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Citations de Stephen Markley (153)


On manque d'imagination au niveau de la violence. On accuse des « tarés » sans trop savoir ce que ça veut dire. Ça nous rassure. C'est sécurisant. Mais dès trucs comme My Lai, Auschwitz ou Gnadenhutten, ça n'a rien d'aberrant. Ça arrive à cause de ce qu'on est tous. On est fragiles. On n'a pas confiance en nous, on est avides, on veut une augmentation, on a peur de notre supérieur... C'est à cause de ce genre de trucs ordinaires et débiles que les gens se font du mal les uns aux autres.
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Mais ensuite, Hailey écrivit que Mrs Bingham n'en avait plus pour longtemps et là elle toucha le noyau de mauvaise conscience, de chagrin et de nostalgie qui commande à notre cerveau d'affronter ce que nous préférons éviter.
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Avec quelle rapidité le mépris peut se dissiper devant l'humanité et le pathétique d'une autre personne. On lit en elle une fraction de seconde et l'empathie s'engouffre. Une grande pluie qui vient laver le ciel noir.
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Et c'est ce qu'il ne pourrait jamais expliquer à Hailey : on n'est jamais aussi proche d'autres humains qu'à la guerre. Méme de ses parents, de sa femme ou de ses gosses. Le sens du devoir avec lequel on part- devoir envers Dleu et la patrie-s’évapore dans la réalité trouble de Bagdad ou de Kandahar, et alors il ne reste plus que la responsabilité envers les copains, les frères.
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Sur un mur, une pustule de prises électriques d’où partaient des rallonges dans toutes les directions, l’une d’elles accrochée derrière l’unique décoration, un tableau kitsch à vingt-cinq cents représentant le Christ, les mains en supplication, les yeux tournés vers son Père, car il venait de comprendre qu’il ne transmettrait jamais son nom.
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Le bar aurait aussi bien être un tombeau, le cimetière de leurs souvenirs rassemblés. Il y avait entre eux des histoires qu'ils ne pourraient jamais raconter, et c'étaient ces moments appartenant à leur passé qui planaient dans le calme de cette niche en acajou et cuivre au coeur du monde, qui craquaient dans les jointures des tabourets du bar où dans la matière bordeaux des banquettes, dans cet endroit où les adultes entendaient le tassement du bois tandis que les enfants y percevaient des esprits.
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Aussi loin que remontaient ses souvenirs, Éric Frye était un des seuls Noirs dans leur bahut. Il n'avait pas particulièrement été la cible d'un racisme ambiant, mais à un moment on avait remarqué qu'il n'avait pas essayé d'intégrer l'équipe de basket, qu'il n'y connaissait rien en rap et qu'il était discret et intelligent (son père était orthodontiste, sa mère institutrice à l'école de Grover Street). Quelqu'un avait commencé à l'appeler "Whitey" dans son dos et c'était resté.
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Le croissant de lune se reflétait sur l'eau et drapait la cime des arbres d'un lustre incandescent, comme si on avait broyé les milliers de lucioles errantes pour en badigeonner les feuilles. La silhouette des bois, humide et brusque sur l'étang du ciel. Des étoiles et la lune qui y nageaient dans l'infini. Il se dit que, s'il pouvait pousser sa vue assez loin, il apercevrait la fin de tout, le point où l'univers revient goutte à goutte dans l'œil de Dieu.
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C'était l'unique leçon qu'il tirait de ses voyages : où qu'on aille, même si tout paraît neuf quand on débarque, au bout du compte c'est toujours les mêmes bars, la même bouffe, les mêmes meufs, la même politique, la même picole, les mêmes drogues, les mêmes emmerdes.
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Sur le ciel d'acier, les arbres tranchaient avec le rouge et l'orange somptueux de leurs feuilles - des feuilles que le vent s'acharnait à affranchir de ces ormes, chênes et aulnes si pittoresques.
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Dan avait un pressentiment furieux dont il aurait aimé se débarrasser. Ça ressemblait à essayer d’exprimer le mot « amour » avant l’invention du langage.
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Dormir, c'est pour ceux qui sont pas au courant que les coraux blanchissent et qu'on assassine des gens avec des drones.
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Il est difficile de dire où cela s’achève et même où cela a commencé, car on finit par se rendre compte que la linéarité n’existe pas. Tout ce qui existe, c’est ce lance-flammes délirant, ce rêve collectif dans lequel nous naissons, voyageons et mourons.
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Il portait en lui des océans entiers, toute la nature du pays, des fantômes farouches et quelques centaines de millions d’étoiles.
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Il était bâti comme un gnou, le crâne aussi lisse et brillant qu'une boule d'attelage chromée, et un nez qui ressemblait à un morceau de charbon rose biscornu. Il partageait avec Beaufort le même teint rougeaud et la même beauté néanderthalienne. Un front lourd, mais qui fait sérieux quand on est jeune. Aux Brokamp plus âgés, il donnait seulement l'air cruel, un côté gardien de camp de concentration.
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Car lorsque l'esprit est consumé par mille dévastations, par le néant, on n'a pas d'autre choix que de rêver de courage.
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Et puis les corbeaux s'étaient animés, des milliers de corbeaux qui s'étaient déversés dans le dernier éclat du jour. Des créatures à mi-chemin de l'ange et du rat, gorgées de reflets violets, qui s'étaient élancés en croassant vers la forêt, une inquiétante courtepointe qui avait recouvert la moindre branche laissée nue par l'hiver...
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Et puis deux avions percutèrent le World Trade Center, un autre le Pentagone, et un dernier laissa un cratère dans un champ en Pennsylvannie, et presque le même jour un fossé se creusa entre eux. Bill observa les drapeaux agités, le nationalisme décérébré, la puissance militaire invoquée comme panacée, et tout cela lui évoqua un mauvais film, un vernis commode posé sur le culte national du massacre. Rick, lui, plongea dedans la tête la première.
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Il connaissait le reste du trajet comme on connaît le couloir de la maison de son enfance, négociant en pleine nuit chaque coin, chaque porte, chaque angle de table.
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New Canaan était maudite avait-on décidé collégialement. Leur génération, celle des cinq premières promotions du millénaire naissant, évoluait dans la vie avec un piano suspendu au-dessus de la tête et une cible peinte sur le crâne.
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