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Citations de Sophie Brocas (234)


Chez les aristocrates, c'est si vulgaire d'étaler ses émotions, ses inquiétudes, ses espérances. Chez les aristocrates, on traverse l'existence avec retenue et élégance. Même l'extravagance de certains de mes compatriotes n'est qu'un masque posé sur l'intimité des sentiments.
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« Être bonne chez les riches ? Plutôt crever, m'a-t-elle dit l'autre jour. Je m'en fous pas mal d'être au chaud dans une belle demeure. Je ne veux pas des mains aux fesses et des caresses du patron chaque fois que sa bourgeoise lui ferme au nez la porte de sa chambre. »
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Ici, c'est le monde entier qui se presse, se croise, se hèle, s'interpelle, se moque, se découvre, se renifle, s'aime, se quitte, se retrouve, s'évite, s'invite. Tant d'accents rauques, de belles langues, d'inflexions chantantes, d'outrages à la grammaire, de verbes maltraités, d'expressions inventées, de moues à la place des mots tricotent un langage cosmopolite, coloré, poétique, vivant. Le Quartier latin, c'est Paris qui relève la tête avec la fierté orgueilleuse de la jeunesse et qui éclate d'un rire franc à la face du vieux monde.
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Les livres ont la politesse de ne pas être des miroirs de soi-même.
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Ce monde est en train de craquer. Tant mieux.
En attendant, je mens. Je mens pour grappiller de la liberté. Je prétexte des cours imaginaires. J'invente des révisions inutiles. Je prétends avoir rendez-vous avec des professeurs qui n'existent pas.
Je mens pour m'échapper.
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Méfiez-vous de votre corps, mesdemoiselles, il est un volcan assoupi qui ne demande qu'à exploser en immenses gerbes incandescentes. Cachez votre corps, mesdemoiselles, pour ne pas trop bien le connaître. Gardez votre corps, mesdemoiselles, pour qu'il soit pur le jour où votre mari le prendra.
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Les silences pouvaient coûter plus cher que les paroles. On suspectait chacun d'être payé pour traquer, débusquer, déraciner une pensée ou un sentiment séditieux. On prétendait que les femmes qui portaient des lunettes étaient suspectes par principe. Car les lunettes sont le signe incontestable d'idées progressistes, apprises dans les livres.
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On exigeait un partage plus juste des richesses. J'écoutais. Les écrits de mon grand-oncle Tolstoï résonnaient en moi comme un pouls qui bat. Je sentais qu'un mouvement d'une puissance inouïe était en route, que rien n'arrêterait. Un peu comme la Seine aujourd'hui.
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Cette capacité à ne rien voir, rien entendre de la réalité est encore plus verrouillée depuis que mon grand-oncle Tolstoï a fait des siennes. Depuis ce drame familial, Maman se méfie terriblement des rêves de fraternité. Elle se crispe instantanément devant toute critique de l'ordre établi. Pour elle, toute quête de pureté conduit à la mise en cause radicale du monde tel qu'il va. Tout idéaliste est suspect. C'est devenu chez elle un réflexe. Et je lui ai fait revivre ce cauchemar. Moi, sa fille adorée.
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J'avais le sentiment qu'au rouge de mes joues, chacun pourrait lire les pensées séditieuses qui agitaient mon esprit. Je redoutais que ma bouche ne prononçât des mots irréparables qui révéleraient en pleine lumière, comme un soleil au zénith, mes réflexions intimes. Alors, pour ne rien laisser deviner de ce chaos intérieur, je souriais. Je souriais à chaque instant. Et je me taisais. Ce pâle étirement des lèvres était devenu ma cellule volontaire, mon bâillon consenti.
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Ce pauvre cahier est mon seul ami, ma sœur, ma main droite enserrant ma main gauche, mon confesseur, mon tabernacle. Ces lignes violettes me libèrent. J'y enferme mes secrets, mes découvertes, mes sentiments. J'y retrace les discussions avec mes amis. J'y dessine à l'encre les vues de Paris que j'aime tant. La grande tour Eiffel, le Pont-Neuf, la Sorbonne, la petite place arborée de la rue de Furstemberg. J'y colle mes billets pour l'Opéra ou les gravures des derniers modèles de Poiret. Je confie à ce journal ma vérité. Tous les espoirs et les colères qui hantent mon âme. Ah, comme j'aimerais avoir le cran de les hurler à la face de Tante ! Quel délice ce serait.
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« Oui, j'ai une peau de femme, mais à l'intérieur je veux être comme un homme ! Un homme ! Un homme ! Je veux être libre comme un homme, aller où bon me semble comme un homme, apprendre comme un homme, travailler comme un homme. Vous ne me réduirez pas à une femme que l'on vend. Jamais ! »
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Elle me refuse la liberté élémentaire d'une jeune fille de vingt-deux ans. Pour elle, la jeunesse est une maladie infantile dont il faut surveiller le moindre épanchement avec une attention constante. Elle se méfie de moi. Elle ne me comprend pas. Elle ne voit pas qu'un siècle nouveau vient. J'enrage. J'enrage de dépendre d'elle, de son argent, de son hospitalité. Je voudrais être libre de mes pensées, de mes mouvements, de mes amitiés.
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Qu'importe, quel spectacle, un fleuve qui prend de force une ville tout entière, la violente et l'oblige. L'eau a tellement gonflé. Elle a trouvé la force d'une évidence que nul ni rien ne peut plus arrêter. Elle veut, elle prend. Voilà tout. Il y a deux jours qu'elle a jailli de son lit, ivre de rage et de vigueur. Depuis, elle s'immisce, envahit, inonde, brise, souille. Rien ne résiste à une telle force de la nature. Sa puissance liquide ouvre des voies au milieu des pierres, tranche des chemins dans les chantiers du métropolitain qui éventrent Paris depuis des mois, tord des palissades de bois.
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Vous savez, les sépultures, c'est une affaire toujours très sensible, très délicate. Une tombe, c'est une histoire de famille, avec ses jalousies, ses mythes, ses secrets, ses trahisons. Si vous aviez idée des luttes familiales qui peuvent exister autour de la possession d'une simple fosse ! Il y a...
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J’ai eu trois maris. Au début, tout est merveilleux. Ils te cajolent, sont drôles et ils t’emmènent danser sans soupirer. Et puis tu te rends compte avec les années que ce que tu prenais pour de l’attention, de la délicatesse, est en fait de l’indécision, de la passivité. Ils attendent tout de toi : que tu entreprennes, que tu décides, que tu assumes, que tu sois forte à leur place. Ils disent oui à tout et attendent que cela se passe.
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Quand ta vie n’a de sens qu’avec l’autre, quand tu ne respires qu’à son contact, que tu ris quand il rit, que tu souffres lorsqu’il souffre, alors c’est que tu t’es perdue dans l’autre. Alors, tu renies ta propre existence. C’est le symptôme de la passion. Et, contrairement à ce qu’on serine aux petites filles dans les contes de fées, la passion n’est pas l’amour. La passion, c’est une faim sans limite, un excès sans fond, un besoin désespéré d’être aimé.
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-Pour moi, s’engager, c’est se mettre en danger. Aimer, c’est prendre le risque de souffrir si on est abandonné.
-Alors tu as préféré te protéger et surtout ne pas tomber amoureuse pour ne pas avoir mal ?
–Oui.
–Quelle famille de tordues, ai-je dit en soupirant.
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Un poète est un monde enfermé dans un homme.

Victor Hugo.
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À côté de ce qu’on vécu mamie Alice et Marie, j’ai l’impression d’appartenir à une génération sans idéal politique, sans bataille collective, sans valeur à conquérir. Seules les victoires individuelles comptent.
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