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Critiques de Thierry Maugenest (140)
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Bâchez la queue du wagon-taxi avec les pyjama..

Que voilà un recueil amusant! Fait d’aphorismes, d’anecdotes, de courts textes et de remarques impertinentes, sur les auteurs, leurs écrits, leurs styles, la grammaire et les mots, il suscite plus qu’à son tour le sourire. Son titre, un pangramme assumé, m'a attiré et j'ai dévoré la suite me laissant transporter dans l'univers particulier de ce critique littéraire qui se laisse aller à des facéties comme à des jeux d'esprit mêlant érudition et plaisanterie dans ces fantaisies littéraires.
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Clair obscur

Dix auteurs écrivent (initiative salutaire) au profit de l'ONG « Pour un Sourire d'Enfant » (lauréate du prix des droits de l'homme, cette association se bat depuis 1995 pour nourrir, soigner et scolariser les enfants chiffonniers de Phnom Penh). Il y a parmi eux Linda Lê dont je ne rate en principe aucune parution. J'avais lu sa nouvelle (j'aime beaucoup ce genre littéraire) très saisissante sur le Vietnam intitulée « L'Autre », ainsi que les deux, trois premières, puis le livre (sorti en 2011, vraisemblablement acheté en 2017) s'est engouffré dans ma gigantesque PAL. Il était grand temps de le ressortir.

C'est varié, sensible et un peu engagé. Des figures enfantines mémorables. Ce fut pour moi aussi l'occasion de découvrir des auteurs bien connus par ailleurs comme Maxence Fermine, Yasmina Khadra, Eliette Abecassis.

Je recommande ce recueil de nouvelles.
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Eroticortex

Mon Avis :



Eroticortex est un ouvrage on ne peut plus étonnant. En effet, le scientifique Albert Carrington, avec l’aide d’Ayumi, son assistante pour laquelle il a un gros faible, fait des expériences inédites. Après de longues études, il s’est rendu compte que l’on peut désactiver l’ère de Dieu dans le cortex cérébral, et cela est possible même chez les plus fervents religieux. Après quelques essais, il va ensuite s’intéresser à la bêtise : pourrait-on empêcher les gens d’être idiots ? Et qu’en est-il de l’amour ? Qu’est-ce réellement ? Et pourrait-on, à l’aide de la science, influer sur les sentiments humains ? Ce sont ces expériences sur lesquelles vont se porter les études du Professeur Carrington. Mais, à jouer ainsi avec le cerveau des gens, ne risque-t-on pas de fâcheuses conséquences ?



Ce thème, qui sort des sentiers battus (et surtout du type de livres que je chronique habituellement) est encore plus étonnant par sa forme que par le fond de l’histoire qu’il développe. En effet, la narration alterne entre des extraits de journaux, qui sont des articles ou des interviews de l’éminent scientifique que nous suivons (ou de ses détracteurs), et des conversations prises sur le vif « dans le couloir », « devant la machine à café » ou « dans les toilettes des femmes ». Il n’y a donc pas de réel narrateur, et nous ne sommes que des spectateurs tentant (parfois un peu difficilement) de comprendre des bribes de conversations. Car oui, ce n’est pas toujours facile, et il nous faut parfois attendre quelques instants pour comprendre dans le contexte.



Je suis très loin d’être férue de tout ce qui a trait à la science… Je pourrais même dire que ce thème a tendance à me rebuter. Pourtant, sans que je ne sache expliquer pourquoi, cet ouvrage me tentait bien. Et j’ai bien fait de succomber à la tentation, car je ressors de cette lecture avec un bilan plutôt positif. Il est très intéressant de voir comment de grandes valeurs sont ici décortiquées : la religion, l’intelligence, l’amour… Et si ces notions fondamentales de notre vie n’étaient qu’une histoire de connexions neuronales ? De plus, qu’est-ce-que cela donnerait si on les modifiait ? Une chose est sûre, les erreurs ne sont pas permises, et si elles adviennent les conséquences seront lourdes. En effet, certains cobayes vont se rebeller et iront même jusqu’à proférer des menaces de mort à l’encontre de M. Carrington.



Il s’agit donc d’une lecture un peu étrange, mais qui m’a néanmoins fait passée un bon moment, d’autant plus que cet ouvrage ne fait que 134 pages. Cette petite plongée au cœur de ce groupe scientifique me trottera sans doute encore dans la tête pendant quelques temps. Car, bien sûr, tout cela n’est qu’une fiction. Mais qu’adviendrait-il si une telle chose était possible ?




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Eroticortex

Jusqu'où la recherche scientifique peut-elle aller ? Y a-t-il des barrières morales à ne pas franchir ? Les laboratoires pharmaceutiques, sous couvert de leur toute-puissance financière, peuvent-ils tout acheter et tout tolérer ?

Dans un livre d'humour noir à la forme originale, Thierry Maugenest nous plonge dans le laboratoire Lanxis où officie une sorte de savant fou, spécialisé dans les neurosciences.



Albert Carrington est un savant reconnu qui effectue des recherches sur le cortex et les aires qui le composent. Son but ? Contrôler toujours plus l'esprit humain, en faisant croire à tout un chacun, par le biais de la presse, que ses recherches seront un jour salutaires pour l'homme. Entourer d'une équipe de scientifiques, il est secondé notamment par une certaine Ayumi Hatsumo qui ne le laisse pas indifférent.

Les travaux menés impliquent des expérimentations et donc des cobayes humains. Cet aspect du livre est très intéressant puisque l'auteur nous démontre bien qu'Albert Carrington se croit tout permis du fait de l'important dédommagement financier que le laboratoire offre à ces testeurs. Mais l'argent peut-il tout acheter ? En définissant les émotions et les particularités humaines comme des maladies, ce savant fou justifie ses dérives. Dans le roman, il découvre l'aire de Dieu dans le cortex, puis l'aire de la bêtise et celle de l'amour et la sexualité. En envoyant des décharges électriques, il transforme un moine bouddhiste en acteur de films pornographique, un "con" en mathématicien de génie puis il détruit le sentiment amoureux chez un jeune couple de tourtereaux.

Sous couvert d'un humour (noir) grinçant, l'auteur dénonce un système scientifique dont les ficelles sont tirées par les laboratoires pharmaceutiques, où la question morale est parfois bafouée en prenant l'excuse de la science.



L'originalité du livre tient à deux aspects :

- Le thème du livre ainsi que le choix de le traiter avec humour.

- Et surtout la forme stylistique choisie par l'auteur. Et là, le lecteur se retrouve dans une configuration que je n'avais, personnellement, jamais rencontrée dans mes lectures par le passé. Le livre alterne des passages de courts dialogues entre individus travaillant au sein du laboratoire Lanxis, et des articles de presse fictifs. Ces articles ont la forme réelle d'une page de journal ou de magazine (à la manière d'illustrations insérée dans l'histoire). Le lecteur a l'impression d'être plongé au milieu de commérages internes lors des dialogues puis en spectateur externe en lisant les articles de presse.



Concernant les personnages, l'auteur ne cherche en aucun cas un quelconque attachement entre le lecteur et un ou plusieurs personnages. Les seuls dont le lecteur connaît les noms sont Albert Carrington et son assistante Ayumi Hatsumo. La prouesse est de ne jamais les faire parler : ce qu'on entend d'eux ne font que des on-dits ou bien des informations ou interviews relayées par la presse. Ainsi, ils n'ont pas de profondeur et de caractéristiques très précises.

Concernant les individus dialoguant, il n'y a jamais de mentions de leur nom ou de leur fonction dans le laboratoire.



En conclusion, je dois dire que j'ai apprécié ce livre dans l'ensemble, notamment par le message qu'il transmet mais aussi par la forme utilisée que j'ai vraiment beaucoup aimé, et qui en fait un livre hors-normes au sens propre du terme.
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Eroticortex

- Avec le résumé, je m'attendais à un livre dans le genre de celui des frères Bogdanov : Le visage de Dieu. A savoir, non pas un roman, mais un livre basé sur la science. Mais non, Eroticortex est un roman :) et je dois avouer que c'est une très bonne surprise !



- L'éminent professeur Albert Carrington a découvert l'aire de Dieu dans notre cerveau. Il devient capable de modifier cette partie du cortex. Pendant ses expériences, les athées deviennent de fervents religieux tandis qu'un moine devient accro au porno.

A l'image d'un professeur foldingue, Carrington ne s'arrête pas en si bon chemin et repousse les limites de ses expériences en voulant éradiquer la connerie et les sentiments amoureux. S'attirant ainsi les foudres de plus en plus de monde.

En fait, c'est un roman très drôle ! Avec un humour particulier certes, mais j'ai adoré. Surtout la partie avec "le con" arrogant et sa transformation. Le dénouement de l'histoire est lui aussi sympathique, même si j'avais un peu deviné l'issue de tout cela.



- On apprend à connaître le professeur à travers les papotages de ses employés et les quelques interviews qu'il donne. Il a l'air d'un homme froid, distant et 100% rationnel. C'est la caricature du scientifique de labo.



- La construction du récit est vraiment très originale ! L'auteur alterne les articles de presse, les interviews, les couvertures de magasines... Sans oublier les dialogues du personnel du labo, à propos de Carrington, Ayumi son assistante, et leurs travaux. Ces employés restent toujours anonymes et grâce à eux nous avons droit à tous les ragots du labo sur le professeur. Je dois dire que c'est assez drôle.
Lien : http://lectures-petit-lips.b..
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Eroticortex

Tu imagines un livre qui retracerait des conversations dans les toilettes, quelques phrases échangées devant la machine à café, des coupures de presse, quelques interviews d'un personnage principal, dont au final on ne fait qu'entendre parler.

Tu imagines un neuro-scientifique surdoué, qui interviendrait sur le cortex de ses cobayes, afin de changer leurs croyances, leurs qualités ou leurs sentiments.



Tu as du mal à imaginer, je le vois bien.



Tu imagines que j'avais détesté Les rillettes de Proust (j'avais d'ailleurs illustré mon article d'une photo de MES toilettes, justement. Soit Thierry Maugenest lit ce que j'écris, soit je suis un peu devin...) mais que j'ai totalement adhéré à Eroticortex. A l'idée et à la structure de ce livre, parce que concernant la qualité d'écriture de Thierry Maugenest, j'émets quelques réserves.



Voilà un livre original que j'ai eu entre les mains grâce à News Book associé aux éditions JbZ et Cie
Lien : http://ausautdulivre.blogspo..
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Eroticortex

Eroticortex est original dans son fond et sa forme. L'auteur alterne les discussions d'employés anonymes du laboratoire Lanxis, en ses lieux les plus stratégiques comme la machine à café, les toilettes ou les couloirs, et les coupures de presse étalant les exploits d'un savant fou, Albert Carrington.

Le professeur Carrington, par ses expériences sur des cobayes humains, isole les zones du cerveau. Il travaille successivement sur la zone de la religion, de la bêtise, du sentiment amoureux. En sortant de son laboratoire, un saint devient un dépravé et inversement, un petit couple d'amoureux en vient à se détester, un démocrate devient républicain etc, etc...

Ces recherches scientifiques prennent aussi un tournant personnel puisque notre savant est amoureux de sa belle assistante insensible à ses charmes trop bien cachés.

Le spécialiste du cerveau pourra-t-il mettre la science au service de ses propres intérêts?

" Finalement, a-t-on besoin de son cerveau pour être heureux?"

Sous un humour très caustique, l'auteur traite le sujet essentiel des dérives de la science, de l'éthique et de la toute puissance des laboratoires.

J'ai beaucoup apprécié les petits clins d'oeil de l'auteur vers les auteurs à succès et les lecteurs.Ainsi, en désinhibant le génie littéraire dans le cerveau d'un écrivain, celui-ci connaît enfin le succès grâce aux ventes massives de ses romans.

Le lecteur améliore aussi son empathie en lisant de plus en plus.

" - Figure-toi que pendant qu'ils lisent des romans, les hommes et les femmes produisent des endorphines, ils se déconnectent de la réalité et développent les aires du cortex frontal où siège l'empathie.



- Ils deviennent meilleurs en quelque sorte...



- On peut dire ça...plus humains en tout cas."

Merci Monsieur Maugenest, je vais continuer à lire, si possible des romans d'auteurs qui ne sont pas au box-office et qui ont gardé la zone du génie littéraire.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Eroticortex

Le professeur Carrington, éminent chercheur pharmaceutique du laboratoire Lanxis, a découvert l’aire de Dieu dans le cortex. À coups de stimulations neuronales et d’inhibiteurs chimiques, il peut désormais faire naître ou s’éteindre la foi dans le cerveau de ses cobayes. Mais le génie nobélisable est bien décidé à explorer d’autres domaines. Il s’attaque à la bêtise : « Le con, ce n’est pas celui qui se trompe, mais celui qui, en se trompant, est absolument convaincu d’avoir raison. » (p. 31) Carrington entreprend donc de réduire la bêtise en intervenant sur les zones du cortex qui en sont responsables.



Mais très vite, un autre projet accapare son attention : il s’intéresse aux mécanismes cérébraux de la sexualité et envisage de déprogrammer la zone de l’amour pour libérer et soigner les hommes. Voilà le fin mot de toutes ses recherches : tous les comportements irrationnels de l’homme sont des maladies et Carrington est bien décidé à les éradiquer, n’en déplaise au reste du monde. « - Quelle ordure, ce type ! Un cerveau et un sexe, voilà à quoi il se résume… et puis il voit des maladies partout. - Il considérait déjà les religions comme une épidémie mentale… - Et voilà qu’il range l’amour dans les troubles obsessionnels compulsifs. » (p. 87)



Carrington se fait de nombreux ennemis parmi les religieux, les athées et le monde scientifique. Il s’attire également les foudres de ses anciens cobayes dont le comportement a été modifié. Que dire de ce moine devenu acteur de films X ou de cet homme qui ne s’exprime plus qu’en octosyllabes ? La menace s’amplifie : il est évident que Carrington court un danger et qu’on cherche ou cherchera à l’éliminer.



Mais ce n’est pas ce qui tourmente tant le professeur. Carrington enrage que sa belle assistante, Ayumi, repousse ses avances. « Le problème avec Carrington, c’est qu’il n’a pas un seul brin d’ADN qui contienne du charme. C’est une exception génétique ce type… Et puis… il traîne derrière lui une sacrée réputation de mauvais coup. » (p. 12) Ayumi mène pourtant un trouble jeu, séduisant à l’envi les hommes du laboratoire Lanxis, usant de ses charmes et semant des haïkus érotiques qui s’échangent à prix d’or. « Elle voudrait à la fois être admirée par ses compétences et désirée pour son physique. » (p. 46) Est-elle trop belle pour être vraiment intelligente ? Mieux vaut ne pas parier là-dessus.



Le roman est constitué de pseudo articles de journaux, reportages et autres interviews qui répondent à de très courts paragraphes où les discussions vont bon train. Fondé sur le dialogue et les échanges de couloir, ce roman ne donne jamais la parole au professeur Carrington. La mise en page est soignée et parfaitement convaincante. On a vraiment le sentiment de suivre les avancées technologiques et les remous sociaux des dernières découvertes médicales. La conclusion est un délicieux clin d’œil adressé au lecteur qui parcourt le livre : « Et si c’était l’écrivain qui rêvait d’entrer dans le cerveau de ses lecteurs, et toi, lorsque tu lis son roman, tu prononces dans l’intimité de ton cortex chacun des mots qu’il a écrits. » (p. 127) Attention aux nœuds dans la tête !



Thierry Maugesnest interroge avec cynisme et insolence les liens entre progrès et éthique. Il dénonce férocement les dérives d’une société qui se fonderait sur la science et qui tendrait à harmoniser les êtres et les comportements. Eroticortex n’est pas vraiment un ouvrage de science-fiction, mais on y retrouve les frissons que cause la rencontre avec un professeur Frankenstein, à cela près que celui de Thierry Maugenest n’utilise pas la machine à vapeur !



Bien que j’ai trouvé ce roman un peu court et même si la pertinence percutante des dialogues devant la machine à café ou dans les toilettes s’essouffle un peu, humour noir et bon sens font de ce roman une réussite aux airs faussement angéliques de mise en garde. Vous avez peur des piqûres ? Craignez plutôt le scanner !

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Eroticortex

mon avis : très bien



Comment décrire ce livre ? difficile à classer dans un genre particulier... s'approche de la satire... genre "caméra-café... plutôt bien réussit, pas de temps mort, gentiment humoristique, j'ai passé une très bonne soirée à le lire.



De quoi ça parle ? un savant, employé par un grand groupe pharmaceutique, décide explore le cerveau de cobayes humains pour découvrir l'air de dieu... et la soigner. Il y arrive si bien qu'il rend un croyant athée et un athée fou de religion...



Puis il s'attaque à la bêtise... avec le même succès.



Vient ensuite l'ère des sentiments.



Se greffe bien entendu, l'attirance du savant pour sa collaboratrice. N'arrivant pas à la séduire, il va utiliser ses méthodes pour la faire devenir folle de lui...



Lorsque celle-ci s'en rendra compte, la vengeance sera terrible... et savoureuse.
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Eroticortex

Le ton est donné dès les premières lignes. Un savant a trouvé l’aire du divin dans le cerveau. Ce génie s’appelle Albert Carrington (analogie avec Einstein ?), une sommité, sans doute le prochain prix Nobel. Carrington est une sorte d’archétype, ou peut-être une caricature. C’est un chercheur aux ambitions illimitées, prêt à tout pour satisfaire son ambition scientifique. Il n’hésite pas à se lancer dans les expériences les plus audacieuses, sans aucun souci pour ses sujets. Il désinhibe l’aire de la religion chez un moine franciscain, qui deviendra acteur de films X. Il engage un sujet en vue de le guérir de la connerie. Les réflexions de ce con sont hilarantes… Le chercheur condamne les zones de la tendresse chez un couple d’amoureux éperdus, sans se soucier de leurs peines. Il prétend libérer l’individu des addictions, dont font partie les sentiments !





Eroticortex est un drôle de petit roman, dans tous les sens du terme. Drôle parce qu’original, entrelaçant coupures de journaux et dialogues d’employés, qui restent anonymes. Carrington est évoqué le plus souvent par le biais de ses relations, de rares fois il s’exprime dans des interviews, jamais directement… Drôle aussi pour son humour teinté de noir. Je dois avouer que j’ai poursuivi la lecture le 31 décembre au soir, et que j’ai préféré mon Eroticortex aux habituels bêtisiers. Je me suis retrouvé à pianoter mon article à trois heures du mat’ (un peu éméché…).



Tout est dans l’esprit du bouquin. On n’y trouvera pas de longues tirades philosophiques ni des développements scientifiques… Là n’était sans doute pas le but. Eroticortex ne laisse pas de côté l’aspect moral. Au second degré, on peut y voir une satyre bien menée sur les dérives de la société, l’omnipotence des labos et du milieu scientifique, les rapports entre les sexes, ou encore la dualité amour et sexualité. Et puis l’antithèse génie/folie, qui donne à réfléchir. Je parlais de caricature.. En fait, Carrington n’est peut-être qu’un chercheur ordinaire, comme il en existe tant, totalement aveuglé par sa quête, au point de considérer l’homme comme du matériel. Finalement, on n’en est pas loin, compte tenu de ce qui se fait déjà en matière d’expérimentation. Rien n’a été épargné à l’animal, l’homme est le prochain sur la liste, les embryons sont devenus sujets d’études, le clonage thérapeutique est en vue. Il y a déjà des Carrington plein les labos !



J’ai beaucoup aimé, même si je garde l’impression qu’il aurait pu être plus étoffé sur certains aspects…


Lien : http://livrogne.com/2012/01/..
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Étienne de Silhouette (1709 - 1767)

Livre facile d'accès et facile à lire.

L'importance et l'oeuvre de cet homme sont en effet à découvrir, bien loin qu'il fût de ce que son nom nous inspire aujourd'hui. En cela remercions Thierry Maugenest.

Cependant, si cette biographie le met en valeur, je trouve que l'auteur, voulant trop bien faire pour la mémoire de M. de Silhouette, le présente sous un aspect trop parfait.

Cette icône étonnante et complexe du temps passé, maintenant ressuscitée, ne mériterait-elle pas une nouvelle biographie plus critique à son égard, afin de rendre l'homme plus humain?
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Étienne de Silhouette (1709 - 1767)

Avant de devenir un nom commun, silhouette fut le nom d’un homme qui occupa le poste de ministre des finances en 1759. Il entreprit de lancer des réformes qui visaient avant tout à soulager le peuple du poids intolérable des impôts pesant sur lui, en taxant ceux qui détenaient les biens. Malheureusement, l’opposition de la noblesse ne fut pas le seul obstacle qu’Etienne de Silhouette rencontra. La guerre en cours engloutissait en effet dans la foulée les recettes engrangées. Le ministre finit par être démis de ses fonctions, banni des affaires publiques et, à plus long terme, de la postérité.

L’ouvrage de Thierry Maugenest exhume ainsi une figure de notre histoire qu’il est dommage d’avoir occultée. Il nous rappelle au passage que la monarchie française, si elle avait été plus avisée en écoutant ce type de conseiller, aurait pu s’amender et se pérenniser, au lieu de foncer droit dans le mur. Il évoque aussi des éléments capitaux de toute la première partie du 18ème siècle : la mini-période glaciaire de 1709, année de naissance d’Etienne de Silhouette, et les nombreux hivers rigoureux qu’a connus sa génération, avec pour corollaires des récoltes compromises et la famine parmi le peuple ; la désastreuse guerre dite de sept ans, qui mena la France à la débâcle en ruinant ses prétentions aux conquêtes extérieures, tandis que l’Angleterre affirmait la puissance de son empire (en Amérique du Nord et en Inde en particulier).



Tous ces éléments enrichissent et éclairent cet essai biographique qui a le mérite, en quelques deux cents pages, d’aller à l’essentiel. L’auteur s’intéresse d’abord aux années d’apprentissage d’Etienne de Silhouette. On y découvre un jeune homme qu’on qualifierait maintenant de surdoué. Etudes classiques menées brillamment et tambour battant, complétées par le fameux « Grand Tour » européen. Celui-ci lui permet d’engranger des tonnes d’observations diverses, sur l’art, l’économie et la politique des pays visités, lesquelles feront l’objet d’une publication sous forme d’essai en quatre volumes. C’est aussi l’occasion pour le jeune homme de nouer des relations utiles pour sa carrière à venir.

Convaincu que le bien commun doit être le souci de tout gouvernement, Silhouette a rapidement idée de la manière dont il conviendrait de procéder pour rétablir en France la confiance que le peuple perd en son roi. Mais il sait aussi que, parce qu’il est issu de la petite noblesse, il doit se faire un nom s’il veut espérer un jour parvenir au pouvoir, pour y mettre ses idées en application. Ses écrits lui permettre de se distinguer comme lettré, apprécié des esprits de son temps et il n’hésite pas à faire parler de lui en suscitant la controverse.



Etienne de Silhouette aura cinquante ans lorsqu’il sera nommé ministre des finances. L’auteur survole rapidement (et c’est très bien car cela évite d’alourdir le propos, ce que n’aurait pas manqué de faire une biographie exhaustive) les fonctions qu’il occupe jusque-là. Il souligne cependant qu’il a passé de nombreuses années en Angleterre, dans une banque puis à l’ambassade. Ses rapports réguliers à Versailles, concernant en particulier les forces militaires sur place, sont très appréciés.

On regrettera, comme l’auteur, que Silhouette ne se soit jamais dévoilé personnellement, dans ses écrits ou dans des lettres. L’image qu’il donne, y compris dans sa jeunesse, est celle d’un personnage foncièrement droit mais qui paraissait fort austère. Il sera marié à une épouse de 14 ans plus jeune que lui, décédée à quarante-deux ans sans qu’ils aient eu d’enfants.



Evincé de son poste de ministre, Etienne de Silhouette sera ensuite l’objet d’une cabale qui mêlera dénigrement et art de tourner en ridicule, comme l’époque savait si bien le faire. De « l’habit à la silhouette », dépourvu de toute poche puisqu’on n’a plus d’argent à y mettre, à la silhouette tout court, le nom d’un homme est ainsi progressivement effacé de la mémoire collective. On ne peut que remercier Thierry Maugenest d’avoir voulu l’y réinscrire !
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Étienne de Silhouette (1709 - 1767)

Etienne de Silhouette, politique lecteur des philosophes, conduit la politique financière du royaume en aristocrate encyclopédiste.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Étienne de Silhouette (1709 - 1767)

Bravo aux Editions La Découverte qui permettent enfin au grand public de découvrir (sans jeu de mots!) une personnalité du Siècle des Lumières, vraiment hors du commun, Etienne de Silhouette, ministre méconnu de Louis XV, dont le patronyme n'est passé à la postérité que sous la forme d'un nom commun, qui s'est donné la lourde mission de redresser les finances du royaume en répartissant la charge fiscale sur tous les sujets, en luttant contre les excès du luxe et du gaspillage et en mettant en oeuvre l'attribution des pensions selon le mérite du destinataire.

Philosophe érudit, traducteur de Confucius dès 1729 (ce qui n'était pas un mince exploit à une époque où la Chine restait "terra incognita"), Silhouette a toujours été révolté par les lourdes inégalités sociales qui réduisaient à la misère les paysans, qui étaient cependant les seuls producteurs véritables de la première richesse du pays, à savoir les vivres;

Frappé par l'immense pauvreté qu'il découvrit dans les campagnes dès son enfance (il est né en 1709 période dénommée "le petit âge glaciaire" en raison du froid mordant qui a régné pendant plusieurs années, entrainant un cortège de famines et d'épidémies) , il veut , qu'à défaut d'une égalité impossible à atteindre, chacun puisse enfin vivre dignement du fruit de son travail sans crouler sous des impôts plus injustes les uns que les autres.

Précédent de trois siècles un ancien Président de la République qui s'était illustré par une formule choc (peu mise en application par ailleurs), il a réellement déclaré la guerre à la finance représentée au 18ème siècle par la redoutable caste des fermiers généraux chargés de collecter les impôts et prélevant au passage pour leur propre bourse, une part non négligeable de cette manne extorquée aux miséreux.

Silhouette ne tarda pas à réunir sur sa personne l'hostilité de toutes les classes sociales dominantes, y compris le clergé qui pratiquait déjà fort peu les préceptes évangéliques de partage et d'aide au prochain..

L'ironie la plus féroce fut employée pour le tourner en ridicule (cette tare dont on ne peut jamais se défaire) et le pousser à la chute.

Si les réformes de cet esprit avant-gardiste avaient pu voir le jour, la face de l'histoire de France aurait probablement été changée et ce qui apparait certain c'est que la Révolution Française n'aurait probablement pas été illustrée par le cortège sanglant d'exécutions et d'exactions en tout genres, liées à une volonté de revanche face au mépris des puissants.

Silhouette n'a laissé que peu de traces historiques et ceux qui peuvent se vanter de connaître (un peu) le 18ème siècle (je me flatte modestement de faire partie de cette catégorie) n'en avaient, pour la plupart, jamais entendu parler.

Merci donc à Thierry Maugenest d'avoir travaillé sur la biographie de ce grand homme, austère et pudique, animé d'un foi profonde, qui n'eut que le tort de naître dans un pays où les privilèges sont tellement enracinés que ceux qui cherchent à les combattre, ont bien du souci à se faire...
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Étienne de Silhouette (1709 - 1767)

Étienne de Silhouette, le ministre banni de l'Histoire de France. Alors certes, le sort est cruel. Surtout quand on a frayé avec Louis XV et la Pompadour ; quand, excusez du peu, votre patronyme a donné un substantif qui fait aujourd'hui encore les choux gras de la presse. Pour des raisons différentes, il est vrai. Mais quelle idée aussi, monsieur Silhouette, de taxer les riches ! D'enjoindre votre roi, la noblesse et l'aristocratie à fondre leur belle argenterie pour renflouer les coffres et nourrir les paysans. Ça ne pouvait que mal finir.

Cette disgrâce ne fut que passagère. Nous voilà quelque 250 ans plus tard, quand même, et Thierry Maugenest vient, avec brio, remettre les choses en bon ordre. Et donc, Silhouette dans la lumière.

Le texte est court, c'est vrai, quoique, mais sans source, difficile de faire mieux. L'Histoire l'a banni, elle doit donc se résoudre à nous laisser combler les lacunes. Mais ce texte est aussi léger et parfois très drôle, ce qui est une prouesse face à la complexité du sujet.

Homologue, ou presque, mais antagoniste certainement, de Casanova, cet homme a su faire la part belle à la Pompadour dont l’omniprésence égaye quelque peu les pages plus techniques de ce brillant portrait.

Reste à déplorer que ce philosophe, cet homme de lettres, ce traducteur, cet ami du peuple, ce visionnaire à n'en pas douter soit né trop tard pour avoir sa place dans Fortune de France. Il aurait été sublime.
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Étienne de Silhouette (1709 - 1767)

Une biographie rend justice au penseur admiré par Voltaire et Rousseau mais haï des nantis qu’il avait eu l’idée saugrenue de taxer lors de sa courte carrière de ministre des Finances de Louis XV.
Lien : http://next.liberation.fr/li..
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L'évangile selon Tinder

Quand je discute avec des copines de nos aventures sur Tinder, c'est souvent de grands moment de fou-rires. Et puis des questionnements, sur pourquoi nous y allons malgré tout.

Ce livre, c'est comme une soirée avec mes copines. On rigole, et en même temps ça nous touche parce que c'est très juste dans les émotions, les vécus, les échanges qu'Emma a avec ses différentes rencontres... Donc en résumé, bien écrit, drôle et juste. Un très bon moment de lecture.

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L'évangile selon Tinder

Emma, sous le pseudo de Mimi69, s’est fait un profil attractif pour ratisser large sur Tinder. Son but avoué : faire un article sur l’amour 2.0.

Mais quelle meilleure source d’étude sur ce site de rencontres que de le tester en IRL (In Real Life).



Luce Michel s’est plongée corps et âme dans les méandres des applis de rencontre pour écrire avec Thierry Maugenest cette comédie sentimentale soulignant les us des relations amoureuses d’aujourd’hui.



Lors de ses périgrinations journalistiques, Emma empruntera un labyrinthe d’histoires de sexe, de rencontres et même d’amour en n’hésitant pas à donner de sa personne pour son article et en conciliant sa vie de mère, de femme et d’amoureuse.



Les extraits d’interviews réelles sont croustillantes.

Ils ont donné lieu à des citations qui auraient pu être toutes sélectionnées.

Drôles, ils panachent le récit d’Emma, provoquant un rire parfois … jaune.



Je savais que j'allais prendre cher avec ce roman.

Le regard dominant est celui de la femme : celui de Luce et de son héroïne sur les hommes et leur ego, même si elle fait dire à Emma : “Parfois, j'en oublie que de vrais hommes, avec leur sensibilité, leur parcours, leurs erreurs, leurs doutes, leurs faiblesses, leur tendresse, leurs peurs et tout le reste se cachent derrière ces photos, ces premiers mots balbutiants, ces blagues plus ou moins fines”.



L’écriture est moderne, saupoudrée d’humour, avec des images amusantes.



Au final, on fait un tour d’horizon de l'amour sur in site de rencontres.

Puis, la comédie distrayante laisse place à une introspection sur l’amour.



En guise de synthèse, Emma donne la parole à une psychologue qui évoque à propos de l’appli : “Certains y entament de belles histoires, mais d’autres en effet se laissent aspirer dans un puits sans fond.”



Quant aux auteurs, ils spécifient en dernière page : “Enfin, nous tenons à préciser à nos chers lecteurs qui, après lecture de ce roman, n’auraient toujours rien compris à l’amour, qu’il en est de même pour nous.”

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L'évangile selon Tinder

Emma, journaliste divorcée, mère de deux ados, se voit confier le dossier de l’été sur les rencontres en ligne. Ce sujet lui est totalement étranger. Alors, pour réussir sa mission, elle va infiltrer l’application Tinder. Aidée par son amie, Nina, elle se crée un profil et se prend vite au jeu. Ce qui n’est d’abord qu’une enquête journalistique devient rapidement une addiction. Emma multiplie les échanges et les rencontres, il en résulte des situations cocasses et très drôles. J’ai aimé le ton léger du roman qui traite cependant des relations amoureuses à l’ère du numérique avec exactitude. Entre les chapitres, nous avons droit à des petits témoignages d’hommes et de femmes qui utilisent Tinder. Certains sont très drôles, d’autres cyniques ou bien touchants. Si tout est fictif, on ressent bien une part de vrai dans ces profils d’internautes. J’ai passé un bon moment et j’ai grandement apprécié ce récit à quatre mains.
Lien : http://romansurcanape.fr/les..
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L'évangile selon Tinder

Vous cherchez encore LE roman de l'été à mettre dans votre valise ? Et bien j'ai pour vous le titre idéal : l'évangile selon tinder.



Voici un roman terriblement drôle, écrit à 4 mains ce qui lui apporte une justesse de ton et une légitimité.

Thierry Maugenest est à l'origine du roman. Souhaitant écrire sur tinder qu'il trouvait source de romanesque par ses profils et situations incroyables, il désirait partager sa plume avec une femme afin d'avoir accès à tous les profils et échanger les points de vue masculin et féminin. Il a ainsi été mis en contact avec Luce Michel par un ami commun et ils se sont retrouvés à écrire ensemble sur "l'amour à l'heure de la rencontre virtuelle".



Emma est journaliste et se voit confier le dossier de l'été, l'amour au temps du virtuel. Elle donne alors de sa personne, s'inscrit sur tinder, fait des rencontres, interroge, questionne, s'investit véritablement. On la suit ainsi dans sa vie, dans ses espoirs et ses interrogations, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on rigole.



Le roman est construit en alternant les chapitres concernant la vie d'Emma et des témoignages sur l'amour, le sexe, les rencontres, les expériences positives ou non des gens. Si les témoignages sont fictifs, Thierry et Luce m'ont expliqué qu'ils se sont cependant inspirés des anecdotes de leurs amis et connaissances et ont dû parfois édulcorer les situations tant la réalité était parfois trop trash et invraisemblable pour la fiction.



J'ai vraiment adoré ce livre. Moi qui ne connais pas cet univers des sites de rencontres, j'ai beaucoup ri, j'ai été surprise par certaines situations et j'ai aimé les réflexions autour de la séduction, de l'amour. Bien qu'écrit à 4 mains, la lecture est totalement fluide. Il y a une vraie alchimie et complémentarité entre les deux auteurs qui ont pris beaucoup de plaisir à écrire ensemble, et cela se ressent. Une construction du roman où chacun écrit puis l'autre développe, corrige, suggère. Un échange d'arguments où à la fin un compromis est trouvé pour que chacun soit satisfait sur l'évolution de l'intrigue.

Merci Luce Michel et Thierry Maugenest pour l'échange et le temps que chacun de vous m'a accordé pour me parler de votre écriture..
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