Citations de Sri Aurobindo (409)
La colère conduit à l'égarement; de l'égarement vient la perte de la mémoire, par quoi l'intelligence est détruite ; par la destruction de l'intelligence, l'homme périt.
Toutes les religions ont sauvé un certain nombre d’âmes, mais
aucune n’a encore été capable de spiritualiser l’humanité. Pour
cela, ce ne sont pas les cultes ni les credo qui sont nécessaires,
mais un effort soutenu d’évolution spirituelle individuelle qui
englobe tout.
Mieux vaut [pour chacun] sa propre loi d’action, même imparfaite, que la loi d’autrui, même bien appliquée. On n’encourt pas le péché quand on agit selon la loi de sa propre nature.
Le travail né avec toi, ô fils de Kuntî, même mauvais, ne doit pas être abandonné. Certes toutes les actions sont obscurcies de défauts comme le feu l’est de fumée.
L’âme est établie au-dedans et le choc des événements extérieurs ne peut l’atteindre.
Si même un homme de conduite très perverse se tourne vers Moi avec un entier, un unique amour, il doit être regardé comme un saint, car la ferme volonté d’effort en lui est une volonté juste et complète.
C’est seulement parce que notre vue n’est pas intégrale, parce qu’elle repose sur le mental et la raison qui divisent et sur l’idée séparative de l’ego, que notre perception mentale des choses est une ignorance.
L'être individuel doit se trouver, ainsi que sa véritable existence, ce qu'il ne peut faire qu'en passant au-dedans, en vivant au-dedans et à partir du dedans
L'être psychique n'est pas au-dessus mais derrière. Il est situé derrière le cœur, son pouvoir n'est pas une connaissance, mais un sentiment essentiel ou spirituel : il a au plus haut degré le sens clair de la Vérité et une sorte de perception innée de la Vérité qui est de la nature d'une perception de l'âme, d'un sentiment de l'âme.
C'est notre être le plus profond, et il soutient tous les autres : mental, vital, physique, mais il est aussi très voilé par eux et doit agir sur eux comme une influence plutôt que par son droit souverain à agir directement. Son action directe ne devient normale et prépondérante qu'à un stade élevé de développement ou par le yoga.
Le changement supramental est décidé et inévitable dans l’évolution et la conscience terrestre ; car cette conscience n’a pas terminé son ascension, et le mental n’est pas son sommet final. Mais pour que le changement arrive, prenne forme et dure, il faut qu’il y ait l’appel d’en bas avec une volonté de reconnaître et non de repousser la Lumière quand elle vient, et d’en haut la sanction du Suprême.
La puissance qui s’entremet entre la sanction et l’appel est la présence et le pouvoir de la Mère divine. Seule la puissance la Mère, et non aucun effort ou tapasyâ humains, peut briser le couvercle, déchirer le voile, façonner le vaisseau, et amener dans ce monde d’obscurité, de mensonge, de mort et de souffrance, la Vérité, la Lumière, la Vie divine et l’Ananda des immortels.
N’écoutez pas votre mental, il ne reconnaîtra pas la Mère même si elle est manifestée devant vous. Suivez votre âme et non pas votre mental, votre âme qui répond à la Vérité, non votre mental qui saute sur les apparences ; confiez-vous à la Puissance divine et elle libérera en vous les éléments divins et façonnera tout en une expression de la Nature divine.
L’impossibilité est simplement une somme de possibilités plus grandes encore irréalisées. Elle voile une étape plus avancée, un voyage encore inaccompli.
Dans l’aveuglement même de la matière, il y a les signes d’une conscience dissimulée qui, en son être fondamental caché, VOIT et a le pouvoir d’agir selon sa vision, et même avec une immédiateté infaillible qui est inhérente à sa nature... »
Un disciple :) Avez-vous lu le discours de Malaviya à propos des émeutes de Multan, et savez-vous ce qu’en a dit aussi C. Rajagopalachari ?
(Sri Aurobindo :) Je regrette qu’ils soient obsédés par cette unité hindou-musulmane. Cela ne sert à rien d’ignorer les faits : un jour les hindous devront peut-être combattre les musulmans et ils doivent s’y préparer. L’unité entre hindous et musulmans ne devrait pas signifier la sujétion des hindous. À chaque fois c’est l’hindou, dans sa modération, qui a cédé. La meilleure solution serait de permettre aux hindous de s’organiser, l’unité hindou-musulmane se ferait alors toute seule ; cela réglerait automatiquement la question. Autrement, on se berce de l’illusion qu’on a résolu un problème difficile alors qu’en fait, on l’a seulement mis de côté.
L’HÔTE
J’ai découvert mon être profond, sans-mort ;
masqué par la façade mentale, immense, serein
il affronte le monde avec le regard des Immortels,
dieu-spectateur de la scène humaine.
Ni douleur ni tourment du cœur et de la chair
ne peut violer ce sanctuaire silencieux et pur.
Le danger et la peur, lévriers du Destin, rompant leur laisse
déchirent le corps et les nerfs — l’Esprit intemporel est libre.
Éveille-toi, rayon de Dieu et son témoin en ma poitrine,
dans la substance impérissable de mon âme
Hôte tout-puissant, de flamme, impénétrable.
La Mort approche et la Destinée prend son dû ;
Il entend les coups qui fracassent la maison de la Nature :
calme Il se tient, puissant et lumineux.
//Traduction Français Cristof Alward-Pitoëff
Dieu
Toi qui emplis tous les mondes ici-bas
sans quitter tes hauteurs suprêmes,
Maître de tous ceux qui œuvrent, règnent et savent,
Serviteur de l’Amour !
Toi qui ne dédaignes pas d’être le ver
ou la motte de terre,
nous reconnaissons à cette humilité
que tu es Dieu.
/Traduction Français Cristof Alward-Pitoëff
L’action fait partie de la loi divine de la vie, elle est la haute activité de l’Esprit.
Celui qui regarde d’un œil égal le bonheur et la souffrance, pour qui l’or et la boue et la pierre sont d’égale valeur, pour qui sont égaux le plaisant et le déplaisant, la louange et le blâme, l’honneur et l’insulte, la faction de ses amis et la faction de ses ennemis ; qui est fermement établi en une quiétude, un calme intérieurs imperturbables ; qui ne prend l’initiative d’aucune action (mais laisse les gunas de la Nature faire toutes les actions) –on dit qu’il est au-dessus des gunas.
Ceux qui, par les yeux de la connaissance, perçoivent cette différence entre le Champ et le Connaissant du Champ et comment les êtres se libèrent de Prakriti, ils parviennent au Suprême.
Pour un sage qui monte la pente du yoga, l’action est la cause ; pour le même sage, quand il est parvenu au sommet du yoga, la maîtrise de soi est la cause.
A mesure que, de plus en plus, les œuvres sont faites d’une âme égale, sans désir, en esprit de sacrifice, la connaissance s’accroît ; à mesure que la connaissance s’accroît, l’âme s’affermit dans l’égalité sans désir, sacrificielle, de ses œuvres.