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Critiques de Shuichi Yoshida (69)
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Park Life

Difficile de résumer ce roman japonais. Un peu décontenancée par le début au point d'abandonner cette lecture, je suis peu à peu rentrée dedans. C'est une lente déambulation, un peu comme le film de Sophia Coppola "Lost in translation". Un jeune homme, se promène régulièrement dans le parc de Hibiya à Tokyo et y vit de mini-rencontres hommes et femmes. C'est une douce errance.

Il ne faut rien attendre de ce roman du point de vue de l'action. C'est plutôt un roman contemplatif. Un peu étonnée que ce récit ai eut le prix Akutagawa, le Goncourt japonais. L'écriture est agréable, le rythme est lent, si vous aimez ce genre de roman, je pense qu'il vous plaira.

Pour ma part, la lecture de ce roman en fut laborieuse au début puis peu à peu, est devenue une lecture un peu plus agréable.
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Park Life

Sortir pour se poser, dans un grand parc de Tokyo. Sentiment d'arrêter le temps. Faire des rencontres superficielles. Contempler l'environnement. Pas d'intrigues dans ce non-roman. Juste saisir l'instant présent et l'apprécier pleinement. Suivre parfois des inconnu(e)s lors d'accompagnements improbables. Ce livre, c'est le déroulement incertain de le vie, d'instants fugitifs. Ça m'a parfois fait penser au film de Sophia Coppola « Lost in translation ». Ne rien attendre et tout arrive !

Attention, être prêt pour cette non-lecture !
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Le mauvais

Une jeune femme japonaise est assassinée une nuit alors qu’elle avait rendez-vous avec son petit ami.

Une enquête policière va être menée et tous ceux qui l’ont connue, ses parents, ses amies ou ses collègues de travail nous racontent chacun des bribes de sa vie.

Chacun croyait la connaître mais le portrait que ces personnes font de la jeune femme semble finalement bien différent de ce qu’elle était réellement.

J’ai beaucoup aimé ce roman qui mêle une enquête policière classique à un portait de femme qui ressemble à un patchwork, chaque morceau étant différent des autres, mais le tout forme quand même un dessin.

Et au final, on sait qui a fait quoi, mais on n’est pas bien sûr de savoir qui est vraiment une victime ou un coupable.
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Park Life

J'ai beaucoup aimé ce court roman qui propose une immersion dans le corps et l'esprit d'un trentenaire solitaire -un tantinet excentrique- en quête de sens. Le jeune homme est un commercial anonyme qui vend du gel-douches et des parfums. Chaque jour à l'heure de la pause déjeuner, il s'échappe de la jungle urbaine surchargée de publicités, s'affranchit des convenances et pénètre dans le parc Hibiya à Tôkyô. Là Il desserre sa cravate, ferme les yeux à peine quelques secondes puis relève d'un trait la tête en direction du ciel. Il savoure alors un délicieux vertige. M Kondo son voisin de banc qui s'y essaye avec application n'y arrive pas. (Quant à moi j'essayerai demain ou après-demain). Or donc, ce jour là, dans le métro malodorant, le narrateur a regardé vaguement une publicité morbide pour un réseau de greffes d'organes de l'autre côté de la vitre. le slogan en était « Même après votre mort, une partie de vous continue à vivre ». le jeune homme a pointé son doigt sur la vitre et a souri sans le vouloir à une inconnue. Elle lui a sauvé la mise en partageant son malaise à voix haute. Il n'a pas osé poursuivre la conversation. Cette occasion manquée lui rappelle un amour de jeunesse. Le narrateur est indécis, incapable d'agir et de vivre avec quelqu'un. Quand sa mère débarque à Tokyo pour faire des emplettes, il s'en va loger chez un couple d'amis qui ont déserté leur vaste appartement pour vivre chacun de leur côté. Ils lui ont laissé Lagerfeld, leur ouistiti indocile. Pendant qu'il marche, devise avec M. Kondo et d'autres habitués du parc tous un peu excentriques, le narrateur retrouve l'inconnue du métro, tenant un gobelet de Starbucks…

Le livre m'a plu car il parle de mal être, de solitude profonde d'une manière originale. On suit par bribes les perceptions du narrateur, ses rêveries, ses réminiscences. On saute du coq à l'âne comme dans la vraie vie. Sous les situations cocasses ou derrière l'excentricité des personnages se devinent détresse et angoisse. On perçoit l'impuissance du narrateur à survoler longtemps le parc et à faire partager son ivresse. On parle beaucoup du corps qui lui échappe, qui ne lui appartient pas. Le récit use beaucoup des métaphores. Le parc est un personnage vivant à part entière avec son étang en forme de coeur. Les personnages s'y croisent, se parlent, se séparent sans se comprendre. Ils semblent interchangeables comme les organes des poupées mannequins anatomiques que le narrateur regarde dans la vitrine du marchand de couleur. le narrateur semble ne pouvoir s'attacher à personne. Il paraît toujours fuir et se fuir. Et pourtant et pourtant il y a cette inconnue qu'il cherche et cherche encore.

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Le mauvais

Ce roman n'est pas un polar mais est d'un autre genre que l'on appelle roman du crime.

Roman contemporain dont les actions se déroulent en 2001 dans la préfecture de Fukuoka, préfecture du Japon située au nord de l'île de Kyūshū.

Yoshino est étranglée au col de Mitsube, c'est la nuit, il neige. Au fil des pages, Yoshida Shuichi raconte les faits qui ont précédé et provoqué le meurtre de Yoshino ainsi que les vies bouleversées des personnages impliqués et de leur entourage.

J'ai grandement apprécié l'écriture de Yoshida Shuichi, je me suis immergée dans cette histoire habilement racontée. À lire par les amateurs de littérature japonaise !
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Park Life

''Il ne faut surtout pas relever la tête trop vite. J'ai d'abord desserré ma cravate, siroté une gorgée du café en canette que j'avais acheté dans une boutique du métro. Juste avant de relever la tête, il vaut mieux fermer les yeux, même quelques secondes. Après avoir respiré lentement et profondément, j'ai levé la tête d'un seul trait et écarquillé les yeux. Quand j'écarquille soudain les yeux, le grand jet d'eau, les arbres d'un vert foncé et l'Hôtel Impérial, qui présentent respectivement un paysage proche, à mi-distance et éloigné, font brusquement irruption dans mon champ visuel en chamboulant la perspective. C'est dur pour mes yeux habitués aux étroites voies souterraines. La tête me tourne. Je savoure un léger état de transe.''



C'est pour chaque jour retrouver ce léger vertige qu'un employé passe sa pause déjeuner dans le parc de Hibiya, au cœur de Tokyo. Là, il profite d'une oasis de verdure au milieu des buildings, observe ses contemporains, lie parfois connaissance avec une belle inconnue...



Un roman léger où le protagoniste principal partage la vedette avec un espace vert. Il ne faut pas chercher une histoire ou une intrigue mais accepter de laisser derrière soi le rythme trépidant de la ville pour suivre, le temps d'une lente déambulation, la voie du silence, de la nature et prendre quelques minutes de pause dans un monde sans cesse en mouvement. Une lecture parfois drôle, parfois absurde, toujours juste, qui permet de voir Tokyo autrement, loin du bruit, de la foule et des néons. Un agréable moment.
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Park Life

Park Life a obtenu en 2002 le prix Akutagawa, le Goncourt japonais. Et décidément, j'ai un problème avec ses lauréats. On dit souvent que les romans japonais valent plus pour leur ambiance et leur esthétique particulière que pour l'intrigue souvent assez ténue. Ici, on dira que celle-ci est très très mince.



Le narrateur est un jeune trentenaire encore célibataire, qui nous fait partager ses occupations très banales au pied des tours de bureaux du centre de Tokyo. Dans ce monde tourbillonnant, il nous prête sa peau pendant quelques jours pour descendre au parc de Hibiya, où nous croiserons son collègue de boulot plus âgé M. Kondô, un vieil homme qui tente tant bien que mal de faire voler un aérostat. Lui est un peu passif avec les filles, entre son ancienne petite amie qui a retrouvé un copain et Hikaru, la fille qui le fait rêver secrètement depuis dix ans qui lui apprend du jour au lendemain qu'elle va se marier. A part ça, il se balade avec son petit singe Lagerfeld sur l'épaule, et doit se coltiner sa provinciale de mère qui vient chaque année squatter son petit appartement pour se mettre en vacances de son mari et faire toutes les boutiques de la capitale en guise de cure de remise en forme . Tout cela est trop anodin et insipide, pour être vraiment intéressant, la seule chose qui nous sauve de l'ennui est la taille réduite du récit, 90 pages en édition grand format (et encore, je suis loin de l'avoir lu d'une traite). Le seul début de fil conducteur, qui finalement nous laissera à la fin...sur notre faim, c'est cette fille que notre jeune homme aperçoit dans le métro, puis revoit au parc, une fois, deux fois, trois fois, pour échanger quelques mots à la pause sandwich...Peut-être est-on en face d'une idylle naissante, ou peut-être pas finalement.



Ce livre manque de sel à mon goût, notamment parce que ces personnages n'ont pas d'épaisseur, la ville n'en a pas non plus, et les situations manquent de suite...Pour une fois, on espèrerait davantage de descriptions, que le décor soit planté bon sang ! Heureusement, ce roman n'est pas triste, les personnages s'ils sont assez seuls ne sont pas déprimés pour autant, chacun semble trouver son compte à sa situation et se satisfaire de petites gratitudes.



Un roman gentillet, sans grande saveur, et malheureusement bien dans la lignée habituelle des prix Akutagawa. Il y a beaucoup d'autres prix littéraires au Japon, qui ont souvent récompensé des romans plus enthousiasmants.
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Park Life

Il a plein de copines, Mizuho dont il garde le ouistiti Lagerfeld, Hikaro dont il est amoureux mais qui vient de se marier, Kondo qui a accouché, la fille du Starba rencontrée dans le métro et qu'il croise souvent au parc, la triathlonienne Mme Asano et son chien Cindy, et après?

Un vieux qui fait voler des aérostats?



Un petit livre de Shuichi Yoshida mais soporifique et pas trop bien traduit.



Lauréat du Goncourt japonais de 2002 il m'a évoqué 'Trois jours chez ma mère' de Weyergans, Goncourt 2005.

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Park Life

Ce petit livre raconte avec une part d’onirisme des moments suspendus soit dans un parc, ou parfois même ailleurs. Il ne fait que 90 pages environ, et il est parfait pour prendre une petite pause entre deux pavés.



Le texte est assez précis et délicat, fait de beaucoup de dialogues mais aussi de réflexions philosophiques. Le personnage aime sortir prendre l’air au parc, pour se reposer de son divorce. C’est alors que des instants impromptus le sortent de l’ordinaire, des liens se créent, très éphémères. Le contact aux autres éveillent sa curiosité, ce qui romp sa rêverie. Il fait la connaissance d’une dame travaillant dans un Starbucks, une anonyme qui devient sa camarade régulière de parc, ce qui n’est pas banal quand on est plongé dans la foule.



Personnellement, j’ai trouvé davantage ce livre à mon goût une fois relu que lu, où au premier contact, je ne m’y étais pas vraiment sentie présente. Il réveille la profondeur, la paix des choses, la philosophie du lien à l’univers.

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Parade

Encore un Japonais. Une histoire de colocation entre 4 jeunes adultes qui sera petit à petit perturbée par l'arrivée d'un cinquième élément : le plus jeune mais pas le moins naïf ni le moins abimé. Une colocation, loin de l'auberge Espagnol. Une histoire qui montre que chacun présente une facette adaptée à cet endroit et pas leur vraie personnalité.



'pour moi, vivre ici, c'est un peu comme chatter sur internet'



Un roman raconté par les différents personnages mais qui ne racontent pas les mêmes événements, plutôt la vie de chacun mais où bien entendu certaines choses sont communes et où l'on s'aperçoit très vite des problèmes de communication. Où les innocents et les coupables ne sont pas toujours ceux que l'on croit.



Un bon roman, une réflexion sur la vie moderne et l'entrée dans l'âge adulte. Un roman qui vous donne un aperçu de la vie japonaise mais qui parle de la difficulté de vivre en général.





Un auteur à suivre en ce qui me concerne.
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Park Life

Park Life est un petit livre étrange. Pas vraiment un roman, plutôt une promenade dans l’un des plus grands parcs de Tokyo.

L’auteur nous invite à suivre son héros le long des allées à la rencontre de personnages loufoques parfois, comme le vieil homme qui tente de faire voler un aérostat ou cette joggeuse consommatrice de bains moussants.

Park Life est un îlot préservé au milieu de la ville où l’on vient respirer ou rêver.

Un moment de lecture agréable bien qu’il m’ait manqué cette poésie que j’aime tant retrouver dans la littérature japonaise.

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Park Life

Un peu décontenancée par la lecture de ce court roman, sans réelle action et qui relate les déambulations et rêveries du jeune héros. C'est un kaléidoscope d'impressions, de pensées de réflexions sur la vie, le tout étroitement liés à ces déambulations dans les parcs de Tokyo. Et finalement c'est ce manque d'action, le goût de la flânerie qui devient séduisant car il permet de construire par petites touches impressionnistes la personnalité de ce jeune homme. Avec Park Life, Shuichi Yoshida nous invite à une balade intime mais où ce manque d'action peut décontenancer (comme je l'ai été) au premier abord mais qui peut aussi en faire le charme.
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Park Life

J'ai acheté ce livre en raison de la quatrième de couverture ("ce petit roman est une bouffée d'air pur dans la vie affairée et raisonnable des citoyens du XXIeme siècle que nous sommes") et aussi, je dois l'avouer, en raison du format du libre (poche, 120 pages ... très pratique à lire dans les transports en commun).

Pas d'intrigue, relative absence d'histoire.....et pourtant ce roman est une vraie bonne surprise. J'ai eu beaucoup de plaisirs à le lire, à partager avec les protagonistes la petite musique du grand parc qui est le "personnage" central de l'ouvrage. Les personnages et les choses ne prennent vie que par et à travers ce parc.

Je me suis demandé comment l'auteur pouvait conclure une telle histoire .... Et même sur ce point je n'ai pas été déçu.....mais ne comptez pas sur moi pour vous la dévoiler.

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Park Life

Le roman est court, mais il m’a particulièrement ému car il propose de découvrir non pas les buildings tokyoïtes mais l’âme de quelques habitants qui se cherchent, se perdent et se trouvent au cœur d’un parc de verdure, un parc de vie où règnent silence et beauté. Il ouvre une petite parenthèse de calme et de sérénité au sein d’un monde où tout est sensé aller très vite, sans prendre le temps de réfléchir aux vraies valeurs et aux petits bonheurs du quotidien, de s’épancher sur les rapports humains le temps d’une simple et courte tranche de vie.



La fin est brute, abrupte même, comme si Shuichi Yoshida ne voulait pas dépasser les cent pages, mais l’imagination prend alors le relai pour poursuivre l’histoire de cet homme et de cette femme issus du quotidien de Hibiya. J’ai décidé. J’ai décidé de la fin.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Park Life

Lu en début d'après-midi en face d'un cerisier en fleurs, j'ai aimé ce court roman, plutôt une nouvelle (la fin notamment). Tout en finesse et en métaphores (le corps, le parc), l'anonymat des deux personnages (je et tu), l'observation sensible de l'espace urbain et de ses occupants, les touches si légères mais si justes voire un peu piquantes sur le couple et la relation fils-mère. Une très jolie promenade drôle et tendre.
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Parade

Deux livres de Shuichi Yoshida m'avaient enthousiasmée, le mauvais, enquête plus ou moins policière, et surtout Park life dont j'avais adoré l'ambiance poétique et les métaphores.

Me restait à lire du même auteur, Parade, ses autres livres n'étant pas traduits.

J'ai eu un peu plus de mal à rentrer dans celui-ci. Il nous relate la vie pas très palpitante au demeurant de quatre jeunes colocataires japonais, deux filles et deux garçons qui partagent un appartement à Tokyo. Un cinquième personnage, encore plus jeune, vient fortuitement se greffer sur cette histoire.

Ces cinq personnages, qui n'ont pas grand chose à faire ensemble, racontent leur histoire et leur quotidien à tour de rôle. Ils donnent des versions légèrement différentes des évènements qu'ils traversent dans cette collectivité. Nous assistons à un ballet de silhouettes dans l'espace géométrique qu'est ce logement. Les cinq colocataires donnent à voir des facettes de leur personnalité qu'ils travestissent en fonction de leurs interlocuteurs.

Et puis petit à petit, la banalité s'estompe, et de curieux comportements font leur apparition, l'un des garçons s'introduit chez des inconnus, l'une des filles, ivre tous les soirs, regarde pour se calmer une vidéo de scènes de viol, des meurtres de femmes sont commis dans leur quartier...

S.Yoshida dresse le portrait d'une jeunesse désoeuvrée et un peu perdue, qui parait vivre dans un monde virtuel, peu encline à nouer des relations authentiques, avec un rapport aux autres souvent basé sur les intérêts personnels.

Ce qui est frappant dans ce livre, c'est l'importance que l'auteur accorde à ce que les personnages voient et cela donne un roman très visuel, cinématographique, dans lequel on devine la géographie de la ville, avec ses rues, sa circulation, ses parkings, ainsi que la spatialité de l'appartement.

Parade est un livre de voyeurs, les protagonistes qui regardent par les fenêtres, les balcons, les judas des portes, mais aussi les lecteurs qui le deviennent en partageant leurs visions.





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Park Life

Voici un livre qui - si je dois le comparer à un aliment - ressemble à de la barbe à papa : une lecture sans grande consistance qui s'évapore à chaque phrase. C'est un constat bien accablant que je donne pour un ouvrage qui a obtenu l'équivalent du Goncourt au Japon, mais que voulez-vous, chacun ses goûts.

En quelques mots, voici le sujet principal : le narrateur observe des gens qui passent dans un parc situé à Tokyo. Chacun vaque à ses occupations ou à ses rêveries : ici, une femme donne à manger à des pigeons ; là-bas une employée déguste son déjeuner ; dans un coin, un homme essaie de suivre les mouvements indiqués sur les panneaux de gymnastique et au milieu un vieil homme tente de faire voler un aérostat rouge.

Vous allez me dire : c'est mignon mais ensuite ?

- Voilà, c'est terminé.

- Non, quand même pas !

- Si, si je vous assure mais là, j'exagère un tout petit peu : on a quand même droit à une parcelle du passé du narrateur (nom inconnu) et ses brèves discussions avec une femme qu'il a croisé dans le métro.

Pour être franche, beaucoup d'aspects m'ont paru mystérieux : le style de vie, la relation quasi-inexistante qu'il entretient avec sa mère venue lui rendre visite à Tokyo, les discussions banales engagées avec l'inconnue du métro. En fait, c'est une histoire qui n'a pas d'intrigue et je ne vois absolument pas où l'auteur voulait en venir. Mais ce qui m'a le plus agacé, mais alors là, mis hors de moi, ce sont ces publicités et références à des marques connues : est-il si utile de mentionner plus de dix fois le mot « Starbucks » ou d'écrire « j'ai sorti du frigo une bouteille d'Evian » ?

Le style d'écriture est léger, mais sans plus et la fin de l'histoire est bizarre, une chute un peu agaçante compte tenu de la vacuité du contenu.

Bof, à éviter si possible !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Park Life

J'avoue être totalement passée à côté de ce roman.



Autant j'avais adoré Parade pour la complexité des personnages, le train-train quotidien qui y était décrit et l'intrigue bien construite, autant dans ce roman, je n'ai absolument rien aimé. Que dire ? Je n'ai pas compris l'intérêt de ce livre, à mes yeux, si il n'avait pas existé cela n'aura pas changé le monde de la littérature japonaise.



Trop court, pas assez profond.... L'auteur nous embarque sur certains sujets qui promettent d'être intéressant mais au final ces derniers ne sont qu'effleurés. Il n'y a pour ainsi dire pas d'intrigue, juste la description des rencontres que fait le personnage principal dans un parc et dans la ville en général. On parle un peu de ces relations amoureuses, de sa relation avec sa mère, avec ses amis.



Trop succinct à mon goût....
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Le mauvais

Etoiles Notabénistes : *****



Akunin

Traduction : Gérard Siary & Mieko Nakajima-Siary



ISBN : 9782809709995



Auteur atypique, Yoshida Shûichi n'est pas, à proprement parler, un auteur de polars. Disons qu'il est plutôt de ces romanciers qui s'appuient sur un genre bien précis (ici le policier) pour nous faire découvrir, plus qu'un assassin, toute une foule de gens et surtout les différentes nuances qui font de nous non pas des "bons" et des "mauvais" ou tout blancs, ou tout noirs, mais bien plus souvent, en fonction des aléas de notre existence et aussi de notre libre-arbitre, des êtres plus gris certes mais aussi bien plus complexes.



Déjà, si vous prenez le titre japonais, comme nous l'indique Gérard Siary dans sa postface, vous n'obtenez pas littéralement "Le" Mauvais mais "Les" Mauvais. A la limite, ne pourrait-on pas interpréter ce que nous voyons dans ce livre, et ce qu'y voient les personnages, comme "le" mauvais, au sens de "ce qui est mauvais", chez vous, chez lui, chez moi ? ...



Evidemment, il y a crime. L'assassinat, par strangulation, de Ishibashi Yoshino, une jeune fille plutôt mignonne qui, après un cycle universitaire court, est devenue agent d'assurances à Fukuoka. Le corps est retrouvé au col de Mitsuse, un endroit qui, de l'avis général, de jour comme de nuit, à certains endroits, se signale par son caractère plutôt inquiétant. Seulement voilà, il est impossible que Yoshino ait fait à pied tout le chemin pour se rendre en pareil lieu. Quelqu'un l'y a amenée. En voiture. Et tout laisse supposer que ce conducteur est l'assassin.



En quatre parties bien distinctes et un épilogue, l'auteur nous invite à nous pencher tout d'abord sur la victime. La méthode a fait ses preuves : si l'on apprend tout - ou presque - sur la victime, on ne tarde pas, en principe, à arriver à son assassin. Le lecteur réalise donc déjà assez vite que Yushino avait plutôt honte de ses origines - son père et sa mère tiennent un salon de coiffure, dans un petit village - et que son manque d'expérience dans le métier qu'elle avait choisi faute de mieux ne lui avait apporté pour l'instant que peu de contrats. Elle sortait avec des collègues de travail, Sari et Mako, mais celles-ci affirment que, depuis peu, elle avait pour boy-friend l'héritier d'une juteuse chaîne de "love-hotels" de luxe.



Ce que Sari et Mako ignorent, c'est que, si elle était bien amoureuse de ce garçon, Masuo, rencontré dans un bar tout à fait par hasard (à moins que ce ne fût de la fortune dont il était censé hériter un jour), Yushino ne faisait que lui envoyer des textos, auxquels il répondait poliment, sans plus. En revanche, elle s'était inscrite sur un site de rencontres et, bien que n'ayant en rien le statut d'une call-girl, se faisait donner "de l'argent de poche" par les malheureux qui tombaient sous son charme. Parmi eux, un certain Yûichi qui, lui aussi, va se retrouver mêlé à l'affaire tandis que Masuo, "blouson doré" d'une lâcheté exceptionnelle, prend la fuite avant même que l'enquête n'ait démarré, ce qui incite bien sûr la police et l'entourage de la victime à voir en lui l'assassin.



Mais est-ce bien lui, notre "Mauvais" ? ...



Plus qu'un policier, bien éloigné, à notre avis, du polar, classique ou pas, "Le Mauvais" tient surtout du roman psychologique qui déploie pour nous les fastes d'une galerie de miroirs déformants devant lesquels passent et repassent sans cesse les protagonistes. Le tout sous une série labyrinthique et traîtresse de projecteurs dont la lumière oscille, change de couleur, baisse ou augmente, selon la volonté de l'auteur. Et je ne vous dis rien ni des ombres, ni des angles morts artistiquement semés çà et là pour prendre au piège le lecteur ...



A travers le drame du col de Mitsuse, c'est celui de l'Âme humaine qui est en jeu par le prisme de notre regard et en fonction de ce que nous savons, ou croyons savoir, des images reflétées par les miroirs. Yoshida Shûichi traque les zones d'ombres de chacun de ses personnages, nous renvoyant aux nôtres. Si, au départ, l'on a parfois un peu de peine à "accrocher", avec un petit effort, on se laisse embarquer dans cette barque étrange et fragile, qui nous emporte en principe vers la résolution d'un crime et la condamnation d'un meurtrier ignoble. Seulement, à la fin, tout se trouble à nouveau et les miroirs se fendillent, éclatent, explosent.



"Le Mauvais", quelque signification que nous donnions à ce titre, où est-il en fait ? Sommes-nous bien sûrs de l'avoir repéré et de ne pas avoir laissé passer, dans les mailles de notre filet dont nous étions pourtant si fiers, un ou deux, deux ou trois autres "Mauvais" ? D'un autre genre, peut-être mais profondément mauvais quand même ... Un en tous cas, c'est certain.



Bonne lecture. ;o)
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Le mauvais

Au bout de trente pages, j’étais déjà plongée dans les affres de la jeunesse japonaise. Le lecteur sait qui va être tué, où et comment – reste à savoir qui et pourquoi.

Nous rencontrons des jeunes filles qui se veulent indépendantes, avec des amours à vivre avant de trouver un mari. Elles ont fait des études médiocres, elles ont obtenu un travail tout aussi médiocre. Parfois, la société qui les emploie les aide financièrement pour se loger, ce qui leur permet d’être indépendantes de leur famille, tout en vivant, finalement, en vase clos. D’autres jeunes gens, au contraire, vivent toujours avec leur famille, parce qu’ils s’aident mutuellement, parce que les liens entre eux sont forts, parce qu’ils n’ont pas vraiment le choix, finalement.

La crise économique a aussi touché le Japon, même si l’on n’en est pas forcément conscient, en France. L’impact est partout, il faut compter, toujours, pour acheter ses légumes, son riz, pour se déplacer, ayant le choix entre un itinéraire en train bref mais onéreux, et un autre long mais moins coûteux. Des exemples parmi d’autres.

Les personnages ne sont pas désespérés, non, disons plutôt qu’ils ont appris à vivre sans espoir. Ils n’imaginent pas vraiment que leur situation puisse être meilleure, simplement qu’elle reste telle qu’elle est, en une routine supportable. A défaut d’avoir la vie que l’on veut, on peut rêver sa vie. Personne n’est dupe, ou pas vraiment, des vies que s’inventent ces jeunes femmes. La sexualité ? Elle se monnaie, parfois âprement, faisant payer à l’homme la moindre des dépenses. D’autres travaillent à plein temps dans ce domaine, parce que, finalement, elles ne savent faire que cela. Ce qu’en pensent leurs familles ? Elles ne le savent pas, puis, les familles ne semblent guère être unies. Désir d’indépendance des enfants, focalisation des parents sur le fils, le petit-fils, et non sur leurs filles – faut-il y voir là aussi une cause de ses errances ? Peut-être.

Au milieu de ce portrait très sombre du Japon, j’en viendrai presque à oublier l’enquête policière. Oui, le « mauvais » est arrêté, oui l’on saura dans l’épilogue qui lui donne la parole pourquoi il a agi ainsi – du moins, l’on saura pourquoi lui pense avoir agi ainsi, ce qui n’est pas exactement la même chose.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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