A la sortie de l'adaptation cinématographique qui m'avait laissée un sentiment déjà mitigé, j'ai souhaité lire le livre pour finaliser mon opinion.
J'y suis également restée hermétique d'un point de vue sensoriel. Il ne m'aurait ni touchée ni choquée sans un réel travail d'imagination de ma part.
Peut-être aurais-je dû le lire en anglais ? J'ignore si la traduction aurait besoin d'être retravaillée, mais j'ai trouvé le récit d'une lecture laborieuse compte tenu des tournures de phrase et de sa construction.
Les transitions bâclées dans les faits me les ont rendus improbables.
Je ne nie en rien son intérêt social et historique, en revanche, la qualité de ce témoignage d'un point de vue littéraire me semble très contestable. Sur le sujet de l'esclavage, j'ai lu des livres bien mieux aboutis à tous les égards. Ne faisant pas partie du public qui estime que le sujet étant louable la critique se doit d'être excellente, je n'ai pu me résoudre à une meilleure note.
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Ce témoignage est dans ma PAL depuis longtemps. J'ai le souvenir d'avoir vu le film de Steeve McQueen lorsque j'étais jeune et ce dernier m'avait touchée.
Etrangement, ce témoignage écrit ne m'a pas vraiment touchée. Cela est peut-être dû à l'écriture en elle-même. Il ne faut pas oublié qu'il s'agit du témoignage d'un homme noir durant la moitié du XIXème siècle. Celui-ci raconte son kidnapping et sa condition d'esclave dans le sud des Etas-Unis pendant 12 longues années. Après sa libération et à son retour à la vie d'homme libre, il raconte son histoire. Alors, est-ce dû au style d'écriture de Solomon Northup même, est-ce dû à la façon de raconter de l'époque, est-ce dû à la traduction ? J'avoue donc avoir lu une grande partie de ce livre en diagonale. Cela n'enlève rien à la valeur historique du récit, ni aux épreuves subies par cet homme. Ce n'est que mon propre ressenti.
Cela reste surtout un témoignage sur ce qu'a endure Solomon, sur les conditions de vie des autres esclaves qu'il a cotoyés, sur les propriétaires de ces esclaves vu du côté des esclaves....
Une autre époque aux Etats-Unis...
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Cet ouvrage Douze ans d'esclavage est un témoignage et pas un roman. Ne cherchez pas des effets de style et d'écriture.
Solomon Nothup, homme noir libre vivant dans l’État de New-York, est kidnappé en 1841 et vendu. Puis, il va passer 12 ans en tant qu'esclave en Louisiane avant de retrouver la liberté.
Ce récit sur l'esclavage est saisissant, poignant et heurtant. Nous voici confrontés à une description de certains humains dont l'attitude est insoutenable. Pourquoi et comment une telle haine peut se concrétiser par des actes et des pensées abjects ? Nous sommes en 2022 et hélas certains "bipèdes" nous prouvent que 1841 n'est pas si loin .......
Livre de référence historique de grande qualité.
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Le jugement de Solomon
Vers 1840, Solomon Northup vit dans l'Etat de New York.
C'est un homme Noir de 33 ans, libre car descendant d'un esclave affranchi. Il est marié et père de famille. Il exerce le métier de charpentier, à côté d'autres boulots occasionnels (un charpentier de 33 ans, il ne dédaigne pas les symboles le bougre).
Il est également violoniste à ses heures.
C'est d'ailleurs en cette qualité qu'un jour, deux hommes lui proposent une tournée dans un cirque itinérant.
Il les suit.
Arrivé à Washington, Solomon est drogué et enfermé enchainé dans une prison à esclaves (après tout ce cirque, se retrouver au violon, quelle ironie, quand même !)
A chaque mention de son statut d'homme libre, il est battu. Il cesse alors d'opposer de la résistance et il est emmené avec ses compagnons d'infortune, dans le sud du pays pour y être vendu comme esclave.
Il va passer 12 ans dans les plantations de Bayou Bœuf en Louisiane, passant de maître en maître, connaissant surtout les mauvais traitements et la lutte pour la survie.
Son calvaire prendra fin avec la rencontre d'un blanc opposé à l'esclavage, qui fera les démarches nécessaires pour lui permettre de retrouver enfin, la liberté et sa famille.
....(!)
Comprenons nous bien, je ne suis pas un chaud partisan de l'esclavagisme.
J'attache bien ma femme de temps en temps, comme tout le monde, mais je ne la fouette guère que du bout de la badine, comme ça, en passant.
J'avoue même qu'il m'arrive de culpabiliser un peu en imaginant ces pauvres gamins enfermés dans des caves pour fabriquer les jouets de mes enfants, ou la vie de ces travailleurs forcés chargés d'exhumer les terres rares qui permettront de fabriquer mon portable, pour rembourser des dettes inextinguibles.
Tiens, si je m'écoutais, je trouverais même, que recourir à l’esclavage sexuel pour satisfaire la "sexualité festive" des nouveaux maîtres du monde et de la saumure, n'est pas très sympa.
Eh bien, en dépit de cette compassion avérée, je me suis ennuyé à mourir à la lecture de ce livre empesé.
Il s'agit a priori, d'un récit véridique (en tous cas, rien ne permet d'en douter).
L'invraisemblable perversion qui amène des personnes à considérer l'autre comme une marchandise, les châtiments et les humiliations...tout ceci est amplement décrit, mais de la plus triste des manières, sans susciter véritablement la moindre empathie.
C'est précis, circonstancié, utile sans doute, ne serait ce que pour rappeler ce qu'est ce crime, comment le boom économique à amené les propriétaires sudistes à recourir à ces enlèvements et comment le "Noir" était considéré (même dans le Nord, alors que ses ravisseurs sont traduits en justice, il n'est pas autorisé à s'exprimer et les "Blancs" sont innocentés).
Mais ce récit est tellement distancié qu'aucune émotion ne surgit de ces pages, même dans les scènes les plus terribles. Alors qu'aucune colère n'aurait semblé assez forte, c'est la mesure et l'ennui qui dominent.
Dommage, mais un beau sujet ne fait pas toujours un bon livre.
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Ce fut le film Twelve Years a Slave qui me fit découvrir et lire l'autobiographie, et c'est une bonne chose que le livre ait pu sortir de l'oubli. Auparavant, j'avais lu la Case de l'Oncle Tom, une fiction, et je me disais qu'il serait bon de lire une histoire vraie (Solomon Northup insiste d'ailleurs sur le fait que Douze ans d'esclavage n'est pas un roman) au sujet de l'esclavage.
Ce témoignage remet ainsi en place les idées reçues qui pouvaient exister à l'époque, comme le fait que les esclaves ignoraient ce qu'était la liberté. Northup pensait à celle-ci tous les jours et élaborait des plans d'évasion.
Il constitue par ailleurs une description très complète de l'institution esclavagiste : personnalités variées chez les esclaves comme chez les maîtres, présentation des techniques agricoles, de tous les dangers qui menaçaient les esclaves, du système judiciaire enfin (dans le livre, le système judiciaire est bien plus détaillé que dans le film).
Tout en livrant, et dans un très bon style, des réflexions personnelles sur l'esclavage, Northup ne dit pas l'horreur de cet état, il la montre.
Dans une optique mémorielle, et dans celle de donner la parole aux personnes concernées, il est important de faire connaître ce livre.
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Nombreux sont les livres que l'on a pu lire ou les films que l'on a pu voir sur le sujet de l'esclavage aux Etats-Unis au 19ème siècle, mais il ne faut pas pour autant que ça en devienne une banalité historique qui finalement ne nous choque plus vraiment. Donc malgré son histoire qui a globalement été vue et revue par le public contemporain, ce livre n'en reste pas moins une œuvre coup de poing, une description plus peut-être qu'une dénonciation de l'esclavage. Il ne s'agit en effet pas d'une dénonciation à proprement parler, Solomon Northup ne faisant pas la morale au lecteur par de beaux discours, comme ce sera par exemple le cas avec avec ''La case de l'oncle Tom'' de Harriet Beecher Stowe, il se ''contente'' simplement de raconter son histoire telle qu'il l'a vécue et ressentie, ce qui ne fait que renforcer le coté réel et donc percutant de la déshumanisation de l'homme noir. Northup ne verse pas non plus dans le manichéisme, faisant du blanc un homme mauvais et du noir une victime, il a parfaitement conscience que le bien et le mal résident dans chacun d'entre nous. Deux des personnes qu'il loue le plus dans sont livre sont d'ailleurs des blancs, d'abord Bass, à qui il doit d'avoir retrouvé sa liberté, et William Ford, son premier maitre.
Certains passages sont difficiles à lire de part leurs violences physiques ou psychologiques (souvent les 2 à la fois), mais la lecture reste fluide et plutôt courte. Je me permets enfin de recommander de lire dans le même thème, pour ce que je connais, ''La vie de Frederick Douglas, esclave américain'', par lui-même, ''Ma véridique histoire: esclave africain en Amérique'', par Equiano, ou encore, bien qu'a différencier des précédents, ''Les confessions de Nat Turner'', de William Styron.
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Cette histoire vraie est abominable. Elle raconte de quelle façon un homme a eu sa vie confisquée, loin des siens, pendant douze ans. Une réalité crue qui suscite toutes les émotions chez le lecteur qui non seulement se projette, mais encaisse les mêmes souffrances et épreuves de Solomon Northup. Un livre coup de poing que j'ai découvert suite à la vision du film qui en a été tiré et que j'avais enregistré à la TV. Ce qui m’a appris qu’il est important de ne pas oublier le passé pour ne pas commettre les mêmes erreurs et se souvenir. Il faut parler pour se faire entendre. Cela est une nécessité !
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Je ne pourrais pas mettre plus bas que les cinq étoiles.
Certes ce livre n'est pas romancée comme sur l'esclavage et il ne traite pas de sujets que l'on a jamais entendu avant. Mais en y pensant bien, c'est ce qui fait de ce livre son histoire: Une histoire vraie, vécue, raconté par la personne lui-même sans romance et exagération. Solomon un homme du peuple, comme moi, comme vous a écrit ce témoignage avec justesse, lourdeur et simplicité avec autant d'adresse que certains écrivains reconnus. Je veux dire, wow .
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L’histoire de Salomon Northup pourrait être banale. Elle a pourtant tout du drame.
Né libre en 1808 dans l’Etat de New York où l’esclavage n’a plus court, fils métis d’un esclave affranchi, Salomon Northup mène une vie normale : artisan et violoniste, il est marié et père de deux enfants.
Cette quiétude va soudainement prendre fin. En 1841, Salomon Northup est approché par deux promoteurs d’un cirque qui lui proposent de travailler temporairement pour eux. Sans en avertir sa femme, Salomon les accompagne à Washington.
Drogué, il se retrouve rapidement dépouillé de ses papiers, enchaîné et enfermé au fond d’une nègrerie. En un instant, son identité et tout ce qui le caractérisait volent en éclats. Transporté par bateau à la Nouvelle Orléans, commencent alors douze longues années d’esclavage pendant lesquelles il va tomber au plus bas de ce que peut produire l’être humain.
Salomon Northup, rebaptisé Pratt, garde au long de ses années la volonté farouche de retrouver sa place. Un homme providentiel l’aidera dans cette entreprise.
Cette histoire vraie a fait l’objet en 2013 d’une adaptation au cinéma qui a rencontré un grand succès. Mais, si l’on connaît le détail de ses années de captivité, on ne sait que peu de choses de la fin de vie de Salomon Northup. Après son procès perdu contre ses kidnappeurs en 1857, on perd sa trace.
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Le style de ce texte autobiographique n'est pas toujours très littéraire, mais là n'est pas son intérêt : c'est un témoignage, écrit par un homme libre, de ses années d'esclavage. A plusieurs reprises il souligne qu'il n'exagère pas les faits qu'il relate, et on sent un souci constant de décrire au plus près des faits les lieux, les personnes, les événements vécus. Cela en fait un texte rare et édifiant.
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J’avais adoré le film et force est de constater que le livre qui décrit minutieusement et méticuleusement le quotidien des esclaves dans les plantations du sud des États-Unis est tout aussi fort en émotions. Je suis impressionné par le récit de Solomon Northup qui semble juste, raisonné, objectif, après tant d’année à souffrir injustement, à être frappé, mutilé, humilié, il ne semble pas avoir de rancœur ou être aveuglé par une haine féroce envers tous les blancs. Malheureusement cette histoire n’est ni un roman ni une fiction, c’est une description de l’enfer vécu par cet homme et on ne peut qu’être traversé d’effroi face à toute la violence, toute la haine qu’il a dû subir injustement.
A tous ceux qui souhaitent en apprendre un peu plus sur l’esclavage, douze ans d’esclavage est un incontournable.
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Une plongée terrible dans l'histoire vraie d'un homme né libre au XIXème siècle en Amérique, enlevé et vendu comme esclave parce qu'il avait la peau noire.
En commençant ce livre j'ai eu un peu peur de m'y ennuyer.
Je m'explique : je préfère nettement les romans à toute autre lecture, mais j'aime aussi les biographies si elle sont écrites sous forme de roman.
Or là, il s'agit d'un récit, à la première personne. Et pourtant il m'a happée dès le début, et même dès l'avant-propos.
Évidemment c'est très dur mais bizarrement j'ai été plus émue par des romans sur l'esclavage que par cette histoire vécue.
Je suis quand-même sidérée qu'un peuple si croyant ait pu maintenir une partie de l'humanité en esclavage, lui infligeant tant de sévices et de souffrances. Je me suis toujours demandée comment il faisait pour ne pas avoir de problème de conscience, car, qu'en est-il de la charité chrétienne dans tout ça ? Galvanisés semble-t'il par leur pouvoir absolu sur leurs esclaves, de nombreux maîtres étaient d'une cruauté sans limite envers leurs "négros" comme ils les appelaient.
Donc pour résumer : c'était très instructif mais il m'a manqué ce petit je-ne-sais-quoi qui m'aurait fait vibrer, hélas ça n'a pas été le cas.
Je n'ai pas ressenti sa peur, je n'ai pas ressenti sa douleur face à l'injustice et l'ignominie dont il a été victime.
Mais j'ai, comme toujours, été écœurée du sort qui a été réservé à cette partie de l'humanité.
Ce témoignage de l'intérieur est édifiant, d'autant plus que Solomon Northup était instruit et qu'il a excellemment bien retranscrit son histoire.
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J'ai trouvé que le livre trainait en longueur, ne développait pas les résonnances dramatiques les plus prometteuses (le trio femme esclave - maitre épris - maitresse jalouse), (l'incertitude de la délivrance), pour ce concentrer sur du factuel, souvent gâché par une écriture qui dévoile systématiquement ce qu'il va se passer avant que cela ne se passe et transitant par des éléments très ennuyeux.
Le message et le témoignage n'a pas suffit à me faire oublier que l'écriture restait moyenne.
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Je n'avais pas lu un livre sur l'esclavage depuis la couleur des sentiments, et beaucoup plus lointain Racines d'Alex Halley. Esclave pendant douze ans constitue plus un témoignage qu'un roman, et suppose que l'on connaisse déjà le sujet, c'est à dire la façon dont étaient traités et considérés les noirs aux États-Unis, autour des années 1850, alors même que l'esclavage était aboli dans les états du nord.
La différence avec ce témoignage est que Solomon Northup, le héros, est un homme libre. Il est né libre, son père avait été affranchi, et il vit et travaille (presque) comme tout citoyen.
Mais cet homme libre va être enlevé, envoyé chez des négriers, en Louisiane, soumis à l'esclavage pendant 12 ans, et sera enfin libéré grâce à la complicité d'un homme et d'une grande détermination.
C'est cette histoire qu'il raconte ici, et j'ai trouvé intéressant le point de vue de cet homme qui se considère comme l'égal d'un blanc. Le livre se lit bien, même s'il aurait sans doute gagné à être plus romancé.
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J'ai eu du mal à me mettre dans ce livre pourtant intéressant. Une fois les lieux et noms situés, je me suis attachée à cet homme et son parcours. Ce livre rappelle la chance de vivre avec Liberté... rappelle aussi notre Histoire. Par curiosité je regarderais bien le film maintenant.
Bel ouvrage.
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Un roman autobiographique qui entraîne le lecteur dans l horreur de l esclavage et qui m a particulièrement remué les tripes.
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L’histoire vraie de Solomon Northup, né homme libre et pourtant enlevé et réduit à l’esclavage en Louisiane pendant 12 ans. Bien que j’aie eu l’occasion de voir le film (très bien fait mais très violent), c’est bien le livre qui m’a le plus touchée. Me dire qu’il y a environ 150 ans, c’est Solomon lui-même qui a vécu ce cruel destin et couché ces mots sur le papier, me bouleverse complètement. A lire et à voir.
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Comme beaucoup, j’ai vu le film avant de lire le livre, tout simplement parce que j’ignorais son existence jusqu’à la mention dans le générique « basé sur le livre… ». Et la première question que je me suis posée c’est : pourquoi j’ignorais l’existence de ce livre ? Qu’est-ce qu’ils foutent à l’éducation nationale ? Non parce que quand on étudie l’esclavage à l’école, ça ne les effleure pas de recommander la lecture d’un livre écrit justement par un esclave ? Ce livre est un témoignage unique car Solomon est une des rares personnes à non seulement avoir survécu à l’esclavage, mais à avoir connu la liberté avant, à avoir été éduqué et donc à avoir la possibilité non seulement de raconter ce qu’il a vécu mais de décrire l’esclavage de l’intérieur avec les yeux d’un homme libre.
On a là un témoignage exceptionnel.
On en peut qu’être touché par le destin de Solomon. Et être furieux contre le marchand d’esclaves qui sait pertinemment qu’il est en train de vendre un homme libre. J’ai été encore plus furieuse de voir que leurs actes vont rester impunis.
Pour les maîtres c’est encore autre chose car même si la majorité se conduit comme des monstres, il reste qu’ils vivent selon leur éducation et que pour eux l’esclavage est quelque chose de normal.
Ce n’est guère mieux, mais je trouve que les marchands qui attaquent, droguent, kidnappent, des hommes libres pour se faire plus d’argent, sont encore pire que les planteurs (D’autant qu’on sait qu’ils vont se prendre la guerre de sécession en travers de la tête une dizaine d’années plus tard, donc on se dit qu’ils ne perdent rien pour attendre).
J’ai trouvé aberrant que les deux marchands ne reçoivent aucune sanction alors qu’ils ont délibérément violé une loi du pays. Là on ne parle même plus de morale, d’humanité ou autre, ils ont violés la loi, ils devraient être punis.
Solomon garde espoir du début à la fin même s’il a appris à ses dépens à taire son statut d’homme libre. Il faut dire qu’à part son tout premier maître qui aurait peut-être réagit (et encore, car même s’il est bienveillant, il ne remet absolument pas en cause le droit des blancs à avoir des esclaves), les autres l’auraient probablement tué plutôt que d’admettre qu’ils détenaient illégalement un homme libre en esclavage (même s’ils auraient pu dire qu’ils l’avaient acheté en toute bonne foi).
Je parle volontairement de loi et de droits des planteurs car, au moment où Solomon a été enlevé, on ne pouvait pas invoquer les droits de l’homme pour critiquer l’esclavage, étant donné que les personnes de couleur n’étaient pas considérées comme des Hommes, du moins dans les états du sud.
Alors bien sûr que c’est affreux, amoral, et profondément injuste, mais à ce moment de l’histoire tout cela n’entrait pas en ligne de compte.
Il y avait peu de loi qui protégeaient les hommes de couleur libres (je dis de couleur, par pour une question de politiquement correct, mais parce que certains esclaves avaient une peau plus blanche que celles de leurs maîtres, n’ayant que très peu de sang africain, pourtant cette ascendance, aussi lointaine soit-elle, suffisait à faire d’eux des esclaves).
Le livre n’a pas vraiment d’happy end. Certes Solomon recouvre la liberté (on le sait dès le titre et rien que le fait qu’il ait pu écrire ce livre nous indique qu’il n’est plus esclave) mais il a perdu 12 ans de sa vie, a souffert le martyre et laisse derrière lui des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui continuent à souffrir en toute légalité.
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