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Citations de T.S. Eliot (132)


Pourtant l'enchaînement du passé et de l'avenir
Tissés dans la faiblesse du corps changeant
Protège l'homme du ciel et de la damnation
Que la chair ne peut supporter.
Le temps passé le temps futur
Ne permettent guère de conscience.
Être conscient c'est n'être pas dans la durée
Mais dans la durée seule le moment au jardin des roses,
Le moment sous la tonnelle où la pluie battait
Le moment dans l'église venteuse à l'heure où la fumée retombe
Peuvent être remémorés; enchevêtrés dans le passé et l'avenir
Et c'est dans le temps seul que le temps est conquis.
--
Yet the enchainment of past and future
Woven in the weakness of the changing body,
Protects mankind from heaven and damnation
Which flesh cannot endure.
Time past and time future
Allow but a little consciousness.
To be conscious is not to be in time
But only in time can the moment in the rose-garden,
The moment in the arbour where the rain beat,
The moment in the draughty church at smokefall
Be remembered; involved with past and future.
Only through time time is conquered.
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Après un tel savoir, quel pardon ? Dis-toi bien
Que l'Histoire a maints passages subtiles, maints corridors
Et issues dérobées, qu'elle nous égare
D'ambitions chuchotantes, nous leurre de vanités ; oui, dis-toi bien
Qu'elle donne lorsque notre attention se trouve distraite
Et ce qu'elle donne, le donne en confusions si souples
Que le don affame l'affamé. Qu'elle donne trop tard
Ce à quoi vous ne croyez point, ou si vous y croyez encore
Ce n'est qu'en souvenir, en passion ruminée. Qu'elle donne trop tôt
A des mains sans vigueur, ce dont on pense
Pouvoir se dispenser, mais l'heure vient
Où le refus engendre la frayeur. Dis-toi
Que frayeur ni courage ne sauraient nous sauver.
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Erratum : j'ai retrouvé mon livre...

.....
Sur le manteau ancien de la cheminée on pouvait voir
Comme une fenêtre s'ouvrant sur une scène sylvestre
Le changement de Philomèle, par le roi barbare
Si violemment abusée: pourtant le rossignol
Emplissait tout le désert de sa voix inviolable
Et toujours elle criait et toujours le monde poursuit
Son ragtime dans de dégoûtantes oreilles.
Et d'autres tronçons de temps flétris
Étaient narrés sur les murs
.....



Je me souviens
Ces perles étaient ses yeux
"Es-tu vivant, ou non? N'y-a-t-il rien dans ta tête?"
Mais Ô Ô Ô Ô ce ragtime shaspearien
Si élégant
Si intelligent
"Que ferai-je maintenant? Que ferai-je?
Je me précipiterai dehors comme je suis, et je marcherai dans les rues
Avec mes cheveux détachés, comme ça. Que ferons-nous demain?
Que ferons nous jamais?
L'eau chaude à dix heures.
Et s'il pleut, une voiture fermée à quatre heures
Et nous jouerons aux échecs
Pressant nos yeux sans paupières et attendant qu'on frappe à la porte.


Quand le mari de Lil a été démobilisé, je lui ai dit--
Je ne lui ai pas mâché mes mots, je le lui ai dit
DERNIÈRES COMMANDES S'IL VOUS PLAIT
Maintenant qu'Albert revient, attife toi un peu
Il voudra savoir ce que tu as fait de l'argent qu'il t'a donné
Pour te refaire les dents. C'est ce qu'il a dit, j'étais là.
Tu te les fais toutes arracher, Lil, et tu te paieras un beau dentier
Pauvre Albert, il est dans l'armée depuis quatre ans
Il veut se payer du bon temps, et si tu ne lui donnes pas
Il y en a d'autres je lui ai dit
Oh, vraiment, qu'elle a dit, ça ou autre chose j'ai dit
Alors je saurais qui remercier, qu'elle a dit
Et elle m'a regardée droit dans les yeux
DERNIÈRES COMMANDES S'IL VOUS PLAIT
Si ça ne te plaît pas tant pis, j'ai dit
Il y en a d'autres qui peuvent choisir si tu tu ne peux pas.
Mais si Albert te quitte, ça sera pas faute d'être prévenue.
Tu devrais avoir honte, j'lui ai dit, de faire si vieille
(Et dire qu'elle n'a que 31 ans)
J'y peux rien qu'elle a dit, en faisant une tête de trois pieds
C'est ces pilules que j'ai prises pour le faire passer
(Elle en a déjà eu cinq et elle a failli mourir quand elle a eu Georges
Le pharmacien a dit que ça irait, mais je ne m'en suis jamais remise
Tu es vraiment idiote que je lui ai dit
Si Albert ne peut pas te laisser tranquille, c'est comme ça
Pourquoi tu t'es mariée si tu ne veux pas d'enfants?
DERNIÈRES COMMANDES S'IL VOUS PLAIT
DERNIÈRES COMMANDES S'IL VOUS PLAIT
Bonsoir Bill, bonsoir Lou. Bonsoir May. Bonsoir.
Tchao. Bonsoir. Bonsoir

Bonsoir Mesdames, bonsoir, belles dames, bonsoir, bonsoir.
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Après le rougeoiement des torches sur les visages en sueur
Après le froid silence dans les jardins
Et l'agonie sur les terres pierreuses...
Celui qui vivait est maintenant mort
Nous qui étions en vie sommes en train de mourir
Avec un peu de patience...

After the torchlight red on sweaty faces
After the frosty silence in the gardens
After the agony in stony places...
He who was living is now dead
We who were living are now dying
With a little patience...
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T.S. Eliot
Dans un monde de fugitifs, celui qui prend la direction opposée aura l'air d'un déserteur.
Cité par Robert Sarah, dans Pour l'Eternité
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T.S. Eliot
Son Nom



Quand vous voyez un chat, silencieux, méditer,
La cause, sachez-le, est sa quête insondable :
Il a l’esprit perdu dans la contemplation
De la pensée de la pensée de la pensée de son nom,
Son nom ineffable, affablement ineffable,
Indicible, profond – et singulier –, son Nom.
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LE CHOEUR

L'oiseau chante-t-il dans le Sud ?
Seule crie la mouette, chassée vers le continent par la tempête.
Quel indice avons-nous du printemps de l'année ?
Seulement la mort des vieillards ; pas un mouvement, pas un bourgeon, pas un souffle.
Les jours commencent-ils à grandir ?
Plus long et plus sombre le jour, plus courte et plus froide la nuit.
L'air immobile est étouffant : les vents sont tapis au levant,
La corneille affamée, attentive, attend dans les champs ;
Dans le bois le hibou s'exerce au cri sourd de la mort.
Quels indices avons-nous de l'amer printemps ?
Les vents tapis au fond de l'orient.
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Thomas

Le mieux est l'ennemi du bien, fantaisie de printemps,
Une pensée s'en va, emportée par le vent...
L'impossible est toujours tentation,
L'impossible, l'indésirable,
Voix tapies dans le sommeil, réveillant un monde mort
Afin que l'âme ne soit pas tout entière au présent...
(P. 83)
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Oserai-je
Déranger l'univers ?
Une minute donne le temps
De décisions et de repentirs qu'une autre minute renverse.
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Après que l’aile du martin-pêcheur a répondu par la
    lumière à la lumière
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . la lumière est tranquille.


/ Traduction Pierre Leyris
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Quatre quatuors 1 : Burnt Norton
I
Le temps présent et le temps passé
Sont tous deux peut-être présents dans le temps futur,
Et le temps futur contenu dans le temps passé.
Si tout le temps est éternellement présent
Tout le temps est irrécupérable.
Ce qui aurait pu être est une abstraction
Restant une perpétuelle possibilité
Seulement dans un monde de spéculation.
Ce qui aurait pu être et ce qui a été
Pointent vers une fin, qui est toujours présente.
Des pas résonnent dans la mémoire
Dans le passage que nous n'avons pas pris
Vers la porte que nous n'avons jamais ouverte
Dans la roseraie. Mes paroles résonnent
Ainsi, dans votre esprit.
Mais dans quel but
Déranger la poussière sur un bol de feuilles de rose,
je ne sais.
Autres échos
Habiter le jardin. Allons-nous suivre ?
Vite, dit l'oiseau, trouve-les, trouve-les,
Au coin de la rue. Par la première porte,
Dans notre premier monde, suivrons-nous
La tromperie de la grive ? Dans notre premier monde.
Ils étaient là, dignes, invisibles,
Se déplaçant sans pression, sur les feuilles mortes,
Dans la chaleur de l'automne, à travers l'air vibrant,
Et l'oiseau a appelé, en réponse à
La musique inouïe cachée dans les arbustes,
Et le rayon de l'œil invisible a traversé, pour les roses
avaient l'air de fleurs qu'on regarde.
Ils étaient là comme nos invités, acceptés et acceptants.
Nous avons donc déménagé, et eux, dans un schéma formel,
Le long de l'allée vide, dans le cercle de boîtes,
Pour regarder vers le bas dans la piscine vidangée.
Sécher la piscine, béton sec, bords bruns,
Et la piscine était remplie d'eau à cause du soleil,
Et les lotus se sont levés, tranquillement, tranquillement,
La surface scintillait du cœur de la lumière,
Et ils étaient derrière nous, reflétés dans la piscine.
Puis un nuage est passé et la piscine était vide.
Va, dit l'oiseau, car les feuilles étaient pleines d'enfants,
Cachés avec excitation, contenant des rires.
Allez, allez, allez, dit l'oiseau : le genre humain
ne supporte pas beaucoup la réalité.
Temps passé et temps futur
Ce qui aurait pu être et ce qui a été
Indique une fin, qui est toujours présente.


II

De l'ail et des saphirs dans la boue
Clot l'essieu litié.
Le fil trille dans le sang
Chante sous les cicatrices invétérées
Apaise les guerres oubliées depuis longtemps.
La danse le long de l'artère
La circulation de la lymphe
Sont figurées dans la dérive des étoiles
Montons à l'été dans l'arbre
Nous avançons au-dessus de l'arbre mouvant
En lumière sur la feuille figurée
Et entendons sur le sol détrempé
En bas, le lévrier et le sanglier
Poursuivent leur modèle comme avant
Mais réconcilié parmi les étoiles.

Au point fixe du monde qui tourne. Ni charnu ni décharné;
Ni de ni vers; au point fixe, la danse est là,
Mais ni arrestation ni déplacement. Et ne l'appelez pas fixité,
Où passé et futur sont réunis. Ni mouvement de ni vers,
Ni ascension ni déclin. Sans le point, le point immobile,
Il n'y aurait pas de danse, et il n'y a que la danse.
Je peux seulement dire, là nous avons été : mais je ne peux pas dire où.
Et je ne peux pas dire combien de temps, car c'est pour le situer dans le temps.
La liberté intérieure du désir pratique,
La libération de l'action et de la souffrance, la libération de la
contrainte intérieure Et extérieure, pourtant entourée
D'une grâce de sens, une lumière blanche immobile et mouvante,
Erhebung sans mouvement, concentration
Sans élimination, à la fois une nouvelle monde
et l'ancien rendu explicite, compris
Dans l'achèvement de son extase partielle,
La résolution de son horreur partielle.
Pourtant l'enchaînement du passé et du futur
Tissé dans la faiblesse du corps changeant,
Protège l'humanité du ciel et de la damnation
Que la chair ne peut supporter.
Temps passé et temps futur
Accordez-vous un peu de conscience.
Être conscient, c'est ne pas être dans le temps
Mais ce n'est que dans le temps que l'on peut se souvenir du moment dans la roseraie,
Le moment dans la tonnelle où la pluie battait,
Le moment dans l'église aux courants d'air à la tombée de la fumée
; impliqué dans le passé et le futur.
Ce n'est qu'avec le temps que le temps est conquis.

III

Voici un lieu de désaffection
Temps d'avant et temps d'après
Dans une lumière tamisée : ni la lumière du jour
Investissant la forme d'une immobilité lucide
Transformant l'ombre en beauté éphémère
Avec une rotation lente suggérant la permanence
Ni l'obscurité pour purifier l'âme
Vidant le sensuel avec la privation
Purifiant l'affection du temporel.
Ni plénitude ni vacance. Seul un scintillement
Sur les visages tendus et accablés par le temps
Distrait de la distraction par la distraction
Rempli d'imaginations et vide de sens
Apathie tumide sans concentration
Hommes et bouts de papier, tourbillonnés par le vent froid
Qui souffle avant et après le temps,
Vent entrant et sortant de poumons malsains
Temps avant et temps après.
Éructation des âmes malsaines
Dans l'air fané, le torpide
Poussé par le vent qui balaie les sombres collines de Londres,
Hampstead et Clerkenwell, Campden et Putney,
Highgate, Primrose et Ludgate. Pas ici
Pas ici les ténèbres, dans ce monde gazouillant.

Descendez plus bas, descendez seulement
Dans le monde de la solitude perpétuelle,
Monde non monde, mais ce qui n'est pas monde,
Ténèbres intérieures, privation
Et destitution de toute propriété,
Dessèchement du monde des sens,
Evacuation du monde de la fantaisie,
Inopérante de la monde de l'esprit;
C'est l'un des chemins, et l'autre
est le même, non pas en mouvement
mais en l'abstention de mouvement ; pendant que le monde bouge
En appétence, sur ses voies métallisées
Du temps passé et du temps futur.


IV

Le temps et la cloche ont enseveli le jour,
Le nuage noir emporte le soleil.
Le tournesol se tournera-t-il vers nous, la clématite
s'égarera-t-elle, se penchera-t-elle vers nous ; vrille et pulvérisation
Embrayage et adhérence?

Chill
Doigts d'if être recroquevillé
sur nous? Après que l'aile du martin-pêcheur
A répondu lumière à lumière, et se soit tue, la lumière est toujours
Au point immobile du monde tournant.


V

Les mots bougent, la musique bouge
Seulement dans le temps ; mais ce qui n'est que vivant
Ne peut que mourir. Les mots, après la parole, atteignent
Dans le silence. Seulement par la forme, le motif,
Les mots ou la musique peuvent-ils atteindre
L'immobilité, comme une jarre chinoise Bouge encore
perpétuellement dans son immobilité.
Pas l'immobilité du violon, tant que dure la note,
Non seulement cela, mais la coexistence,
Ou dire que la fin précède le début,
Et que la fin et le début étaient toujours là
Avant le début et après la fin.
Et tout est toujours maintenant. Les mots s'étirent,
Crackent et se cassent parfois, sous le fardeau,
Sous la tension, glissent, glissent, périssent,
Pourrissent avec imprécision, ne resteront pas en place,
Ne resteront pas immobiles. Des voix
criardes Grondant, se moquant ou simplement bavardant,
Toujours les assaillent. La Parole dans le désert
Est le plus attaqué par les voix de la tentation,
L'ombre pleurante dans la danse funèbre,
La plainte bruyante de la chimère désolée.

Le détail du motif est le mouvement,
comme dans la figure des dix marches.
Le désir lui-même est mouvement
Non désirable en soi ;
L'amour est lui-même immobile,
Seulement la cause et la fin du mouvement,
Intemporel et non désirant
Sauf dans l'aspect du temps
Pris sous forme de limitation
Entre le non-être et l'être.
Soudain dans un rayon de soleil
Même pendant que la poussière se déplace
Là monte le rire caché
Des enfants dans le feuillage
Vite maintenant, ici, maintenant, toujours -
Ridicule le triste temps perdu
Étirements avant et après.
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Au point repos du monde qui tourne, ni chair, ni privation de la chair,
ni venant de, ni allant vers…

Un point repos, là est la danse, mais ni arrêt, ni mouvement,
ne l’appelez pas fixité,
passé et futur s’y marient.
Non pas mouvement de ou vers.
Non pas ascension ou déclin.
N’était le point, le point repos,
là, où il n’y aurait nulle danse,
là, il n’y a que danse
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Vous allez dire que je répète
Quelque chose que j'ai déjà dit. Je le redirai.
Le redirai-je ? Pour en arriver là.
Pour arriver là où vous êtes, pour partir d'où vous n'êtes pas.
Vous devez passer par une voie dans laquelle il n'est pas d'extase.
Pour arriver à ce que vous ne savez pas
Vous devez passer par une voie qui est la voie de l'ignorance.
Pour posséder ce que vous ne possédez pas
Vous devez passer par la voie de la dépossession.
Pour arriver à ce que vous n'êtes pas
Vous devez passer par la voie dans laquelle vous n'êtes pas,
Et ce que vous ne savez pas est la seule chose que vous sachiez
Et ce que vous possédez est ce que vous ne possédez pas
Et là où vous êtes est là où vous n'êtes pas. p.181
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Entre l'idée
Et la réalité
Entre le mouvement
Et l'acte
Tombe l'Ombre
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Il éclata de rire tel un foetus irresponsable ;
D'un rire sous-marin et profond
Comme rit le vieil homme des mers
Couché sous les atolls où les corps des noyés
Tombés de doigts d'écume
Dérivent malmenés dans le silence vert.
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Allons-nous en donc, toi et moi,
Lorsque le soir est étendu contre le ciel
Comme un patient anesthésié sur une table :
Allons par telles rues que je sais, mi-désertes
Chuchotantes retraites
Pour les nuits sans sommeil dans les hôtels de passe
Et les bistrots à coquilles d'huître, jonchés de sciure
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Hommes creux

Un sou pour le vieux

Nous sommes les hommes creux

Nous sommes les hommes en peluche

S'incliner ensemble

Casque plein de paille. Ailes!

Nos voix sèches, quand

Nous chuchotons ensemble

Ils sont encore et sans signification

Comme le vent sur l'herbe sèche

Ou pattes de rat sur du verre brisé

Dans notre cellule sèche.

Figure sans forme, teinte incolore,

Force paralysée, geste sans mouvement;

Ceux qui ont traversé

Avec des yeux directs sur l'autre royaume de la mort

Ils nous rappellent - si quelque chose - pas aussi perdu

Âmes violentes mais seulement

Comme des hommes creux

Les hommes en peluche.

II

Des yeux que je n'ose trouver

Dans l'autre royaume du rêve de la mort

Celles-ci n'apparaissent pas

Là, les yeux sont

La lumière du soleil sur une colonne cassée

Il y a un arbre qui se balance.

Et les voix sont

Dans le vent chantant

Plus lointain et plus solennel

Qu'une étoile fanée.

Ne me laisse pas me rapprocher

Dans le royaume du rêve de la mort

Laisse moi utiliser

Un tel déguisement délibéré

Manteau de rat, peau de corbeau, planches croisées

Sur un terrain

Se comporter comme le vent se comporte

Pas plus près

Pas cette dernière réunion

Au royaume du crépuscule

III

C'est la terre morte

C'est la terre des cactus

Ici les images de pierre

Ils se lèvent, ici ils reçoivent

La supplication de la main des morts

Sous le scintillement d'une étoile qui s'estompe.

Et c'est comme ça

Dans l'autre royaume de la mort

Se lever seul

Au moment où nous sommes

Tremblant de tendresse

Des lèvres qui s'embrasseraient

Des prières à la pierre brisée

IV

Les yeux ne sont pas là

Nous tâtons

et nous évitons le mot

Rassemblé sur cette plage fluviale gonflée

Pas de regard, à moins que

Les yeux réapparaissent

Comme l'étoile perpétuelle

Rose avec de nombreux pétales

Du royaume crépusculaire de la mort

Rose avec de nombreux pétales

Du royaume crépusculaire de la mort

L'espoir seul

Des hommes vides.

V

Ici on fait le tour du cactus

Cactus cactus

Ici on fait le tour du cactus

A cinq heures du matin

Entre l'idée

Et la réalité

Entre mouvement

Et l'acte

L'ombre tombe

Parce que le vôtre est le royaume

Entre la conception

Et création

Entre l'émotion

Et répond

L'ombre tombe

La vie est très longue

Entre le désir

Et le spasme

Entre le pouvoir

Et l'existence

Entre l'essence

Et la descente

L'ombre tombe

Parce que le vôtre est le royaume

C'est la façon dont le monde finit

C'est la façon dont le monde finit

C'est la façon dont le monde finit

Pas avec un bang, mais avec un murmure.
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Le temps présent et le temps passé
sont tous deux présents peut-être dans le temps futur
et le temps futur contenu dans le temps passé.
Si tout temps est éternellement présent
tout temps est irrémissible.
Ce qui aurait pu être est une abstraction
qui ne demeure un perpétuel possible
que dans un monde de spéculation.
Ce qui aurait pu être et ce qui a été
tendent vers une seule fin, qui est toujours présente.
Des pas résonnent en écho dans la mémoire
le long du corridor que nous n’avons pas pris
vers la porte que nous n’avons jamais ouverte
sur le jardin de roses. Mes paroles font écho
ainsi, dans votre esprit.
Mais à quelle fin
troublent-elles la poussière d’une coupe de roses,
qu’en sais-je ?
---
Time present and time past
Are both perhaps present in time future
And time future contained in time past.
If all time is eternally present
All time is unredeemable.
What might have been is an abstraction
Remaining a perpetual possibility
Only in a world of speculation.
What might have been and what has been
Point to one end, which is always present.
Footfalls echo in the memory
Down the passage which we did not take
Towards the door we never opened
Into the rose-garden. My words echo
Thus, in your mind.
But to what purpose
Disturbing the dust on a bowl of rose-leaves
I do not know.
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Va, va, va, dit l'oiseau : le genre humain
Ne peut pas supporter trop de réalité.
Le temps passé, le temps futur,
Ce qui aurait pu être et ce qui a été
Tendent vers une seule fin, qui est toujours présente.
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Ecoute donc le conseil d'un ami. Le mieux est l'ennemi du bien.
Sinon du poulet cuit tu n'auras que les os !
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