AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Stéphanie des Horts (119)


Les Argentins se pressent au Jockey Club, Calle Florida, puis vont jouer au polo dans le Barrio Palermo. Les hommes respirent la splendeur féodale, et les femmes sont couvertes de bijoux étincelants. Tina songe que la vie est prometteuse. Elle observe son époux. Il a pris beaucoup à Dodero, son style surtout, mais pas son chic. Eva Perón fête l’accession au pouvoir de son mari, mais partage allègrement sa couche avec tout étalon fortuné. Pour Onassis, cela sera dix mille dollars !
Commenter  J’apprécie          10
La seule couleur qu’il connaît, c’est celle de l’argent. Ses rivaux sont tous présents ce soir. Ils le jalousent, c’est normal, Ari est une tornade dans un monde aux angles droits.
Commenter  J’apprécie          10
Demain, je ferai les gros titres du New York Times. On dira que je suis ravissante, même si mon nez est un peu long à mon goût. On qualifiera Ari de bandit, mon pirate pour la vie.
Car mon époux est originaire de Smyrne. Il est le fils d’un petit marchand sans le sou. On ne lui pardonne pas ses faux airs levantins, ses intonations rauques qui fleurent bon l’exil. On ne lui pardonne pas son rire guttural et ses amis argentins. Il a le corps en alerte de celui qui a fui pour sauver sa peau. Sa peau tannée par le soleil de Buenos Aires. On ne lui pardonne pas d’avoir disparu plusieurs années et d’être revenu milliardaire. On ne lui pardonne pas d’avoir soulevé l’attention de Hoover et celle de Truman. On ne lui pardonne pas son audace, son argent gagné à la force du poignet et ses accointances avec d’anciens nazis. On médit sur ses cheveux gominés, son air de mafieux en goguette, ses mains de catcheur…
Commenter  J’apprécie          10
Je m’appelle Tina, j’ai dix-sept ans et je vais épouser le Grec le plus riche du monde. Plus riche que Papa. Plus riche que Niárchos, Kulukundis et Embiricos réunis. Aristote Onassis. Ari et ses cheveux gominés aplatis sur les tempes, ses souliers en croco et ses costumes froissés. Ari, son passé de métèque, ses mauvaises fréquentations et ses liberty ships. On parle de lui, je veux qu’on parle de moi avant tout. Tenir le devant de la scène. Avec Ari, mon amour. Être adulée, admirée, enviée. Ne plus jamais être la seconde. Mariée avant Eugénie et ses quelques années de plus que moi. Mariée avant Georgie Boy, mais c’est un garçon, donc ça ne compte pas.
Commenter  J’apprécie          10
C’est du harcèlement, pas une demande en mariage ! Ce bandit, ce gangster, ils l’appréciaient de loin, mais de là à en faire un gendre, il y a un monde. Et Onassis ne fait pas partie du leur. Livanos fulmine. Il enrage. Depuis quand un père ne choisit-il plus pour ses filles ? Comment sa cadette a-t-elle pu tomber sous le charme vénéneux de ce moins-que-rien ? Cet opportuniste, ce cavaleur ? Pire que tout, ce Turc ? Car Smyrne, chacun le sait, ce n’est pas la Macédoine !
Commenter  J’apprécie          10
Quel cliché ! Eugénie jette sa cigarette dans le sable, attrape son panier, ses lunettes de pimbêche et file sans un mot. Que sa sœur se comporte comme une putain, c’est son droit, mais elle ne lui accordera pas sa bénédiction.
Il faut dire qu’elle est jolie, la cadette des Livanos. Ses seize ans, son insolence, sa peau brunie. Elle pénètre dans l’eau à la suite du Grec, ils nagent jusqu’au bateau dans lequel ils embarquent. Elle se laisse happer par son corps tortueux et musclé. Il dégage quelque chose d’insensé, de chaud et suave à la fois. Qu’il la prenne, l’embrase, elle en crève d’envie. Onassis plaque Tina au fond du bateau et lui vole sa virginité avant qu’elle ait eu l’idée de dire non. Elle n’aurait pas dit non. C’est brutal et ça lui plaît. Elle aime être dominée, elle se donne, il est son maître. Il joue avec ses fesses, ses seins ronds qu’il dévore à pleine bouche. Tina Livanos se gave de luxure, son amant est un fauve avide.
Commenter  J’apprécie          10
Au soleil de l’après-midi, elles offrent leurs corps de nymphettes. Nues, complices comme jamais, elles se laissent bercer par une brise marine porteuse de mille promesses. Un hydravion décolle, libellule des temps modernes, et dans les dunes, Tina et Eugénie poursuivent le souffle de l’épopée. Quelle audace, songent les pêcheurs de pétoncles qui osent affronter leurs rires. Ils ne savent pas qu’Aphrodite est grecque et malicieuse. Les deux sœurs s’enivrent de champagne et scrutent l’horizon qui se noie dans l’océan.
Commenter  J’apprécie          10
Onassis fonce vers Long Island. Il est en train de bâtir sa légende. Lui, l’homme le plus riche de l’univers. Un jour prochain, le patriarche d’un empire gigantesque. Qui seront ses enfants ? Des êtres à l’avenir étincelant. Talentueux, beaux, cosmopolites. Le monde entier se les disputera. Ils marqueront le vingtième siècle.
Commenter  J’apprécie          10
L'amour complique vraiment l'existence, il serait temps que cela se sache.

page 105
Commenter  J’apprécie          10
Je sais pour papa et elle. Et elle sait que je sais et je sais qu'elle sait que je sais. Pourquoi en parle alors ?

page 86
Commenter  J’apprécie          10
Ce qui compte, c’est le français. Car c’est une vérité universelle, toute jeune fille bien née se doit de parler français, et Paris est la capitale suprême de l’élégance. On y vit, on y danse, on y chante et on y bâtit des légendes. Hemingway s’amourache de Gertrude Stein, à moins que cela ne soit le contraire. Un macho et une lesbienne, il n’y a qu’à Paris qu’on peut imaginer pareil assemblage. Il semblerait que la copulation n’ait jamais eu lieu, Alice Toklas veillait au grain. Fitzgerald défraie la chronique avec une danseuse. Mais non, c’est sa femme ! Ils ont les yeux qui puent l’alcool. C’est la confusion des sexes, la vodka s’avale cul sec, Kiki de Montparnasse est droguée au dernier degré, mais les artistes, Pamela s’en fiche, sa culture passe d’abord par l’argent.
Commenter  J’apprécie          10
- c'est bien ce que tu fais, Volga, si tu n'étais pas là, cette enfant...
- Je sais, Lee, Marguerita a besoin d'un garde du corps
- C'est quoi, un garde du coprs, Lee ?
- C'est ce que je serais plus tard pour toi quand tu seras célèvre
- Je ne veux pas être célèbre
- Marguerita, tu as bien trop de talent pour rester dans l'anonymat.
Commenter  J’apprécie          10
- Mon avenir, Pierre, est derrière moi, Je suis une vieille femme.
[…]
- Mon avenir, Jeanne, est avec toi, tu es la vieille femme de ma vie.
Commenter  J’apprécie          00
Daisy Fellowes, héritière de la dynastie Singer, devient l’une de mes plus grandes clientes. Arbitre des élégances, sa seule vocation est de devenir inoubliable, elle est la reine de la médisance et se plaît à organiser des dîners de gens qui se haïssent. « Sainte Daisy, médisez pour nous », prient ses chers amis.
Commenter  J’apprécie          00
« Être toujours la première, lancer la mode, mépriser ceux qui la copient, Jeanne Lanvin confond remugle et fragrance, qu’elle bourgeoise », commente Coco en s’aspergeant de N•5.
Commenter  J’apprécie          00
Je croise le regard de Charlotte, elle lève son verre et s’exclame « à l’avenue chérie, droit devant et jusqu’à l’infini ! » Puis elle vide sa coupe d’un trait, la jette derrière elle et le passé se fracasse dans un cliquetis sinistre.
Commenter  J’apprécie          00
Et puis le mariage, de toute façon n’a rien à voir avec les sentiments, c’est bien connu, on épouse des femmes de bien, on aime des filles de rien.
Commenter  J’apprécie          00
J’ai honte, Jeanne. C’est tout. J’ai honte de n’avoir pas su t’imposer. J’ai honte de t’aimer aussi. J’aime mon monde et je t’aime toi. Il semblerait que cela fasse beaucoup. Affronter ton regard, ta déception, devoir le reconnaître, pardonne-moi Jeanne mais tu ne seras jamais comtesse de Quinsonas et je dois te l’avouer, au fond de moi-même je l’ai toujours su.
Commenter  J’apprécie          00
Une foule s’est amassée rue de la Paix. Ce n’est pas pour apercevoir Édouard VII ou le maharadjah de Kapurthala entrer chez Cartier. Non, il s’agit d’une arrestation, mon arrestation.
Commenter  J’apprécie          00
Pas un regard pour mes employés. Ils risqueraient d’y lire mon désarroi. Forte, rester forte. Toujours. Pour la légende, le souvenir, ce personnage que j’ai forgé année après année. Une femme d’airain. Une dame de fer. La carapace force le respect, la froideur est mon rempart, l’émotion me terrifie. Tenir coûte que coûte, garder la tête haute et maîtriser ma peur. Enrayer la panique. Pas de larmes, pas de pleurs, avancer droit devant, comme toujours.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Stéphanie des Horts (599)Voir plus


{* *}