Citations de Siobhan Curham (121)
Quand Tony n'est pas en train de servir des clients, il fait des mots croisés. Il dit qu'il est accro, et qu'après sa mort il veut une épitaphe pour cruciverbiste, dans le genre de : "N'est plus de ce monde (quatre lettres)."
Je m’appelle Hafiz […] et je suis reconnaissant d’être encore en vie
Je m’appelle Stevie et je suis reconnaissante d’avoir vu le soleil se lever au-dessus des ruines du Prieuré un matin. C’était si beau.
Anne Frank. Malala. Stevie Nicks. Je me répète ces noms tout bas dans mon lit, les yeux rivés sur une fissure du plafond. Je voudrais pouvoir y disparaître comme le génie dans sa bouteille. Anne Frank. Malala. Stevie Nicks. Je fais ça chaque fois que le trac menace de me rendre malade –avant un examen de maths, ou une séance de sport, ou un rendez-vous chez le dentiste, quand je sais qu’il va falloir passer sous la roulette. Je récite le nom de mes héroïnes pour me rappeler que les pires épreuves sont faites pour être surmontées. Si Anne Frank n’a pas perdu espoir malgré les nazis, si Malala a pu défier les talibans et Stevie Nicks se libérer de son addiction à la cocaïne avant d’écrire la plus magnifique chanson qui soit sur le sujet, je dois pouvoir affronter le jour de la rentrée.Quand j’entends Brayanne commencer son chant matinal, je me lève pour aller à la fenêtre. Brayanne, c’est le nom que j’ai donné au goéland qui s’installe chaque matin sur le toit de la maison en face de la mienne: il braille comme un malade jusqu’à ce qu’il ait réveillé tout le quartier. Ou qu’il m’ait réveillée, moi, en tout cas. Brayanne est perché à son poste favori, en haut de la cheminée; son bec jaune vif s’ouvre et se ferme comme un piège. Je pousse la fenêtre pour me pencher dehors. L’air est humide, avec un arrière-goût de sel. Ma mère et moi habitons un cottage ancien dans une ville ancienne, Lewes, à une douzaine de kilomètres de la côte. Ma chambre est nichée sous le toit. Quand nous avons emménagé ici, il y a deux ans, le plafond bas et mansardé me rendait claustrophobe. C’est un peu comme vivre dans une caverne. Maintenant, j’adore.
On devrait se servir de nos coeurs en guise de GPS.
Quelle importance, au fond, si elle n’était pas comme les autres filles de sa classe ? Et si son père n’était qu’un despote nombriliste ? Ambre, elle, était une rêveuse. Elle rêvait en regardant la lune, comme Oscar Wilde l’avait fait avant elle.
« … quand vous habitez Brick Lane, vous ne savez jamais à quelle surprise vous attendre. Tout peut arriver. Évidemment, c’était un phénomène assez récent. Quand Maali était enfant, l’endroit n’était qu’une succession de petites épiceries et de restaurants indiens, de fabriques de vêtements minables et de revendeurs de vestes en cuir installés dans les entresols et les petites rues sombres. Mais les artistes avaient commencé à s’installer dans le quartier, et très vite, d’un jour à l’autre ou presque, la vieille brasserie de bière et ses environs s’étaient transformés en un univers magique où à peu près tout pouvait arriver : une séance de photos de mode, ds concerts improvisés dans la rue, des fresques murales si belles qu’elles auraient pu être exposées dans les plus grandes galeries. Et maintenant, une licorne. »
C'est peut-être ça qui est vraiment fou chez les écrivains, pensa Ambre. Leur esprit survit éternellement dans les mots qu'ils ont écrits.
Sky l'avait transportée comme par enchantement dans un autre monde, un monde magique où Internet et les selfies, Twitter et les paparazzi n'existaient pas.
Un bouronflon est un bouffon tellement ennuyeux qu'il te fait ronfler.
Quand tu te retrouves à être la seule quatrième au milieu d'une foule de troisième, c'est comme si tu étais Bébé ours au milieu de dix Boucle d'or. Ils se partagent le gâteau tandis que, moi, je suis là à demander qui a cassé ma chaise.
L'événement le plus excitant qui puisse arriver par ici, c'est que le livreur laisse deux bouteilles de lait au lieu d'une sur le perron.
- Je t'ai fait pleurer ! Tiens prends ça.
Il m'a tendu son bandana. je l'ai regardé. Est-ce qu'il voulait que je le mette dans mes cheveux ?
- J'ai l'air d'être le genre de type qui se balade avec un mouchoir dans sa poche ?
J'ai pouffé de rire, et nous avons ri tous les deux, moi moitié pleurant encore, tandis qu'autour de nous le fidèles s'agitaient avec des "chuut!" réprobateurs.
"Tout ce que vous pouvez faire, tout ce que vous rêvez de faire, lancez-vous pour commencer. L'audace a du génie, du pouvoir et de la magie."
Cette fois, ce n'est pas le mot "audace" qui me saute aux yeux, c'est le mot "commencer".
...
Goethe a peut-être raison après tout; il y a vraiment de la magie et du pouvoir dans l'audace. Mais il ne suffit pas de commencer à être audacieux. Il faut continuer, même si on est mort de peur.
On nous forçait à dormir sur la paille comme des animaux.
Mais qui étaient les animaux en réalité ? Nous ou ceux qui nous avaient emprisonnés et qui nous traitaient ainsi?
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Anne Frank. Malala. Stevie Nicks. Je me répète ces noms tout bas dans mon lit, les yeux rivés sur une fissure du plafond. Je voudrais pouvoir y disparaître comme le génie dans sa bouteille. Anne Frank. Malala. Stevie Nicks.
Je fais ça chaque fois que le trac menace de me rendre malade – avant un examen de maths, ou une séance de sport, ou un rendez-vous chez le dentiste, quand je sais qu’il va falloir passer sous la roulette. Je récite le nom de mes héroïnes pour me rappeler que les pires épreuves sont faites pour être surmontées. Si Anne Frank n’a pas perdu espoir malgré les nazis, si Malala a pu défier les talibans et Stevie Nicks se libérer de son addiction à la cocaïne avant d’écrire la plus magnifique chanson qui soit sur le sujet, je dois pouvoir affronter le jour de la rentrée.
Me rapprocher d'un Dieu qui laisse sur terre tant de haine et de violence ? Me rapprocher d'un Dieu qui sépare de force les familles et les dechire ? Non, merci bien.
Hier soir, dans mon lit, je me suis souvenu en détail de l'histoire que me racontait mon père, celle du garçon qui n'arrivait pas à se maîtriser. Il me l'avait racontée un jour où j'avais eu un carton rouge pour avoir protesté violemment contre une décision de l'arbitre. Dans l'histoire, l père donne un sac de clous à son fils en lui disant que chaque fois qu'il se met en colère, il devra enfoncer un clou dans leur barrière de bois. Le premier jour, le garçon enfonce au moins trente clous dans la barrière, et il trouve que c'est un travail très fatiguant.
Alors, au cours de semaines suivantes, il s'arrange pour que le nombre de clous diminue, et le garçon comprend que c'est plus facile de se maîtriser que de passer son temps à enfoncer des clous. Son père le félicite, et il lui demande d'enlever tous les clous. Le garçon s'exécute et voit que la barrière est maintenant couverte de trous.
"Ce sont les cicatrices que tes colères ont laissées, lui dit son père. Même si tu passes ton temps à t'excuser ensuite, ces traces ne partiront jamais tout à fait."
Nos esprits ne sont pas faits de poussière d'étoile, ils sont faits de nos pensées et de nos histoires.
Elle savait maintenant qu’on ne trouve pas sa véritable identité à travers celle de quelqu’un d’autre. On la trouve en soi.