Citations de T.S. Eliot (131)
Avril est le mois le plus cruel, il engendre
Des lilas qui jaillissent de la terre morte, il mêle
Souvenance et désir, il réveille
Par ses pluies de printemps les racines inertes.
April is the cruelest month, breeding
lilacs out of the dead land, mixing
memory and desire, stirring
dull roots with spring rain.
(The waste land)
Chaque jour on meurt aux yeux d'autrui. Ce que nous connaissons des autres n'est que le souvenir des instants pendant lesquels nous les avons connus.
Si l'on nous jugeait tous suivant les conséquences de nos paroles et de nos actions, au-delà de l'intention, et au-delà de notre compréhension limitée de nous-mêmes et des autres, nous serions tous condamnés.
Nous n'aurons de cesse d'explorer,
Et la fin de toutes nos explorations
Sera de revenir à l'endroit d'où nous sommes partis
Et de connaître le lieu pour la première fois.
Ce que nous appelons commencement est souvent la fin. La fin, c'est l'endroit d'où nous partons.
Un chat a besoin d'un nom à lui seul, un nom personnel, imposant, majestueux.
"Seuls ceux qui se risqueront à peut-être aller trop loin sauront jusqu'où il est possible d'aller."
Avril est le plus cruel des mois, il engendre
Des lilas qui jaillissent de la terre morte, il mêle
Souvenance et désir, il réveille
Par ses pluies de printemps les racines inertes.
L'hiver nous tint au chaud, de sa neige oublieuse
Couvrant la terre, entretenant
De tubercules secs une petite vie.
Quelles racines s'agrippent, quelles branches croissent
Parmi ces rocailleux débris ? O fils de l'homme,
Tu ne peux le dire ni le deviner, ne connaissant
Qu'un amas d'images brisées sur lesquelles frappe le soleil :
L'arbre mort n'offre aucun abri, la sauterelle aucun répit,
La roche sèche aucun bruit d'eau. Point d'ombre
Si ce n'est là, dessous ce rocher rouge
(Viens t'abriter à l'ombre de ce rocher rouge)
Et je te montrerai quelque chose qui n'est
Ni ton ombre au matin marchant derrière toi,
Ni ton ombre le soir surgie à ta rencontre;
Je te montrerai ton effroi dans une poignée de poussière.
"J'ai les nerfs à vif ce soir. Å vif, te dis-je. Reste avec moi.
«Mais parle-moi ! Jamais tu ne me parles. Parle.
«A quoi peux-tu penser ? A quoi ? Que penses-tu ?
«Ah !je ne sais jamais ce que tu penses. Pense.»
Je pense que nous sommes dans l'impasse aux rats
Où les morts ont perdu leurs os.
"Hypocrite lecteur!... mon semblable!... mon frère!..."
Every sorrow had a kind of end:
In life there is not time to grieve long.
But this, this is out of life, this is out of time,
An instant eternity of evil and wrong.
We are soiled by a filth that we cannot clean,
united to supernatural vermin,
It is not we alone, it is not the house, it is not the
city that is defiled,
But the world that is wholly foul.
Clear the air! Clean the sky! Wash the wind! Take
the stone from the stone,
take the skin from the arm, take the muscle from
the bone, and wash them.
Wash the stone, wash the bone, wash the brain,
wash the soul, wash them wash them!
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Tout chagrin connaissait une quelconque fin :
Dans la vie, pas de temps à consacrer aux longs chagrins.
Mais ceci, c'est hors de la vie, hors du temps,
C'est une perdurable éternité de mal et d'injustice.
Nous sommes souillées par une ordure que nous ne pouvons laver,
Unie à la vermine surnaturelle,
Ce n'est pas nous seules, ce n'est pas la maison, ce n'est pas
La Cité qui ont reçu la souillure,
C'est le monde tout entier qui est souillé.
Purifiez l'air ! Nettoyez le ciel ! Lavez le vent ! Ôtez la pierre de la pierre, dépouillez le bras de sa peau, arrachez le muscle à l'os, et lavez-les ! Lavez la pierre, lavez l'os, lavez la cervelle, lavez l'âme ! Lavez-les ! Lavez-les !
Parce que l'on apprend à maîtriser les mots
Que pour les choses que l'on n'a plus à dire
And the end of all our exploring
will be to arrive where we started
and know the place for the first time.
(Et tout au bout de la quête
Parvenir à notre point de départ
et le voir comme pour la première fois.)
Les yeux que je n'ose pas rencontrer dans les rêves
Au royaume de rêve de la mort
Eux, n'apparaissent pas
Là, les yeux sont
Du soleil sur un fût de colonne brisé
Là, un arbre se balance
Et les voix sont
Dans le vent qui chante
Plus lointaines, plus solennelles
Qu'une étoile pâlissante.
MATIN À LA FENÊTRE
La vaisselle du breakfast tinte dans les sous-sols
Et le long des trottoirs piétinés de la rue
J’ai conscience que l’âme humide des servantes
Perce languissamment aux entrées de service.
Les vagues rousses du brouillard lancent vers moi
Du fin fond de la rue des visages distors
Tirant d’une passante à la jupe boueuse
Un sourire sans but qui flotte dans les airs
Et s’évanouit le long des toits.
For last year's words belong to last year's language
And next year's words await another voice.
(IV, "Little Gidding")
En mon commencement est ma fin. Successivement
Les maison s'élèvent et croulent, sont agrandies,
Déplacées, détruites, restaurées, ou bien à leur place
S'étend un champ ou une usine ou une autoroute.
La vieille pierre se mue en bâtiments neufs, le
vieux bois en feux nouveaux,
Les vieux feux en cendres, et les cendres en terre
Laquelle est déjà chair, fourrure et fèces,
Ossements d'hommes et de bêtes, tuyaux de céréales
et feuilles.
(East Coker)
Musique…
Musique écoutée si profondément
Qu’on ne l’écoute plus, mais vous êtes la musique
Tant qu’elle dure…
Spleen
Sunday: this satisfied procession
Of definite Sunday faces;
Bonnets, silk hats, and conscious graces
In repetition that displaces
Your mental self-possession
By this unwarranted digression.
Evening, lights, and tea!
Children and cats in the alley;
Dejection unable to rally
Against this dull conspiracy.
And Life, a little bald and gray,
Languid, fastidious, and bland,
Waits, hat and gloves in hand,
Punctilious of tie and suit
(Somewhat impatient of delay)
On the doorstep of the Absolute.