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Critiques de Stéphane Carlier (624)
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Clara lit Proust

Une lecture tout en douceur, sans prétention.

Suivre Clara à la « recherche » d’elle-même grâce à un livre oublié dans le salon de coiffure où elle travaille.



La vie ne contient pas de hasards ou alors celle qui le croit, portait, à son insu, des besoins voire des nécessités que la lecture lui offrira.



Hymne à cette dernière par le biais de Marcel Proust.

Hymne aussi à celui-ci : beauté des mots, phrases qui se goûtent avec lenteur, des êtres qui se confient sans penser aux regards qui les dévisagent, des odeurs, des sons, etc… de quoi panser l’âme en souffrance, l’âme qui tente de comprendre.



Et Clara comprend, Clara ressent.

L’amour qui s’enfuit, la place qui deviendra la sienne et les partages qui en découleront.



Un livre doux, qui se déguste comme un bonbon entre des lectures plus ardues, qui pourrait provoquer l’envie de lire ou relire le grand écrivain qui demeure envers et contre tout une référence littéraire et celui qui a perçu au-delà des apparences.



Un livre dont les premiers passages désarçonnent par l’artificialité du milieu décrit mais humain, tellement humain qu’on l’aime bien…



Une démarche, celle de Clara, qui s’éveille à la beauté et à la puissance des mots, des pensées et nous jouons le jeu…
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Clara lit Proust



L’intention est bonne. Il s’agit de démontrer que la lecture de Proust est accessible à tous. Il n’est pas nécessaire d’avoir fait des études de lettres car Proust nous parle de la vie et donc de chacun de ses lecteurs.

Était-il nécessaire de sous-entendre à forte voix que les coiffeuses sont le parfait exemple de tête vide capable cependant d’entendre la subtilité de Guermantes ? Je ne crois pas.

Ce cliché gros comme une maison gâche tout le reste. Car il y a du bon. Des personnages attachants, des pistes intéressantes pour s’approprier le style proustien, un humour qui parfois oublie l’ironie.

C’est dommage.

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Clara lit Proust

Clara est coiffeuse dans un petit salon tenu par Mme Habib en Saône-et-Loire. Son quotidien est rythmé entre son petit copain, sa patronne et les histoires des clientes. Toutes les journées se ressemblent. Puis un jour, un client se présente. Il se fait coiffer et oublie son livre. Clara le met de côté, puis, intriguée, l'emporte chez elle quelques jours. Elle commence à le lire, jusqu'à ne plus pouvoir s'arrêter. Il s'agit de l'œuvre de Proust. Cette découverte va changer la vie de la jeune coiffeuse.



"Clara lit Proust" fait partie de la rentrée littéraire du mois de septembre. C'est un roman lumineux, frais grâce à la plume toute douce de son auteur.



On rencontre une jeune fille simple dans une petite province de l'est de la France qui, grâce à une rencontre inattendue, se met à lire Proust et à aimer ça. C'est ainsi que l'œuvre entre dans sa vie et lui apporte une ouverture d'esprit qu'elle n'imaginait pas. "A la recherche du temps perdu" est un ouvrage majeur. Pourtant, Clara s'y plait. Chaque soir, elle attend patiemment de rentrer chez elle et de se glisser confortablement dans le monde de l'écrivain. Les pages défilent. Le livre se termine. Clara ne peut attendre et commande les tomes suivants pour ne plus quitter cet univers car "Proust c'est son yoga".



Ce roman est une ode à la littérature et un hommage à Proust. A travers son héroïne, Stéphane Carlier parle du pouvoir des livres et montre que la lecture s'adresse à tous. Grâce à elle, Clara s'épanouit, sa vie prend un autre tournant, la beauté des mots guideront son destin.



Un personnage féminin attachant, le thème de la lecture, une envie de se plonger ou replonger dans l'œuvre de Proust.


Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Les gens sont les gens

Ce que j'ai cherché avec ce livre de Stéphane Carlier, c'est qu'il me fasse autant rire que lors de ma découverte de cet auteur avec "Amuse-bouche". Son titre énigmatique, ce petit porcelet tout rose sur la première de couverture et le bandeau "roman antidépresseur", tout était réuni pour m'offrir un (court car le livre n'est vraiment pas épais) moment de détente.



La rencontre improbable entre Nicole, la psychanalyste déprimée et Foufou, le cochon destiné à être transformé en jambon, puis le rapt qui s'en est suivi afin de le soustraire à son destin funèbre, a inauguré un début plutôt original. Sous la loufoquerie se cachant le message de l'importance du bien-être animal qui passe évidemment par les conditions d'élevage, je ne pouvais qu'être séduite. J'étais déjà convaincue par tout le positif que peut apporter à l'humain une relation avec un animal classique, alors pourquoi pas avec un cochon, puisqu'il parait que génétiquement, nous avons des points communs. Et puis, je ne sais pas pourquoi, j'ai trouvé que dans la deuxième partie du livre, tout partait en cacahuètes. Le voyage en Californie de Nicole (la poursuite de l'autruche !!!) qui va jusqu'à bouleverser sexuellement son couple et cette fin bâclée ont gâché le plaisir de la lecture, me laissant un goût d'inachevé. Utiliser le cochon comme thérapie et lui donner du Valium pour qu'il se tienne tranquille en voiture, je ne sais pas si les défenseurs de la cause animale apprécieront...

Stéphane Carlier a quand même l'immense talent de croquer d'un coup de crayon irrésistible ses contemporains. Je suis fan des portraits qu'il fait de ses personnages. Pour cela, j'accorde un 12/20 à cette histoire dont j'attendais plus.
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Le chien de Madame Halberstadt

Un peu à la manière de Baptiste Roy, personnage principal de ce court roman, je suis allée voir le nombre de personnes qui avaient lu "le chien de Madame Halberstadt". Baptiste m'excusera. Babelio est davantage ma référence en matière de critiques de livres qu'Amazon. 56. Que 56 lecteurs? Il en mériterait bien plus!



Je sais Baptiste Roy sensible à la notation. Il pourrait bien me dire quelque chose du type: "bon 4, c'est bien, mais pourquoi pas 5/5". Ma réponse est la même que celle de sa mère. En attendant, j'ai passé un très bon moment de lecture, j'ai appris le nom de la race d'un chien (inculte que je suis en la matière), j'ai pris plaisir à comparer sa liste de "belles choses" à la mienne, établie pour l'occasion. De là à dire que je vais adopter un chien, il ne faut pas pousser... mais très cher Baptiste, vous méritez bien la note apposée sur votre histoire!



Note destinée à Stephane Carlier : je ne vous connais pas, ne suis pas votre père, votre voisin ou votre kiné. Cette critique est parfaitement OBJECTIVE!



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Clara lit Proust

C’est l’histoire de Clara, coiffeuse, une jeune femme ordinaire qui vit de son métier, lui aussi bien ordinaire. Mais Clara mérite mieux qu'une vie fade et sans éclat. Le destin va alors lui embellir son quotidien : un livre oublié au salon de coiffure va la métamorphoser.



Merci à Stéphane Carlier et à Clara qui illuminent ce roman, merci surtout de m’avoir fait découvrir la grande beauté de l’écriture de Marcel Proust. Ce roman, que j’ai trouvé un peu terne au départ, m’a éblouie et m’a transportée dans un autre temps, et je pars dès à présent Á la recherche du temps perdu.



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L'Enterrement de Serge

Un avis de décès non publié dans le journal pour cause de grève et c’est la catastrophe… Enfin, pas tout à fait car ils sont quand même quelques-uns à s’être déplacés pour l’enterrement de Serge et ils ont tous un petit avis sur cet homme qui avait épousé une femme de ménage, habitait un mobil- home et conduisait le mini-bus de l’EHPAD voisin.

Pour la sœur, c’était un pauvre type qui avait loupé sa vie, pour le beau-frère, c’était un gars qui n’honorait pas ses dettes, pour la mère, c’était son fils et elle lui est infiniment reconnaissante… La médiocrité de certains transparaît bien vite tandis que la générosité des autres donne un peu d’espoir en l’humanité ! En tout cas, chacun y va de son avis sur le fameux Serge et l’on suit les pensées intimes des uns et des autres... Au bout du compte, on se demande qui était vraiment l’homme que l’on enterre… Mais dans le fond, sait-on qui sont les gens ?

Une délicieuse petite comédie familiale drôle, émouvante et pleine de rebondissements … Je me suis bien amusée à la lecture de ce roman choral où les personnages sont particulièrement bien campés, dans toutes leurs fragilités et leur humanité.

Si les obsèques de Serge n’ont certes pas été des plus grandioses, à coup sûr, on n’est pas près de les oublier...
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L'Enterrement de Serge

Ce roman m’a très rapidement fait penser à ‘’La pièce montée’’ de Blandine le Callet : un évènement familial et son protagoniste vu par différends assistants (famille, voisins ou autres).



En l’occurrence, il s’agit d’un enterrement et non d’un mariage. Évènement pas d’une franche gaité mais qui, sous la plume de Stéphane Carlier, est particulièrement jouissif car chaque intervenant de ce roman choral se raconte, dans son for intérieur, ce qu’il ne dirait jamais à haute voix… et sans filtre !!

En outre, on a une gamme d’individus pas piqués des hannetons, allant du croque-mort dépressif à la mère de famille faisant son coming-out, de l’ex-femme de taulard à l’adolescente rebelle, du paraplégique à la bourgeoise snob et frustrée, etc… etc…

Ajoutez à ce catalogue quelques réflexions de bon sens (cf certaines citations) et vous comprendrez que j’ai lu ‘’L’enterrement de Serge’’ d’une traite et me suis bien amusée.



Merci à Babélio et aux éditions Le Cherche Midi pour cette Masse Critique Privilégiée. Stéphane Carlier est un auteur que je suivrai dorénavant, surtout lorsque j’aurai besoin de sortir des romans plombants sur la misère de la vie en général et celle de certains individus pas vernis en particulier…

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L'Enterrement de Serge

Serge Blondeau est mort, et les rangs de la petite église de Saône-et-Loire où a lieu son enterrement sont particulièrement clairsemés. Il faut dire que Serge n'a pas eu une vie formidable, tout au moins en apparence. Mais certaines circonstances vont rendre ces obsèques plutôt ... exceptionnelles.



J'ai dévoré "L'enterrement de Serge" en deux jours. Voici un récit formidable, drôle, plein d'humanité, de bienveillance et d'émotion, peuplé de personnages attachants. Le lecteur va progressivement découvrir le véritable Serge au fur et à mesure des témoignages des différents acteurs de la cérémonie... et les belles surprises ne vont pas manquer !



Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions du Cherche midi de m'avoir permis de découvrir ce roman (et cet auteur !) dans le cadre d'une récente opération Masse critique privilégiée.
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Clara lit Proust

J'ai été attirée par le thème de ce roman, son titre et les avis des lecteurs d'autant plus que je n'ai jamais réussi à lire Proust. Ce petit, petit livre sur les bienfaits de la lecture se lit très bien; j'ai commencé par m'intéresser aux personnages la patronne du salon, les clients. Le contexte est vite et bien décrit.

Mais j'ai très vite eu l'impression d'être abusée. A la fin des chapitres ultra-courts, je me disais : "Oui, et après, développez!" et quand on retire les citations de Proust, il ne reste plus grand chose. Vous me direz , ce n'est pas la quantité qui compte. Moi j'aime les romans longs.

Et alors les clichés!! La coiffeuse un peu idiote et ringarde qui lit Musso.

Si je devais employer un seul mot je dirais, superficiel!
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Clara lit Proust

Livre charmant et d’une grande justesse . En le lisant , outre une frénétique envie de relire la Recherche (aussitôt dit aussitôt commencé ) , j’ai retrouvé les sentiments éprouvés ,et jamais oubliés, à ma première lecture de « Du côté de chez Swann ». Je n’étais pas coiffeuse comme Clara , mais lycéen encore à peine frotté du vernis d’une culture qui n’était pas de mon milieu . Cette sensation d’une porte qui s’entrouvre sur la lumière d’un monde parallèle , cet émerveillement devant la musique que peuvent exhaler les mots de tous les jours . Ce temps retrouvé , j’en remercie Stéphane Carlier , pour son texte si sensible à l’éblouissement qu’apporte la littérature (où tout autre art) à ceux qui ne l’ont pas eu en héritage .
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Le chien de Madame Halberstadt

J'ai découvert Stéphane Carlier l'an dernier grâce à une opération Masse Critique. Comme je l'indiquais en conclusion de ma critique sur ‘'L'enterrement de Serge'', c'est «un auteur que je suivrai dorénavant, surtout lorsque j'aurai besoin de sortir des romans plombants sur la misère de la vie en général et celle de certains individus pas vernis en particulier». J'ai donc emprunté à la médiathèque au bout de ma rue son roman distingué par le jury du prix Littéraire de la Société Centrale Canine (excusez du peu…) : ‘'Le chien de Madame Halberstadt''.



Ce sont les aventures d'un quarantenaire dépressif auquel sa vieille voisine de palier a confié son clébard le temps d'un séjour hospitalier. Dans le genre ‘'aventures d'un dépressif'' j'ai préféré celles narrées par un de mes auteurs favoris, JM. Erre, dans ‘'Le bonheur est au fond du couloir à gauche''. Mais on suit avec amusement les évènements (et non-évènements) affrontés par Baptiste, écrivain très confidentiel (475 758e dans les ventes d'Amazon), plaqué par sa petite amie, quasi sans le sou et affublé d'une mère cyclothymique (n'en jetez plus… la cour est pleine !).

Il faut reconnaître que notre anti-héros s'en sort plutôt bien, fortement aidé par la plume inventive de l'auteur. En passant, je me suis demandé si celui-ci n'avait pas un compte à régler avec les éditeurs et le milieu de l'édition tant il les tacle avec humour.



Bref, n'attendez pas de la grande littérature, ni des théories absconses. C'est de l'amusement sans prise de tête.

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Les gens sont les gens

Un histoires de fous !

Nicole Rivadavia, psychanalyste en totale déprime décide de prendre l'air à la campagne, histoire de prendre du vert, de l'air !

Elle décide donc sur un coup de tête, de rendre visite à une ancienne voisine, devenue amie, qu'elle n'a pas vue depuis longtemps.

Là, au fin fond d'un village perdu au Sud de la Bourgogne, elle découvre un petit cochon de 6 semaines, prénommé Foufou.

Et là, c'est la révélation !

Nicole décide d'arracher cette pauvre bête à sa condition animale déplorable.

Elle l'emmènera rue de Vaugirard dans sa Mayfair.

S'ensuit toute une série d'aventures: avec le cochon, les voisins, les patients de Nicole, son mari...

Un cochon qui va venir perturber et révéler Nicole au plus profond d'elle-même.

Une petite comédie loufoque, vivifiante et attachante.

Un très bon moment de détente, sans prise de tête et tendre à souhait.

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Clara lit Proust

Clara lit Proust est un sympathique petit roman qui nous rappelle que la vie est faite de rencontres inattendues.

Ladite Clara, coiffeuse enfermée dans un quotidien sans surprise, découvre ce que la lecture a de mieux à offrir, l'évasion.

Il est certes question de Marcel Proust et de "La recherche", mais il ne s'agit là que d'un heureux hasard. Clara découvre par cette lecture, que beaucoup considère comme difficile, tout un monde fait de lenteur et de silence, de senteurs et de sentiments... et tout, soudain, devient proustien.

Une belle ode à la lecture comme moyen d'évasion, à la recherche du temps perdu... à l'ignorer.

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Les gens sont les gens

Extrait du résumé éditeur :

Nicole Rivadavia est une psychanalyste parisienne de 57 ans au bout du rouleau.

Foufou est un porcelet de 6 semaines enfermé dans une cabane au fin fond de la Bourgogne. Ce livre raconte leur improbable rencontre, et comment ils vont se sauver l'un l'autre...



J'ai découvert ce livre par hasard, et j'ai eu envie de le lire. Je ne le regrette pas.

C'est un livre drôle, léger, au style dynamique. Une rencontre improbable qui va déboucher sur d'autres rencontres , des aventures, et des changements de vie que les personnages n'auraient jamais imaginés, même en rêve.

Foufou le petit cochon occupe une place centrale au milieu de tous les personnages.
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L'Enterrement de Serge

Une lecture facile ,un rien désopilante sur un sujet délicat car un enterrement en principe n'est jamais drôle, mais traité, ici,avec une once d'humour ,juste saupoudrée ,car hélas beaucoup de clichés. Je pourrai presque dire " un Feel-good book" ,qui fait parfois sourire ,n'a pas suscité chez moi le moindre rire,mais une lecture détente ,légère qui frise le vaudeville,mais qui ne m'a pas " emballée" plus que ça. À lire en vacances.⭐⭐⭐
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L'Enterrement de Serge

Qui a dit que les enterrements étaient forcément tristes ?



Je veux dire, hormis celui de quelqu’un que tu aimais follement, ou celui d’un gamin, franchement, à des obsèques on peut aussi très bien se marrer.



(mais loin du veuf ou des parents, car nous sommes des gens civilisés.)



L’enterrement de Serge est un enterrement qui devrait être triste.



Mort d’un cancer à un âge pas si avancé, laissant une veuve, son chien, et sa vieille maman. Une sœur, aussi. Mais c’est une connasse qui fait seulement acte de présence, attendant bravement que sa mère lui annonce qu’elle va lui filer sa maison, en Vendée je crois mais je ne suis pas sûre.



L’enterrement de Serge sera donc expéditif. Ils ne seront donc pas nombreux, dix en comptant le chien et les deux croque-morts.



Un véritable enterrement triste, ponctué par les sanglots d’Arlette, la veuve, et les soupirs de la sœur dont le nom m’échappe, qui n’attend que de pouvoir retrouver son amant.



(Ah bah oui, autant être une ordure jusqu’au bout.)



En réalité, les obsèques de Serge sont une façon de retrouver toute la famille qu’on voit peu, en général, et de découvrir quelques amis du mort.



Découvrir un morceau de sa vie, aussi. Qu’on ne connaissait pas, parce qu’il n’en parlait pas. Ou parce qu’on n’en parlait pas.



L’Enterrement de Serge est un livre plein de tendresse, pas si triste et presque drôle, malgré le thème qu’on aurait pu penser lugubre.



Chacun vivra son deuil à sa manière, les uns oublieront le mort qu’ils n’avaient du reste jamais tellement aimé, d’autres, abrutis par la douleur, prendront conscience qu’ils auront perdu et manqué des souvenirs, des joies.



Un enterrement classique, en somme.



Me voilà bien douce ce soir, toute gentillette. C’est peu commun.



La semaine dernière, cherchant tant bien que mal le sommeil, je suis tombée sur une interview de Brassens qui expliquait que son grand plaisir, c’était de se promener au cimetière du Montparnasse et d’y assister à des enterrements de gens qu’il ne connaissait pas.



Je le rejoindrai sur ce point ; j’aime bien l’ambiance des enterrements. Avec mon grand-oncle, on faisait un loto des phrases cons qui reviennent toujours, et celui qui avait coché le plus de cases avait gagné.



Du genre :

- C’est toujours les meilleurs qui partent en premier…

- C’était un chic type.

- Ne pleure pas, Alain, vous vous retrouverez là-haut…

- Elle a beaucoup souffert, elle est mieux là où elle est.

- Mon pauvre vieux, j’ose pas savoir ce que tu endures…

- On est bien peu de choses, quand même…

- Quelle tragédie… si jeune…

- Comme quoi, faut profiter de la vie, elle est courte…

- Oh, faut se dire que le bon Dieu l’a rappelé à lui…



J’essaie toujours d’assister aux enterrements, si possible des gens que j’aimais peu ou pas, parce que pleurer devant tout le monde c’est pas tellement ma came.



Les enterrements des vieux sont les mieux.



Y’a pas tellement longtemps, le mois dernier je crois, mon cher papa m’avait appelée :

- Bonjour ma Galette… Tu vas comment ?

- Ça pourrait être pire. Et toi ?

- Ça va, ça va… Bon, j’ai une mauvaise nouvelle.

- Tu ne vas pas pouvoir me faire un gravlax ?



J’adore le gravlax. C’est la plus belle chose au monde. Mieux que l’entièreté de la gastronomie bretonne. Rien que ça.



- Si, pour le gravlax c’est bon. Mais Tante Renée vient de mourir.

- Renée ?

- Oui.

- Mais…

- Tu croyais qu’elle était morte il y a deux ans ?

- Bah… oui... ?

- T’inquiète, moi aussi.



Et voilà. Autant te dire que des obsèques d’une personne que tu croyais déjà morte ne sont pas si tristes. En plus il faisait beau, le bébé d’une cousine gazouillait dans l’église…



J’étais simplement triste pour mon loto-des-phrases-cons, qui est resté désespérément vide.



Mais on a eu un cortège sympa, avec cette jolie conversation, sous un soleil de février :

- Oh, après tout, j’pense que c’est mieux pour tout le monde, que Tante Renée soit partie.

- Oui, elle a rejoint Tonton Yves là-haut.

- Vingt ans qu’il est parti, lui, non ?

- Qui ? Tonton Yves ?

- Non, le Pape, abruti.

- Je crois qu’il est mort en 2001, oui.

- Putain, ça filoche…

- J’ai l’impression qu’on l’enterrait le mois dernier.

- Il était pas si vieux, en plus ?

- A peine ! Soixante-dix ans !

- Quelle tragédie… si jeune…

- Et un chic type, avec ça.



Martine qui plie son mouchoir en tissu.

- Elle va me manquer, Maman, quand même.

- Oh, tu sais, moi ça fait deux ans que je la croyais morte, donc mon deuil est fait.

- Oui, Tristan a raison, faut pas pleurer.

- Nous nous reverrons un jour ou l’autre, comme dirait Aznavour.

- C’est pas Claude François qui chante ça ?

- Mais non, c’était Thierry Le Luron.



Le cortège passe la grille du cimetière. Les voix, respectueusement, s’éteignent. Mais pas pour longtemps.

- Et sinon, si on considère que ce sont les meilleurs qui partent en premier, on en pense quoi, de Renée ?

- Elle avait quel âge ?

- Elle était centenaire je crois, hein, Martine ?

- A deux ans près, oui.

- Et donc, François, tes conclusions ?

- Elle était peut-être pas si respectable…

- Sûr qu’elle était une baronne de la drogue…



Petit silence considératif. Mon oncle Michel se gratte la barbe.

- Ouais, ça se tient.



Alors, qui a dit que les enterrements étaient forcément tristes ?

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L'Enterrement de Serge

Pour compléter le résumé de l'éditeur (qui correspond au livre pour une fois), on peut dire que le retard de vingt quatre heures dans l'enterrement de Serge va bouleverser la vie de tous ceux qui participent à la cérémonie. Ils en sortiront changés, plus heureux, meilleurs. L'intrigue est très fine, les changements de point de vue bien amenés, et les personnages attachants, même les plus antipathiques au départ.

Pour autant, ce n'est pas un "feel good book", c'est un vrai roman.

Ce n'est sans doute pas un chef-d'œuvre de la littérature, mais quand même un des meilleurs livres de la rentrée.

Et un petit prix littéraire n'aurait pas été immérité.

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L'Enterrement de Serge

Ce livre est dédié à Jean Pierre Bacri, ça vous donne tout de suite le ton.

L' autopsie d'un enterrement..le scanner des hypocrisies et des faux semblants..

Carlier pousse le bouchon un peu loin?

La vie aussi! Il cède à la facilité ? Oui , oui !



Ce petit livre est plaisant, mais on ne va pas se relever la nuit pour lui décerner un prix. la première partie est plus réussie. L'autre moitié est plus convenue , trempant dans le théâtre de boulevard pour finir dans une marinade de sucre d'orge.
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Les perles noires de Jackie O.

Je vous conseille vraiment ce livre pour son originalité et son humour pas commun !



Nous rencontrons ici une pléiade de personnages intéressants mais mon favori reste Gaby, notre héroïne. Ayant trimé toute sa vie, on comprend son désarroi et son hésitation quand elle se retrouve, par hasard, face au code secret du coffre-fort de chez Mr Irving, la personne qui l’emploie. A partir de ce moment, qui survient très rapidement, le roman se lit quasi d’une traite…tant les rebondissements sont nombreux. Le plan, qui au départ semble simple, s’emberlificote d’une façon plutôt inattendue…pour notre plus grand plaisir!



Stéphane Carlier livre ici son 4ème roman et il est clair que je ne m’arrêterai pas là dans la découverte de l’auteur. J’aime beaucoup la phrase d’accroche du livre qui le résume plus que bien : « Une comédie irrésistible : l’élégance de Billy Wilder, la drôlerie des frères Coen. ». La comparaison à ces cinéastes est assez intéressante car j’ai trouvé le style de l’auteur très cinématographique et j’imagine bien le livre mis en film…Sait-on jamais.



Bref, ce roman vaut le coup d’œil. Je vous le conseille !

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