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Citations de Susanna Tamaro (150)


Nous sommes malheureusement habitués à considérer l'enfance comme une période de cécité, d'inachèvement, et non comme l'une des plus riches qui soient.(...) Les enfants ont en eux, naturellement, un souffle plus large, c'est nous, les adultes, qui l'avons perdu et qui sommes incapables de l'accepter. A quatre, cinq ans, je ne savais rien de la religion, de Dieu, de toutes les bêtises qu'ont commises les hommes en parlant de ces choses-là.
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"Avant de juger une personne, marche pendant trois lunes dans ses mocassins."
Dicton des Indiens d'Amérique.
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Page 197
Les jeunes ne sont pas naturellement égoïstes, de même que les vieux ne sont pas naturellement sages. Compréhension et superficialité ne sont pas liées à l'âge mais au chemin que chacun parcourt. Quelque part, je ne sais plus où, j'ai lu récemment un dicton des Indiens d'Amérique qui disait : "Avant de juger une personne, marche pendant trois lunes dans ses mocassins." Il m'a tellement plu que pour ne pas l'oublier, je l'ai recopié sur le bloc-notes près du téléphone. Vues de l'extérieur, beaucoup de vies paraissent ratées, irrationnelles, folles. Tant que l'on est à l'extérieur, il est aisé de se tromper sur autrui. Ce n'est que de l'intérieur, en marchant trois lunes dans ses mocassins que l'on peut comprendre les motivations, les sentiments, ce qui fait agir une personne de telle façon et pas d'une autre. La compréhension est le résultat de l'humilité, non de l'orgueil de savoir.
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Se mai arriverai a ottant'anni, capirai che a quest'età ci si sente come foglie alla fine di settembre.

Si jamais tu atteins quatre-vingts ans, tu comprendras qu'à cet âge-là on se sent comme une feuille à la fin du mois de septembre.
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Les changements s'accumulent en sourdine, tout doucement et à un certain moment ils explosent. tout d'un coup, quelqu'un brise le cercle, décide d'être différent. Destin, hérédité, éducation, où commence une chose, où finit l'autre? Si l'on s'arrête rien qu'un instant pour y réfléchir, on est effrayé presque aussitôt par le grand mystère que tout cela renferme. (p.61)
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Le temps fane,décolore les teintes les plus violentes.
Si on te dit des choses de ce genre, n'y crois jamais, ce n'est pas vrai, on répète cela pour se consoler, c'est tout. Bien sûr, quelquefois on a l'impression que le temps guérit les blessuresq, on a cette impression, mais c'est une impression fausse, totalement fausse. Le temps travaille sournoisement, comme une vrille, il creuse, perfore, transforme les trous en gouffres, en abîmes.
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Désormais, j'étais au seuil de l'adolescence. Je me sentais comme un animal en fin d'hibernation. Pendant toutes ces années de collège, je n'avais pensé qu'au vide. Au vide et à ce qui se cachait- ou ne se cachait pas - derrière.
C'étaient des pensées voilées de tristesse, toutes mes actions étaient teintées de mélancolie. pge 19
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Il y a quelque temps, j'ai lu dans un journal que, d'après des théories récentes, l'amour n'a pas son origine dans le cœur mais dans le nez.
Quand deux personnes se rencontrent et se plaisent, elles commencent par s'envoyer des petites hormones dont j'ai oublié le nom, ces hormones rentrent par le nez et montent jusqu'au cerveau et là, dans quelques méandres secrets, elles déchaînent la tempête de l'amour.
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L'esprit est moderne alors que le cœur est ancien. Ceux qui écoutent le cœur - se dit-on alors - sont proches du monde animal, de l'incontrôlé ; ceux qui écoutent la raison sont proches des réflexions les plus hautes. Et s'il n'en était pas ainsi, si c'était exactement le contraire qui était vrai ? Si c'était cet excès de rigueur qui appauvrissait la vie ?
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Aux personnes trop sensibles, il arrive souvent une chose étrange : en grandissant, elles deviennent les plus cruelles. Le corps a ses lois et parmi ces lois figure également celle-ci. Si quelque chose mine sa solidité, les anticorps se mettent immédiatement en action. La violence et le cynisme ne sont rien d'autre que cela, ils renversent notre vision du monde pour nous rendre plus forts. Je n'ai jamais été étonné en lisant les vies des grands criminels, il y a des gens qui ont exterminé des populations entières et qui, le soir, arrosaient leurs fleurs, émus devant un oisillon tombé du nid. Quelque part à l'intérieur de nous se trouve un interrupteur : selon nos besoins, il branche ou débranche le courant du coeur.
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Comprendre d'où l'on vient, ce qu'il y a eu avant nous est le premier pas qui permet d'avancer sans mensonges. (p 198)
(...)
Trouver des échappatoires quand on refuse de regarder en soi est la chose la plus facile du monde. Il existe toujours une cause extérieure, il faut avoir beaucoup de courage pour reconnaître ses propres fautes - ou plutôt ses responsabilités. Et pourtant (...) c'est la seule façon d'avancer. Si la vie est un parcours, c'est un parcours qui ne se déroule qu'en montée. (p 200)
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Une privation raisonnable fait du bien aux plantes comme aux enfants : il faut renoncer à quelque chose, pour éprouver ensuite le désir de l’avoir.
Aujourd’hui, il y a une idée très répandue, qui est stupide. On pense que pour être heureux, les enfants doivent avoir tout, tout de suite : connaître plusieurs langues, jouer avec un ordinateur. Pour se mettre en voyage, il faut avoir la nostalgie de quelque chose.
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Tu sais quelle est l'erreur que l'on commet toujours? Croire que la vie est immuable, qu'une fois que l'on a pris certains rails, on doit les suivre jusqu'au bout. Mais le destin a beaucoup plus d'imagination que nous. Juste quand tu crois te trouver dans une impasse, quand tu arrives au sommet du désespoir, avec la rapidité d'une rafale de vent tout change, bascule et, du jour au lendemain, tu te retrouves en train de vivre une nouvelle vie.
P151
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La première qualité de l'amour est la force. Mais pour être fort il faut s'aimer soi-même. Il faut se connaître en profondeur, savoir tout de soi. Même les choses les plus cachées, les plus difficiles à accepter
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Dès l'instant où il vient au monde, l'homme est méchant. Son empreinte a toujours été humide de sang. Avec le temps, il a seulement appris à perfectionner sa technique., aujourd'hui on peut tuer beaucoup plus de gens en se fatiguant moins. Cette conquête s'appelle "progrès". Le progrès est au service des idées. Et les idées, tu sais ce qu'elles sont ? Du poison, dans sa forme la plus pure. A un certain moment, on est convaincu de savoir, beaucoup mieux que tous les autres, comment doit fonctionner le monde. Pourquoi attendre la mort pour voir le paradis ? Avec un petit effort, on peut très bien édifier sur terre le jardin céleste. Dans le mot "effort", il y a déjà toute l'essence de l'abattoir. L'"effort" consiste à éliminer ceux qui sont opposés au rêve, grâce à l'"effort", on arrive à faire penser tout le monde de la même façon. C'est cela, le résultat des grandes idées.
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"Après le coït, on est envahi par la tristesse", disait Andréa.
Je n'avais aucun mal à le croire ; l'idée d'un fils qui m'aurait regardé avec le même effroi avec lequel j'avais regardé mes parents était une excellente raison pour jurer une chasteté éternelle. La plupart du temps, mettre un enfant au monde ne signifie rien d'autre que perpétuer la chaîne de la douleur. Au fond, me disais-je, cette grande orgie de sexe est une sottise. La Bête choisit des chemins détournés, elle insinue dans le monde le brouillard de la confusion. Il n'est pas dit que tous les hommes doivent être égaux. C'est bon pour les animaux qui possèdent l'instinct, mais pas le jugement. Et même les animaux, d'ailleurs, ne peuvent pas le faire toujours, il y a la saison des amours. Une fois qu'elle est passée, il faut attendre que la terre accomplisse une autre révolution autour du soleil. Chez l'homme seulement, la luxure est perpétuelle. Ce devrait être la raison qui donne un sens aux choses, mais contre l'instinct, la raison est toujours perdante, et le monde avance ainsi, avec son cortège inévitable de misères et de regrets.
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Tu honoreras ton père et ta mère signifie : n'imagine jamais l'instant où ils t'ont conçu. Continue à penser aux cigognes et aux choux, à des vols de cigognes et à des étendues de choux. Fais-le jusqu'à la fin de tes jours parce que, sinon, il te faudrait comprendre qu'à cet instant, dans la plupart des cas, il n'y avait aucun projet d'amour, mais un appel bien plus terrestre. Personne n'a imaginé l'être qui viendrait au monde, personne de l'a désiré, personne n'a souhaité sa spécificité, ses yeux, ses mains, sa façon nouvelle de voir les choses. Il y avait simplement une démangeaison quelque part, et il fallait la satisfaire. Il a suffi d'un moment d'inattention et, à cet instant, ton père et ta mère sont devenus toi.
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Les larmes qu'on retient se déposent sur le coeur, avec le temps elles forment une croûte et le paralysent, comme le calcaire qui entartre les engrenages de la machine à laver et les paralyse.
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un feu d'artifice qui implose et n'arrivait pas à atteindre le ciel.
Voilà, quand je pense à la vie de beaucoup de gens,
cette image-là me vient à l'esprit :
des feux qui implosent
au lieu de s'élancer vers le haut.
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Il y a des choses que l'on peut comprendre à un certain âge et pas avant, entre autres la relation avec sa maison, avec tout ce se trouve à l'intérieur et autour. À soixante, soixante-dix ans, tu comprends que le jardin et la maison ne sont plus un jardin et une maison où tu vis par commodité, par hasard ou parce qu'ils sont beaux; ce sont ton jardin et ta maison, ils t'appartiennent comme la coquille appartient au mollusque qui vit à l'intérieur. Tu as formé la coquille avec tes sécrétions, gravée dans ses volutes se trouve ton histoire, la maison-coquille t'enveloppe, elle est au-dessus de toi, autour de toi, même la mort, peut-être, ne la délivrera pas de ta présence, des joies et des souffrances que tu as éprouvées à l'intérieur.
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