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Citations de Sándor Márai (676)


Es-tu aussi d'avis que ce qui donne un sens à notre vie c'est uniquement la passion, qui s'empare un jour de notre corps et, quoi qu'il arrive entre-temps, le brûle jusqu'à la mort ? Crois-tu aussi que notre vie n'aura pas été inutile, si nous avons ressenti, l'un et l'autre, cette passion . Peut-être la passion ne consiste-t-elle pas à désirer une certaine personne, mais à ressentir, en général, un désir nostalgique ? Voilà le vrai sens de ma seconde question. Sommes-nous ridicules si nous pensons, l'un et l'autre, que, malgré tout, la passion s'adresse à une seule personne... éternellement à quelque énigmatique personne, bien définie, qui peut-être bonne ou mauvaise, indifféremment, puisque l'intensité de notre passion ne dépend aucunement de ses actes ni de ses qualités ? ...
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Il m'est arrivé une fois de traîner un ours pesant deux cent cinquante kilos, du haut d'une colline couverte de neige jusque dans la vallée. Bien sûr , j'étais alors d'une force peu commune. Mais, après coup, je me suis demandé comment j'avais réussi à déplacer ce poids considérable à travers monts et vaux. Les hommes - semble-t-il - peuvent supporter les plus lourdes charges tant que la vie conserve un sens pour eux.
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Je me suis demandé si un ami qui nous a déçu, parce qu'il n'était pas un véritable ami, doit être blâmé pour son caractère ou pour son manque de caractère ? A quoi sert une amitié dans laquelle nous n'apprécions réciproquement que la vertu, la fidélité et la constance ? N'est-il pas de notre devoir de rester aux côtés aussi bien de l'ami infidèle que du fidèle, prêt à nous sacrifier ? (...)
Lorsque l'on fait don de ce bien suprême qu'un homme peut donner à un autre homme, je veux dire la confiance absolue et passionnée, et lorsqu'on doit constater que l'on n'est payé que d'infidélité et de bassesse... a-t-on le droit d'être blessé et de crier vengeance ?
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‘’Demain on soupçonnera tous ceux qui sont beaux, talentueux ou qui ont du caractère. Ne comprenez-vous donc pas ? a-t-il poursuivi d’une voix rauque, La beauté passera pour de la provocation. Et le caractère passera pour un insulte !... L’heure sera aux affreux, aux incapables et aux lâches.’’
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Privées de paroles, les choses restent muettes, et d'autant plus graves et dangereuses. Parler, crier, pleurer apporte toujours un soulagement.
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Il est faux de penser que la souffrance nous purifie et nous améliore, qu’elle nous rend sages, compréhensifs. Bien au contraire, elle nous glace, elle fait de nous des êtres insensibles.
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L'automne, cette merveille.
Comme, si Dieu ne prêtait attention à ce que l'homme, ce parasite, fabrique sur la scène magnifique du monde.

1944, p. 154
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Mon Dieu, donne de la force aux Juifs, aide-les à supporter les persécutions, les tortures et les vexations. Donne-leur des forces face à la vie et à la mort.
Ensuite, s'ils survivent aux persécutions, donne-leur la force de ne pas perdre la tête et de ne pas se transformer eux-mêmes en bourreaux chasseurs d'amok. Donne-leur la force de puiser en eux grandeur et patience. Car la vengeance génère la violence. Peut-être Huxley et les oxfordiens ont-ils raison d'affirmer qu'il n'y a qu'une seule façon de vaincre l'ennemi, c'est de le tolérer.

1944, p. 121
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Les habitants de la ville - des Ukrainiens, des Allemands, des Juifs et des Russes - vivaient dans une excitation perpétuelle et bruyante que les autorités s'employaient à modérer et à contenir. On avait l'impression qu'il se préparait quelque chose dans les rues et les sombres demeures sans air de la ville, peut-être une révolution ou simplement une manifestation de mécontentement, quelque soulèvement pitoyable et tapageur. Une tension énervante et sourde y troublait continuellement les habitants, la voie publique et la vie, comme dans un caravansérail la veille d'une émeute.
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Dans les brasseries en sous-sol du centre de la ville, on servait la meilleure bière du monde et, à l'heure du déjeuner, l'odeur du savoureux goulache se répandait dans les rues. Dans les cours, régnait une euphorie telle que l'on avait l'impression que la paix parmi les hommes durerait éternellement. Les femmes portaient des manchons de fourrure, des chapeaux à grandes plumes et leurs yeux étincelaient derrière la voilette.
L'après-midi, vers quatre heures, les becs de gaz s'allumaient dans les cafés où l'on servait du café avec de la crème fouettée. Aux tables réservées, s'asseyaient des habitués : généraux retraités et vieux fonctionnaires. Les joues rouges d'émotion, des femmes dissimulées au fond des fiacres se hâtaient vers des garçonnières où de grosses bûches flambaient dans les cheminées. Le carnaval viennois accaparait les pensées de chacun, l'amour - véritable agent d'une conspiration englobant toutes les classes de la société et stimulant tous les cœurs - triomphait et jetait ses filets dans la ville entière.
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Tu parles de vengeance ?
Il faut que je te dise toute ma pensée. Oui, je parle de vengeance. Mais celui qui est offensé et veut se venger, l'homme déçu, trompé et abandonné, était-il vraiment un ami ?... Vois-tu, ce sont les questions auxquelles je me suis efforcé de répondre quand je suis resté seul. La solitude ne m'a naturellement pas apporté la réponse.
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De ces sonorités, une force magique s'échappait, capable d'ébranler les objets, en même temps qu'elle réveillait ce qui est enfoui au plus profond des cœurs. Dans leur coin, les auditeurs polis découvraient que la musique pouvait être dangereuse en libérant un jour les aspirations secrètes de l'âme humaine.
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Et quand votre Excellence cherchera son ultime parole sur son lit de mort, qu’elle dise à la comtesse ce qui sera à la fois l’adieu de votre Excellence et le message que j’ai tu : « Rien que pour Toi et pour toujours. »
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Si quelqu’un est empereur de Chine, alors il est empereur de Chine. Si un fou à Berlin s’imagine être l’empereur de Chine, alors il est vraiment fou. Mais si un fou à Berlin s’imagine qu’il est l’empereur de Chine et qu’il le programme et qu’il se trouve une nation entière qui le croit, alors c’est de l’histoire.
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Nous acceptons notre mort de sorte que, d’une façon ou d’une autre, lorsqu’elle se présente à nous, elle nous est devenue familière.
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Exiger la fidélité n’est-ce pas agir en égoïste et en présomptueux ? Voulons-nous réellement le bonheur de l’être aimé quand nous lui réclamons sa fidélité ?
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2. « Je crois et je confesse aujourd'hui, en toute humilité, que la Créature est parfaite et que le Créateur a fait l'homme à son image. Mais je ne suis pas sûr que l'homme ressemble à ce que son Créateur voulait. Je ne suis pas sûr non plus qu'il soit tel que le diable l'a voulu. Je suis d'avis que, pour être un homme, un homme doit n'en faire qu'à sa tête. Qu'en sera-t-il alors de nous, pauvres et zélés inquisiteurs ? » (p. 252)
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"Timar avait raison : il faut aimer quelqu'un - cette expression est peut-être trop forte, il suffit de trouver quelqu'un de suffisamment sympathique pour donner soudain plus de sens au quotidien."
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Il faut l’habiller, dit Madame, qui n’a rien entendu. Pas de façon luxueuse, bien sûr. Pour le chien d’un écrivain hongrois, un bout de tissu fera l’affaire. J’ai trouvé une vieille chaussette, bien épaisse. Il suffit de la lui passer par la tête. Comme ça, il aura l’air d’un journaliste en tenue de prisonnier, tu sais, un journaliste condamné pour délit de presse… Mais au moins, cela le protégera du froid.  »
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« Il n'est pas de voie plus désespérée que celle menant à la perfection ; chaque pas s'ouvre sur des horizons nouveaux et infinis : on est saisi d'épouvante à voir ces distances en sachant qu'on n'a pas le droit de reculer, ni de se reposer, sinon on tombe. »
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