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Critiques de Valérie Rouzeau (48)
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Va où

Valérie Rouzeau, je l’ai découverte dans la revue de poésie « Décharge » et, immédiatement, j’ai été happée par son style singulier plein de fantaisie.



Le chemin de Valérie Rouzeau passe par ces poètes qui l’ont précédée et consolée, comme Robert Desnos et Guillaume Apollinaire, sans oublier le clin d’œil à James Sacré.

« Je ne peux pas me perdre puisque graine leurs paroles tout du long et l’air du temps les renouvelle tout le temps et me pousse et me met au parfum. »

J’ai aimé cette langue inventive qui nous cueille au débotté

« Un crépuscule que je méchante à cause du matin comme du soir. »

J’ai aimé ce rythme, cet emportement vers la vie, même si elle évoque la mort à sa façon désinvolte

« …le moment n’est pas venu d’aller s’allonger sous les fleurs… »



Il y a une urgence à dire et une énergie communicative dans ces vers qu’on a envire de déclamer. Le titre, laconique, « Va où » nous l’annonçait sans fioritures. Elle va où, Valérie, et surtout, elle nous emmène où ?

Dans la vie qui bruisse, et nous parle d’amour, heureux ou malheureux, et de mort,

Les mots chahutent, ça se pousse, se bouscule jusqu’à la confusion parfois, mais qu’importe puisque nous sommes bien vivants

« Et si j’ai la pensée confuse est-ce qu’elle n’est pas une preuve de notre existence à nous tous vous et moi très confusément. »

Valérie Rouzeau est une saltimbanque de la langue, elle la plie à ses désirs, la jette en l’air et la rattrape à l’endroit, à l’’envers, c’est virevoltant, on ne s’en lasse pas.

« Dis-moi quel nuage cache-cache gros comme une maison ».



On n’entre pas si facilement dans la poésie de cette poète singulière, non, on doit parfois laisser infuser, ou y revenir plus tard, quand c’est l’heure pour tel poème plutôt que tel autre, sans qu’il y ait d’explication à cela (mais a-t-on besoin d’explications lorsqu’on lit de la poésie ?) Il faut faire soi-même un bout de chemin pour aller au-devant de cette poésie surprenante, quelques pas que certains ne font pas, préférant en rire ou écrire une chronique affligeante et stérile.

Pour moi, la poésie se partage et j’avais envie de partager celle de Valérie Rouzeau. Voilà qui est fait.





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Pas revoir

Découverte de cette poétesse-traductrice , il y a quelques mois, grâce à une amie... qui à son tour m'a sollicitée pour rechercher un texte de Valérie Rouzeau... ainsi j'ai emprunté à la médiathèque plusieurs recueils

de cette artiste atypique...



Au début, poésie déroutante à souhait... des cassures constantes dans la phrase...

A nous, lecteurs... de "bosser" ensuite, de lire ces poèmes à notre libre rythme... Nous retrouvons dans les différents opus plusieurs thèmes récurrents: la solitude humaine, le deuil du père, le temps qui passe,

hommages constants à la poésie, à l'écriture; Ce recueil est concentré sur la mort du Père... hommage, évocations des souvenirs d'enfance....La violence du deuil, de la perte paternelle... Très bouleversants poèmes...



"Je t'écrivais des cartes postales pour

tous les jours.

Deux le vendredi donc à cause du

dimanche.

des crocus coloriaient la neige sur la

dernière que tu as vue.

tes doigts devaient trembler à tenir le

croissant, et des miettes seront tombées

sur la neige.

Mais pour la carte postale du lundi

elle est restée dans l'enveloppe dans ta

poche dans le cercueil dans le caveau

dans la terre, père gigogne." (p. 71)



Un grand Merci à cette amie, Eva qui m'a fait découvrir cette poétesse en me demandant une recherche de texte, et auparavant, en m'offrant un premier recueil de poèmes, "Sens averse", qu'il me reste à découvrir plus attentivement...





© Soazic Boucard- Janvier 2019
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Pas revoir - Neige rien

Très belle découverte de Valérie Rouzeau avec ce recueil en deux parties : Pas revoir et Neige rien.



Dans Pas revoir, Valérie Rouzeau parle de la mort de son papa, depuis l’apparition de la maladie :

« De dans la chambre où j’ai grandi le gel a gelé l’eau de source

Je dors là, craque le plastique – dehors tout une éternité hulotte chante clair.

Avant le coucher mon père et moi chacun à un lavabo lui se trouvant jaune moi mentant que pas tellement.

Mais il était jonquille, forsythia, du tout la bonne heure du printemps.

Les beaux jours vivement (qu’il disait) vivement. »

jusqu’au fauteuil vide, « que veille son chien » et aux visites au cimetière où « mon père ne dit mot nous sommes tous les deux mais je suis la seule à avoir le vent dans les cheveux et lui est le seul à ne pas ouvrir les yeux ».



C’est tendre, drôle (j’aime beaucoup « dans le journal on a parlé de ta disparition. Il y avait ta photo mais pas de récompense ») et nostalgique à la fois.



Dans « Neige rien », elle nous parle de tout de rien, d’actualités et de la vie de tous les jours. Par exemple :

«L’éternité des souliers

C’est dans la colle qu’il pose

Tout dans la bonne pompe qui dure

Il faut pouvoir compter dessus

D’autant que l’hiver serra là

D’ici deux semelles »



Elle donne ici vraiment libre champs à sa voix si particulière, à sa façon très personnelle de construire et de déconstruire les phrases, de jouer avec les mots, leurs sonorités. Homonymie ou proximité de sens parfois, assonances et allitérations, vers embrouillés quand trop plein d’émotions, … Elle bouscule l’ordre (dans tous les sens du terme en fait) et même parfois le jeu se situe au niveau de la syllabe. Je parle de jeu, parce que je me suis beaucoup amusée à tenter de reconstruire ses petites historiettes, à y trouver un sens, j’avais l’impression d’être devant un puzzle, dont les pièces avaient été mélangées.



C’est imagé et visuel, comme ce « main montre l’heure », « la neige a ses rêves qu’elle ignore de tant tomber de ciel sur nous », … Et c’est aussi très sonore, rythmé, chaloupé, syncopé. On a l’impression de lire du jazz ou parfois du boogie-woogie, du hip-hop aussi. Bref on en a plein les oreilles.



C’est une vraie poésie du jeu et de la liberté. Inutile, je pense, d’ajouter que j’ai adoré.

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Va où

Découverte de cette poétesse-traductrice , il y a quelques mois, grâce à une amie... qui à son tour m'a sollicitée pour rechercher un texte de Valérie Rouzeau... ainsi j'ai emprunté plusieurs recueils de cette artiste atypique...





Au début, poésie déroutante à souhait... des cassures constantes dans la phrase, absence totale de ponctuation...

A nous, lecteurs... de "bosser" ensuite, de lire ces poèmes à notre libre rythme... Nous retrouvons dans les différents opus plusieurs thèmes récurrents: la solitude humaine, le deuil du père, le temps qui passe, hommages constants à la poésie, à l'écriture, aux poètes admirés [Apollinaire, Robert Desnos, etc.)



"Je songe à Guillaume à Robert à leurs rimes réelles autant que d'avoir vécu d'avoir en dix-huit en quarante-cinq Leurs rimes qui consolent un peu d'amour de pas toujours

Leurs rimes leurs mots qui se croisent et s'embrassent et

se font du plat

C'est plus vrai à ma bouche que le rouge des baisers à

mes yeux que bleu ciel à mon oreille qu'une boucle

Je ne peux pas me perdre puisque graine leurs paroles

tout du long et l'air du temps les renouvelle tout le

temps et me pousse et me met au parfum

Je sens leur solitude parmi les pigeons qui ne volent plus

jamais et mes coups de pied

Je sens ma solitude jusqu'aux ailes de mon nez (p. 18)"
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Récipients d'air

"À deux sous le même toit une nuit d'août

On peut bien écraser

Mille milliards de moustiques entre ses doigts

Mais quand le bourdonnement nasillard vient agacer ta

solitude -

Je disais à un vieil ami -

Il faut un bon livre à portée de la main"



Découverte récente de cette poétesse-traductrice grâce à une amie, qui à son tour m'a requise pour la recherche d'un texte de cette artiste atypique... J'en ai profité pour emprunter plusieurs recueils à ma médiathèque...



Dans cet opus, nous retrouvons des thèmes récurrents de la poésie de Valérie Rouzeau : la quête d'un sens à sa vie, le temps qui passe, hommages aux êtres aimés, perdus [sa grand-mère, et une place toujours importante au deuil du père...], tout cela mélangé à la fantaisie , au comique d'un certain quotidien, , aux jeux de mots, à l'absurde... un rythme ,un style déroutants... Une musique très personnelle et unique...





"Vais-je dire ou le chanter

Me comprendras-tu sans paroles

Faisait la grand-mère désolée



Ce à quoi j'ai si bien rêvé

Avant ton retour de l'école

Vais-je le dire ou le chanter



Toutes les choses auxquelles j'ai pensé

M'échappent comme un amour s'envole

Faisait la grand-mère désolée



Sommes-nous là pour nous lamenter

La vie ne pose-t-elle que des colles

Vais-je le dire ou le chanter



Je veux bien toute l'éternité

Bercée entre les bras d'Eole

Faisait la grand-mère désolée



La vie m'aura bien baladée

Même si aujourd'hui j'en rigole

Quand je l'aurai dit ou chanté

Je ne serai pas désolée



(p. 54)"



Encore un grand Merci à l'Amie qui m'a fait découvrir cette poétesse; Un recueil 'Sens averse" , offert par cette même amie... me reste à "savourer"...





© Soazic Boucard- Janvier 2019
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Va où

Valérie Rouzeau est une exploratrice insatiable du langage poétique. Dans son univers, les mots se précipitent, affluent, se heurtent. Ils déconcertent, certes, mais attirent aussi et retiennent l'attention.



" Un vrai oiseau une authentique joie ça va où " .Elle ajoute ensuite:



" et cette question de ma peine et des plaines pleines de ma peine et de vent je la laisse en suspens" . On retrouve ici sa prédilection pour les jeux de sonorité. Les néologismes stimulants également, comme " J'avant-dirai" ou les nombreuses associations de mots insolites: " Poèmes à la chaîne j'avance bien".



Il manque pour moi cependant de l'émotion, une vibration immédiate dans les textes en prose qui constituent ce recueil, sauf dans le magnifique poème convoquant Guillaume Apollinaire et Robert Desnos:



" Leurs rimes qui consolent un peu d'amour de pas toujours

Leurs rimes leurs mots qui se croisent et s'embrassent et se font du plat".



Ce qui est sûr, c'est que Valerie Rouzeau renouvelle la poésie et nous fait entendre une voix originale, enthousiasmante. Elle dit" vivre en poésie ". Elle y réussit pleinement.
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Pas revoir - Neige rien

Valérie Rouzeau

Quelle découverte !

Née en 1967 "une voix vraiment nouvelle qui ne ressemble à aucune autre. Une voix qui se reconnaît d'un signe, d'un souffle, et que l'on capte à jamais, à toujours."



"Ces mots bouleversent d'autant plus fort qu'ils inventent la voix de ceux qui ne sont pas nés avec une cuiller d'argent dans la bouche ou dans le dictionnaire.

Valérie Rouzeau recycle par bribes des lambeaux de mélodies, des miettes de souvenirs, des bris d'émotions : elle ferraille dans l'or du temps".



" Il émane de cette écriture à l'oreille un charme subtil, entêtant. Un envoûtement qui tient à un vocabulaire jazzé en douceur. Chaque vers se déploie comme une phrase musicale qui, en plus de ses syllabes, n'en finit pas de compter ses résonances. " (André Velter)



Un grand merci à ma fille de me la faire découvrir.



Un plus , elle a aussi écrit des chansons pour le groupe de rock Indochine que j'apprécie particulièrement.
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Quand je me deux

Traductrice de Sylvie Plath et de William Carlos Williams, Valérie Rouzeau est une des grandes figures de la poésie contemporaine française. S'il me fallait emprunter un mot pour parler de sa poésie, ce serait l'étonnement. "Je trouverai le titre après", "L'Arsimplaucoulis, douceur des Carpathes", "Kékszakállú", "Eden, deux, trois émoi", "Gue digue don", "Pas revoir", "Neige rien", "Vrouz" sont quelques uns des titres des recueils d'une oeuvre inventive et généreuse.



Dans son recueil Quand je me deux sous-titré "Quelques poèmes tout relativement longs [id est + qu'un sonnet] dont un en anglais, deux suites et une traduction d'Après Emily Dickinson", on découvre une écriture débridée, arythmique, comme affranchie. Les premiers textes laissent un peu pantois. Dans un texte puis dans un autre, on reconnaît les mots d'un poème, les paroles d'une chanson ou encore le titre d'un film,... Chez Valérie Rouzeau, les références à la littérature, au cinéma, à la musique sont constantes. Les mots empruntés aux autres deviennent les siens. Ils sont des matériaux qu'elle s'approprie, qu'elle recycle (son père la surnommait affectueusement La trafiquante), à qui elle donne un nouveau sens, une portée inédite.



L'écriture de Valérie Rouzeau est avant tout celle de la lecture, celle du regard porté sur tout ce qui l'entoure. Composée de jeux de mots, de néologismes, d'anglicismes, de dédicaces, de marques de produits usuels, etc. c'est une écriture qui se veut libre, ludique, qui ne cesse en parallèle d'explorer la signification des mots, les liens qui les unissent, qui créé de nouvelles interférences, des dislocations, des brisures. Valérie Rouzeau se défait des préjugés de forme et de style, elle imprime un rythme, une énergie au texte qui font toute sa particularité.



" Une file indienne d'Ivoiriens traverse avec chacun sur la

tête un colis

(un colis beau colis brocoli)

La cour où la bourrache a levé d'un parpaing creux

(Pour ses yeux c'est fête juste pour ses yeux)

Je veux dire quelque chose de moi à lui et bouleversement

Cette phrase de fourmis noires avec ses pousses de chou

vertes ou bleues qui se balancent c'est immense aphro-paradisiaque

Il n'aura pas besoin de chausser ses lunettes pour lire

mon amour."*



Le recueil refermé, la poésie de Valérie Rouzeau m'apparaît comme une réelle prouesse, une vraie performance littéraire en soi. Poésie fantasque, généreuse, toute teintée d'humour, de dérision, de gravité aussi, elle semble pourtant comme se refermer sur elle-même, comme une expérience de lecture à part, où le lecteur doit souvent reconstituer la pensée de l'auteure, chercher les références qu'il ne possède pas toujours.

Si « Quand je me deux » me paraît être de valeur un peu inégale, il a éveillé mon intérêt pour une poésie un peu hors-cadre mais qui donne toute sa valeur à la parole, aux mots, qui ouvre à une autre manière de s'ouvrir au monde.



(*) extrait de "Éden, deux, trois émoi".
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Les plus belles berceuses jazz - Edition cl..

Les plus belles berceuses jazz fait parti de la collection Un livre, un CD que les éditions Didier Jeunesse ont eu la brillante idée de développer.



Ce livre merveilleux réunit donc les plus belles berceuses (Summertime pour n'en citer qu'une), et les plus grands interprètes (Ella Fitzgerald, Nat King Cole, Chet Baker...)



Dans le livre, nous trouvons quelques mots d’introduction expliquant quelques détails soient sur le chanteur ou la chanson. J'ai par exemple noté qu'Ella Fitzgerald a improvisé lors d'un de ses concerts en 1960 car elle avait oublié les paroles.



Le petit plus pour moi c'est la traduction des chansons, cela permet de se rendre bien compte de toute la poésie qu'il y a dans ses chansons que nous écoutons en anglais.



A écouter sans modération!
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Oh ! Regarde

Bien au chaud derrière leur fenêtre, deux enfants regardent ce qu’il se passe dehors… Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que le spectacle a de quoi susciter bien des réactions! Entre son petit oiseau immobile dans la neige, ses trois lapinous roses (ben oui, pourquoi pas après tout? Ca ressort bien sur un fond blanc! ;p), son chat gourmand et son ours terrifiant, les émotions sont nombreuses! Entre surprise, inquiétude, peur, soulagement, joie, désarroi et dépit, nos petites frimousses ne seront pas épargnées!



Avec son texte court, qui se récite comme une poésie, et son graphisme pimpant et coloré, “Oh! regarde” est un petit album plein de charme et d’humour qui a enchanté Maman et ravi Choubidou! La narration alternée entre l’extérieur et l’intérieur de la maison, permet au lecteur d’être doublement spectateur. On observe et reproduit, d’une part, la réaction des enfants à l’intérieur de la maison et l’on assiste, d’autre part, à la scène qui se déroule sous leurs yeux ébahis. La répétition du “Oh, regarde!” permet de faire participer le jeune lecteur à l’histoire en l’immergeant d’office dans la narration. Une réussite qui a beaucoup plu à mon petit bout de deux ans!
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Sens averse

Afin de pouvoir entrer dans ce recueil atypique, il faut être sans a priori, sur le langage poétique, car l'autrice aime déconcerter, versifier dans une subjectivité subtile, construisant un bric et de broc de mots charmants, anachroniques, voir désuets parfois. Mais, il faut surtout une certaine culture pour déchiffrer les références artistiques nombreuses, qu'elle s'amuse à immiscer subrepticement dans ses vers, en forme de clin d'oeil ou d'hommage à une multitude d'artistes de la chanson, du cinéma, de la peinture ou de la littérature. Petit jeu de devinettes à traduire poétiquement, pour en comprendre la signification ou l'intérêt didactique. Ce recueil ressemble à un parc pour grands enfants capricieux, nostalgiques d'une certaine époque, devenus des vieux sages un peu retors, à un nouveau monde qui va trop vite, où le web, les réseaux sociaux dominent tout, enferment les gens dans un entre-soi négatif, société de l'éphémère aseptisée, détruisant la nature, produisant de la malbouffe. Face à ce dilemme existentiel pour survivre sereinement, l'autrice s'immerge dans son univers poétique, laissant couler au fil des jours sur un ton presque burlesque, ses poèmes insolites, comme une carapace de mots s'imbriquant dans un ensemble protecteur, où les saveurs simples du quotidien lui redonnent une énergie salvatrice.
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Sens averse

Je connaissais Valérie Rouzeau comme la talentueuse traductrice de Sylvia Plath, mais j'ai découvert son recueil par hasard à la médiathèque.

J'ai été séduite par sa poésie très diverse et originale, ses vers libres avec parfois la surprise d'une rime harmonieuse, ses jeux de mots :

"Comme un chagrin de septembre aux tonnes

De feuilles à mourir déjà."

Ou bien, dans cette poésie du quotidien :

"Train annoncé voie C et train bondé voie D

Je note les rimes aplaties"

Ou encore cette merveilleuse indication de date à la fin du recueil : "Mars 2015 - Jupiter 2017".

Mais Valérie Rouzeau n'est pas toujours très optimiste :

"Et j'ai stocké chez moi de quoi mourir deux fois."

Elle aime les fleurs et les animaux, s'inquiète de leur disparition, des maltraitances, de la pollution plastique des océans. Elle craint les OGM, les nanoparticules. Elle craint la vieillesse et la solitude. Elle a connu des deuils.

Mais malgré tout la poésie la porte, celle des autres à laquelle elle fait référence (de Césaire à Higelin, c'est éclectique) et la sienne propre, qui l'amène à écouter du Bach en compagnie d'un arbre...

Très, très beau recueil.



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Les plus belles berceuses jazz - Edition cl..

Un superbe livre-cd, qui reprend les plus belles berceuses de jazz, des voix chaudes et de magnifiques illustrations.



En plus le livre est très bien fait, à chaque chanson une courte biographie du chanteur et la traduction des paroles.



Un grooooooooos coup de coeur !
Lien : http://latetedelart2.blogspo..
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Va où

Au début, c'est déconcertant à lire et puis on y prend goût assez vite. Déconcertant parce que ce n'est pas une prose classique sujet-verbe-complément, il faut aller chercher le sens, quêter les images, s'arrêter, relire. Et le plaisir vient à s'arrêter sur ces rébus, sur ces formules à déchiffrer. On est dans l'innatendu verbal, dans la surprise sémantique permanente. C'est raffraîchissant de lire du Nouveau !

Lire une ligne, relire plus lentement, laisser s'opérer l'alchimie des mots les mots collés mariés, jamais de virgule et attendre que se fasse une légère fusion dans le cerveau; une insoupçonnable secousse électrique sur le tracé du synapse, voyez comme ça m'inspire le Rouzeau. Les mots se répondent se répandent en sonorités, se gémellisent, il faut s'attarder, bien lire le rébus les images gueule de loup dos d'âne et peau de lapin syllabes de chagrin yeux de pluie poussière orpheline.

Le corps, les parties du corps se mélangent aux objets du monde réel. Cela évoque souvent une gamine joueuse avec les mots joyeuse d'avoir des amis, une adulte au langage encore enfant qui cultive ses impressions, le temps qui passe, le temps vécu la vie passée et même l'heures de sa mort sous son tumulus...

Bref, cette poésie qui réveille le verbe réveille la vie on a vraiment une sensation de fraîcheur, de vitesse, comme le vent dans le visage à la lecture. Les réseaux de mots mariés réveillent réaniment des champs de neurones, pulsation de l'infini dans le crâne cerveau.

Publié en 2002, ce recueil a connu un succès critique et public (10 000 exemplaires vendus, énorme pour de la poésie contemporaine). Ça m'a fait du bien de lire de la poésie, j'ai redécouvert le jeu avec les mots, elle a assoupli le langage comme une gymnastique, j'ai l'impression d'être moins raide. Un plaisir littéraire et cognitif.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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Quand je me deux

Dans la collection la petite vermillon, des textes comme on aime, écologiques, féministes, intimistes et parfois dotés d'une jolie pointe d'humour.



Et découvrir la signification du verbe "se douloir"



Parce que la poésie c'est tous les jours un peu, pour le plaisir
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Vrouz

Autoportrait composé de sonnets en vers libres.



Ce recueil de poèmes est une sorte de journal ; Valérie Rouzeau y évoque la vie quotidienne, parfois prise dans sa plus extrême banalité : chez le coiffeur ou le médecin, les courses au supermarché,… Dans ces pages, la mort, elle aussi, est souvent présente, autant celle du poète que celle des autres.



De vers en vers, de sonnet en sonnet, le sens glisse, le langage accélère sa course et emporte le lecteur.







Dans les notes en fin du livre, l’auteure nous dit queVrouz est un mot inventé par le comédien Jacques Bonnafé, une contraction de ValérieROUZeau (d'où le verbe vrouzer : "ça vrouze !").







Pour ce recueil, elle a reçu le prix Apollinaire.











Pour écouter quelques sonnets extraits de Vrouz lu par Jacques Bonnafé (je mets le premier lien, il y en a quatre, il suffit de changer le dernier chiffre de l'adresse)...
Lien : https://soundcloud.com/compa..
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Sens averse

Ouvrir un recueil de poèmes c'est prendre tout à la fois des nouvelles du poète et du monde dans lequel il s'inscrit avec sa sensibilité.

Ouvrir Sens averse, c'est retrouver d'emblée le plaisir partagé de jouer avec les mots, de cueillir des brassées de plantes aux noms déjà déjà métaphoriques, d'évoquer les moments du quotidien (faire cuire des pâtes, patienter à la caisse du supermarché...) en faisant un pas de côté ,un pied de nez aux conventions, en inventant un escargot... Mais c'est aussi évoquer le sort des abeilles, de la planète, d'écrire un dizain au lecteur "qui est souvent une lectrice",de convoquer, aussi bien la Compagnie Créole que Jacques Higelin, de glaner chez d'autres poètes afin de composer d'autres bouquets de vers et d'avoir l'élégance de mentionner ses sources. Bref, de faire feu de tout bois.

De la caissière du Lidl à Dominique Rocheteau, des accidents du quotidien aux souvenirs de l'enfance, fêlures anciennes ou chagrins actuels, tous ont droit de cité et la forme ludique qu'emprunte le poème chez Valérie Rouzeau permet de faire la nique au malheur et à la tristesse. Ce recueil est pour moi un viatique, constellé de marque-pages, ancré sur ma table de chevet.
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Sens averse

Les poèmes de Valérie Rouzeau plongent dans le concret, le quotidien, le réel , l'absurde. Mais elle a fait une vraie cueillette dans un très large répertoire de chansons, d'émissions de radio, de poésie dont elle avoue les emprunts en fin d'ouvrage . Et ses textes sont savoureux, comme une odeur d'héliotrope, comme le chant d'un oiseau, comme le rire d'un enfant sur une cour d'école...
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Sens averse

 

 

 Ce " Poème glané 2 " est un centon

réunissant par un heureux hasard

des vers de :



James Sacré

Jules Laforgue

Tomaž Šalamun

Tristan Corbière

Noël (Marie)

Henri Bachelin

Pierre Albert-Birot

Robert Desnos

Benjamin Péret.

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Pas revoir - Neige rien

Poésie surprenante, dérangeante, curieuse... quoi qu'il en soit, interpellante.
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