Citations de Thomas Geha (99)
Il y avait des gardes, mais pas tant que ça, comme si le patron ne craignait aucune rébellion. Et peut-être était-ce le cas : des moutons bien nourris, bien éduqués, ne cherchent pas tant la liberté qu'une certaine forme de sécurité ici.
La (sur)vie est un domaine beaucoup plus aléatoire que la mort.
La justice et la morale appartiennent à ceux qui les exercent. Pour la religion, c'est pareil, elle appartient à ceux qui l'entretiennent.
Elle est née d'une autre culture, sur une autre planète. L'évolution de son espèce n'a rien avoir avec la sienne. Ils ne devraient même pas se comprendre, ils devraient se trouver si différents l'un de l'autre que seul le rejet conviendrait à la logique. [...]
Kee avait compris que là ou existaient des différences existaient aussi des similarités, des points de jonction et de compréhension. Un langage, un terreau commun où semer des graines.
Je crois que tu vas passer encore quelques heures sur mon rafiot, pendu au mât, la tête en bas. Comme ça si tu pisses dans ton froc de peur, t'auras de quoi boire.
La méfiance est la meilleure amie du guerrier.
Dans son esprit de jeune rebelle [...], des murs s'écroulent, des barrières s'affaissent. Elle rentre de plain-pied dans ce monde d'adultes, qui n'a qu'à faire du pacifisme, de la non-violence, que seul le pouvoir détermine. Et le pouvoir passe par le conflit, la mort ou la destruction d'autrui.
- Pas un démon ne daigne me parler, alors que mes prières sont belles et sincères.
- Pourquoi les pries-tu alors ?
- Parce que malgré les nombreuses batailles auxquelles j'ai participé, je vis toujours. Ils doivent m’écouter, non ?
Ne tombe pas sous le charme des Qivhviennes. Elles sont belles, mais ici, ce sont elles qui ont le pouvoir. Si tu ne le sais pas encore, l’empereur est... une impératrice. Les mâles sont les guerriers, et les femelles gouvernent. Depuis toujours. Les Qivhviens naissent par portées, les femelles sont très rares. Elles sécrètent aussi un poison, au bout de leurs doigts, qui peut tuer le mâle rien qu’au toucher. De fait, elles sont sacralisées. Et craintes.
Ce qui est fait appartient au passé et seuls les dieux jugeront nos fautes.
Écrire un roman est un exercice solitaire, mais que serait-on sans celles et ceux qui nous encouragent au quotidien, à un moment ou à un autre ?
"Laissez-moi vous raconter, mes chers enfants, ce que je sais sur les Alones. Quelques années après la grande catastrophe, des hommes ont commencé à surgir, seuls, de ce qui avait été la Manche. À présent, nous connaissons cet endroit sous le nom de Couloir des Supplices. À l'époque, quelques groupes avaient gardé un noyau de civilisation de ce côté-ci. Et ces hommes, venus de l'ex-Royaume-Uni, criaient invariablement, les mains levées en signe d'apaisement : I am alone !
Petit à petit, cette expression s'est gravé dans la mémoire de ceux qui les croisaient.
Et ceux qui préféraient sillonner seuls nos contrées dévastées se surnommèrent bientôt ainsi.
Il me faut tout de même ajouter : les Alones évitent les Rasses comme la peste, les groupes ayant une forte tendance au fanatisme et à l'anthropophagie."
Les grands sont toujours inspirants.
Je me suis fait surprendre comme la première bleusaille venue.
La survie, pourtant, c’est mon créneau. Mais j’avais soif, et le soleil de plomb m’avait tanné le cuir toute la journée. La découverte inespérée d’un puits dans la cour d’une antique ferme m’avait fait perdre tout discernement. J’aurais dû me méfier : l’absence de végétation exubérante dans la cour était un signe. Et même si les bâtiments de la ferme s’étaient écroulés sous le poids des ans, mes sens auraient dû m’alerter. Le pompon : le pourtour du puits était dégagé. Il ne pouvait y avoir qu’une seule raison à cela : le coin était fréquenté. L’eau, c’est assez rare dans certaines régions, surtout potable. Pour tomber par hasard sur une source inconnue dans ce coin perdu, il fallait une chance de cocu.
Je n’étais ni cocu ni veinard.
Non, le Pépé, c’est plutôt le genre abruti !
Un aphorisme shao les décrivait ainsi : « le muet ne parle pas, le sourd n’entend pas, l’aveugle ne voit pas, le bétarek cumule. »
Les hommes et les femmes sont des graines que le destin fait germer.
La liberté rend imaginatif.
Penser que tous les hommes sont désormais égaux l'amuse. Oui, égaux devant des forces supérieures qui ne voient en l'Homme qu'un outil de résistance. Mais un marteau se plaint-il de maltraitance à l'ouvrier qui le manipule ?
Nombreuses sont les histoires que l’on raconte sur la mer d’Os. Aucune ne doit être crue. Toutes peuvent être vraies.
Nous sommes tous des créatures de vengeances. Nous sommes tous impitoyables quand vient le moment.