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Critiques de Théophile Gautier (514)
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Récits fantastiques

J'ai pris mon temps pour lire ces récits fantastiques, mais ma foi ce n'était pas plus mal. Car même si j'ai aimé l'imagination débordante et baroque de Théophile Gautier dans ces récits, je dois dire qu'on y retrouve souvent les même thèmes, une profusion de descriptions de tissus, de meubles, maisons, une magnifique créature souvent peu fréquentable, un fantôme, succube, etc, mais dont tombe éperdument amoureux un charmant jeune homme, souvent le narrateur d'ailleurs. Tout cela peut lasser, à la longue.

Malgré ce côté un peu répétitif, je n'ai pas boudé mon plaisir et ces histoires fantastiques à la mode du 19e siècle m'ont décidément bien plu.



Challenge 50 objets 2024-2025

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Deux acteurs pour un rôle

Un conte en trois actes merveilleusement diabolique et très amusant du grand Théophile Gautier (1811-1872). L'histoire très colorée est inspirée du Faust de Goethe et joue sur les contrastes. On est vite immergé dans l'atmosphère viennoise du Jardin impérial, puis on s'enfonce dans une brasserie caverneuse à la Hoffmann et enfin on rejoint le théâtre de Carinthie. L'humour se glisse dans les détails, les métaphores animalières, les expressions prises au pied de la lettre, la satire mordante des honnêtes bourgeois et aussi celle des vaniteux comédiens, bien égratignés. Et puis il y a ce rire inimitable.



Résumé du premier chapitre/acte : Un rendez-vous au Jardin Impérial.

« On touchait aux derniers jours de novembre » Heinrich, un jeune comédien bien impatient attend « dans les vapeurs bleuâtres du soir » une jeune fille dans le jardin impérial à Vienne. Il est vêtu d' un costume élégant de velours noir à brandebourgs d'or « un peu théâtral » mais porte encore la casquette à feuilles de chêne des étudiants. « L'ironie se blottit dans les plis de ses yeux ». Katy apparaît au bout de l'allée suivie de son barbet noir . Son teint habituellement d'une "blancheur de cire vierge" a pris « sous la morsure du froid des nuances de rose » et elle « ressemble à râvir à la statuette de la Frileuse » (d'Houdon). Elle tente de dissuader Heinrich de poursuivre ses activités théâtrales car ses parents ne veulent pas d'un acteur, désargenté qui plus est, pour gendre. Heinrich a abandonné ses études de théologie à Heidelberg pour « se livrer » au théâtre et espère bien connaître la gloire et faire fortune. Katy rêve de s'assoir à côté de lui « près d'un beau poêle de Saxe ». Or Heinrich est irrésistiblement attiré par les grands rôles passionnants qu'il compte incarner. Et justement dans une nouvelle pièce, il prend le masque du démon et tient des propos blasphématoires, ce qui inquiète sa pieuse fiancée revenue toute troublée de la représentation au point de faire des cauchemars. En plus Heinrich risque de prendre de mauvaises habitudes avec ces damnés comédiens. Il la rassure en lui montrant qu'il porte toujours la petite croix en or qu'elle lui a offerte. Ils se séparent. le brouillard rend la frêle silhouette confuse. Heinrich « pirouette sur ses talons » et s'en va d'un pas décidé au gasthof de l'Aigle à deux têtes…



Muhahahahahaha !





On trouve le texte facilement en ligne et il est aussi disponible en audio.
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La Morte Amoureuse - Avatar et autres Récits ..

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La cafetière et autres contes fantastiques

La Cafetière de Théophile Gautier est une nouvelle fantastique. La puissance des sentiments est traduit par le temps qui presse, les aiguilles de l'horloge s'approchant inconditionnellement de la fin.

Le narrateur nous explique la nuit qu'il passe chez un de ses amis en Normandie. Alors qu'il essayait de s'endormir, les objets de la chambre prennent soudainement vie et les personnages des tableaux viennent boire le thé puis se mettent à danser, rythmés par l'horloge tel un garde de nuit. Cette nuit-là, le narrateur rencontre une jeune femme, une jeune femme dont il tombe fou amoureux. Il danse avec elle, avant que tristement, elle ne se brise au sol, n'étant qu'une cafetière. A leur réveil, ses amis le retrouvent allongé par terre, serrant dans ses bras les morceaux de la cafetière.

C'est une nouvelle mélangeant la réalité et le réel avec un certain charme qui nous éblouit. La femme étant un personnage mort, cette histoire est dotant plus inquiétante et étrange. Comment une personne peut-elle revenir d'entre les morts ?

Théophile nous emporte, en quelques pages, dans des questionnements et des mystères incompréhensibles qui plongent sa nouvelle dans l'étrangeté du fantastique.
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La Morte Amoureuse - Avatar et autres Récits ..

En lisant La Morte Amoureuse, le Lecteur plonge au cœur d'une délicieuse nouvelle fantastique, mais aussi magistralement et subliment romantique, en lui contant une histoire d'amour scandaleuse, sulfureuse, interdite et transgressive.



Romuald rencontre la mystérieuse Clarimonde ; une jeune femme d'une beauté ineffable et dont il tombe éperdument amoureux, d'un simple regard. Seulement notre jeune protagoniste est prêtre ; il ne peut donc aimer cet ange venu frapper à sa porte. Un ange qui s'avère être, en réalité, un vampire.



Cette nouvelle de Théophile Gautier est cruellement envoûtante ; certes, l'histoire est simple, et le lecteur du XXIème siècle pourra reprocher la vision misogyne des femmes, qui sont clairement des démons ayant le pouvoir de faire perdre la raison aux hommes... Mais la plume DIVINEMENT poétique de l'auteur amène le Lecteur à ressentir toutes les affres douloureuses de la passion amoureuse autour d'une ambiance divinement sombre, exquisément romantique et délicatement onirique.



Cette ensorcelante histoire d'amour fantastique, telles des notes de musique, figure parfaitement des « premiers amours » ; ceux où la raison se perd dans les bras d'un maelström d'émotions nouvelles.
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Histoire du romantisme - Quarante portraits..

Vers la fin de sa vie, après l'effondrement du Second Empire, Théophile Gautier sentit ses forces décliner.



Dans un dernier élan littéraire, pris de nostalgie, il voulut brosser le portrait d'une époque révolue, époque chère à son cœur : l'époque mouvementée du courant romantique qui allait donner du renouveau à l'art, à la littérature et au théâtre.



Ces pages ultimes sur le romantisme furent pour l'écrivain Gautier une quête pour aller à la recherche non du temps perdu, mais du temps vécu intensément.



Dans le Paris de ses jeunes années, Gautier avait assisté à la bataille d'Hernani en février 1830, aux cheveux longs et portant un gilet rouge éclatant. Il l'évoque évidemment dans les pages présentes, ainsi que tous les acteurs, actrices, artistes et écrivains de l'ère romantique.

Mais ce qui nous intéresse le plus dans ce livre, c'est la place d'honneur que Gautier y réserve pour son ami Balzac, même si ce dernier ne fait pas partie du mouvement romantique proprement dit.

Gautier puise dans ses souvenirs personnels pour nous brosser un portrait très touchant et attachant de son ami Balzac qu'il connut depuis 1836 quand Balzac cherchait des collaborateurs pour sa Chronique de Paris.



« Les générations actuelles doivent se figurer difficilement l'effervescence des esprits à cette époque ; il s'opérait un mouvement pareil à celui de la Renaissance. Une sève de vie nouvelle circulait impétueusement. L'air grisait, on était fou de lyrisme et d'art. »
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La cafetière et autres contes fantastiques

Livre lu en cours donc aucun plaisir 😅.
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Emaux et Camées

super écolo boy free nature vive le printemps 🌺🌷



véronique mon bb spirituel

sah il est tout gourmand de l'Égypte antique et je peux aisément le concevoir



contralto!! coming out nb de théo mais ça les historiens l'ignorent!!

mots complexes, la seule fois où j'ai eu la deter de rechercher il s'est avéré que c'était un terme entièrement raciste ptn sacré parisien ce goat ié
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Le Capitaine Fracasse

Nous sommes loin de Jean Marais avec ses cascades et duels. Nous entrons dans un univers romantique où se côtoient des saltimbanques, des nobles, des aristocrates. La lettre écrite par un des saltimbanques à une chatelaine pour lui donner un rendez-vous galant dans les jardins en pleine nuit est absolument merveilleuse.
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Le Roman de la momie

Bienvenue au musée !

J'aime bien Théophile Gautier, enfin surtout "Le capitaine Fracasse" alors j'ai été tentée par "Le roman de la momie" qui m'a un peu déçue même si l'auteur décrit parfaitement le faste égyptien au temps des pharaons. J'ai eu l'impression qu'il s'est beaucoup documenté et qu'il sort sa science des musées pour décrire avec précision les ornements, étoffes ou palais antiques.



Déjà ça commence moyennement bien avec une équipe d'archéologues dont un lord anglais qui cherche un tombeau égyptien vierge de pillage pour le plaisir de la découverte mais aussi pour exposer les pièces au musée de Londres.

Ils vont déterrer un sarcophage et surprise (c'est la seule de cette histoire) il contient la momie d'une femme qui tient un mystérieux papyrus racontant sa vie, intitulée "Le Roman de la momie".

Je me suis un peu ennuyée à lire cette histoire de triangle amoureux beaucoup trop descriptive malgré son intérêt historique puisque nous sommes au 15ème siècle avant Jésus-Christ.

La jeune Tahoser, fille d'un grand prêtre, est amoureuse d'un bel hébreu alors qu'elle est courtisée par le pharaon en personne. Elle va s'enfuir de son palais pour vivre auprès de celui qu'elle aime (mais qui ne l'aime pas) en se faisant passer pour une servante. Évidemment cela ne va pas bien se passer car Tahoser ne sera pas épargnée par la tyrannie de l'amour pharaonique et finit sa vie reine d'Égypte.



Cela manque de rebondissements et dégouline un peu trop de lapis-lazuli, sans compter en filigrane l'histoire caricaturale de Moïse et des dix plaies d'Égypte. On peut en être séduit mais cela n'a pas été mon cas même s'il est difficile de critiquer l'écriture de Théophile Gautier.





Challenge Riquiqui 2024

Challenge Cœur d'artichaut 2024

Challenge Multi-défis 2024

Challenge XIXème siècle illimité

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Contes fantastiques

Dans ce recueil de compte, j’ai remarqué qu’il y avait plusieurs similitudes entre les comptes par exemple; la femme morte qui aime l’homme vivant, le rêve, la mort, l’homme qui perd connaissance à la fin et qui se rend compte que ce n’était qu’un rêve.



J’ai bien aimé lire les comptes, la cafetière, Honorius et la mort amoureuse.
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Le pied de momie et autres récits fantastiques

En lisant le Pied de Fumiko de Tanizaki, je me suis souvenue du Pied de momie de Théophile Gautier (1811-1872). Et j'ai relu cette courte nouvelle fantastique avec délectation. Du grand art : une histoire captivante parfaitement conçue, une écriture légère avec un vocabulaire ciselé de mots rares. Un soupçon de fétichisme morbide, désamorcé par l'humour pince sans rire, l'ironie, les clins d'oeil à Balzac (La Peau de chagrin) et l'auto-dérision car le narrateur est son double, amateur d'art et gros fêtard. Théophile Gautier écrit ce conte fantastique et le publie en 1840 (vingt ans avant le Roman de la momie) dans le Musée des familles, une revue populaire illustrée, sous la rubrique « contes étrangers ».



Le narrateur est un dandy parisien désoeuvré et désinvolte. Il entre dans une boutique de curiosités poussiéreuses tenue par un marchand juif inquiétant. Celui-ci propose au narrateur d'acheter des instruments dont il vante la férocité et la beauté... ""regardez ces rainures pour égoutter le sang, ces dentelures pour arracher les entrailles." Mais le narrateur est las des instruments de carnage. Au milieu du bric-à-brac, il déniche un pied de momie embaumé au joli grain de peau dont il compte se servir comme serre-papier. le brocanteur matois se fait prier mais accepte de lui céder le noble pied contre cinq louis d'or. Il le prévient ensuite que le pharaon risque d'être très courroucé par l' usage fort peu respectueux qu'il réserve au pied de sa fille chérie…

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Le Capitaine Fracasse

Que trouve-t-on dans le capitaine Fracasse ?



D’abord un vocabulaire très riche, des description à n’en plus finir et quelques bonnes formulations,



Ensuite, un style pesant, j’ai mis beaucoup de temps à le lire parce que plus d’une fois en lisant j’ai retrouvé les bras de morphée.



Quant à l’histoire, le baron de Sigognac vit pauvrement avec son serviteur Pierre et ses animaux de compagnie quand il croise le chemin d’une troupe de théâtre, il les abritera une nuit tombera follement amoureux d’une de ses actrices du nom d’Isabelle qui a une vision de la vie romanesque que l’on peut assimilé à l’abondon subit de sa mère actrice par son royal père, puis le baron les accompagnera vers Paris et d’autres lieux dans l’espoir de redorer son blason.



Suite à la mort d’un des membres de la troupe, il prendra sa place dans le rôle du Capitaine Fracasse. On suivra plusieurs aventures de la troupe tant amoureuses que chevaleresques avec quelques complots et retournements de situations imprévues.
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Spirite

Plusieurs présages semblent conseiller à Guy de Malivert de se détourner de Mme d'Ymbercourt.

Bien qu'elle soit d'une beauté conforme aux standards, d'une réputation intacte et d'une fortune considérable, bien que leur entourage commun les perçoit comme officieusement mariés, aucune passion n'anime le coeur impassible de Guy envers elle.



Ce jeune homme beau, élégant et riche dédaigne les mondanités et ne privilégie que son confort et sa tranquillité ; reclus dans une paisible et inoffensive misanthropie, il flâne et laisse l'oisiveté inspirer sa vie.



Guy fréquente néanmoins assidument les salons de Mme d'Ymbercourt, comme par une sorte d'obligation ou de contrainte naturelle, mené par la force de ses mauvaises habitudes ; il y participe sans réelle conviction, tout en restant trop attaché à la bienséance pour décliner les invitations.



Cependant, un soir, il compose avec une étonnante spontanéité une lettre à Mme d'Ymbercourt, où il exprime clairement sa lassitude des jeux de salons et représentations fades.

Il est d'une telle franchise dans ses propos, d'un tel aplomb qu'il lui paraît improbable d'en être l'auteur : quelque chose de supérieur lui aurait dicté ces mots et bien qu'il rétracte l'envoi de sa lettre, il en reste boulversé.



D'ailleurs, chaque fois qu'il pénétrait chez Mme d'Ymbercourt, il percevait systématiquement des soupirs et des avertissements brefs d'origine mystérieuse.



L'un de ses amis eut même une attitude étonnante de prophète, l'avertissant plus explicitement : il ne devrait pas s'engager en amour, du moins, pas dans ce monde terrestre, et patienter pour un signe venant de l'extra-monde « Les esprits ont l'oeil sur vous, » lui dit-il.



Déboussolé, se recentrant chez lui, Guy contemplait d'un air distrait son miroir, comme pour mieux sonder ses propres énigmes lorsqu'il fut soudainement intrigué par une seconde silhouette qui se dessinait.

Une forme féminine éthérée apparut dont les contours se précisaient progressivement : était-ce le fruit de son délire, d'une imagination déséquilibrée ?



Il l'ignorait, mais se sentait captivé, happé et déjà envoûté par cette entité qu'il nomma « Spirite ».



Poussé par la curiosité d'un homme qui n'a plus rien à perdre, l'appel de cet « extra-monde » lui paraissait infiniment plus fascinant que le monde visible, qu'importe même que cet inconnu soit périlleux pourvu qu'il puisse se détacher de sa somnolente routine qui ne l'inspire plus.



Submergé par toute cette soudaine volupté ésotérique, Guy cherche à apaiser ses émotions tumultueuses en allant parcourir le bois de Boulogne en hiver, contemplant depuis son fiacre transformé en traineau le « bal masqué de la glace », le ballet des patineurs.

Mais où qu'il soit, il ne cesse d'être tourmenté par Spirite, qui elle aussi se promène dans un fiacre élégant conduit par un cocher. Reconnaissant vaguement ses traits, il se lance dans une course effrénée pour la rattraper, mais l'attelage de la mystérieuse dame s'estompe soudainement, laissant Guy suspendu entre la confusion et l'émerveillement.



Mme d'Ymbercourt, également présente dans le parc, s'est sentie trahie et blessée après avoir observé cette folle poursuite sur la neige.

Spirite s'est malicieusement débarrassée de son ennemie terrestre ; elle peut dorénavant se confier sereinement : elle expose ses mémoires à Guy qui retranscrit ses pensées par la plume dans une lettre.



Spirite, une jeune fille d'une beauté innocente et en quête d'un idéal romantique, avait souvent croisé le regard de Guy ; elle l'admirait depuis son enfance, se délectait de ses écrits, de ses aventures lointaines et de tout ce qui se disait sur lui.

Elle le voyait fréquemment, bien que toujours de façon éphémère, que ce soit au théâtre, au bois de Boulogne ou à l'opéra.

Leur interaction demeurait pourtant trop lointaine et jamais elle n'était reconnue : Guy, absorbé et nonchalant, préférait les discussions avec ses amis plutôt qu'aller valser avec des inconnues.



L'étrange chagrin qu'éprouve Spirite face à cet homme fatalement inaccessible, avec qui elle n'a jamais échangé un seul mot, ne fait que s'approfondir… Chaque tentative infructueuse la laisse plus frustrée, la menant ainsi à se sentir entièrement abandonnée, isolée et incomprise.



Après une éducation au couvent, Spirite, à 18 ans, s'était lancée avec engouement dans l'aventure des bals et salons parisiens, mais n'y avait rencontré qu'une profonde déception envers l'être qu'elle désirait.

Ainsi, faute de reconnaissance dans la sphère parisienne, le retour au bercail par une dévotion s'imposait à elle comme unique refuge.



Elle se cloître ainsi spontanément dans un austère couvent, dépouillé de toute singularité et de vie, où son sacrifice et son renoncement à toutes voluptés terrestres sont symbolisés par une scène où des soeurs lui coupent les cheveux.



Résignée et affaiblie par la rigueur de la vie claustrale, Spirite se rapproche avec curiosité de la mort qu'elle perçoit comme une simple transition, une renaissance d'espoirs nouveaux vers l'au-delà.



Désormais débarrassée de sa carcasse terrestre et infiniment libre, Spirite, sous sa forme métaphysique, explore les confins de l'univers avant d'épier la Terre pour sonder les profondeurs de l'âme de Guy.

Constatant qu'il n'aimait personne, elle voulut se l'accaparer depuis l'au-delà : d'abord par des signes perturbants, ensuite par une apparition, et enfin par une présence constante.



Obnubilé et émerveillé par cette femme qui a tout sacrifié pour lui, Guy renie peu à peu son monde et voue son âme à la sienne.



Sous l'influence envoûtante de Spirite, chaque instant s'embellit, est magnifié : Guy, noyé dans une ferme solitude féérique, entreprend un long voyage en Grèce, se perd dans la contemplation méditative de chaque site ; ses regards plein de rêveries, animés par un amour extatique et une curiosité insatiable pour les mystères que recèlent les panoramas terrestres.



Surpris et tué par des bandits lors de son périple, il décède, mais sa mort se transforme en libération spectaculaire.

Son essence métaphysique, d'une blancheur éblouissante, se détache de son corps, et cette apparition soudaine effraie les bandits ainsi que le guide qui accompagnait Guy.

Dans une acceptation sereine de cette mort inattendue, Guy s'unit immédiatement avec l'âme de Spirite, leurs essences se mêlant en une harmonie parfaite :



« Au centre d'une effervescence de lumière qui semblait partir du fond de l'infini, deux points d'une intensité de splendeur plus grande encore, pareils à des diamants dans de la flamme, scintillaient, palpitaient et s'approchaient, prenant l'apparence de Malivert et de Spirite.

Ils volaient l'un près de l'autre, dans une joie céleste et radieuse, se caressant du bout de leurs ailes, se lutinant avec de divines agaceries. »



Toutes les descriptions sont précisément peintes avec grâce, romantisme et harmonie : de la sphère parisienne, des boulevards parisiens et du Bois de Boulogne enneigés, aux apparitions mystiques de l'extra-monde, jusqu'aux subtiles sensations de l'au-delà lui-même.



Le monde réel et imaginaire finissent par se confondre : Guy voit ainsi notamment le Parthénon sous sa splendeur originelle, avant de s'élancer définitivement vers l'au-delà sans le vouloir mais en accueillant cette transition d'une joie sereine.



J'ai beaucoup apprécié ce roman dangereux et envoutant : un danger séduisant, une tentation nous aspirant vers des sphères inconnues, à nous déraciner lentement et inconsciemment au risque de mourir nous même, lecteurs, comme le personnage principal.



C'est une sorte d'autobiographie spirituelle où Gautier nous confie sa lassitude quant aux voluptés terrestres, sa soif de l'inconnu et de l'au-delà, ainsi que sa quête d'un amour pur qu'il regrette de ne pas avoir lui-même rencontré.

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La Morte Amoureuse - Avatar et autres Récits ..

J'ai choisi une édition un peu au hasard parmi la pléthore qui regroupe certaines nouvelles de Théophile Gautier.

La mienne regroupait Avatar, La jettatura et La morte amoureuse donc je vais critiquer ces trois nouvelles.



Les 3 nouvelles sont clairement fantastiques avec un aspect gothique d'époque.

Dans Avatar on retrouve l'aspect du pacte faustien alors qu'un amoureux transit a abandonné le combat. L'histoire est assez prévisible ( et aurait bien fait un conte de la crypte mais d'époque ) avec une fin toute en ironie. C'est assez court puisque dans mon édition il faut compter une centaine de pages mais ça se lit rapidement.

Dans La jettatura on retrouve un jeune homme amoureux mais qui découvre un don ténébreux qu'il rejette. C'est un peu l'inverse de la nouvelle précédente. Petit bémol sur cette histoire qui m'a semblé un peu longuette malgré sa centaine de pages.

Dans La Morte amoureuse on a plus une histoire de hantise. L'homme tombe amoureux d'une femme qui vient le hanter. Dans une trilogie de l'amour elle représente un contrepoint surnaturel assez intéressant. Elle est plus courte que les précédentes nouvelles car elle s'étale sur une trentaine de pages dans mon édition.



Au final, j'ai bien aimé ces 3 nouvelles. C'est daté dans les relations hommes-femmes mais au delà de cela le ton est assez moderne. Je n'avais jamais entendu parler de cet auteur et pourtant il mérite sa place aux côté d'Edgar Poe.
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La Mille et Deuxième Nuit et autres contes

Quel maigre plaisir ce fut de plonger à nouveau dans ce monde si fantasque et profus des Mille et une Nuits. On retrouve ici une histoire du même ordre, mais comme francisée, modernisée sans aucune doute, car Schéhérazade vient demander à Gautier son aide pour une nouvelle nuit après les Mille et une précédentes. C'est emprunt de beauté, sans message quelconque, fidélité oblige. Une surprise ! {15}

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La morte amoureuse - La cafetière et autres n..

Une petite anthologie de nouvelles vraiment courtes (la plus longue n'excédant pas 40 pages).



Pourtant, elles ne manquent pas d'éveiller la curiosité morbide du lecteur, avide de découvrir avec quel sortilège la tragédie finira par maudire le protagoniste.



La femme, "mise à l'honneur" dans chaque nouvelle, est présentée tour à tour sous les traits d'une tentatrice proche de Satan, d'une aristocrate opposée aux conventions, d'une adultère autoproclamée.



Pour le plus grand malheur des personnages masculins - quant à eux ecclésiastiques, chérubins, nobles de province - ces rencontres hors normes les conduiront à la confusion identitaire, au délire, au deuil impossible.



La fin funeste de Clarimonde n'est pas sans rappeler celle de Carmilla (Le Fanu) ou de La Dame aux Camélias (Dumas fils).



Cette lecture était réjouissante, elle m'a un peu rappelé le recueil Le Horla bien qu'une part moins importante ait été dévolue à la narration et aux fioritures facultatives.



Les textes, bien que très courts, suscitent une immersion immédiate invitant à tourner chaque page de façon quasi erratique.

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Mademoiselle de Maupin

Sûrement mon livre préféré de Gautier, un livre comme peu en ont écrit à l’époque et que personne ne peut même essayer d’atteindre.. Mademoiselle de Maupin est un peu le personnage que l’on rêve tous de devenir, une beauté exceptionnelle et un charme à couper le souffle, qu’elle porte une jolie robe de bal ou un habit de chasse ; et qui plaît autant aux hommes qu’aux femmes..
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Emaux et Camées

J’essaie depuis des lustres de trouver les mots pour faire part de mes impressions sur ce recueil qui fait partie de mes recueils préférés… il m’a beaucoup touchée, je l’ai trouvé magnifique et de manière générale j’adore Gautier mais alors ce recueil est de l’un de ceux que l’on relit encore et encore sans s’en lasser..
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La Cafetière

Cette courte nouvelle qu'on pourrait également classer comme un conte fantastique a été publiée en 1831.



Facile à lire, empreinte de mystère et parfois d'un certain humour elle est écrite avec une naïveté charmante.

Le fantastique s'invite progressivement, entouré d'une atmosphère surnaturelle qui nous pousse à nous interroger sur la frontière entre le réel et l'irréel.



Je le sais, la comparaison est peut-être facile et puérile mais je n'ai pu m'empêcher de penser à la Belle et la Bête où les objets prennent vie et se mettent à danser :)

(Sauf que c'est une théière, Madame Samovar et son adorable fils Zip :)



Joli mélange de romantisme et de fantastique, de sentiments exacerbés et d'une fugacité frustrante, ce petit conte m'a enveloppé dans une sympathique ambiance surnaturelle me laissant agréablement songeuse.





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un parisien
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