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Critiques de Stefan Brijs (48)
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Courrier des tranchées

1ère Guerre Mondiale, vécue par un jeune intellectuel anglais, amateur de littérature et de Keats, que les indignations provoquées par la violence du combat sur le sol britannique vont pousser à s'engager.

Un jeune qui veut réussir mieux que son père, mais le sort qui s'acharne et la désillusion toujours présente.

Désillusion ici d'une guerre stupide vue par les anglais, avec un jeune homme engagé presque malgré lui , fils de facteur et amoureux des lettres et Belles lettres, et amoureux de la sœur de son meilleur ami d'enfance et frère de lait .
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Le faiseur d'anges

Ce roman qui a reçu plusieurs prix et nominations en Belgique et aux Pays-Bas, ainsi que le Prix des lecteurs 2010 à Cognac, est (malheureusement) le seul livre traduit en France du flamand Stefan Brijs, qui ici, comme dans la plupart de ses autres ouvrages parle des "rebuts" de la société.

Construit comme un thriller, c'est avant tout un roman psychologique qui porte sur la création de (la) vie et la (possible) origine du mal.



Après une absence de vingt ans, le médecin Victor Hoppe retourne dans son petit village natal coincé entre les collines du Pays des "Trois frontières" (allemande, belge et néerlandaise).

Les villageois, étroits d'esprit, réagissent avec méfiance à sa venue, surtout quand il s'avère que le Docteur (sans femme...Tsss !) est accompagné de triplés de quelques semaines, rigoureusement identiques et marqués par une terrible malformation.

Après quelques guérisons prodigieuses, le Dr. Hoppe est cependant accepté et sa popularité croît doucement... Mais "on" voit de moins en moins ses enfants (sont-ils malades ?)

Les soupçons (quelque chose cloche !) se font plus pertinents, pas uniquement par rapport aux triplés, mais aussi envers Vincent Hoppe... Un homme, pris en otage par son passé et une éducation religieuse rigide et perverse qui l'ont façonné en être asocial.

C'est alors que Hoppe prend une décision qui esquisse par excellence la mince séparation entre génie et folie.



Basé sur une "simple" histoire-de-village traditionnelle et réaliste, l'auteur construit ses thématiques : la peur de l'étrange ou de l'incompréhensible qui donne lieu à des rumeurs, préjugés et superstitions, le contre-balancement entre la science et la religion, le pouvoir et l'impuissance, l'impermanence et l'immortalité...



Intriguant, oppressant, fascinant...le récit tourne autour un esprit obsédé par l'ambition de trouver la vie éternelle.

On termine pourtant le livre avec un réel sentiment de sympathie pour cet homme que d'ordinaire et humainement on qualifierait de fou dangereux... et genial.

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Taxi Curaçao

Bienvenue à Curaçao, pas la version bleue liquide , la version colonie hollandaise.

Frère Daniel est un religieux qui enseigne à l'école de Barber et accueille Max , le fils de Roy et Myrna.

Roy, c'est un taxi et sa bagnole , une Dodge , il l'adore, plus que la mère de Max.



Pendant 40 ans et sur trois générations , on va suivre les péripéties de cette famille , de la Dodge , de frère Daniel, narrateur de l'histoire .

Les flash back sont très bien amenés et donnent une impression de spirale loin d'être désagréable , bien au contraire .

On visite l'ile mais surtout on la voit évoluer. Si les toits laissent toujours passer l'eau, la violence se fait petit à petit une place non négligeable à coté de la misère et les claques ancestrales sont remplacées au mieux par une lame errante ou au pire par une balle pas si perdue que ça.

Un très beau roman, où le dévouement des frères est remarquable , où l'école est vecteur d'ascension sociable, où beaucoup hommes ne font que de cas des femmes , où la misère pousse au pire , ou au plus simple pour une jeunesse laissée sur le coté par la décolonisation.

Une très belle découverte, encore un peu renforcée par l'absence de clichés .
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Taxi Curaçao

A Barber, petite bourgade de Curaçao, le jeune Max, douze ans, intelligent et réfléchi, a la chance d'aller à l'école où il a comme instituteur Frère Daniel, un religieux antillais de la congrégation néerlandaise installée dans l'île. Max et Myrna sa mère vivent dans une baraque en tôle, le seul logement que le père de Max, Roy, a trouvé pour les héberger. Ce dernier, hâbleur, vantard, dépensier ne se soucie que de sa Dodge Matador, une voiture rutilante qu'il bichonne à juste titre car Roy est chauffeur de taxi. Il espère bien que son fils reprendra sa voiture et sa licence mais le gamin rêve d'être instituteur. Tiraillé entre sa mère qui l'encourage dans sa vocation et son père qui sape ses efforts, Max lutte pour ses études, toujours soutenu par Frère Daniel, mais les difficultés politiques et économiques de l'île dans les années 60, puis le développement des trafics de drogue sont autant d'écueils que le jeune Max doit éviter.



Taxi curaçao est le long récit de Frère Daniel qui s'attache à Max, ses parents et le fils de Max, Sonny. Une famille des Antilles néerlandaises, pauvre comme tant d'autres, mais qui fait preuve de débrouillardise pour survivre. Une débrouillardise qui vient de Roy, le père mais qui, par son caractère inconséquent, menteur et obtus, contrecarre et sabote les rêves de son fils et use Myrna, femme de caractère qui se bat pour son fils mais finit par rendre les armes.

Taxi Curaçao est le récit de la petite histoire dans la grande Histoire. Au travers du regard de Frère Daniel, c'est la situation des Antillais qui y est décrite...Des dirigeants politiques corrompus, des affairistes qui exploitent les richesses et malmènent la population, les religieux qui imposent le mode de penser des Blancs, des écoles où les cours sont dispensés en néerlandais alors que la population parle majoritairement le papamiento. Au travers du destin de Max, c'est donc la situation des Antilles qui est décrite, la pauvreté, le chômage, l'absence d'éducation, l'administration corrompue, la drogue et la difficile survie, malgré le courage et la volonté.

Une narration de Stefan Brijs qui m'a séduite et qui est un coup de coeur.
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Taxi Curaçao

Un livre que j'ai eu du mal à démarrer et pourtant il mérite d'être lu. Curaçao je ne connaissais pas- à part le nom de l'alcool -. C'est une île des Caraibes qui fait partie des Pays-Bas. Taxi Curaçao c'est une histoire de 3 générations. Au coeur du roman il y a la Dodge, voiture rutilante au début et son chauffeur, hâbleur, le père de Max qui avait peut-être le tort d'avoir un père.

La vie est rude et la pauvreté est comme un chancre dont ils ne peuvent se débarrasser malgré des rêves de réussite pour cette famille. C'est frère Daniel qui raconte, comme un témoin extérieur, il est présent pour la famille Tromp, à l'écoute, encourageant mais râlant aussi après cette destinée misérable qui ne se semble pas vouloir les lâcher.

Des personnages bien campés, une histoire qui montre que dès la naissance tu es marqué par un avenir sans espoir. Et pourtant ...

Chronique d'une famille comme une tragédie, ce n'est pas un roman optimiste. La "folie" du père de Max nous fait sourire quelquefois mais décidément c'est un roman bien pessimiste.

Avec une fin comme un uppercut.

Sinon cela a l'air paradisiaque Curaçao.







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Courrier des tranchées

Mentir pour soulager la douleur: faute ou devoir moral?



1914: Quand la première guerre mondiale est déclarée, l'opinion publique britannique est solidaire de son gouvernement, et la pression du recrutement est telle que les hommes s'engagent en masse dans le conflit. C'est l'exaltation des premiers moments. Il faut servir son pays, faire preuve d'optimisme et de chauvinisme en dépit des premières nouvelles catastrophiques du front en France.

Mais le jeune John Patterson refuse de s'enrôler, préférant continuer ses études, au risque de se voir accrocher au plastron une plume blanche, symbole de lâcheté. Mais, a-t-il vraiment le choix ?



Je referme ce livre très partagée, sans comprendre vraiment pourquoi j'ai "ramé" en le lisant.

Il a des atouts indéniables dans la description minutieuse d'un pays belligérant mais qui subit peu les conséquences de la guerre sur son sol. Il offre une jolie symbolique à ceux qui aime la littérature, par l'importance donnée aux livres. Il questionne le lecteur sur les thématiques du libre arbitre, de la lâcheté, de la propagande qui manipule les masses. On y parle beaucoup de mensonge et de dissimilation, des individus jusqu'aux plus hautes instances de l'Etat. Et il faut reconnaitre que Stefan Brijs a imaginé un scénario original et assez perturbant.



Dans une seconde partie, on n'échappe pas à l'horreur du conflit, à la discipline militaire, à la boucherie humaine. Rien de romanesque n'accompagne les personnages, la réalité est ancrée dans la boue avec son lot de courage, couardise, amitié, bêtise et humanité.



Tout cela est connu et si souvent mis en scène ou en mots....Cette lassitude de lectrice a été accentuée par un style très classique, trop classique, d'une lenteur qui colle à l'époque mais qui m'a donnée l'impression de lire un roman victorien. C'est donc une impression toute personnelle qui ne remet pas en cause la documentation minutieuse qui illustre le roman, l'atmosphère au plus près du réel concernant les quotidiens de "l'arrière" et des tranchées.
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Taxi Curaçao

Curaçao, les Caraïbes, ça évoque les vacances, et les cocktails sur une plage paradisiaque. La vie de ses habitants, en 1960, est pourtant loin de l’être, paradisiaque. L’île est en effet toujours gérée par les colons néerlandais, et les natifs subsistent comme ils le peuvent, à base de petites combines et d’aides alimentaires.



Le récit met en scène le Frère Daniel, un des rares religieux noirs de l’île. Déterminé à améliorer le quotidien de la population, il prend sous son aile un jeune garçon, Max, et sa mère, et tente de ramener le père, Roy, chauffeur de taxi qui a abandonné sa famille à la première occasion, dans le droit chemin.



Il pourra pourtant se mordre les doigts de cette dernière décision. Car si Max tente d’améliorer son avenir et ambitionne de devenir instituteur, son père ne voit pas les choses de la même manière. Pour lui, seul compte son taxi, et son fils doit reprendre sa succession. Il fera tout pour contraindre sa famille à suivre ses propres ambitions. Quand Max et sa mère économisent patiemment un petit pécule pour l’avenir, Roy tente de les convaincre de tout jouer au casino, ou de tout risquer sur une autre source d’argent facile. Plans qui se révèlent rarement fructueux, mais Roy balaie les reproches d’un revers de la main : avec le taxi, l’avenir leur est de toute façon assuré.



Le roman est assez sombre : derrière l’histoire de la famille de Max se dessine un système colonial en fin de vie, mais qui continue de peser sur l’avenir des noirs de l’île. Et quand les colons s’en vont enfin, ce sont les trafiquants de drogue d’Amérique du Sud qui flairent la bonne affaire et font miroiter aux plus pauvres des fortunes pour quelques menus services, qui ont cependant pour effet de raccourcir sérieusement leur espérance de vie. À Curaçao, le paradis n’existe que pour les touristes.
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Taxi Curaçao

L'île de Curaçao, pour le visiteur lambda, a tout d'une contrée paradisiaque. Moins bétonnée que sa voisine d'Aruba, prisée par les touristes américains, elle offre une nature exubérante et de merveilleuses plages de sable blond. Mais ce n'est évidemment pas ce qui intéresse Stefan Brijs dans Taxi Curaçao. L'auteur flamand, enfin traduit en français depuis Le faiseur d'anges, avait frappé un grand coup avec Courrier des tranchées. Dans un tout autre genre, ce roman est tout aussi passionnant. L'histoire est racontée par un prêtre et enseignant noir autour d'un chauffeur de taxi, puis de son fils, victime d'un certain déterminisme social, effet collatéral du colonialisme (Curaçao est désormais un état autonome des Pays-Bas depuis 2010 après avoir fait partie des Antilles néerlandaises). Le regard chaleureux et bienveillant de ce prêtre, qui ne pratique pas la langue de bois auprès de ses ouailles et s'exprime avec une une grande liberté et lucidité, donne au récit de véritables couleurs, loin d'un exotisme facile. La véritable transmission se révèle être celle de la pauvreté et des espoirs déçus et le dénouement du livre, particulièrement brutal, participe d'un pessimisme profond qui malheureusement ne semble pas être simplement une posture de l'auteur concernant les natifs de Curaçao mais bien proche d'une triste réalité. Une situation que, bien entendu, le touriste lambda ne verra pas lors de son séjour.
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Taxi Curaçao

Lors du pique nique à Paris, Babelio a gentiment offert aux membres présents un livre de la rentrée littéraire (Merci !). Le mien fut Taxi Curaçao de Stephan Bris... Jamais entendu parler ni du livre, ni de l’auteur et... pas de quatrième de couverture. Une découverte sur toute la ligne donc et aucun a priori.

Ma lecture fut en demi teinte. J’ai tout d’abord beaucoup accroché avec l’écriture, l’auteur attribue une façon de parler propre à chaque personnage qui colle parfaitement avec leurs traits de caractère. Dès le départ chacun est identifié et c’est une façon assez habile de leur donner vie. Le style s’en trouve enrichi et parsemé de mots qu’on entend jamais, de dialecte en provenance des caraïbes et de petites phrases en anglais «états-unien» nous précise t’on. C’est sympa et original, le problème c’est que ce n’est pas constant et au fil de la lecture l’écriture s’essouffle et les personnages perdent en consistance.

Le récit en lui même est intéressant car il mêle l’histoire de Max un jeune antillais qui tente d’échapper à son destin avec l’aide d’un prêtre lui aussi originaire des caraïbes. La petite histoire se mêle à la grande Histoire et j’ai personnellement appris pas mal de choses. De nombreux thèmes sont abordés: la place de la femme dans la société antillaise, les rapports homme / femme, père/ fils, la misère sociale, ... Mais ce que j’ai trouvé le plus intéressant est l’analyse qui est faite de la colonisation et de ses conséquences. Souvent les colons ont confondu aider et assimiler. L’objectif n’a jamais été d’aider les populations à mieux vivre mais plutôt de leur imposer la manière de vivre du pays colonisateur: religion, culture, éducation, langue... transformer les «sauvages» en êtres civilisés. Une négation complète du mode de vie de l’occupé au profit de celui de l’occupant. C’est terriblement prétentieux de la part des colons et cela implique forcément un sentiment de supériorité de la part de ces derniers. Le ressenti pour les peuples colonisés ne peut donc être que violent. Aujourd’hui encore l’impact est énorme.

L’auteur ne tombe pas dans la facilité du happy end et des clichés qui vont avec. L’histoire est crédible et on s’attache à Max sur lequel le destin s’acharne. Pour autant je n’ai pas été passionnée par ma lecture, la faute à un certain manque de rythme et de trop nombreuses longueurs. Je me suis parfois ennuyée. et je me suis mise à relever des lacunes dans l’écriture de plus en plus nombreuses : «C’est ainsi que je vis dès lors régulièrement le père et le fils passer régulièrement devant nos bâtiments...» «... les délicieuses odeurs trahirent tout ce que je ne pouvoir encore voir». Peut être la traduction est-elle en cause.

Une lecture pas déplaisante mais tiède qui ne me marquera pas dans la durée. Pourtant je pense que ce livre trouvera son public.
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Taxi Curaçao

Lecture agréable et facile pour cet ouvrage qui est une énième variation sur le thème déjà connu de la misère latino-américaine. Des gars mous, adeptes du je m'en foutisme, qui multiplient les maîtresses et les enfants, des dettes qu'ils ne peuvent payer et qui, à l'occasion, peuvent être violents. Des gouvernements corrompus, le jeu, l'alcool, la drogue. Cette variation, originale en ce qu'elle présente la vie de trois hommes sur trois générations, ne sort guère du cadre déjà connu et reconnu.
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Courrier des tranchées

“Il ne faut jamais demander aux êtres de ne pas mentir. Et il ne faut jamais leur en vouloir de mentir.” (Henri de Montherlant). Dans Courrier des tranchées du belge d'expression flamande, Stefan Brijs, le mensonge, alors que la première guerre mondiale éclate, est omniprésent. Mensonges de la presse ou des autorités (anglaises en l'occurrence) qui minimisent les pertes sur le front et exagèrent les victoires. Et surtout ces télégrammes que reçoivent les familles endeuillées ; 'Killed in action", une formule bien pratique pour faire de la mort un acte héroïque sans dire la vérité sur les causes précises du décès. Le héros de Courrier des tranchées, John, est un jeune anglais qui n'a aucune envie de s'engager en 1914, au contraire de son meilleur ami. Le roman est à son meilleur quand il décrit sur plus de 300 pages un pays imbibé de haine pour les "Huns", victime de la propagande, dans un climat délétère où ne pas aller combattre est considéré comme un acte antipatriotique réservé aux traîtres. Que de subtilités dans la progression psychologique de John, pacifiste dans l'âme, coeur romanesque bercé par les écrits de Keats. La plume de Brijs est sobre et élégante, précise et épidermique. La deuxième partie du livre n'insiste pas sur les faits de guerre, plutôt sur les effets collatéraux, sur le moral des troupes, sur les pensées, peurs et doutes des soldats, leur relation entre eux et avec ceux qui sont au pays : mères, soeurs, amies et amoureuses. John, détenteur de courriers qui annoncent la mort aux familles dissimule la vérité, ment pour ne pas blesser. Tout est là, dans ses propres interrogations, quand une simple lettre peut détruire, réconforter, donner de l'espoir ou l'annihiler. Courrier des tranchées est un hymne aux mots, ceux qui vous transportent dans les livres, ceux qui vous transpercent le coeur en quelques lignes dans des froides missives officielles. Par ce prisme original, Stefan Brijs n'a pas écrit un nouveau livre sur la guerre de 14, son propos est universel et touche directement à ce qui nous donne le courage de continuer à vivre, à travers le destin (la vie ou la mort) de ceux qui nous sont les plus chers.
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Taxi Curaçao

Comme le titre l'indique, le roman se déroule à Curaçao, une des îles Sous-le-Vent, dans la mer des Caraïbes, île qui a obtenu son autonomie en 2010 seulement, neuf ans après la fin de cette histoire racontée à la première personne. Le narrateur, le frère Daniel, un des premiers frères noirs originaire de l'île parmi cette communauté religieuse hollandaise, exerce le métier d'instituteur. Du 18 juillet 2001 en fin d'après-midi jusqu'au petit matin du 19 juillet, il va nous relater l'histoire d'une même famille, sur trois générations, de 1961 à 2001. Le très bref dernier chapitre se situe le 26 juillet. Le roman est donc constitué de fréquents retours en arrière, plus ou moins loin dans le passé, mais les confidences des protagonistes rapportées par le frère Daniel remontent parfois au-delà des années 60. La complexité de cette narration n'est qu'apparente : c'est très facile à suivre. On peut malheureusement déplorer un style assez plat et pas mal de scories linguistiques.



Si Max Tromp est le personnage central du roman, Roy, son père, se révèle pesamment présent… Bel homme, bien bâti, séducteur, machiste, jouisseur, affabulateur et mythomane, brutal, dépensier, joueur, manipulateur, profiteur, il faut être amoureuse comme Myrna pour lui trouver la moindre qualité ! Myrna, la mère de Max rêve que Roy se mette enfin en ménage avec elle et qu'il élève leur fils comme un père devrait le faire. Roy n'aura aucun scrupule à briser tous les rêves de son fils pour satisfaire la passion inconditionnelle qu'il porte à son taxi, une Dodge Matador qui cristallisera bien des malheurs… Roy exercera ensuite une bien mauvaise influence sur le très malléable Sonny, le fils de Max.



De nombreux thèmes s'entrecroisent dans ce roman. La relation père-fils est évidemment importante, mais elle ne se révèle satisfaisante ni pour Max (Roy est assurément un père exécrable), ni pour Sonny : Max fait tout ce qu'il peut pour assurer à son fils et à sa femme un très relatif confort matériel malgré leur terrible pauvreté, mais Sonny rêve d'autre chose. Le poids du déterminisme social maintiendra les trois générations dans la misère. S'ajoutent à cela les aléas de l'histoire, les tensions raciales et les préjugés qui les accompagnent, la chape que constitue la colonisation ainsi qu'un certain fatalisme, tant de la part des colonisateurs que des colonisés. Le personnage qui m'a le plus intéressée, c'est frère Daniel. Originaire de l'ile, seul Noir au sein d'une communauté religieuse blanche, parfaitement calibré par la religion et la colonisation, il lui faudra un séjour en Hollande et le coup de colère d'un autre frère pour prendre conscience que, depuis toujours, il n'avait fait que « caresser [s]es coreligionnaires dans le sens du poil » (p. 145). Au retour, il quittera ses habits religieux pour adopter un costume civil qui lui fait perdre son statut particulier : il n'est plus identifiable, il est un Noir parmi les autres... J'ai trouvé ce livre intéressant parce que j'ai appris beaucoup de choses sur l'île et la vie qu'on y menait, qu'on y mène probablement encore. Je n'ai pourtant pas réussi à éprouver plus qu'une empathie passagère pour les personnages, même pour Max, même pour Myrna. Peut-être parce que, malgré leurs indéniables qualités, ni Max ni Myrna ne réussissent à mettre un terme à la domination de Roy, assez habile pour se poser en victime dès le début. En fait, je leur reproche la même chose que le frère Daniel. Bien involontairement, je partage sans doute quelques-uns de ses préjugés. Un conseil : amateurs de romans « feel-good », passez votre chemin…



Lu dans le cadre du prix des Lecteurs de Cognac 2019
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Courrier des tranchées

Chronique Explorateurs de la rentrée littéraire 2015

Non ce n'est pas un énième livre sur la Première Guerre Mondiale, car Stefan Brijs nous interpelle avec finesse, et sa fibre romanesque toute en puissance laisse le lecteur pantois d'admiration.



Nous vivons à Londres au début du conflit, Martin Bromley et John Patterson, frères de lait, s'affrontent. Le premier trop jeune pour s'engager, veut en découdre avec les Allemands et en faire de la chair à pâté, le second lui veut étudier.Martin issu d'une famille nombreuse et pauvre a toujours du en découdre avec la vie, fougueux et irréfléchi il lui apparaît naturel de s'engager. Trop jeune pour cela , il réussira en trichant.John a l'âge de l'engagement, mais posé et policé cela ne lui semble pas une évidence et préfère attendre et voir ce qu'il va advenir. Il reste auprès de son père facteur qui l'a élevé seul.Après le départ de Martin, John va se lier d'amitié avec un étudiant, William, fils d'un bistrotier, qui est en dernière année d'études et ne veut pas s'engager. Il est marxiste, amoureux de l'Allemagne et pacifiste utopique.



C'est à travers le prisme de ces trois visages que nous suivons le déroulement du conflit, à travers le quotidien, les journaux et les épreuves des familles qui reçoivent les mauvaises nouvelles du père de John qui est facteur.C'est ce que l'auteur nomme le "Front domestique", le récit est vif, souple, humain, avec de belles métaphores et le lecteur est pris d'un engouement pour ces personnes et ne porte pas de jugement, sur ce qu'il aurait fallu faire ou ne pas faire.



Ensuite John deviendra "Patterson" et nous passons au "Front occidental».

Devenu ordonnance Patterson découvre la vie de troupe .Partout avec lui il transporte son secret dans un paquet bien ficelé.Maintenant il est sur le front et va devoir agir.Il va croiser la géhenne pour lui comme pour les autres. Il doit vivre à tout prix et rester lucide.Sa vie dans les tranchées nous est décrite avec la même minutie que celle qu'il a eu jeune homme à Londres.C'est un homme en construction dans l' Histoire.



D'une belle écriture, d'une construction magistrale cette histoire nous porte jusqu'au final par un suspense époustouflant.En filigrane le lecteur partage l'amour et l'érudition de l'auteur pour la littérature, qui fait dire à un de ses personnages :"Un livre, ça doit nous amener à réfléchir. A modifier le regard que l'on porte sur la vie." C'est prouvé dans ce chef d'œuvre.

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Taxi Curaçao

La Feuille Volante n° 1344 – Avril 2019.



Taxi Curaçao– Stefan Brijs – Éditions Héloïse d'Ormesson.

Traduit du néerlandais (Belgique) par Daniel Cunin.



Max Tromp , 12 ans, n'est pas peu fier de débarquer, un matin de 1961 dans la classe du Frère Daniel à Barber (Caraïbes néerlandaises), dans la Dodge Matador rutilante conduite par son père, Roy, chauffeur de taxi. On ne peut pas ne pas la remarquer tant la misère fait partie de ce lieu. Pourtant les relations entre eux sont difficiles et la famille s'est désunie à cause du père menteur et volage. Max est un élève brillant et se voit bien devenir instituteur. Le Frèr Daniel, qui est noir et originaire de ce pays, obtiendra pour lui une bourse qui lui permettra de poursuivre ses études, mais s'il représente un espoir pour cette famille, le père, Roy, en est toujours absent. Oui, mais voilà, comme lui comme pour les autres le destin lui sera contraire et quand son père tombe malade, revient au foyer qu'il avait abandonné, Max n'a d'autre choix que d'abandonner ses études et devenir à son tour chauffeur de taxi avec la vieille Dodge Matador, en renonçant à son rêve de devenir instituteur. Les années passent, Max, épouse Lucia qui lui donne un fils, Sonny, sur qui repose l'espoir familial de sortir de cette condition précaire qu'ont aggravé les émeutes ouvrières de 1969 qui ont embrasé l'île de Curaçao. On appelle cela les promesses de la vie, qui pourtant n'en fait aucune, et l'imagination est toujours féconde quand il s'agit de son propre avenir. Malheureusement la réalisation de ces fantasmes est rarement au rendez-vous et Max n'échappe pas à cette règle.



C'est le Frère Daniel qui prête sa voix à cette saga pleine de rebondissements et d'anecdotes de la famille Tromp, sur trois générations. L'auteur évoque la place des femmes dans cette société, le destin de ces îles pourtant paradisiaques qui ont été la proie de la colonisation et qui, sous couvert d'une politique d'émancipation des populations locales n'a finalement engendré que pauvreté, corruption, exclusion et évidemment racisme. Il y a aussi une étude sociologique, celle de la société des noirs parfaitement résumée par l'exergue, les femmes qui travaillent et les hommes qui friment, avec, au sein de cette famille, les mensonges de Roy mais aussi de Max au sujet de l'argent et la culpabilité ressentie sincèrement par ce dernier. A travers Frère Daniel, c'est l'action de l’Église et la sienne propre et surtout l'abnégation de ses missionnaires qui est ici mise en avant, leur sens du combat aux cotés des plus démunis même si la révolte des noirs est aveugle, s'exprime dans le cadre général de la colonisation, de la haine du « blanc » et frappe ainsi ceux qui les ont toujours défendus. Il y a aussi une réflexion sur le phénomène colonial, cette attitude de mépris de la classe dirigeante blanche qui maintient les noirs dans un état d'infériorité en raison d'une supposée supériorité mais aussi la recherche du profit au détriment des populations locales. Le plus étonnant est de Frère Daniel, malgré ses origines et peut-être un peu malgré lui-même, a contribué à faire entrer les noirs dans un moule fabriqué par les colons pour mieux les dominer. Il prend conscience de cela et culpabilise à un point tel qu'il décide de troquer sa soutane pour des vêtements civils, ce qui est plus qu'un symbole. Avec la troisième génération de Tromp, l'auteur introduit l'argent facile, le trafic de drogue et ses dangers, le destin de Max, et on imagine ce que sera la vie future de Sonny.



Il y a aussi cette étude de personnages, Roy est un être détestable, hâbleur, menteur, égoïste et Max est plein de bonne volonté, fait ce qu'il peut pour les siens avec un sens aigu du sacrifice, mais est poursuivi par un destin tragique qui s'acharne sur lui. Sa vie aurait pu être belle mais ne l'a pas été.

Cette saga est évoquée par le Frère Daniel, cet homme d’Église bienveillant et peut-être un peu trop idéaliste voire utopique face aux populations qu'il entend protéger, qui est fidèle à ses vœux est malgré tout d'un engagement religieux et personnel inébranlable. Non seulement il a fait de la défense de Max et de sa famille un des buts de sa vie mais cette action individuelle s'inscrit dans une sorte de recherche de rédemption personnelle. En toile de fond, il y a cette voiture vieillissante, qui, comme lui, est le témoin de la déchéance de cette famille.



Le style est quelconque, pas vraiment attirant, entrecoupé d'expressions locales évoquant des coutumes, des croyances et des superstitions, de phrases en anglais, mais le message au contraire est important.



©Hervé Gautier.

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Courrier des tranchées

J'ai beaucoup aimé ce roman de Stefan Brijs, premier livre que je lis de cet auteur d'ailleurs. Je ne vais pas faire un résumé de l'intrigue, cela ayant déjà été fait dans plusieurs autres très bonnes critiques (à noter que c'est grâce à ces critiques que je me suis lancée dans cette lecture !). J'ai apprécié les thèmes, questionnements, abordés par l'auteur : l'opinion patriotique des britanniques vis-à-vis de cette guerre, la pression faite aux jeunes hommes pour qu'ils s'engagent, la propagande réalisée autour de cette guerre, qui nous amène au thème principal de ce roman : le mensonge.

J'ai également apprécié la finesse avec laquelle l'auteur nous décrit l'évolution du personnage de John : son regard sur la vie, sa psychologie etc... J'ai trouvé l'écriture de Brijs juste, il écrit ce qu'il faut, sans trop en rajouter.

Un roman à découvrir donc.
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Taxi Curaçao

Juillet 2001, pendant que Max s’envole à bord d’un avion vers les Pays-Bas, Frère Daniel se souvient de ce premier jour d’école où Max Tromp débarque à bord de la Dodge Matador flamboyante de son père.

En ces années 60 sur l’ile de Curaçao, c’est la misère et la belle américaine impressionne même frère Daniel, le seul prêtre noir de l’île. Max est bon élève, il souhaite devenir instituteur. Il vit avec sa mère dans la bicoque misérable dénichée par son père. Mais si son père l’a reconnu, il continue malgré tout à courir les femmes comme beaucoup d’hommes dans ces iles Caraïbes, il faut bien maintenir sa réputation.

Max poursuit des études jusqu’au jour où son père tombe malade. Là il va se résoudre à prendre sa place à bord de la vielle Dodge Matador, les courses de nuits, les touristes à l’arrivée des bateaux, les travailleurs des chantiers, mais aussi la crise passent par-là, et les espoirs de vie meilleure fondent comme neige au soleil… Max épouse la jeune Lucia, après quelques difficultés, un garçon va naitre.

Sonny n’en fait qu’à sa tête sur cette ile déjà pourrie par les trafics en tout genre. Cocaïne, mule transport de drogue entre les Pays-Bas et Curaçao, tout est bon pour sortir du cercle de la pauvreté, se faire quelques dollars et arborer les signes extérieurs de richesse de ces jeunes désespérés, Nike, chaine en or, vêtements de sport de luxe, portable collé à l’oreille, scooters… Car sur l’ile, la colonisation a laissé des traces et l’émancipation ne se fera pas dans la sérénité mais bien dans la violence, la corruption, l’illégalité.

A travers ces trois générations d’une même famille, l’auteur dépeint la tragédie de la colonisation, montre le côté pervers de cette dernière, quand loin d’accepter les habitants natifs, ou immigrés, les colons ont tenté pendant de longues années de les soumettre à leur image.

Stefan Brijs présente une vision intéressante de la situation de cette ile, car elle n’a rien d’angélique et semble tout à fait réaliste.

Chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/09/23/taxi-curacao-stefan-brijs/
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Courrier des tranchées

J'étais un peu sceptique quand j'ai reçu "Courrier des tranchées" pour deux raisons: encore un roman sur la Première Guerre Mondiale et surtout il est énorme (591 pages).



Mais dès les premiers chapitres, mon scepticisme a disparu pour laisser la place à l'intérêt. Stefan Brijs nous apporte une vision nouvelle de cette première guerre. En effet, nous suivons l'annonce puis les premiers combats depuis Londres où l'engouement est plus qu'immense à l'annonce du conflit. De nombreux jeunes hommes s’enrôlent spontanément dans les rangs pour partir combattre les allemands. Cependant, John ne souhaite qu'une chose: continuer ses études contrairement à son ami d'enfance Martin, prêt à tout pour s'engager.



Martin au front, une fameuse lettre non distribuée par le père de John va venir bouleverser la vie de se dernier.... En découle une aventure saisissante et émouvante.



Plusieurs points m'ont conquis dans ce roman:



- tout d'abord le point de vue novateur apporté par l'auteur sur cette guerre. On a souvent lu des romans à ce sujet du point de vue de français mais jamais d'un pays où les conflits n'ont pas explosé. Ici la guerre est vue comme une bonne chose, même si la crainte que Londres soit bombardée reste bien présente dans l'esprit des gens. Loin des yeux, loin du cœur.



- les descriptions de l'auteur sont parfaitement équilibrées afin de permettre au lecteur de se situer parfaitement dans le décor. Stefan Brijs a parfaitement réussi à me faire voyager avec ses mots, j'y étais, je vivais les émotions des personnages, je ressentais leurs peurs, leurs joies et leurs doutes.



- les valeurs que l'auteur a souhaité mettre en avant dans son roman: l’honnêteté, la famille, la trahison, le courage... D'exemples en contre -exemples, tous ces points sont abordés un par un et, ce qui est agréable, sans jamais tenir un discours moralisateur. Les conflits intérieurs que rencontrent John illustrent de nombreuses situations quotidiennes. J'ai beaucoup apprécié.



Pour conclure, j'ai vraiment passé un excellent moment de lecture avec Courrier des Tranchées. Emotions et tensions étaient au rendez-vous et il a réussi à me tenir en haleine jusqu'à la fin. Une autre manière de découvrir la Première Guerre Mondiale. Je vous le conseille pour cette rentrée littéraire 2015.
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Taxi Curaçao

Un roman noir dans le cadre pas si enchanteur que ça de l'île de Curaçao. Une saga familiale sur 40 ans et trois générations, autour de la relation toxique entre un père et son fils : Roy, menteur, exubérant et intransigeant, et Max, qui essaye de faire son possible. Un destin entre misère et violence, dans un cadre colonial et mondialisé. Une histoire forte en émotions, jusqu'à la dernière ligne.
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Courrier des tranchées

Le courage. La lâcheté. La guerre. Voilà les thèmes de ce roman, classique dans la forme mais passionnant. John est considéré comme un lâche pour ne pas s'être enrôlé dès le début de la guerre, au contraire de son meilleur ami qui a devancé l'appel. Mais, est-ce aussi simple ? Brijs nous plonge dans Londres en 1914 et dans les tranchées. La vie et la vision du monde de John en seront bouleversées. Et sans doute les nôtres avec, sur l'héroïsme, le patriotisme, le courage...
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Courrier des tranchées

Courrier des tranchées est un roman sur le mensonge, les illusions et les faux-semblants. Portrait documenté d’une sombre période, où les notions de courage et de lâcheté paraissent soudain floues, Stefan Brijs raconte le gouffre entre l’exaltation de la guerre et son effroyable réalité.



En virtuose de la construction romanesque, il donne chair à des personnages sidérants de justesse, emportés par intrigue ingénieuse qui surprendra le lecteur jusqu’à la dernière page.



La première guerre mondiale est une période qui m’intéresse beaucoup, j’ai beaucoup lu sur ce sujet et ce roman se singularise vraiment de par son héros et surtout les thèmes qu’il aborde.



Le courage, la lâcheté, la guerre : voilà les thèmes de ce roman, classique dans la forme mais passionnant. John est considéré comme un lâche pour ne pas s’être enrôlé dès le début de la guerre, au contraire de son meilleur ami qui a devancé l’appel en mentant sur son âge.



Mais, est-ce aussi simple ? Stefan Brijs nous plonge dans Londres en 1914 du côté des pacifistes, de ceux qui ne veulent pas combattre : en premier lieu John et son ami William, étudiant en littérature allemande, qui font figures de lâche dans ces moments de ferveur patriotique.



Le roman est à son meilleur quand il décrit sur plus de 300 pages un pays imbibé de haine pour les « Huns », victime de la propagande, dans un climat délétère où ne pas aller combattre est considéré comme un acte antipatriotique réservé aux traîtres. Que de subtilités dans la progression psychologique de John, pacifiste dans l’âme, coeur romanesque bercé par les écrits de Keats.



L’auteur aborde aussi le métier de facteur à travers le père de John qui s’enfonce dans la dépression à mesure qu’il distribue les lettres qui annoncent la mort des jeunes soldats à leur famille.



Et dans les tranchées pour sa seconde partie, lorsque John devient ordonnance d’un lieutenant. Là, il nous raconte les hommes dans leur quotidien, dans les assauts, la terreur du no man’s land, le stress post traumatique, les désertions, la censure les télégrammes « Killed in action »…



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