C’est ainsi que la société moderne est devenue la société la plus hétéronome de l’histoire humaine, soumise à la dictature des marchés financiers et à la main invisible de l’économie ainsi qu’aux lois de la technoscience. L’artificialisation du monde en vient même à compromettre l’identité de l’humain.
Le mot d'ordre de la décroissance a surtout pour objet de marquer fortement l'abandon de l'objectif insensé de la croissance pour la croissance, objectif dont le moteur n'est autre que la recherche effrénée du profit par les détenteurs de capital. Bien évidemment, il ne vise pas au renversement carricatural qui consisterait à prôner la décroissance pour la décroissance. En particulier, la décroissance n’est pas la croissance négative, expression antinomique et absurde qui traduit bien la domination de l’imaginaire de la croissance.
On sait que le simple ralentissement de la croissance plonge nos sociétés dans le désarroi en raison du chômage et de l’abandon des programmes sociaux, culturels et environnementaux qui assurent un minimum de qualité de vie. On peut imaginer quelle catastrophe représenterait un taux de croissance négatif ! De même qu’il n’y a rien de pire qu’une société travailliste sans travail, il n’y a rien de pire qu’une société de croissance sans croissance. C’est ce qui condamne la gauche institutionnelle, faute d’oser la décolonisation de l’imaginaire, au social-libéralisme. La décroissance n’est donc envisageable que dans une «société de décroissance ».
Le projet de la décroissance est un projet politique, consistant dans la construction, au Nord comme au Sud, de sociétés conviviales, autonomes et économes. Au niveau théorique, le mot «d’a-croissance » serait plus approprié, indiquant l’abandon du culte irrationnel et quasi religieux de la croissance pour la croissance.
Entendons-nous bien : la décroissance de l’empreinte écologique au Nord (et donc du PIB) est une nécessité. Ce n’est au départ ni un idéal, ni l’unique finalité d’une société de l’après-développement et d’un autre monde possible. Mais faisons de nécessité vertu, et concevons la décroissance comme un objectif dont on peut tirer des avantages. La plupart de nos réductions de nos prélèvements sur la biosphère peut entraîner, en effet, qu’un mieux-être.
En première aproximation, pour le Nord, on peut concevoir une politique de décroissance comme se donnant comme objectif de renverser le «ciseau » entre la production du bien-être et le PIB. Il s’agit de découpler ou de déconnecter l’amélioration de la situation des particuliers et l’élévation statistique de la production matérielle, autrement dit de faire décroître le «bien-avoir statistique » pour améliorer le bien-être vécu…
On peut synthétiser ce changement de cap dans un programme plus radical, plus systématique et plus ambitieux en 8 «R » : réévaluer, reconceptualiser, restructurer, redistribuer, relocaliser, réduire, réutiliser, recycler. Ces 8 objectifs interdépendants sont susceptibles d’enclencher un cercle vertueux de décroissance sereine, conviviale et soutenable. Certains ne manqueront pas de voir dans ce recours systématique au préfixe «re » la marque d’une pensée réactionnaire ou de la volonté romantique ou nostalgique de retour au passé. Nous avons déjà consacré le chapitre 3 à débattre de cette objection et à la réfuter. Disons simplement que, mis à part une légère coquetterie d’auteur dans cette façon de présenter les étapes sous le signe de la lettre «R », les actions en cause participent tout autant de la révolution que du retour en arrière, du changement radical de direction et de l’innovation que de la répétition. Si réaction il y a, c’est face à la démesure, à l’hubris du système qui se traduit chez Jean Paul Besset par autant de «sur » que je verrais de « re » : »
« suractivité, surdéveloppement, surproduction, surabondance, surpompage, surpêche, surpâturage, surconsomation, suremballages, surendettement, surcommunication, surcicurlation, surmédicalisation, suréquipement…
En ce qui concerne les sociétés du Sud, l’objectif de décroissance n’est pas vraiment à l’ordre du jour dans les mêmes termes, puisque, si elles sont traversées par l’idéologie de la croissance, la plupart ne sont pas vraiment des «sociétés de croissance ». Oser la décroissance au Sud, c’est tenter un «désenveloppement » c’est à dire enlever les obstacles à l’épanouissement de sociétés autonomes et enclencher un mouvement en spirale pour se mettre sur l’orbite du cercle vertueux des 8 «R ». de la décroissance sereine, conviviale et soutenable.
Ce schéma théorique commun dessine l’objectif souhaitable mais n’exclut donc pas, dans ses modalités de mise en œuvre, des étapes, des compromis et des transitions que nous évoquerons plus loin.
Trois ingrédients sont nécessaires pour que la société de consommation puisse poursuivre sa ronde diabolique : la publicité, qui crée le désir de consommer, le crédit, qui en donne les moyens, et l'obsolescence programmée des produits, qui en renouvelle la nécessité. ces trois ressorts de la société de croissance sont de véritables "pousse-au-crime".
Trois ingrédients sont nécessaires pour que la société de consommation puisse poursuivre sa ronde diabolique : la publicité, qui crée le désir de consommer, le crédit, qui en donne les moyens, et l'obsolescence programmée des produits, qui en renouvelle la nécessité. ces trois ressorts de la société de croissance sont de véritables "pousse-au-crime".
On peut synthétiser l'ensemble en un "cercle vertueux" en huit "R" ; réévaluer,reconceptualiser,restructurer, redistribuer,relocaliser, réduire, réutiliser, recycler. Ces huits objectifs interdépendants sont susceptibles d'enclencher un processus de décroissance sereine, conviviable et soutenable.
Un homme avait coutume de jeter de la poudre chasse-éléphants depuis la fenêtre de son compartiment de chemin de fer. Quand on lui demandait pourquoi il faisait cela puisqu'il n'y avait pas d'éléphants sur la voie, il répondait : "Vous voyez bien que ma poudre est efficace !" La légende selon laquelle la dissuasion nucléaire aurait évité à l'humanité de disparaître dans un feu d'artifice atomique relève de la même logique absurde.
Bonjour recherche tous véhicule utilitaire tourisme 4X4 même hs non roulant même avec problème mécanique carrosserie Fort km contrôle technique période dépassée ou contre visite Téléphone 0641426070
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À mon sens, il faut choisir entre le capitalisme et le fait de continuer à laisser vivre les populations. On ne peut pas avoir les deux.
Tous nos produits sont adultérés pour en faciliter l’écoulement et en abréger l’existence.