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Critiques de Théophile Gautier (514)
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Le Capitaine Fracasse

Une très belle oeuvre ! Ce livre qui prenait la poussière sur mon étagère, privilégié à d'autres romans qui attisaient un peu plus ma curiosité est resté là à attendre que je veuille bien lui faire honneur.



Et bien désormais c'est chose faite, je lui est rendu les hommages qui lui sont dû.



Je dois dire que le style du roman tout en description, m'a un peu rebuté au début de la lecture, et oui lorsque l'on est pas habitué à ce style littéraire c'est un peu déroutant. Mais très vite je me suis laissé pénétrer par cette façon de faire vivre les décors, les personnages, leurs actions, leurs émotions.



C'est d’ailleurs dans la qualité de ces descriptions que l'ont se rend compte du talent de Théophile Gautier. La finesse et la richesse de celle-ci est incroyable. Il est rare de trouver dans un roman une tel diversité de mots. On a l'impression que l'auteur maîtrise parfaitement l'ensemble du vocabulaire français.



Que dire de l'histoire. Et bien l'intrigue est prenante, en effet on se prend de pitié pour le jeune baron Sigognac qui évoluera un peu plus tard ans le livre sous le nom de "Capitaine Fracasse" d'où le titre du livre. Ce jeune homme qui tente de survivre et de faire honneur aux ancêtres de sa noble famille, voit sa vie s'étioler dans les ruines de son château. Cette rencontre faite avec une troupe de comédien, va être pour lui le commencement d'une aventure qui le pousse hors de son domaine et l'emporte sur la route de Paris.



Durant son parcours, il découvre l'amour grâce à une jeune comédienne de la troupe, Isabelle qui a su rester vierge de tout actes honteux, chose rare pour une comédienne qui justifie d'une telle beauté. Le jeune baron Sigognac passé maître dans l'art de l'épée, fin bretteur, au fil des pages nous fait découvrir son talent en repoussant les tentatives de meurtre orchestrées par un autre jeune noble beau comme un dieu et très riche dont les avances sont constamment repoussées par la belle Isabelle.



Chacun des personnages présents vient consolider les différentes péripéties dont nos deux personnages principaux sont victimes. Le livre se tient du début à la fin. Les rebondissements relancent l'intrigue tout en conservant un lien avec ce qui s'est passé précédemment. La fin du roman fait honneur à l'ensemble du livre. Une fin certes quelque peu prévisible, mais qui fini tout autrement aurait pu gâter l'histoire.



Pour conclure, une oeuvre délicate à lire, de part son style qui peut paraître un peu lourd. Mais si vous êtes un amoureux des mots, de belles descriptions, n'hésitez pas et lancez vous.



Si vous aimez les romans de cape et d'épée, dans lesquels on parle d'honneur, courtoisie, bienséance, d'amour mis à mal part un galant jaloux encore une fois lancez-vous vous en serez pas déçus.



C'est pour cela que j'aime lire, on est souvent déçu par nos lectures, mais parfois l'on est plus chanceux. Le hasard nous fait découvrir des trésors . Ceux sont ces livres qui lorsque l'on tourne la dernière page, ont mérité le droit de prendre place sur l'étagère de nos lectures préférés.



J'ai donc comme vous l'avez compris beaucoup appréciez cette lecture, et ne regrette pas d'avoir attendu avant de l'avoir lu. Il faut sans doute une certaine maturité pour en apprécier tout le contenu.



J'espère vous avoir donné envie de le lire.
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Contes et récits fantastiques

Théophile Gautier est certes le chantre bien connu de l'art pour l'art des Emaux et camées (que je n'ai pas lus) ; mais il se saisit dans ses Contes et Récits fantastiques du roman fantastique gothique à la mode d'Hoffman, Mary Shelley et Bram Stoker. On est très loin du thriller angoissant moderne. Gautier nous plonge par touches délicates et poétiques dans des contes et récits puisant leur inspiration dans le rêve, l'exotisme et l'hallucination, ainsi que dans une connaissance érudite des temps anciens et des mythes.

A ce titre, malgré les prémisses parnassiennes bien présentes dans d'assez longues descriptions, on se meut encore en plein romantisme, mais pas seulement. Gautier s'échappe des classifications (gothique, romantique, parnassien...) par la richesse de sa langue et de la personnalité qu'il exprime : Ainsi, l'ambiance créée par Gautier évoque irrésistiblement les peintures symbolistes, les parfums lourds de l'orient, et les masques grimaçants dans la brume des canaux vénitiens. Mais à d'autres moments, ses personnages nous raccrochent à l'intrigue de manière plus moderne.

Personnellement, j'ai donc bien aimé, certainement autant pour la qualité de la langue et la beauté du phrasé (qui est aussi précis, et donc très lisible) que pour les récits eux-mêmes. Au delà de l'influence historique de Hugo et Balzac, j'ai pu apprécier l'esthétisme ironique de Gautier, qui renvoie à des cousins plus anglo-saxons, tels qu'E A Poe ou Oscar WIlde., en France plutôt à Gaspard de la Nuit ou aux ballades de François Villon.
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Mademoiselle de Maupin

Ayant l'âme très romanesque d'une part et étant femme d'autre part, je voue une affection toute particulière aux romans historiques dans lesquels l'héroïne est contrainte de se travestir en homme. En des temps où peu de femmes avaient voix au chapitre, c'est un excellent moyen d'émanciper la femme - bien qu'il eût été préférable qu'elle puisse être elle-même en tout temps, chimère hélas depuis longtemps établie par L Histoire.



"Mademoiselle de Maupin" est le premier grand succès de Théophile Gautier que j'avais jusque là catalogué parmi les auteurs de roman jeunesse. Ici, il n'est pourtant nullement question de jeunesse, bien au contraire ! Ce roman épistolaire fait état des aventures d'une jeune aristocrate, bonne cavalière et redoutable escrimeuse, ayant rejeté sa condition féminine pour pouvoir agir à sa guise, en s'appropriant la liberté de comportement des hommes. Grâce à son déguisement, elle passe "de l'autre côté du miroir" et découvre avec joie la liberté de penser, d'agir et... d'aimer.



Théophile Gautier s'est inspiré de la biographie de la Maupin, escrimeuse et actrice du XVIIème siècle, pour brosser son héroïne sous les traits d'une femme indépendante et déterminée. Son roman n'est cependant pas un roman d'aventures de mon point de vue, mais un terrain parfait pour développer avec tout le romantisme du début du XIXème siècle un flamboyant panorama des moeurs libertines dans le sens noble du terme. Dans une quête absolue d'esthétisme, en perpétuelle recherche de la beauté comme unique âme de l'art, certains propos, pris au premier degré, ne manqueront pas de faire grincer des dents les lecteurs contemporains, sans même parler des plus féministes. Pourtant, c'est avec poésie, érotisme et réel talent que l'auteur traite son sujet à fond.



En parallèle des considérations esthétiques (rendues par les lettres D'Albert qui court après un amour idéal et chimérique), Madeleine de Maupin, alias Théodore de Sérannes, fait montre d'une très grande audace et d'une liberté d'opinion propres à réjouir les défenseurs de l'égalité des sexes et qui étonnent favorablement le lecteur à l'endroit de l'auteur. Parce qu'il l'a faite homme, Théophile Gautier permet à son héroïne de mener la danse jusqu'au brillant dénouement, pied-de-nez aux séducteurs de tous les temps. Enfin, les charmants tableaux amoureux, dont certains saphiques, dont il enchante le lecteur font inévitablement surgir dans son esprit les mignardises picturales de Poussin, Boucher et Fragonard.





Challenges 19ème siècle 2020 et 2021

Challenge ABC 2020 - 2021

Challenge COEUR d'ARTICHAUT 2020
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Le Roman de la momie

« Le roman de la momie » est une plongée saisissante dans l’antiquité égyptienne. On s’y croirait tant tout est dépeint avec minutie et avec force détails. Ces descriptions sont remarquablement écrites. Par conséquent, le décor est très vivant, ça rend la lecture assez immersive. Après cette énumération de qualités, vous pouvez vous demander pourquoi je n’ai mis que 3 étoiles au livre. Si l’aspect historique m’a convaincue et si l’écriture de Gautier m’a séduite, j’ai trouvé que le récit manquait d’un côté véritablement romanesque. Je vais peut-être vous sembler dure mais j’ai trouvé que narrativement, ce n’était pas très bien mené. L’intrigue ne démarre réellement qu’au bout d’un peu plus de 100 pages, avant cela il ne s’agit que de descriptions, belles et évocatrices, vivantes et détaillées mais j’aurais préféré qu’elles s’intègrent à un véritable fil narratif. Quant aux personnages, ils rappellent un peu ceux d’un conte. En effet, ce sont plutôt des archétypes, leur caractérisation n’est pas très poussée au niveau psychologique. Ce n’est pas quelque chose qui me dérange, j’aime les contes et j’aime les archétypes. Mais je trouve qu’un conte fonctionne mieux lorsqu’il est assez court et qu’il ne s’inscrit pas dans un décor et un contexte aussi précis. Ici, le livre est trop long pour ce registre et tout est si détaillé que j’ai trouvé que le texte ne parvenait pas atteindre l’intemporalité et l’universalité des contes.



Cette critique est sans doute un peu dure. « Le roman de la momie » est un texte remarquablement écrit et je n’ai pas passé un mauvais moment. Sans doute y trouverez-vous votre compte. Je ne peux donc que vous recommander de vous faire votre propre avis.

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Le Capitaine Fracasse

Le jeune baron de Sigognac, dernier rejeton désargenté d'une lignée jadis riche et puissante, vit seul, abandonné de tous, dans son triste château, niché entre Dax et Mont-de-Marsan.

Lassé de cette vie sans éclat, il décide, un matin d'hiver, de suivre une troupe de baladins auxquels il avait donné l'hospitalité la veille au soir. Et voilà, notre jeune seigneur parcourant les routes et vivant les aventures souvent comiques et parfois dramatiques de cette troupe.

Il aime Isabelle, la jeune actrice et remplace bientôt l'acteur Matamore, disparu lors d'une tempête de neige, dans le rôle du capitaine Fracasse.

Lors de leur passage à Poitiers, Isabelle est remarqué par le jeune duc de Vallombreuse qui n'aura de cesse que de la harceler pour obtenir ses faveurs.

Le jeune baron de Sigognac, alias le capitaine Fracasse, devra vivre bien des péripéties et combattre, l'épée au poing, bien des spadassins au service de Vallombreuse, pour finir dans les bras de sa bien-aimée au "château de la misère" devenu par un retour de fortune inattendu "le château du bonheur".

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Le Capitaine Fracasse

Je dois dire à ma grande honte que je connaissais très peu les œuvres de Théophile Gautier, à part Le roman de la momie que j'avais lu étant adolescente. Certes, j'avais déjà entendu parlé du Capitaine Fracasse sans avoir eu l'occasion de m'y plonger jusqu'à présent. Aussi, je loue l'initiative du journal Le Monde qui a eu l'idée d'adapter dans cette collection intitulée "Les grands Classiques de la Littérature en Bande-dessinée" afin de permettre à tous de découvrir ou redécouvrir ces chefs-d'oeuvre parfois trop négligés.



Ici, l'histoire se déroule sous le règne du roi Louis XIII et entre Dax et Mont-de-Mersan, dans une campagne où la nature reprenait ses droit faute d'agriculteurs pour la travailler demeurait la demeure (plus que château car celui-ci commence à partir en ruine) du baron de Sigognac, dernier survivant de sa lignée. Vivant seul avec son fidèle serviteur Pierre, son chat et son chien, le jeune duc a tout juste de quoi joindre les deux bouts et il y a longtemps que ce château n'a plus vu ni bals ni festins. Aussi, lorsqu'un soir de grande pluie se présente aux portes du château, une troupe de comédiens ambulants, le baron, bien que navré de ne pouvoir leur apporter grand chose, les accueille dans ce qu'il reste de sa demeure. Il est tout de suite ébloui par la beauté de la jeune Isabelle, qui correspondrait plus à une dame de la noblesse de par sa grâce et son éloquence qu'à une comédienne et l'histoire va d'ailleurs lui donner raison mais je me tairais sur ce point. Cependant, en les suivant à Paris, notre jeune baron va tout de suite se rendre compte qu'il n'est pas le seul à faire tourner la tête d'Isabelle et devra faire face au duc de Vallombreuse qui ne va pas y aller pas quatre chemins : il désire Isabelle et est prêt à l'avoir, quels que soient les moyens employés.

Sigognac, s'il ne conserve que son titre de baron en gage de sa haute lignée, va se faire un devoir de défendre les honneurs de la belle...



Une adaptation qui rend hommage à son auteur tant celle-ci est soignée et avec un scénario de Philippe Chanoinat / Djan avec le texte de Théophile Gautier et des dessins de Bruno Marivain et Catherine Moreau pour la mise en couleurs, le lecteur n'a qu'une hâte sitôt cet ouvrage terminé : découvrir l'oeuvre originale. Roman de cape et d'épée d'abord paru sous forme de feuilletons à l'époque, je comprends le public d'alors de s'être passionner par cette histoire de chevalerie, d'honneur avec des renversements de situation assez impensables (d'où le fait que je ne mette pas la note maximale à cet ouvrage car il est vrai que c'est parfois un peu trop "tiré par les cheveux" à mon goût) et n'oublions pas, d'amour ! A découvrir et à faire découvrir !
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La Morte Amoureuse - Avatar et autres Récits ..

"La morte amoureuse" (1836) : que de richesses (notamment linguistiques) contenues dans ce conte ! L'argument ? Un narrateur (aujourd'hui accablé de ses soixante-et-dix années) se souvient de ses vingt ans : alors "apprenti-ratichon" tel le jeune tuberculeux du "Journal d'un curé de campagne" du film de Robert BRESSON (1951), adapté du roman de Georges BERNANOS (publié en 1936), disons que lui aussi n'a guère eu de chance en sa toute jeune vie... Tombant immédiatement amoureux d'une fidèle présente dans l'église lors de sa propre ordination. Il s'éloigne de cette (présumée) Belzébuth mais son amoureuse (transie) le rattrape jusqu'entre les murs moisis de sa première cure... L'épisode où le jeune Romuald précédé du Curé Sérapion (tous deux à dos de mule) se retourne une dernière fois sur sa cité de noviciat pour découvrir le palais de Clarimonde-la-Courtisane fait penser au départ du jeune lieutenant Drogo dans "Le Désert des Tartares" de Valerio ZURLINI (adapté du fameux roman éponyme de Dino BUZZATI, publié en 1940) : mêmes regrets, même promesse de nostalgie indicible... L'histoire d'amour durera trois ans. Trois ans à ne plus savoir démêler le rêve de la réalité. L'abbé Sérapion a l'oeil : en bon futur Abraham van Helsing (l'exorciste du fameux "Dracula"de Bram STOKER en1897), on ne la lui fait pas... La belle Clarimonde n'a qu'à rester à sa place, bien au fond de son tombeau... Pourtant elle est vraiment amoureuse, cette morte-là, et économise farouchement le sang de son petit protégé... Une histoire de femme-vampire, de goule, de "non-morte" — "Strigoï", comme disent les Transylvaniens ? Si l'on veut... Une belle histoire d'amour contrarié. Maîtrise et concision du style, habileté d'effets dramatiques soigneusement ménagés. Chapeau, l'artiste ! La nouvelle fantastique qu'on aurait également aimé écrire à nos 25 ans...
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Le Capitaine Fracasse

Oyez, Oyez, braves gens l'illustre troupe déambulatoire dirigée par le sieur Hérode jouera pour vous ce soir et ce soir seulement Les Rodomontades du Capitaine Fracasse. Dans le rôle de l'ingénue venez applaudir la ravissante et prude Isabelle , le rôle titre sera tenu par le Baron de Sigognac mais chut ne le dîtes à personne!

Comment un Baron sur une scène ? Eh oui quand la misère est telle , que la mélancolie s'accroche aux basques, que peut faire l'unique descendant de la famille Sigognac ? Sur un coup de tête il décide à monter à Paris pour essayer de récupérer de quoi relever l'honneur et le nom de sa famille, il va pour cela se joindre à une troupe de comédiens. D'aventures en aventures , ses pas le conduiront vers la douce Isabelle et il lui faudra affronter le Duc de Vallombreuse qui veut la conquérir à tout prix .

Théophile Gautier nous embarque dans une histoire à tiroirs, qu'importent les invraisemblances, les retournements de situation miraculeux, une fois passées les premières pages, une fois acceptées les longues descriptions ( Théophile Gautier se serait vu peintre !), je me suis laissée porter par la prose par le rythme inhérent à ces romans de cape et d'épée et voilà le tour était joué ... tiens à propos je vais peut-être essayer de revoir l'adaptation cinéma avec dans le rôle principal : Jean Marais et oui je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans .......
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Arria Marcella

Une drôle histoire d'amour! Trois amis ont de différente manière de tomber amoureux, quand Cupidon décide de transpercer leur coeur, si Max aime tâter d'abord le terrain, sonder le coeur de sa dulcinée avant de s'engager, Fabio, lui, préfère des femmes qui lui résistent, plus elles sont dures à cuir, plus il en tombe fou amoureux. Par contre , Octavien a une particularité de se faire briser le coeur par les âmes mortes, hé oui, son coeur ne bat que pour des femmes dont la beauté résiste au temps alors qu'elles sont mortes il y a bien des siècles, les femmes qui ont laissé de leur trace dans l'art ou dans l'histoire. Si bien que dans le musée de Naples, il succombe devant le buste réduit en cendre de Aria Marcella. En visitant les restes de la cité de Pompei, il ne peut s'empêcher de revenir là, tard, dans la nuit, et là, paf, c'est Arria Marcella ressuscitée qui vient à lui, son souffle, son amour l'a fait sortir de l'emprise du temps, il lui a prêté de son souffle vingt siècle après ...

Gauthier, aussi amoureux qu'il est de l'époque antique, sa plume, il sait aussi la rendre envoûtante quand il faut réveiller ces souvenirs antiques!

Un petit moment agréable et envoûtant!

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La Morte Amoureuse - Avatar et autres Récits ..

Une fantastique très complexe comme l'est aussi toutes les affaires qui touchent à Dieu, des choses qu'on arrive toujours pas à expliquer, surtout l'acteur en soit un membre défenseur d'une religion, en ce qui nous concerne ici, c'est un beau et grand prêtre, l'homme, engagé dans une vie de chasteté à vie, et la sauce prend dans cette histoire quand Dieu et Satan décident de torturer l'âme de notre très cher prêtre nommé Romuald, sinon comment comprendre qu'une morte ait choisit un homme pour en être amoureuse qu'un prête, et que celui-ci s'affaiblisse dans sa chasteté en déclarant sa passion pour une morte, c'est une guerre des ténèbres, une lutte purement spirituel, et l'auteur de nous présenter l'histoire dans toute sa complexité...en tout cas, c'est beau à lire!
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Le Roman de la momie

Amoureux de l' Orient,Théophile Gautier a visité l' Egypte et

cette visite a coincidé avec l' inauguration du Canal de Suez.

" Le roman de la momie n' est pas un livre historique mais

avant de l' écrire, l' auteur s' est bien documenté auprès de

son futur ami,Ernest Feydeau qui est à la fois écrivain et

archéologue. Ce dernier a écrit un ouvrage intitulé:"Une

histoire des usages funèbres et des sépultures chez les

peuples anciens, consacré à l' Egypte ancienne"

L' auteur a situé le déroulement de cette fiction à l' époque

où les Hébreux étaient persécutés et maltraités par les

Pharaons.

L' héroine du livre est Tahoser,fille d' un grand prêtre

d' Egypte. Cette jeune femme est très belle. Elle a été remar-

-qué par Pharaon et ce dernier a jeté son dévolu sur elle. IL

l' a fait recherché dans toute l' Egypte.
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La Cafetière - Le Chevalier double

Le Chevalier double



Une belle légende de Norvège où l'homme en conflit avec lui même est contraint de se surpasser pour mener un combat envers lui-même afin d'extraire son double nuisible...
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La Cafetière

Cette courte nouvelle qu'on pourrait également classer comme un conte fantastique a été publiée en 1831.



Facile à lire, empreinte de mystère et parfois d'un certain humour elle est écrite avec une naïveté charmante.

Le fantastique s'invite progressivement, entouré d'une atmosphère surnaturelle qui nous pousse à nous interroger sur la frontière entre le réel et l'irréel.



Je le sais, la comparaison est peut-être facile et puérile mais je n'ai pu m'empêcher de penser à la Belle et la Bête où les objets prennent vie et se mettent à danser :)

(Sauf que c'est une théière, Madame Samovar et son adorable fils Zip :)



Joli mélange de romantisme et de fantastique, de sentiments exacerbés et d'une fugacité frustrante, ce petit conte m'a enveloppé dans une sympathique ambiance surnaturelle me laissant agréablement songeuse.





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Les mortes amoureuses

(1°) "Omphale. Une histoire rococo." (1834) : une bluette bavarde, parue à l'âge de 23 ans. L'auteur faisait ses gammes. La langue de Théophile GAUTIER est encore surchargée des références culturelles de son temps, et veut nous en mettre plein la vue : péché de jeunesse. On remarque l'excellente description due l'atmosphère brumeuse (et assez bordélique) du pavillon abandonné par le tonton Chevalier en son jardin retournant doucement à l'état sauvage. Une tapisserie s'y anime la nuit — telles les figures de la Bergère et du Ramoneur sortant du tableau dans l'inoubliable film d'animation long métrage de Paul GRIMAULT, "Le Roi et l'oiseau" (1980). Omphale est une sacrée dévergondée. L'écolier de dix-sept ans finit par attendre toutes ses nuits câlines dans son pavillon délabré : il en perdra le sommeil par simple voie de conséquences. Un galop d'essai de l'apprenti-conteur...



(2°) "La morte amoureuse" (1836) : que de richesses (notamment linguistiques) contenues dans ce conte ! L'argument ? Un narrateur (aujourd'hui accablé de ses soixante-et-dix années) se souvient de ses vingt ans : alors "apprenti-ratichon" tel le jeune tuberculeux du "Journal d'un curé de campagne" du film de Robert BRESSON (1951), adapté du roman de Georges BERNANOS (publié en 1936), disons que lui aussi n'a guère eu de chance dans sa très jeune vie.. Tombant amoureux d'une fidèle présente dans l'église lors de sa propre ordination. Il s'éloigne de cette (présumée) Belzébuth mais son amoureuse (transie) le rattrape jusqu'entre les murs moisis de sa première cure... L'épisode où le jeune Romuald précédé du Curé Sérapion (tous deux à dos de mule) se retourne une dernière fois sur sa cité de noviciat pour découvrir le palais de Clarimonde-la-Courtisane fait penser au départ du jeune lieutenant Drogo dans "Le Désert des Tartares" de Valerio ZURLINI (adapté du fameux roman éponyme de Dino BUZZATI, publié en 1940) : mêmes regrets, même promesse de nostalgie indicible... L'histoire d'amour durera trois ans. Trois ans à ne plus savoir démêler le rêve de la réalité. L'abbé Sérapion a l'oeil : en bon futur Abraham van Helsing (Cf. "Dracula", Bram STOKER, 1897), on ne la lui fait pas... La belle Clarimonde n'a qu'à rester à sa place, bien au fond de son tombeau... Pourtant elle est vraiment amoureuse, cette morte-là, et économise farouchement le sang de son petit protégé... Une histoire de femme-vampire, de goule, de "non-morte" — "Strigoï", comme disent les Transylvaniens ? Si l'on veut... Une belle histoire d'amour contrarié. Maîtrise et concision du style, habileté d'effets dramatiques soigneusement ménagés. Chapeau, l'artiste ! La nouvelle fantastique qu'on aurait également aimé écrire à nos 25 ans... Et un véritable saut qualitatif en regard des malhabiletés de la nouvelle précédente !



(3°) "Arria Marcella. Souvenir de Pompéi" (1852) : une visite du site sub-vésuvien pour guide touristique, trois amis en goguette, un "cicerone", une nuitée à passer à l'"osteria"... Les psychologies de Fabio, Max et Octavien si dissemblables... "Pompéi-de-jour" versus "Pompéi-de-nuit" : rien à voir ! La nuit, les contours des choses s'effacent, les ruines repoussent, le passé reprend sa place... et Octavien est attiré par les belles des siècles défunts... Tel le moribond Richard Collier de "Bid Time Return" ("Le jeune homme, la mort et le temps", 1975) de Richard MATHESON... A rebrousse-temps, donc ! Avec comme morceau de bravoure, l'éveil de la Cité romaine de Pompéi, digne voisine d'Herculanum en Campanie, dans la matinée qui précède l'éruption du Monte Vesuvio... La transition subtile qui nous fait passer de la réalité d'entre nuit et aurore au rêve réel du jour (ce "dernier jour de Pompéi"), est une superbe reconstitution qui rappelle — par sa mise-en-scène et la mise en place patiente des éléments du décor humain et architectural, l'attention portée aux "petits détails vrais" et la grande maîtrise de ses effets narratifs — celle de la Grande Cité d'Alexandrie dans le remarquable film "Agora" (2009) d'Alejandro AMENABAR, montrant la montée des périls interreligieux qui annoncent le calvaire de la belle mathématicienne astronome Hypatie... Et nous quitterons à regret les pas d'Octavien, soupirant sur la poussière de sa belle succube disparue qu'il n'arrivera plus à faire "renaître de ses cendres"...



Le plus réjouissant, pour nous ? L'anticléricalisme viscéral de Gautier. le curé desséché Sérapion mettant fin à l'enchantement du jeune Romuald par la tendre "vampire" Clarimonde... Ou cette vieille barbiche fourchue de Nazaréen, croix de bois sombre (sinistre) autour du cou — digne père converti de la belle tentatrice — interrompant impitoyablement les ébats langoureux (très "païens") entre Arria Marcella et le jeune Octavien, ... On voit bien ici comment l'auteur a, comme qui dirait, "choisi son camp"...



Le film "Agora" nous montrera le même désastre moral, sclérosant, stupide, rigidifiant, des tout premiers Chrétiens, certains d'être toujours "Du Bon Côté" (celui du "Vrai Dieu"), passant de leur statut d'anciennes victimes martyrisées au rôle revanchard et délectable de nouveaux bourreaux des Juifs et des antiques "idolâtres" gréco-romano-orientaux... Mais quel gâchis ! Pauvres crétins de Terriens...



Cette heureuse sélection, centrée sur la célébrité (justifiée) de "La Morte amoureuse", donne l'idée directrice de cet intéressant recueil.



Ce petit ouvrage publié par les éditions Actes Sud en 1996, fort de ses 163 pages, se trouve — hélas ! — parasité (pour ne pas dire : vampirisé), à tout le moins plombé par une Postface "tue-Mystères" due à Bernard Terramorsi...



En "divine" apogée de ces freudaineries à la Roland Barthes (post "SZ") , citons la conclusion de ce texte sur le mode "J'ai-tout-compris-à-tout" (à TRES hautes vertus céphalalgiques) et valant son pesant de cacahuètes (Attention, car l'on cite L'Arétin et ses "Sonnets luxurieux" comme caution littéraire... ) :



"Foutons [...] Et si post-mortem il était honnête de foutre, /Je te dirai foutons-nous jusqu'à en mourir".



Haha.



Comme quoi la torture à lire les quarante-trois pages tue-l'amour de "LES PRELIMINAIRES : L'AMOUR ABJECT" puis "UNE LECTURE DE LA MORTE AMOUREUSE : COÏT ET OBIT puis "REVIREMENTS : LE VOVANT MORT, L'INVERTI, LA REGRESSION" puis "LE CAUCHEMAR : DU PESANT HORS DU TEMPS" peut nous faire redescendre sous terre lorsque la langue et la science de conteur de ce bon Théophile GAUTIER (1811-1872) viennent de nous enchanter...



Une merveille encore : la reproduction d'une peinture de Louis Welden HAWKINS : "Masque" (détail) de 1905, ornant le frontispice de cet ouvrage funéraire - soit la page I de la couverture célébrant "Les Mortes Amoureuses" au doux regard de Sphynges...
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La cafetière et autres contes fantastiques

La cafetière est un récit du genre fantastique que Théophile Gautier a écrit au 19-ème siècle. Le narrateur, personnage principal, est invité à passer quelques jours en Normandie.

A peine arrivée dans la chambre, Le narrateur ressent une vague frayeur, les meubles s’agitent étrangement.

Les autres éléments du décor s’animent, les portraits, les tableaux prennent vie, est-ce un cauchemar ? La réalité ? Des hallucinations ? On hésite, rien ne nous indique quelle voie prendre pour interpréter les dires du conteur. Le narrateur lui est terrorisé et prend ce qu’il voit pour argent comptant, ce qu’il vit est réel.

Et c’est là qu’arrive la fameuse cafetière, l’héroïne du conte ! « Objets inanimés avez-vous donc une âme ? » Elle va mettre en branle tout ce petit monde déjà agité. C’est désormais un spectacle désuet tout aussi fascinant qu’effrayant. C’est sur un rythme endiablé qu’il va danser avec une jeune fille en chair et en os ? une statue qui s’incarne sous nos yeux ?

L’élément fantastique est lancé dès le départ La peur, l’angoisse, l’étrangeté sont très tôt mis en scène. Le rythme du conte est soutenu et nous tient en haleine, il est aligné sur la respiration suffocante du narrateur. Pour peu qu’on éteigne la lumière seul, dans un grand appartement on a peur. Le narrateur fatigué à son arrivée a-t-il simplement fait un rêve « étrange et pénétrant » ? On ne sait pas, en fin de récit des éléments vérifiables et réels se mêlent à la fiction.

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Contes et récits fantastiques

Entre rêves douloureux et cauchemars amoureux, je me souviens de ces contes et récits fantastiques comme étant de réels assassins, à la fois tendres et cruels, du cœur et de l'esprit.

Univers rocambolesques d'êtres perdus, d'âmes en peine et d'anges déchus, j'ai tout particulièrement apprécié la Morte Amoureuse laquelle a réussi à s'extirper de son propre conte pour arpenter le fruit de mon imagination durant de longues nuits...

Des textes sublimes, une écriture fine et délicate, lire ces contes c'est se risquer à des voyages tristes et impétueux qui ne font qu'une bouchée de notre imagination.
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Spirite

Plusieurs présages semblent conseiller à Guy de Malivert de se détourner de Mme d'Ymbercourt.

Bien qu'elle soit d'une beauté conforme aux standards, d'une réputation intacte et d'une fortune considérable, bien que leur entourage commun les perçoit comme officieusement mariés, aucune passion n'anime le coeur impassible de Guy envers elle.



Ce jeune homme beau, élégant et riche dédaigne les mondanités et ne privilégie que son confort et sa tranquillité ; reclus dans une paisible et inoffensive misanthropie, il flâne et laisse l'oisiveté inspirer sa vie.



Guy fréquente néanmoins assidument les salons de Mme d'Ymbercourt, comme par une sorte d'obligation ou de contrainte naturelle, mené par la force de ses mauvaises habitudes ; il y participe sans réelle conviction, tout en restant trop attaché à la bienséance pour décliner les invitations.



Cependant, un soir, il compose avec une étonnante spontanéité une lettre à Mme d'Ymbercourt, où il exprime clairement sa lassitude des jeux de salons et représentations fades.

Il est d'une telle franchise dans ses propos, d'un tel aplomb qu'il lui paraît improbable d'en être l'auteur : quelque chose de supérieur lui aurait dicté ces mots et bien qu'il rétracte l'envoi de sa lettre, il en reste boulversé.



D'ailleurs, chaque fois qu'il pénétrait chez Mme d'Ymbercourt, il percevait systématiquement des soupirs et des avertissements brefs d'origine mystérieuse.



L'un de ses amis eut même une attitude étonnante de prophète, l'avertissant plus explicitement : il ne devrait pas s'engager en amour, du moins, pas dans ce monde terrestre, et patienter pour un signe venant de l'extra-monde « Les esprits ont l'oeil sur vous, » lui dit-il.



Déboussolé, se recentrant chez lui, Guy contemplait d'un air distrait son miroir, comme pour mieux sonder ses propres énigmes lorsqu'il fut soudainement intrigué par une seconde silhouette qui se dessinait.

Une forme féminine éthérée apparut dont les contours se précisaient progressivement : était-ce le fruit de son délire, d'une imagination déséquilibrée ?



Il l'ignorait, mais se sentait captivé, happé et déjà envoûté par cette entité qu'il nomma « Spirite ».



Poussé par la curiosité d'un homme qui n'a plus rien à perdre, l'appel de cet « extra-monde » lui paraissait infiniment plus fascinant que le monde visible, qu'importe même que cet inconnu soit périlleux pourvu qu'il puisse se détacher de sa somnolente routine qui ne l'inspire plus.



Submergé par toute cette soudaine volupté ésotérique, Guy cherche à apaiser ses émotions tumultueuses en allant parcourir le bois de Boulogne en hiver, contemplant depuis son fiacre transformé en traineau le « bal masqué de la glace », le ballet des patineurs.

Mais où qu'il soit, il ne cesse d'être tourmenté par Spirite, qui elle aussi se promène dans un fiacre élégant conduit par un cocher. Reconnaissant vaguement ses traits, il se lance dans une course effrénée pour la rattraper, mais l'attelage de la mystérieuse dame s'estompe soudainement, laissant Guy suspendu entre la confusion et l'émerveillement.



Mme d'Ymbercourt, également présente dans le parc, s'est sentie trahie et blessée après avoir observé cette folle poursuite sur la neige.

Spirite s'est malicieusement débarrassée de son ennemie terrestre ; elle peut dorénavant se confier sereinement : elle expose ses mémoires à Guy qui retranscrit ses pensées par la plume dans une lettre.



Spirite, une jeune fille d'une beauté innocente et en quête d'un idéal romantique, avait souvent croisé le regard de Guy ; elle l'admirait depuis son enfance, se délectait de ses écrits, de ses aventures lointaines et de tout ce qui se disait sur lui.

Elle le voyait fréquemment, bien que toujours de façon éphémère, que ce soit au théâtre, au bois de Boulogne ou à l'opéra.

Leur interaction demeurait pourtant trop lointaine et jamais elle n'était reconnue : Guy, absorbé et nonchalant, préférait les discussions avec ses amis plutôt qu'aller valser avec des inconnues.



L'étrange chagrin qu'éprouve Spirite face à cet homme fatalement inaccessible, avec qui elle n'a jamais échangé un seul mot, ne fait que s'approfondir… Chaque tentative infructueuse la laisse plus frustrée, la menant ainsi à se sentir entièrement abandonnée, isolée et incomprise.



Après une éducation au couvent, Spirite, à 18 ans, s'était lancée avec engouement dans l'aventure des bals et salons parisiens, mais n'y avait rencontré qu'une profonde déception envers l'être qu'elle désirait.

Ainsi, faute de reconnaissance dans la sphère parisienne, le retour au bercail par une dévotion s'imposait à elle comme unique refuge.



Elle se cloître ainsi spontanément dans un austère couvent, dépouillé de toute singularité et de vie, où son sacrifice et son renoncement à toutes voluptés terrestres sont symbolisés par une scène où des soeurs lui coupent les cheveux.



Résignée et affaiblie par la rigueur de la vie claustrale, Spirite se rapproche avec curiosité de la mort qu'elle perçoit comme une simple transition, une renaissance d'espoirs nouveaux vers l'au-delà.



Désormais débarrassée de sa carcasse terrestre et infiniment libre, Spirite, sous sa forme métaphysique, explore les confins de l'univers avant d'épier la Terre pour sonder les profondeurs de l'âme de Guy.

Constatant qu'il n'aimait personne, elle voulut se l'accaparer depuis l'au-delà : d'abord par des signes perturbants, ensuite par une apparition, et enfin par une présence constante.



Obnubilé et émerveillé par cette femme qui a tout sacrifié pour lui, Guy renie peu à peu son monde et voue son âme à la sienne.



Sous l'influence envoûtante de Spirite, chaque instant s'embellit, est magnifié : Guy, noyé dans une ferme solitude féérique, entreprend un long voyage en Grèce, se perd dans la contemplation méditative de chaque site ; ses regards plein de rêveries, animés par un amour extatique et une curiosité insatiable pour les mystères que recèlent les panoramas terrestres.



Surpris et tué par des bandits lors de son périple, il décède, mais sa mort se transforme en libération spectaculaire.

Son essence métaphysique, d'une blancheur éblouissante, se détache de son corps, et cette apparition soudaine effraie les bandits ainsi que le guide qui accompagnait Guy.

Dans une acceptation sereine de cette mort inattendue, Guy s'unit immédiatement avec l'âme de Spirite, leurs essences se mêlant en une harmonie parfaite :



« Au centre d'une effervescence de lumière qui semblait partir du fond de l'infini, deux points d'une intensité de splendeur plus grande encore, pareils à des diamants dans de la flamme, scintillaient, palpitaient et s'approchaient, prenant l'apparence de Malivert et de Spirite.

Ils volaient l'un près de l'autre, dans une joie céleste et radieuse, se caressant du bout de leurs ailes, se lutinant avec de divines agaceries. »



Toutes les descriptions sont précisément peintes avec grâce, romantisme et harmonie : de la sphère parisienne, des boulevards parisiens et du Bois de Boulogne enneigés, aux apparitions mystiques de l'extra-monde, jusqu'aux subtiles sensations de l'au-delà lui-même.



Le monde réel et imaginaire finissent par se confondre : Guy voit ainsi notamment le Parthénon sous sa splendeur originelle, avant de s'élancer définitivement vers l'au-delà sans le vouloir mais en accueillant cette transition d'une joie sereine.



J'ai beaucoup apprécié ce roman dangereux et envoutant : un danger séduisant, une tentation nous aspirant vers des sphères inconnues, à nous déraciner lentement et inconsciemment au risque de mourir nous même, lecteurs, comme le personnage principal.



C'est une sorte d'autobiographie spirituelle où Gautier nous confie sa lassitude quant aux voluptés terrestres, sa soif de l'inconnu et de l'au-delà, ainsi que sa quête d'un amour pur qu'il regrette de ne pas avoir lui-même rencontré.

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Le Roman de la momie

C'est un roman que j'ai dévoré enfant avec passion et précipitation. Ce fut pour la gamine que j'étais la fabuleuse découverte de l'Egypte ancienne, d'un épisode marquant bien que fortement adapté de l'histoire biblique, d'une histoire d'amour hors du commun - que dis-je, de plusieurs histoires d'amour - et surtout, surtout, de ce que l'écriture permet de faire, des merveilles d'évasion qu'elle recèle. Gamine je suis ainsi descendue dans les galeries souterraines, attentive à chaque détail, j'ai partagé des repas, j'ai parcouru des palais, j'ai revêtu des atours fabuleux, j'ai dansé au son d'instruments étranges, je me suis glissée dans la cohorte infinie des Hébreux en fuite, j'ai tenté de barrer chemin à l'armée de Pharaon. Chaque ligne était pour moi la découverte d'une matière, d'une couleur, d'une pierre, d'un fruit, d'un art, d'une arme. J'ai rêvé, je m'y voyais. J'en rêve encore.

Alors faites rêver les enfants, parlez leur de la momie, de son roman, de sa découverte, de cette vie imagée, et s'ils rechignent à lire le livre, faites les s'asseoir par terre autour de vous et commencez à leur lire...
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La Mille et Deuxième Nuit et autres contes

Ce petit recueil de quatre nouvelles porte le titre de l'une d'entre elles, ce qui ne résume pas vraiment son contenu - mais c'est un joli titre.

Dans un passé lointain j'avais plutôt aimé les récits fantastiques de Théophile Gautier, comme "Le roman de la momie" ou "Arria Marcella". Mais ces quatre historiettes ne m'ont pas convaincue plus que ça.

Dans la première, le narrateur décortique un sentiment amoureux pour deux soeurs, expliquant qu'aucune des deux à elle seule ne le satisferait.

Dans la deuxième, on est dans l'Antiquité grecque et ce sont deux femmes amoureuses du même garçon.

Dans la troisième, le Moyen-Âge percute le 19ème siècle, lorsque Shéhérazade et sa soeur apparaissent pour réclamer au narrateur un conte pour "La mille et deuxième nuit".

Et on termine dans la féodalité, avec un chevalier en armure doté d'un double maléfique.

Le thème du double est donc le fil conducteur, et ça se tient.

Dans les deux dernières on a un élément surnaturel avec notamment une "péri", décrite dans les notes comme une fée bienfaisante dans l'imaginaire persan. C'est assez joliment fait.

Pourtant deux aspects m'ont déçue.

Tout d'abord, il est gênant (au 21ème siècle) de constater que l'imaginaire amoureux de l'auteur est tourné vers des personnes jeunes, très jeunes : les deux soeurs sont appelées les "petites", le personnage masculin de la deuxième nouvelle semble un adolescent…

Et puis le conte avec Shéhérazade, s'il est représentatif du goût de l'époque pour l'orientalisme, en fait un peu trop, accumulant les poncifs et le vocabulaire exotique.

En bref c'est une lecture agréable, mais pas forcément une recommandation… !



Challenge Départements (Hautes-Pyrénées)

Challenge gourmand (Merveilles : Un livre fantastique)

LC thématique novembre 2023 : "Videz vos PAL"
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Le Roman de la momie

Un roman enchanteur dans l'Egypte ancienne.

Je découvre la plume de Théophile Gautier pleine de charme qui livre un récit extrêmement documenté. J'avais l'impression d'y être.



Le prologue commence par l'exploration d'un jeune lord anglais au XIXème siècle dans la vallée de bihan-el-Molouk. Lord Evandale, un aristocrate est accompagné notamment d'un égyptologue allemand. Il prend comme guide un grec du nom d'Argyropoulos mais qui m'a fait l'effet aux premiers abords d'un escroc à touristes. Mais celui ci conduit le Lord a une tombe inviolée. Le sarcophage est en fait celui d'une très belle jeune femme et qui contient un papyrus qui conte l'histoire de la jeune femme.

Tahoser est amoureuse de Poëri, un bel esclave hébreux qui lui aime une autre femme. Mais le Pharaon a remarqué la belle Tahoser.



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Le pied de momie

Le narrateur de la nouvelle est :

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