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Citations de Sok-yong Hwang (226)


Quand je vois mes amis que le quotidien a malmenés, tels des pierres que l’eau use et corrode, je souhaite qu’ils ne s’abandonnent pas aux remords, qu’ils respectent la profondeur de tout ce qui leur reste dans le cœur de la richesse de la vie. Et qu’ils embrassent le passé et l’avenir dans la maturité de l’amour.
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La musique soulevait des bouffées de vent dans le coeur des gens, elle y faisait pleuvoir une pluie fine, s'élever une tempête soudaine puis s'apaiser les éléments, laissant place au babillage de l'eau, au tintement des dernières gouttes, enfin au chant des oiseaux sous la lune et les étoiles.
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Bari épousait son totem. J’ai repensé à tout ce temps qu’elle devait passer en sa compagnie, se sacrifiant pour lui, allant chercher du bois, puisant de l’eau, lui donnant des enfants, tenant son ménage. Et ce pendant trois fois trois ans !
Et j’ai fini par comprendre que vivre, c’est attendre et patienter. Même si nos espérances ne sont pas comblées, l’essentiel est de vivre et de laisser le temps faire son œuvre.
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Chaque fois que les circonstances m’ont amenée à parler, avec les uns ou les autres, des pays que nous avons quittés, nous avons fini par évoquer la guerre, la famine, la maladie, le pouvoir détenu par des militaires violents et redoutables. Partout dans le monde, aujourd’hui encore, des gens meurent parce qu’ils ont tenté de passer une frontière à la recherche de conditions de vie meilleures.
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Le quartier était vraiment pauvre, il y avait très peu de maisons avec des vitres aux fenêtres. La plupart des ouvertures se fermaient avec une planche de contre-plaqué. Je me souviens encore de la joie que j’ai ressentie le jour où mon père a fait posé des vitres à la fenêtre de ma chambre.
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Ce que j’admirais le plus, c’était leur bibliothèque, une salle aussi spacieuse que leur immense séjour : les murs étaient tapissés de livres jusqu’au plafond.
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A l’époque, on manquait de riz. Le gouvernement faisait campagne pour engager la population à consommer d’autres céréales. Les professeurs contrôlaient le contenu de nos boîtes-repas. Quiconque n’avaient apporté que du riz blanc était puni d’un coup de règle sur les doigts.
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Le plus gros tracas dans une grande ville, c’est le logement. Au début, j’ai expérimenté les goshiwon*, avant de me dégoter, grâce à l’argent économisé en travaillant pour la maison d’édition, une pièce indépendante avec toilettes au rez-de-chaussée d’un immeuble, en fait en demi-sous-sol. Dans cette banlieue de Séoul, je constate que de nombreux jeunes vivent dans les mêmes conditions que moi. Ils se terrent comme de petits mammifères apeurés, encerclés par les fauves de la jungle, constamment maintenus en alerte par un flair développé.

*minuscules chambres occupées à l’origine par les candidats aux concours de la fonction publique, devenues ensuite des logements bon marché pour les étudiants.
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Elle enfila le pantalon noir qui ressemblait à un sous-vêtement coréen et le noua à la taille ; puis une ample veste de soie à boutons de tissu dont le col lui montait jusqu'aux oreilles. Le haut du visage du Coréen se carra derrière la grille :
- Qu'est-ce que tu fous ? Allez, grouille-toi...
Elle plia avec soin la veste et la jupe coréennes qu'elle venait de quitter. Elle s'appliquait à les assembler en un carré parfait quand la porte s'ouvrit de nouveau. Le Chinois se baissa, s'empara du paquet d'un geste vif. Avant de la laisser sortir, le Coréen lui demanda :
- Comment t'appelles-tu déjà ?
- Chong, répondit-elle d'une voix à peine audible.
- Et ton nom de famille ?
- Shim.
- Tu as quel âge ?
-Quinze ans.
- Rappelle-toi bien que, désormais, tu n'es plus Shim Chong. Elle se garda de demander qui elle était censée être. Le marchand examina la jeune fille silencieuse :
- Finis de t'habiller, ensuite tu suivras ce monsieur.
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"Où que ce soit, les plus beaux sont les travailleurs"
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Chaque fois que les circonstances m’ont amenée à parler, avec les uns ou les autres, des pays que nous avons quittés, nous avons fini par évoquer la guerre, la famine, la maladie, le pouvoir détenu par les militaires violents et redoutables. Partout dans le monde, aujourd’hui encore, des gens meurent parce qu’ils ont tenté de passer une frontière à la recherche de conditions de vie meilleures.
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— C’est vraiment curieux. Comment a-t-elle pu comprendre ce que voulait dire sa sœur muette ?
— Je te l’ai déjà dit, Bari est une voyante.
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Nous étions une grande famille : il y avait ma grand-mère, mon père et ma mère, plus six sœurs, toutes plus âgées que moi. Pendant presque quinze ans, ma mère était allée de grossesse en grossesse ; à peine accouchée, elle se trouvait de nouveau enceinte. Les intervalles entre nous étaient d’un à deux ans, rarement davantage. Ma plus grande sœur, ainsi que la deuxième, n’ont jamais oublié la peur qu’elles éprouvaient le jour où notre mère devait accoucher.
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Avant, nous vivions à Chongjin dans une petite maison sur une hauteur dominant la mer. Les touffes d’azalées, au printemps, prenaient des teintes plus vives à l’aurore et au coucher du soleil. A l’est, j’apercevais au loin la cime enneigée du Kwanmo flottant au-dessus d’un voile de brume. De l’autre côté, les lourds cargos de fer et les petits chalutiers évoluaient lentement sur la mer en vrombissant. Les mouettes s’élançaient à vive allure, brisant les rayons du soleil réfractés par les vagues qui scintillaient comme des écailles de poisson. J’attendais mon père au retour de son bureau sur le port, ou bien ma mère revenant de ses courses. Si j’allais si souvent tout en haut, au bord de la falaise, c’est parce que j’aimais contempler la mer en laissant passer le temps.
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Lorsque ma famille a dû se disperser, j’avais à peine douze ans.
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Ashura était devenu tout naturellement le chef de famille et la mère de Gros-Yeux, sa petite femme docile. Il avait institué le déjeuner en famille le matin : tous les quatre devaient manger ensemble, la tête baissée sur un plateau de maillechort.
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À force de vivre isolé dans une cellule, on finit par laisser les menus sentiments disparaître sous une épaisse couche d'insensibilité, parce que les entretenir n'aide pas à survivre. Au début, on oublie le langage. Même les mots les plus courants ne viennent plus à l'esprit. On oublie de plus en plus de mots et on en arrive à oublier les noms des proches. Passé ce stade, c'est le tour des objets quotidiens qu'on a sous les yeux, dont on a du mal à se rappeler les noms. (…) Ceux qui sont incarcérés depuis longtemps ne pleurent plus, ne rient plus. Mais ce sont de vraies fontaines pendant la projection des films éducatifs. En général, à la fin de la séance, ils ont les yeux rouges. Une des caractéristiques d'un détenu à l'isolement depuis longtemps est qu'il n'est plus capable d'exprimer ses sentiments, parce qu'il ne peut pas les partager. En lui s'effacent l'usage de la parole, les sentiments, les souvenirs aussi.
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Dans cent ans, en effet, quasiment tous ceux qui cohabitent aujourd’hui sur cette terre auront disparu. Le monde sera peuplé de têtes nouvelles. Les architectes, eux, ont une consolation : ils laissent des constructions derrière eux. Mais ce qu’ils laissent, ce peut n’être rien d’autre qu’une figure hideuse de la cupidité.
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Quand on se retrouve après plus de vingt ans de séparation, on ne sait pas trop quoi se dire, même entre frères de sang. On parle un peu de sa famille, de sa situation, on pose les mêmes questions à l’autre, on sirote son café, on échange des cartes de visite et on se quitte en se promettant, sans trop insister, de se revoir un jour prochain autour d’un verre. En général, on ne se revoit pas, ou, à la rigueur, on échange quelques coups de fil. Et, si on parvient tout de même à se retrouver autour d’un verre, le dialogue n’avance qu’à tâtons et bien vite la rencontre s’enlise parce qu’on n’a pas grand-chose à se dire. On a chacun ses propres centres d’intérêt, et lorsqu’on n’a plus rien en commun, même au sein de la famille, les rencontres se limitent aux funérailles. Mais si entre Yun et moi, notre relation s’est renouée, c’est parce que moi, je travaillais en tant qu’architecte pour l’agence Hyunsan, et que lui venait d’acquérir la société Yeongnam, une entreprise de construction de taille moyenne.
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Sa mère m'a demandé :
- Tu l'aimais mon fils ?
Je n'ai pas répondu. Après avoir gardé les yeux sur moi un moment, elle m'a dit sur un ton mélancolique :
- Tu aurais dû.
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