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Citations de Serge Latouche (110)


La société de consommation de masse globalisée est arrivée au fond de l'impasse. Elle repose, en effet, sur la croissance sans limite, qui est son essence même, alors que les données physiques, géologiques et biologiques lui interdisent de poursuivre dans cette voie en raison de la finitude de la planète. Le temps de l'effondrement est venu. Nous en percevons de nombreux signes avant-coureurs, même si nous refusons d'en accepter les conséquences et de prendre les mesures pour limiter les dégâts ou y porter remède...
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La philosophie n'est pas philosophie si elle n'exprime pas une pensée autonome. Que signifie "autonome" ? Cela veut dire autos-nomos : "ce qui se donne à soi-même sa loi". En philosophie, cela veut dire qu'on pose des questions et qu'on n'accepte aucune autorité. Pas même l'autorité de sa propre pensée antérieure.
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Le développement du plastique dans les années 1960 pour les emballages, récipients et contenants divers a révolutionné les pratiques, entraînant une explosion du jetable, avec le consentement tacite ou l'adhésion enthousiaste des usagers.
Ce n'est pas le plastique en soi qui interdit la consigne, puisqu'en Amérique du Nord cette pratique a survécu longtemps pour les bidons de plastique d'un gallon (4 litres et demi) dans lequel était livré le lait aux particuliers, mais l'air du temps.
La pratique des consignes, si respectueuse des ressources, est devenue obsolète, de même que les pots de grès, les jarres de terre cuite, les bocaux et les bouteilles de verre qui servaient à conditionner les boissons, les yoghourts, les confitures, les fruits et les légumes en conserve.
Même si la consigne reste utilisée pour le lait en Amérique du Nord, cela fait figure d'exception. La pratique du contenant jetable a fini par contaminer les récipients faits des matériaux les plus divers : canettes d'aluminium, bidons de fer-blanc, bouteilles de verre, cagettes de bois, etc.
Surtout, elle a favorisé le conditionnement pour la grande distribution, avec, en conséquence, une augmentation exponentielle du volume des emballages dans les poubelles.
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"Vous balancez votre bon vieux transistor pour acheter un poste multifonctions, raconte Umberto Eco, y compris le système auto-reverse, mais d'inexplicables faiblesses de sa structure interne feront que cette merveille dernier cri ne durera qu'un an. Quant à votre nouvelle voiture, elle aura beau exhiber des sièges en cuir, deux rétroviseurs latéraux réglables de l'intérieur et un tableau de bord en bois précieux, elle résistera beaucoup moins bien que la glorieuse Cinquecento qui, lorsqu'elle était en panne, redémarrait avec un coup de pied." Toutefois, loin de s'indigner, l'écrivain [Umberto Eco] conclut avec philosophie : "La morale d'alors nous voulait tous spartiates, celle d'aujourd'hui nous veut tous sybarites."
(p. 49-50)
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Réduire est un impératif évidemment lié à la réévaluation et à la relocalisation. Le changement d'attitude dans la façon d'affronter la maladie, la vieillesse et la mort aura un impact énorme sur notre consommation médicale et pharmaceutique. L'acharnement thérapeutique est un symptôme de l'excès actuel. Nos préjugés en ce qui concerne le pur et l'impur, le propre et le sale, le sain et le malsain, renforcés par le conditionnement du système, déterminent notre comportement face aux déchets et s'opposent souvent à la réutilisation, à la récupération et au recyclage.
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En toute rigueur, il conviendrait de parler d' "a-croissance" comme on parle d' "a-théisme", plutôt que de "dé-croissance". C'est d'ailleurs très précisément de l'abandon d'une foi ou d'une religion qu'il s'agit : celle de l'économie, de la croissance, du progrès et développement.
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Si la responsabilité sociale d’entreprise humanisait le capitalisme et le rendait écocompatible, depuis trois siècles que nous vivons sous son règne, ça se saurait !
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« Prêt à jeter contient cette scène inoubliable de la fête organisée en 2001 par le « comité de l’ampoule » de Livermore, en Californie, pour marquer le centième anniversaire d’une ampoule à filament de carbone qui, depuis 1901, n’a cessé d’éclairer en continu le hall de la caserne de pompiers locale. Soufflée à la main, cette fameuse ampoule a été conçue par Adolphe Chaillet et produite par la Shelby Electric Company vers 1895. Une durée de vie incroyable pour un produit industriel !
Une telle longévité était évidemment inacceptable pour les gros fabricants, comme General Electric. Aussi, en décembre 1924, cette firme et les principaux acteurs du marché se réunirent à Genève pour débattre de la durée de vie des ampoules. Leur entente prit le nom de « cartel Phœbus ». L’objectif fixé était de limiter cette durée de vie à 1 000 heures. Il fut atteint dans les années 1940 grâce à la vigilance du « comité des 1 000 heures ». Les fabricants allèrent même jusqu’à en faire un argument publicitaire ! Malgré le procès intenté en 1942 et la condamnation, au bout de onze ans, des entreprises états-uniennes, l’accord ne fut pas remis en cause. Les ampoules de longue durée Narva, fabriquées par des entreprises est-allemandes, n’accédèrent jamais au marché de l’Ouest, et tous les brevets d’ampoules traditionnelles de longue durée déposés jusqu’à nos jours ont été enterrés.
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Les firmes qui détenaient le brevet de certaines lames de rasoir inusables ont renoncé à les produire, souligne Günther Anders, « parce que l’immortalité effective de ces produits aurait entraîné la mort de la production. Or la production vit de la mort des produits (qu’il faut toujours racheter).
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Un banquier lucide confesse : « Apprendre aux jeunes à acheter à crédit, c’est comme leur apprendre l’usage de la drogue. »
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Il a fallu plusieurs siècles pour mettre à bas la société de l'Ancien Régime, il nous faudra aussi du temps pour sortir de l'idéologie de la croissance, temps dont nous manquons hélas.
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Où va le monde ? Dans le mur, si nous laissons faire.
Il y a cette fameuse et merveilleuse phrase d’un homme des Lumières, qui disait : « Tout pour nous-mêmes et rien pour les autres » semble avoir été à toutes les époques la vile maxime des maîtres de l’humanité ». … Alors, soit on accepte d’avoir une solution autoritaire grâce à laquelle survivront les plus aptes et surtout les plus riches, qui seront les plus protégés, soit il va falloir changer de méthode et de destination. (Susan George)
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Soutenir que l’économie a été inventée, c’est montrer qu’elle est une trouvaille de l’esprit humain, une construction de l’imagination ou la découverte d’un schéma de représentation ; c’est aussi retracer l’a-venture (ou « l’inventure » si on me permet ce néologisme) qui l’a fait historiquement ad-venir. Il y a une histoire économique, d’abord parce que l’économie est une histoire.
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La crise de la civilisation occidentale de laquelle surgira soit une révolution au sens propre, c’est-à-dire un changement total, agissant aussi sur le plan culturel, ce que j’appelle la « révolution de la décroissance » ou encore l’« éco-socialisme », soit carrément la barbarie. Pour l’instant, je crois que nous sommes plutôt bien engagés sur la voie de la barbarie.
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Le temps du monde fini s’annonce ainsi comme le temps de l’univers infini. Le moment de la perception des limites correspond à l’empire du sans-limite.
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La culture occidentale ne se maintient que du désir du reste du monde d’y accéder.

Jean Baudrillard.
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Notre surcroissance économique se heurte aux limites de la finitude de la biosphère. La capacité régénératrice de la Terre n’arrive plus à suivre la demande : l’homme transforme les ressources en déchets plus vite que la nature ne peut transformer ces déchets en nouvelles ressources.
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Alors, la Mégamachine techno-économique fonctionne à la rationalité, une rationalité à la fois économique et technicienne, qui finalement est déraisonnable, puisque la raison ne peut pas se donner à elle-même ses propres fins.
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Dans les années 1960,

L'humoriste Pierre Dac remarquait : «Il est encore trop tôt pour dire s'il est déjà trop tard.» Ce n'est malheureusement plus le cas aujourd'hui. Après le quatrième rapport du GIEC (Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat) de 2007, et plus encore depuis son actualisation par les climatologues à la réunion de Copenhague de mars 2009, nous savons qu'il est désormais trop tard. Même si nous arrêtons du jour au lendemain tout ce qui engendre un dépassement de la capacité de régénération de la biosphère (émissions de gaz à effet de serre, pollutions et prédations de toute nature), autrement dit, si nous réduisons notre empreinte écologique jusqu'au niveau soutenable, nous aurons deux degrés de plus avant la fin du siècle. Cela signifie des zones côtières sous l'eau, des dizaines sinon des centaines de millions de réfugiés de l'environnement des problèmes alimentaires importants, une pénurie d'eau potable pour beaucoup de populations, etc. Plus prosaïquement : «Il est à redouter que l'expression "respirer au grand air" ne relève pour nos enfants que du seul usage des langues mortes». Au mois de décembre 2009, s'est tenu à Copenhague le sommet de l'ONU sur le climat à l'issue duquel un accord devait être trouvé par les différents États afin d'enrayer la hausse globale des températures. Ce fut, une fois de plus, le sommet de l'incohérence.
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Cultiver son jardin, cuire son pain, faire ses yogourts, faire son marché et cuisiner soi-même, etc. peuvent être autant source de satisfaction personnelle et de plaisir pour les amateurs que des impératifs environnementaux
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