour elle, le village pense qu’elle a des pouvoirs de sorcières et les auto­rités voient d’un très mauvais œil cette jeune et belle Tutsi vouloir aller à l’université.



A la fin de ses études, on lui impose d’épouser un Hutu pour charmer les blancs. C’est très inté­res­sant car on sent que le massacre des Tutsi par les Hutus n’était donc pas le fruit du hasard, mais d’une haine ancienne entre­tenue par le pouvoir hutu. La jeune fille préfè­rera donc partir avec un tambour rwan­dais caché dans un village, avec le groupe de musi­ciens venant d’Amérique à la recherche de la musique afri­caine. Elle deviendra la célèbre Kitami dont l’origine de la mort reste incom­pré­hen­sible. J’avoue ne pas avoir une grande passion pour la magie afri­caine, et les mauvais sorts ne m’intéressent guère, mais l’auteure sait très bien raconter comment au Rwanda c’est diffi­cile de se défaire de ce genre de légendes, et que l’accusation de magie est aussi un bon prétexte pour supprimer toutes les person­na­lités quelque peu diffé­rentes. C’est un livre qui doit ravir les amou­reux de l’Afrique.
Lien : http://luocine.fr/?p=6273
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Cœur tambour

Coeur Tambour se compose de trois parties qui explorent le destin de la chanteuse rwandaise Kitami.



Si la première ne m'a guère touchée (elle se centre sur le groupe de musiciens avec lequel travaillait Kitami), la seconde, détaillant le parcours de Prisca et la façon dont elle devient Kitami, m'a absolument fascinée. Narrée comme un conte, l'histoire de Prisca évoque les conditions sociales dans lesquelles elle évolue, mais surtout les moeurs, et l'importance des croyances et de la sorcellerie, car on lui prête très jeune des pouvoirs inquiétants. Cette composante mystique est tissée dans le reste du roman, est lui confère une grande force.
Lien : http://viederomanthe.blogspo..
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Cœur tambour

Une plongée dans l'Afrique et sa musique dans un roman très bien écrit. J'ai eu du mal à comprendre l'enchâssement des esprits qui habitent l'héroïne, mais j'ai trouvé très intéressantes les légendes et coutumes décrites avec beaucoup de finesse. Une autrice à découvrir.
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Cœur tambour

L'auteur nous entraîne au Rwanda pour nous conter l'histoire de Prisca qui va devenir Kitami, une sorcière Rwandaise et qui va avoir une vie extraordinaire.



Le livre est partagé en deux parties : l'une nous conte l'histoire des futures amis de Kitami et le devenir de Kitami, l'autre nous conte son enfance et comment elle va devenir la femme qu'elle va être.



J' avoue j'ai été un peu perdue dans cette histoire, c'est très joli, très insolite mais j'ai pas aimé.

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Cœur tambour

Scholastique Mukasonga nous parle ici du Rwanda, son pays d'origine o à travers la musique des percussions

Des instruments qui rythment les coutumes et les traditions d'un pays ravagé par le génocide et les souffrances de tout un peuple

Ce roman, composé de deux parties bien distinctes, l'une plus documentaire et 'lautre très romancé, nous plonge dans cette culture africaine où les traditions, la magie , les légendes et les mystères sont légions

Le récit est parfois un peu difficile à suivre lorsqu'on n'a pas une connaissance accrue de cette musique là, mais l'auteur conserve un style assez simple qui rend la lecture accessible et auréolé de cet envoutement inhérént à l'Afrique.. un beau voyage littéraire et musical forcément dépaysant..
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Cœur tambour

Lu dans le cadre du #tartetatinbookclub , j’appréhendais ce roman avec curiosité. Pour commencer, je n’y connais rien à la culture africaine et encore moins sur le Rwanda, sauf ce que j’entendais petite aux infos concernant le génocide des Tutsi. Je n’y connais non plus pas grand chose en musique africaine hormis Fela Kuti, mais ce n’est pas vraiment le même coin. Enfin, je ne m’y connais vraiment pas sur les croyances, uses et coutumes en l’Afrique.



À la lecture (laborieuse) de la 1ere, je me rends compte que réduire ce roman à la culture Africaine est vain. On partage le quotidien américain d’un jamaïcain, d’un créole et d’un rwandais. Autant vous dire que j’ai découvert des cultures noires!

J’ai eu du mal donc avec cette 1e partie écrite de façon très journalistique qui ouvre le bouquin (-1)

Et en même temps j’ai appris énormément de choses (c’est peu de le dire!!!) (+1)

Ensuite je me suis laissée embarquer dans la 2eme partie, beaucoup plus romanesque et fascinante. Je prends beaucoup de plaisir à découvrir les croyances et le mysticisme africains (+1)

Et puis la chute retombe un peu comme un soufflet. Un goût de trop peu. Je comprends l’envie avec cette fin ouverte mais aaaaaah noooon je veux savoir hahaha (-1)



-2 et +2 Ça s'annule. Mais ce fut une belle découverte!

🥁🥁🥁
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Cœur tambour

Kitami est chanteuse dans un groupe éclectique de percussionnistes (Rwandais, Jamaïcain,Guadeloupéen) . Un an après sa mort, un manuscrit tombe dans les mains d'un journaliste.

Coeur Tambour est un beau voyage , au Rwanda certes, mais aussi chez les Rastafari, dans le monde des percussions.Si l'histoire n'est jamais loin, il y a une part de magie sans doute propre à l'Afrique qui émane tout au long de la seconde partie du livre.

C'est un beau roman , avec des anecdotes intéressantes. Pourquoi cette passion pour les tambours, pourquoi les rastafariens s’appellent ils comme cela , comment la société rwandaise gère la réussite d'une fillette tutsi dans un monde dominé par les hutus , ...

un beau voyage donc qui permet de s'imprégner un peu de la culture africaine à travers la société rwandaise.
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Cœur tambour

Si la première partie de "Coeur tambour" m'a franchement emballée, j'ai trouvé en revanche la suite très confuse.



L'atmosphère du roman, fantastique et ésotérique, est merveilleusement dépeinte par Scholastique Mukasonga. Le mélange des cultures au départ intéressant part finalement en arborescences compliquées et autres facilités scénaristiques qui rendent à la fin la lecture de ce conte lassante.



En bref de bonnes intentions perdues dans une multitude d'intrigues plus ou moins imbriquées les unes dans les autres. Dommage.
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Cœur tambour

Après ses précédents titres portant exclusivement sur le Rwanda, Scholastique Mukasonga souhaitait aborder autre chose. Un voyage littéraire en Guadeloupe lui fait découvrir une cérémonie autour du tambour Ka…

Mais l’appel du pays est le plus fort ; et Cœur Tambour nous ramène au Rwanda où prend naissance la déesse africaine Nyabinghi, à travers la reine Kitami.

Dans la première partie, nous suivons un groupe de tambourinaires rasta d’origines diverses et parfois indéfinie, entourant une chanteuse entrant en transe au rythme d’un tambour pas comme les autres.

Où l’auteure veut-elle nous mener ?

La deuxième partie nous plonge au cœur des racines rwandaises. La petite écolière Prisca et sa famille ne sont pas sans rappeler la scolarité de l’auteure dévoilée dans de précédents titres (roman comme Notre-Dame du Nil ou témoignage comme Inyenzi ou les cafards). La narration sur le mode autobiographique de Prisca sème le trouble dès les premières pages de cette deuxième partie.

Peu à peu les liens se tissent entre les deux parties, transportant le lecteur entre Caraïbe et Afrique autour de Kitami, personnage entre légende et réalité. Une belle lecture grâce à la plume riche en descriptions de l’auteure, qui plante parfaitement un décor haut en couleur de conte africain.

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Cœur tambour

Le nouveau roman de Scholastique Mukasonga nous raconte une diva, Kitami. Cette chanteuse accompagnée de tambourinaires attisait la foule quand le chant était là. Sinon, ce n’était que déception. Pour ce type de personnage, il y a la vie souvent secrète et cachée et ce qu’en savent les autres. Dans ce roman, nous avons les deux faces de Kitami grâce à trois parties. Les deux premières sont des récits de journalistes. Cela commence par la nouvelle de la mort de la diva et une biographie qui laisse planer tout un mystère. Le roman se termine par les conclusions de l’enquête criminelle car une diva ne peut pas mourir simplement. Il y a toujours un flou, un doute. Entre ces deux textes à la troisième personne, se trouve une petite fille née au Rwanda et qui s’adresse au lecteur à la première personne. Ces trois récits semblent parfois très éloignés les uns des autres. Pourtant, en croisant la version officielle et la vie avant la gloire, le lecteur relie tous les points de Kitami.

Ce roman interroge la présence des mythes, de l’inexplicable au sein de notre société, que ce soit celle d’une princesse en Afrique ou celle d’une diva en plein New York. Les hommes ont besoin d’être fascinés et de rêver. Cela donne des musiciens rencontrant par hasard une femme en qui ils croient et sur laquelle ils misent. Mais ce rêve ne fait oublier qu’un temps la violence de la réalité. Chez cette auteure, on ne s’éloigne jamais de ce monde, celui qui impose des souverains mythiques et des races supérieures, faisant disparaître le rêve. Seule compte l’envie du chef. Dans la deuxième partie, la petite fille qui atteint l’université malgré les sélections raciales est vite rappelée à la réalité. Il n’est pas nécessaire d’avoir une femme Tutsi savante sauf si elle épouse un dignitaire pour devenir espionne. La violence des propos révèle l’ancrage des idées, des préjugés et d’une vision dictatoriale du monde. En parallèle, les nombreux passages décrivant la musique des tambours et l’ensorcellement des rythmes. Les mots ayant été récupérés, les corps peuvent s’exprimer par les mouvements et les cordes vocales. Ce roman est a la puissance de son personnage principal.

Celle que nous découvrons comme diva au début le reste jusqu’à la fin. Les informations plus véridiques n’amoindrissent pas la portée du mythe et la puissance de la voix de cette femme.
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Cœur tambour

J’ai eu un peu de mal avec la première partie,

Kitami (jusqu’à la page 60, sur les tambourinaires du groupe de Kitami) et préféré les deux suivantes, qui chronologiquement se placent avant, Nyabongui (souveraine légendaire dont elle est -serait- la réincarnation) et Ruguina (le nom de son grand tambour). Le récit au Rwanda m’a particulièrement plu, tant pour l’histoire que pour le style. Le lecteur assiste aux études d’une fille brillante, entre école au village, cours supplémentaire par le missionnaire, puis la bourse pour aller au collège puis au lycée à la capitale. En parallèle, après une première transe, on croise le monde des esprits, des superstitions. Pas de chance pour cette jeune fille, elle appartient à la mauvaise ethnie, elle ne pourra pas poursuivre ses études au-delà. Au village, elle est crainte (ses pouvoirs sont-ils bénéfiques ou maléfiques?), elle va devoir fuir. Mythe, réalité, passé colonial, cohabitation ethnique difficile entre hutus et tutsis, recherche des origines par certains américains descendants d’esclaves, rôle des tambours, légendes et mythes ancestraux confrontés aux Églises chrétiennes (catholique et évangélique), pouvoirs thaumaturgiques ou maléfiques, transmission du passé, des légendes, des pouvoirs, rapports hommes / femmes, … Ce roman aborde de nombreux sujets avec beaucoup de « douceur », comme dans un murmure à l’oreille du lecteur…
Lien : http://vdujardin.com/blog/mu..
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Cœur tambour

Écoutez les tambours du Rwanda, ils font battre le cœur de l'Afrique...



Construisant son livre en deux parties, Scholastique Mukasonga nous invite au voyage entre les Caraïbes, l'Ethiopie, New York et le Rwanda, avec un conte pour une reine sorcière, une mélopée aux sons des frappes des tambourinaires.



Un journaliste se penche sur la mort de Kitami, chanteuse africaine, mystérieusement écrasée par un énorme tambour sacré, retraçant ainsi la carrière d'un groupe de musiciens batteurs de tambours, issus des mouvances rastas ou des îles des Caraïbes. Voyageant aux sources de leur musique vers un pays où la colonisation a interdit les tambours, symbole de luttes d'insoumission et de guérillas, le groupe trouve son âme dans le chant envoûtant d'une jeune Tutsi, prête à toute pour fuir un pays où son statut de minorité ethnique la destine au mariage forcé avec dignitaire Hutu.



L'auteur, survivante du génocide de 1994, revient encore une fois à ses racines rwandaises, pour nous parler de colonisation, de christianisation, d'exil et d'attachement viscéral à un pays en gestation de la future guerre civile. le tambour qui bat sous les frappes répétés parle d'envoûtement, de croyances archaïques. La belle Kitami est le miroir déformé de Scholastique, enfant de la tradition et de la modernité. Ses musiciens composent l'identité des exilés africains, partageant un socle culturel commun, complété d'influences musicales multiples: jamaïcaine, guadeloupéenne, ougandaise...



Une belle lecture si on accepte de se faire envoûter par des légendes et les croyances populaires africaines. Je reste souvent en dehors de cette thématique, mais la plume de Scholastique Mukasonga est puissante, entraînante et chargée des douleurs du pays aux mille collines.



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Cœur tambour

Les instruments à percussion existent depuis le début de l'histoire de l'humanité ; à ce titre, le tambour est un instrument de musique présent dans la plupart des cultures où il a un caractère officiel, cérémonial, sacré ou symbolique. Au Rwanda, pays d'origine de Scholastique Mukasonga, comme dans toute l'Afrique, la musique des percussions rythme l'oralité des traditions et accompagne, comme les chants et les danses, toute la vie de la population, vie quotidienne et vie publique.

La colonisation et le génocide n'ont pas pu faire taire les tambours et leurs tambourinaires rwandais. Dans son dernier roman, Scholastique Mukasonga se fait la porte parole de l'identité rwandaise par le biais du tambour et de ses percussions envoutantes et en mettant en scène les divinités féminines ancestrales autour d'un portrait de femme.



Le premier récit est écrit comme un documentaire ; cela pourrait être le compte rendu d'un chercheur, le reportage d'un journaliste, un essai sur les cultures musicales noires ou encore la biographie d'une artiste… quelque chose comme cela, un peu tout cela en fait. À l'occasion de l'anniversaire de sa mort, survenue dans d'étranges circonstances, nous suivons l'itinéraire et la carrière internationale d'une chanteuse rwandaise qui se faisait appeler Kitami. J'ai personnellement eu un peu de mal à adhérer à l'écriture distanciée, laborieuse d'un narrateur dont on ressent l'effort, la recherche et le travail de synthèse et qui manque donc d'invention, de spontanéité et de cette simplicité efficace que j'apprécie tant chez cette auteure.

Je retrouve mieux Scholastique Mukasonga dans le second récit, à la première personne, parce que je connais mieux cet univers déjà exploré dans mes précédentes lectures de Inyenzi ou les cafards et de Notre Dame du Nil. La narratrice, Prisca, raconte sa vie de petite fille, puis d'adolescente ; son parcours ressemble à celui de Scolastique Mukasonga de l'école primaire à l'examen national qui ouvre l'accès aux études secondaires et certaines anecdotes de la vie familiales sont très proches de celles que l'auteure nous a déjà racontées dans son autobiographie. Un avertissement de l'éditeur, au tout début du livre, annonçait cette autobiographie fictionnelle, topos littéraire du récit mystérieusement arrivé entre les mains d'un narrateur qui n'a d'autre choix que de le publier

La très courte troisième partie, en forme d'épilogue, se veut conclusion ouverte à toutes les interprétations possibles.



Que voilà un étrange roman ! Que voilà une écriture polyphonique pour plusieurs dimensions et niveaux de lecture… Ce que je vais livrer ici n'est que ma propre interprétation.

La carrière de la chanteuse Kitami se déroule loin de son pays d'origine, qu'elle a quitté pour se joindre à un groupe de musiciens venus récupérer un tambour ancestral au Rwanda. Son parcours musical est une métaphorisation de l'altérité de la négritude de l'Afrique à l'Amérique en passant par les Caraïbes. C'est une vision extérieure, un vision étrangère d'une culture que nous ne connaissons, pour la plupart d'entre nous, que d'après une littérature exotique faite de musique obsédante, d'amazones guerrières, de reines oubliées de pays légendaires, de vaudou et de tambours magiques… C'est aussi un rappel de la colonisation et de ses dérapages et de la guerre civile.

La vie est le destin de Prisca nous ramènent au Rwanda, lieu mythique et fondateur, voué au génocide : Prisca, devenue Kitami, incarne l'Afrique ancestrale et ses divinités féminines, dont la fameuse Nyabingui. Prisca devient passeuse de mémoire et de culture. Son chant incantatoire se fait épopée renversée car si elle va au bout de sa transe, elle va annoncer l'indicible : sa mort n'est qu'une tentative désespérée de taire cette prophétie pour empêcher qu'elle se réalise.



Encore une fois, on ne sort pas indemne d'un roman de Scholastique Mukasonga. Coeur Tambour mérite une lecture assidue, ouverte et quelques retours sans doute pour tout s'approprier.

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Cœur tambour

L'écrit, disait-elle, tuera tous ces mots qui sont venus en mois sans que je les contraigne... si on les imprime sur une page, ils ne seront plus que ces papillons épinglés dans la boîte de l'entomologiste, ils finiront par tomber en poussière.
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