Rarement autant ému par une histoire d'amour!
L'amour de l'auteure, Rwandaise exilée, pour son pays, son peuple, sa culture, son histoire avant l'arrivée des blancs, des belges, elle l'exprime à travers des petits contes issus d'histoires racontées par sa mère, son grand père ou simplement vécues à l'école ou au catéchisme.
Si simple et si fort!
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Ce recueil de nouvelles nous permet de découvrir les légendes et les traditions rwandaises. Scholastique Mukasonga nous conte le quotidien de son enfance et quelques autres histoires.
A travers ces nouvelles, nous découvrons un pays, le Rwanda, avant le génocide et au moment où les européens avaient établis leurs colonies ce qui a entraîné une cohabitation entre les cultures païennes et la domination chrétienne.
Cela a été pour moi une excellente découverte, d'autant que j'avais apprécié moyennement son roman : "Notre Dame du Nil". A travers de courts récits, j'ai pu mieux appréhender le quotidien du peuple rwandais. L'auteur a d'ailleurs consacré à chaque fin des nouvelles un petit passage intitulé "Notes à l'attention d'un lecteur curieux".
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De très belles nouvelles qui nous font découvrir un pays largement méconnu: le Rwanda, pays d'origine de l'auteure, Scholastique Mukasonga.
Ma préférée est la première nouvelle "La Rivière Rukarara" qui nous permet de découvrir les rivières de ce pays et la partie limitrophe avec le Burundi et le chemin emprunté par les réfugiés Tutsi.
Une rivière témoin des massacres de 1963 et qui a été franchie par les membres de la famille de l'auteure dans des conditions dramatiques.
Bien après, Scholastique se souvient de la rivière de sa jeunesse. une rivière qui prend sa source dans la forêt vierge et qui se joint à la rivière Mwogo pour devenir la Nyabarongo qui enserre le coeur du Rwanda.
Cette rivière serait la source du Nil, selon les découvertes d'explorateurs en 2006.
La source de la Rukarara a été proclamée "la source la plus lointaine du Nil".
Un Allemand, Richard Kandt, était arrivé aux mêmes conclusions en 1898.
Cette nouvelle reprend la trajectoire de ce découvreur.
C'est passionnant et cela nous donne une nouvelle approche de ce pays tellement meurtri au cours des dernières années.
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Laissez-vous envoûter par le chant d'une jeune tutsi possédée par l'âme de la déesse Nyabinghi. Scholastique Mukasonga évoque ainsi l'histoire de son pays, érigeant le tambour comme symbole de la résistance et de la spiritualité. Roman tendre, à l'écriture très belle, dense, qui magnifie la dignité d'un peuple.
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Une plongée dans l'Afrique et sa musique dans un roman très bien écrit. J'ai eu du mal à comprendre l'enchâssement des esprits qui habitent l'héroïne, mais j'ai trouvé très intéressantes les légendes et coutumes décrites avec beaucoup de finesse. Une autrice à découvrir.
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L'auteur nous entraîne au Rwanda pour nous conter l'histoire de Prisca qui va devenir Kitami, une sorcière Rwandaise et qui va avoir une vie extraordinaire.
Le livre est partagé en deux parties : l'une nous conte l'histoire des futures amis de Kitami et le devenir de Kitami, l'autre nous conte son enfance et comment elle va devenir la femme qu'elle va être.
J' avoue j'ai été un peu perdue dans cette histoire, c'est très joli, très insolite mais j'ai pas aimé.
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Scholastique Mukasonga nous parle ici du Rwanda, son pays d'origine o à travers la musique des percussions
Des instruments qui rythment les coutumes et les traditions d'un pays ravagé par le génocide et les souffrances de tout un peuple
Ce roman, composé de deux parties bien distinctes, l'une plus documentaire et 'lautre très romancé, nous plonge dans cette culture africaine où les traditions, la magie , les légendes et les mystères sont légions
Le récit est parfois un peu difficile à suivre lorsqu'on n'a pas une connaissance accrue de cette musique là, mais l'auteur conserve un style assez simple qui rend la lecture accessible et auréolé de cet envoutement inhérént à l'Afrique.. un beau voyage littéraire et musical forcément dépaysant..
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Lu dans le cadre du #tartetatinbookclub , j’appréhendais ce roman avec curiosité. Pour commencer, je n’y connais rien à la culture africaine et encore moins sur le Rwanda, sauf ce que j’entendais petite aux infos concernant le génocide des Tutsi. Je n’y connais non plus pas grand chose en musique africaine hormis Fela Kuti, mais ce n’est pas vraiment le même coin. Enfin, je ne m’y connais vraiment pas sur les croyances, uses et coutumes en l’Afrique.
À la lecture (laborieuse) de la 1ere, je me rends compte que réduire ce roman à la culture Africaine est vain. On partage le quotidien américain d’un jamaïcain, d’un créole et d’un rwandais. Autant vous dire que j’ai découvert des cultures noires!
J’ai eu du mal donc avec cette 1e partie écrite de façon très journalistique qui ouvre le bouquin (-1)
Et en même temps j’ai appris énormément de choses (c’est peu de le dire!!!) (+1)
Ensuite je me suis laissée embarquer dans la 2eme partie, beaucoup plus romanesque et fascinante. Je prends beaucoup de plaisir à découvrir les croyances et le mysticisme africains (+1)
Et puis la chute retombe un peu comme un soufflet. Un goût de trop peu. Je comprends l’envie avec cette fin ouverte mais aaaaaah noooon je veux savoir hahaha (-1)
-2 et +2 Ça s'annule. Mais ce fut une belle découverte!
🥁🥁🥁
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Kitami est chanteuse dans un groupe éclectique de percussionnistes (Rwandais, Jamaïcain,Guadeloupéen) . Un an après sa mort, un manuscrit tombe dans les mains d'un journaliste.
Coeur Tambour est un beau voyage , au Rwanda certes, mais aussi chez les Rastafari, dans le monde des percussions.Si l'histoire n'est jamais loin, il y a une part de magie sans doute propre à l'Afrique qui émane tout au long de la seconde partie du livre.
C'est un beau roman , avec des anecdotes intéressantes. Pourquoi cette passion pour les tambours, pourquoi les rastafariens s’appellent ils comme cela , comment la société rwandaise gère la réussite d'une fillette tutsi dans un monde dominé par les hutus , ...
un beau voyage donc qui permet de s'imprégner un peu de la culture africaine à travers la société rwandaise.
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Si la première partie de "Coeur tambour" m'a franchement emballée, j'ai trouvé en revanche la suite très confuse.
L'atmosphère du roman, fantastique et ésotérique, est merveilleusement dépeinte par Scholastique Mukasonga. Le mélange des cultures au départ intéressant part finalement en arborescences compliquées et autres facilités scénaristiques qui rendent à la fin la lecture de ce conte lassante.
En bref de bonnes intentions perdues dans une multitude d'intrigues plus ou moins imbriquées les unes dans les autres. Dommage.
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Après ses précédents titres portant exclusivement sur le Rwanda, Scholastique Mukasonga souhaitait aborder autre chose. Un voyage littéraire en Guadeloupe lui fait découvrir une cérémonie autour du tambour Ka…
Mais l’appel du pays est le plus fort ; et Cœur Tambour nous ramène au Rwanda où prend naissance la déesse africaine Nyabinghi, à travers la reine Kitami.
Dans la première partie, nous suivons un groupe de tambourinaires rasta d’origines diverses et parfois indéfinie, entourant une chanteuse entrant en transe au rythme d’un tambour pas comme les autres.
Où l’auteure veut-elle nous mener ?
La deuxième partie nous plonge au cœur des racines rwandaises. La petite écolière Prisca et sa famille ne sont pas sans rappeler la scolarité de l’auteure dévoilée dans de précédents titres (roman comme Notre-Dame du Nil ou témoignage comme Inyenzi ou les cafards). La narration sur le mode autobiographique de Prisca sème le trouble dès les premières pages de cette deuxième partie.
Peu à peu les liens se tissent entre les deux parties, transportant le lecteur entre Caraïbe et Afrique autour de Kitami, personnage entre légende et réalité. Une belle lecture grâce à la plume riche en descriptions de l’auteure, qui plante parfaitement un décor haut en couleur de conte africain.
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Écoutez les tambours du Rwanda, ils font battre le cœur de l'Afrique...
Construisant son livre en deux parties, Scholastique Mukasonga nous invite au voyage entre les Caraïbes, l'Ethiopie, New York et le Rwanda, avec un conte pour une reine sorcière, une mélopée aux sons des frappes des tambourinaires.
Un journaliste se penche sur la mort de Kitami, chanteuse africaine, mystérieusement écrasée par un énorme tambour sacré, retraçant ainsi la carrière d'un groupe de musiciens batteurs de tambours, issus des mouvances rastas ou des îles des Caraïbes. Voyageant aux sources de leur musique vers un pays où la colonisation a interdit les tambours, symbole de luttes d'insoumission et de guérillas, le groupe trouve son âme dans le chant envoûtant d'une jeune Tutsi, prête à toute pour fuir un pays où son statut de minorité ethnique la destine au mariage forcé avec dignitaire Hutu.
L'auteur, survivante du génocide de 1994, revient encore une fois à ses racines rwandaises, pour nous parler de colonisation, de christianisation, d'exil et d'attachement viscéral à un pays en gestation de la future guerre civile. le tambour qui bat sous les frappes répétés parle d'envoûtement, de croyances archaïques. La belle Kitami est le miroir déformé de Scholastique, enfant de la tradition et de la modernité. Ses musiciens composent l'identité des exilés africains, partageant un socle culturel commun, complété d'influences musicales multiples: jamaïcaine, guadeloupéenne, ougandaise...
Une belle lecture si on accepte de se faire envoûter par des légendes et les croyances populaires africaines. Je reste souvent en dehors de cette thématique, mais la plume de Scholastique Mukasonga est puissante, entraînante et chargée des douleurs du pays aux mille collines.
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Les instruments à percussion existent depuis le début de l'histoire de l'humanité ; à ce titre, le tambour est un instrument de musique présent dans la plupart des cultures où il a un caractère officiel, cérémonial, sacré ou symbolique. Au Rwanda, pays d'origine de Scholastique Mukasonga, comme dans toute l'Afrique, la musique des percussions rythme l'oralité des traditions et accompagne, comme les chants et les danses, toute la vie de la population, vie quotidienne et vie publique.
La colonisation et le génocide n'ont pas pu faire taire les tambours et leurs tambourinaires rwandais. Dans son dernier roman, Scholastique Mukasonga se fait la porte parole de l'identité rwandaise par le biais du tambour et de ses percussions envoutantes et en mettant en scène les divinités féminines ancestrales autour d'un portrait de femme.
Le premier récit est écrit comme un documentaire ; cela pourrait être le compte rendu d'un chercheur, le reportage d'un journaliste, un essai sur les cultures musicales noires ou encore la biographie d'une artiste… quelque chose comme cela, un peu tout cela en fait. À l'occasion de l'anniversaire de sa mort, survenue dans d'étranges circonstances, nous suivons l'itinéraire et la carrière internationale d'une chanteuse rwandaise qui se faisait appeler Kitami. J'ai personnellement eu un peu de mal à adhérer à l'écriture distanciée, laborieuse d'un narrateur dont on ressent l'effort, la recherche et le travail de synthèse et qui manque donc d'invention, de spontanéité et de cette simplicité efficace que j'apprécie tant chez cette auteure.
Je retrouve mieux Scholastique Mukasonga dans le second récit, à la première personne, parce que je connais mieux cet univers déjà exploré dans mes précédentes lectures de Inyenzi ou les cafards et de Notre Dame du Nil. La narratrice, Prisca, raconte sa vie de petite fille, puis d'adolescente ; son parcours ressemble à celui de Scolastique Mukasonga de l'école primaire à l'examen national qui ouvre l'accès aux études secondaires et certaines anecdotes de la vie familiales sont très proches de celles que l'auteure nous a déjà racontées dans son autobiographie. Un avertissement de l'éditeur, au tout début du livre, annonçait cette autobiographie fictionnelle, topos littéraire du récit mystérieusement arrivé entre les mains d'un narrateur qui n'a d'autre choix que de le publier
La très courte troisième partie, en forme d'épilogue, se veut conclusion ouverte à toutes les interprétations possibles.
Que voilà un étrange roman ! Que voilà une écriture polyphonique pour plusieurs dimensions et niveaux de lecture… Ce que je vais livrer ici n'est que ma propre interprétation.
La carrière de la chanteuse Kitami se déroule loin de son pays d'origine, qu'elle a quitté pour se joindre à un groupe de musiciens venus récupérer un tambour ancestral au Rwanda. Son parcours musical est une métaphorisation de l'altérité de la négritude de l'Afrique à l'Amérique en passant par les Caraïbes. C'est une vision extérieure, un vision étrangère d'une culture que nous ne connaissons, pour la plupart d'entre nous, que d'après une littérature exotique faite de musique obsédante, d'amazones guerrières, de reines oubliées de pays légendaires, de vaudou et de tambours magiques… C'est aussi un rappel de la colonisation et de ses dérapages et de la guerre civile.
La vie est le destin de Prisca nous ramènent au Rwanda, lieu mythique et fondateur, voué au génocide : Prisca, devenue Kitami, incarne l'Afrique ancestrale et ses divinités féminines, dont la fameuse Nyabingui. Prisca devient passeuse de mémoire et de culture. Son chant incantatoire se fait épopée renversée car si elle va au bout de sa transe, elle va annoncer l'indicible : sa mort n'est qu'une tentative désespérée de taire cette prophétie pour empêcher qu'elle se réalise.
Encore une fois, on ne sort pas indemne d'un roman de Scholastique Mukasonga. Coeur Tambour mérite une lecture assidue, ouverte et quelques retours sans doute pour tout s'approprier.
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L'écrit, disait-elle, tuera tous ces mots qui sont venus en mois sans que je les contraigne... si on les imprime sur une page, ils ne seront plus que ces papillons épinglés dans la boîte de l'entomologiste, ils finiront par tomber en poussière.
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