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Citations de Shlomo Sand (135)


On ne tue pas quelqu'un parce qu'un livre nous énerve. Certes, cela s'est produit au Moyen-Âge dans la civilisation chrétienne -Morkus venait de voir le film Le Nom de la rose-, mais dans le monde démocratique, si l'on aime pas un livre, on le jette, tout au plus, à la poubelle, et le lecteur vraiment retors en fait cadeau à un ami.
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Shlomo Sand
Apprendre la communication pour s’armer contre les médias dominants ce n’est pas une tâche principale de l’école et du lycée ?
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J'ai été particulièrement impressionné par les tableaux de meurtres, Rubens, David, Delacroix... Saviez-vous qu'ils ont tous peint en détail des scènes de crime, comme s'ils étaient des spécialistes de la police scientifique?
- Non, je n'y ai jamais pensé.
- Je me dis que seuls les flics, les auteurs de polars, et peut-être les assassins, peuvent se montrer attentifs à ces tableaux.
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Les convictions rationalistes d'Émile eurent sur lui deux effets: une allergie instinctive à la bêtise et une adhésion totale à la laïcité. Le manque d'intelligence dans les comportements humains ne cessa jamais de le tourmenter, et même davantage au fur et à mesure qu'il avançait en âge. Il se résignait tant bien que mal à l'irrationalisme quand il ne nuit pas à son prochain, mais il demeurait intransigeant face à la stupidité et à l'aveuglement qui portent préjudice à autrui. C'est pourquoi, il détestait les institutions religieuses et, davantage encore, la flamme de leurs croyants convaincus.
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L'absence de séparation entre l'État et le rabbinat en Israël n'est jamais venue de la puissance réelle de la religion, dont les fondements profonds et authentiques se sont au contraire amenuisés au fil des ans. Cette absence de séparation résulte directement [...] de la faiblesse intrinsèque d'une idée nationale précaire qui, faute de mieux, a emprunté à la religion traditionnelle et à son corpus textuel la plupart de ses représentations et de ses symboles, dont elle est restée, pour cette raison notamment, entièrement prisonnière.
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"si l'on peut aujourd'hui, recourir sans difficultés aux termes "peuple français", "peuple américain", "peuple vietnamien", et aussi "peuple israélien", on ne saurait en revanche faire référence, de la même manière, à un "peuple juif". Il serait tout aussi bizarre de parler d'un "peuple bouddhiste", d'un "peuple évangéliste" ou d'un "peuple bahaïe".
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Il est vrai qu'à l'origine de toute nation « occidentale » et en fait dans l'évolution de toute idéologie nationale on retrouve des mythes ethnocentristes qui se concentrent autour d'un groupe culturel et linguistique dominant, idolâtré comme le peuple-race originel.
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Le caractère jusqu'au-boutiste du sionisme qui cimenta peu à peu les lois de l'État se révéla quatre ans plus tard. Oswald Rufeisen, plus connu comme « le frère Daniel », déposa en 1962 une plainte auprès de la Haute Cour de justice en vue de faire reconnaître par l'État sa nationalité juive. Rufeisen était né en 1922 en Pologne dans une famille juive et avait rejoint un mouvement de jeunesse sioniste. Durant la conquête nazie, il devint un partisan courageux et sauva bon nombre de juifs. À un moment donné, il se réfugia dans un monastère afin d'échapper à ses persécuteurs, et se convertit au christianisme. Après la guerre, il devint prêtre et entra comme moine dans l'ordre des carmélites, avec l'intention d'émigrer en Israël - où il arriva en 1958 -, car il avait souhaité partager la destinée des juifs et se considérait comme sioniste. Après avoir renoncé à la nationalité polonaise, il sollicita la citoyenneté israélienne en se fondant sur la loi du retour, arguant du fait que, même si sa foi était catholique, sa « nationalité » restait juive. Sa demande ayant été repoussée par le ministère de l'Intérieur, il fit donc appel à la Haute Cour de justice, qui décida, à une majorité de quatre voix contre une, que Rufeisen ne pouvait pas être considéré comme juif d'après les lois de l'État. Il reçut bien une carte d'identité israélienne, mais elle portait la mention « Nationalité : pas claire ».
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Pour forger un collectif homogène, à l'époque moderne, il était nécessaire de formuler une histoire multiséculaire cohérente destinée à inculquer à tous les membres de la communauté la notion d'une continuité temporelle et spatiale entre les ancêtres et les pères des ancêtres. Parce qu'un tel lien culturel étroit, censé battre au cœur de la nation, n'existe dans aucune société, les « agents de la mémoire » ont dû s'employer durement à l'inventer. Toutes sortes de découvertes ont été révélées par l'intermédiaire d'archéologues, d'historiens et d'anthropologues. Le passé a subi une vaste opération de chirurgie esthétique ; les rides profondes ont été dissimulées par des auteurs de romans historiques, des essayistes et des publicistes. C'est ainsi qu'a pu être distillé un portrait national du passé, fier, épuré et de belle prestance.
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La prise de conscience du fait que la pièce "Jules César" de Shakespeare ne nous apprend presque rien sur la Rome antique mais beaucoup sur l'Angleterre de la fin du XVI siècle ne diminue en rien la puissance de l'œuvre ; elle ne fait que placer sa valeur de témoignage historique sous un éclairage totalement différent. De même que "Le Cuirassé Potemkine" de Sergueï Eisenstein, bien qu'il relate les événements de la révolution de 1905, nous renseigne peu sur la révolte du début du siècle, mais bien plus sur l'idéologie du régime bolchevique en 1925, année de la production du film. Ainsi doit-il en être pour la Bible. Il ne s'agit pas d'une narration susceptible de nous inculquer des connaissances sur l'époque qu'elle relate, mais d'un impressionnant discours théologique didactique, qui peut constituer éventuellement un document sur l'époque de sa rédaction.
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- Les causes de tous nos malheurs, ce sont les juifs !
- Mais non, les cyclistes !
- Pour les cyclistes ?
- Pourquoi les juifs ?
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Les principes, et j'oserais même dire les croyances, qui guident mes pensées ont été, de tout temps, anthropocentristes; autrement dit, la place centrale y est occupée par les humains et non par je ne sais quel pouvoir supérieur censé les diriger.
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Il faut être conscient que ce n'est pas la patrie qui a engendré la nation, mais bien plutôt la nation qui a créé la patrie.
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L'idée que la religion juive ne s'est jamais livrée au prosélytisme est profondément ancrée au sein du grand public, avec celle selon laquelle, quand de temps en temps des non-juifs rejoignaient les rangs du « peuple juif », celui-ci les acceptait visiblement sans réelle bonne volonté.
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L'éducation générale et la création de codes culturels communs furent la condition du progrès de la spécialisation complexe dont la division moderne du travail avait besoin. C'est pourquoi tout État « nationalisé », qu'il soit plutôt autoritaire ou parfaitement libéral, fit de l'éducation primaire un droit pour chacun. Plus encore, il n'existe pas de nation « mûre » sans une éducation obligatoire qui impose à ses membres de regrouper leurs enfants entre les murs de l'école. Cette institution, qui devint un agent idéologique central que seules l'armée et la guerre pouvaient concurrencer, transforma le dernier des sujets en citoyen, c'est-à-dire en individu conscient de son appartenance nationale . Et si le philosophe conservateur Joseph de Maistre affirmait en son temps que le bourreau est le support le plus important de l'ordre social dans le royaume, Gellner, en un trait provocateur, émit l'idée que ce rôle primordial était tenu, dans un État-nation, par nul autre que le professeur. De là découle l'idée que le nouveau citoyen national, avant d'être dévoué à ses dirigeants, est tout d'abord fidèle à sa culture.
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Les Israéliens juifs seront-ils capables, au nom de leur avenir au Moyen Orient, de redéfinir leur souveraineté, et, en conséquence, de modifier leur rapport à ce lieu, à son histoire, et particulièrement à ceux qui en ont été déracinés.
L’historien ne sait pas répondre à cette grave question ; il devra se contenter d’espérer que ce livre apportera une contribution, fut-elle modeste, au commencement de changement.
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Qu'est-ce qu'un sioniste ? C'est un juif qui collecte de l'argent auprès d'un deuxième juif afin de pouvoir faire émigrer un troisième juif en "terre d'Israël"
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A cause de la fiction qu’elle a engendrée et son manque d’assurance sur sa propre identité culturelle nationale (notamment face à l’espace moyen-oriental), cette ethnie israélienne imaginaire n’a cessé de manifester une relation de mépris, imprégnée de peur, à l’égard de ses voisins, et s’est refusée jusqu’à aujourd’hui à vivre à égalité et en intégration avec ”l’autre”, présent en son sein ou à coté d’elle
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La création d’un mythe crédible et stable requiert d’étendre sur ses fondations une strate de représentations imagées ”antiques”. Cela oblige impérativement à remodeler totalement celles-ci mais, comme point de départ, elles sont aussi utiles qu’irremplaçables. Ce type de processus s’est répandu chaque fois qu’il s’est agi de construire une mémoire nationale au sein de la majorité des collectivités humaines, à l’ère moderne
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La politique, qui a toujours comporté une dimension de mise en scène, s’est désormais transformée en grand spectacle dépourvu de toute dimension critique.
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