Citations de Siobhan Curham (121)
Ambre vit se dérouler un scénario infernal : Sky et
Rose allaient s’entretuer, par exemple en se poussant mutuellement du toit, et l’aventure des Filles de Brick Lane serait finie avant même d’avoir commencé. Il n’en resterait rien, aucun espoir de réaliser ses rêves...
Ambre vit se dérouler un scénario infernal : Sky et
Rose allaient s’entretuer, par exemple en se poussant mutuellement du toit, et l’aventure des Filles de Brick Lane serait finie avant même d’avoir commencé. Il n’en resterait rien, aucun espoir de réaliser ses rêves...
Quand elle avait vu ce qui se passait et qu’elle avait entendu Rose pleurer, elle avait décidé d’aider la jeune fille à s’échapper. Rose la haïssait peut-être, mais qu’elle le veuille ou non, l’une et l’autre étaient des Filles de Brick Lane, et ça voulait dire qu’elles se soutenaient mutuellement.
Ce qu’Ambre aurait voulu, en fait, c’était s’enfermer pour hiberner tout l’hiver, et si possible jusqu’à la fin de ses jours.
— Et pourquoi ça me donnerait envie de m’habiller en homme, que mes parents soient homos ?
Ambre regretta aussitôt de s’être laissé entraîner dans la conversation la plus idiote de toutes les conversations, mais il était trop tard pour faire marche arrière.
— Mais parce que, genre, ça peut t’avoir rendue homo, toi aussi.
Ambre avait alors relevé la tête pour plonger le regard dans les yeux de Chloé.
— D’après cette logique, je dois conclure que tes parents, à toi, sont des débiles profonds.
— Quoi ? Quoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ?
Pour la première fois depuis son réveil, Ambre se sentit presque apaisée. Elle était à Londres, une ville qui comptait des millions d’habitants. Il y avait forcément des gens comme elle quelque part. Des gens qui ne pouvaient ou ne voulaient pas ressembler à tout le monde, ne pas dépasser, ne pas faire de vagues. Des gens qui, plus que tout, avaient envie d’aventure, de découverte.
Le psy de ma mère dit que ne pas pardonner à quelqu’un, c’est comme boire du poison en espérant que l’autre personne va mourir. Et jamais je ne boirai de poison pour toi.
Elle avait appris il y a longtemps que lorsqu’on perd une personne qu’on aime, on ne la perd pas seulement le jour du décès, mais plusieurs fois, un peu tous les jours, à des moments comme celui-là.
Parfois on a l'impression que les choses vont durer toujours, poursuivit Maali, surtout les mauvais moments. Mais elles ne durent jamais, parce que tout ne fait que passer dans la vie.
Elle avait appris il y a longtemps que lorsqu'on perd une personne qu'on aime, on ne la perd pas seulement le jour du décès, mais plusieurs fois, un peu tous les jours, à des moments comme celui-là.
Vos rêves sont comme des étoiles qui vous montrent le chemin. Ils vous aident à vous sortir des situations les plus ennuyeuses et les plus désespérées. Tout ce qui reste à faire, c'est les suivre.
Pourquoi, dans un monde où un être humain sur neuf meurt de faim, où des millions d'enfants n'ont pas droit à l'école, où des centaines de millions d'adultes ne savent ni lire ni écrire, faudrait-il que l'on gaspille sa colère sur ceux qui ne la mérite pas ?
En lisant son poème, Sky éprouva une drôle de sensation, un peu comme lorsqu'elle écrivait. Tout disparut autour d'elle.
Ambre laissa les mots résonner dans sa tête. C'était ça, le véritable usage des lettres : offrir une pause, faire réfléchir, aider à se sentir moins seul.
Parce que je voulais que, toi aussi, tu voies la vie de cette façon. En ce moment, tu es arrivée à une page difficile, mais tu n'y resteras pas toujours. Il y a encore tant de feuillets à remplir dans ton livre, blancs et frais et pleins de promesses. Alors, quoi qu'il arrive maintenant, accroche-toi à cette idée et dès que tu pourras, prends ton courage à deux mains, tourne la page.
Quand d'autres se mettent à boire ou prennent des somnifères, ma mère fait le ménage. Ne me demandez pas pourquoi, c'est peut-être les produits en aérosols qui la font planer.
Je me suis approchée en surveillant toujours les environs, et quand j'ai vu ce que tout le monde regardait, je n'ai pas su s'il fallait rire, pleurer ou applaudir. Là, sur le mur, au milieu d'une débauche de couleurs vivre traitées à la bombe, se détachait la silhouette d'une fille qui ressemblait à Pocahontas, sans les nattes. Vêtue d'une tunique pourpre, chaussée de bottines noires, elle bandait un arc armé d'une flèche. Ses cheveux bruns étaient courts d'un côté et longs de l'autre comme les miens.
Quand il se met en rage, il devient violet et les veines lui sortent du front. Il a l'air d'un crapaud.
Elle traite la vie comme une chose qu'on peut gaspiller, comme ces crayons qu'on nous donne en cours élémentaire, et on s'en fiche s'ils sont cassés ou perdus parce-que la maitresse en a une caisse entière. Seulement, la vie, c'est différent: on ne sait pas quand ça va se terminer, et il n'y a pas moyen d'en avoir une de rechange.
-Je te demande pardon. Je crois que je n’ai vraiment pas été à la hauteur et je…je ne sais pas par où commencer pour me racheter.
J’ai respiré à fond, troublée. Tout ça était vraiment déconcertant. J’aurais peut-être du lui en vouloir, mais je n’y arrivais pas. J’étais si malheureuse avant qu’il réapparaisse que je ne voulais plus qu’une seule chose : qu’il soit là, qu’il reste là.
-Je vais te dire une chose, a-t-il poursuivi gravement. Si tu souhaites que je joue un rôle dans ta vie, je ne te ferai plus jamais faux bond. Jamais. Je suis là maintenant…si tu veux bien ?