Citations de Valérie Zenatti (423)
Mais Jonas était inconsolable puisqu'il n'était pas triste. Jonas était calme, silencieux, solitaire et à l'écart parce qu'il était inquiet.
On leur sert un repas chaud, une viande en sauce délicieuse, incroyablement tendre, c'est de l'agneau,demande Jacob,non, du pour répond la logeuse, on l'a tué tout à l'heure spécialement pour vous.Jacob et Ouabedssalam échangent un regard furtif. Ils craignent, en repoussant leur assiette, d'offenser la petite femme ronde aux cheveux ramassés en chignon qui les nourrit gaiement. Ils continuent de plonger leurs cuillers dans le ragoût mes avalent sans mâcher, en se forçant un peu, essayant d'oublier qu'ils sont certainement les premiers d'une longue lignée à enfreindre une règle sacrée, et puis ils oublient leurs réticences et mordent dans la chair fondante en s'étonnant presque qu'elle leur soit interdite.
Défenseur d’une Europe qui l’avait bien voulu, lui, pour la délivrer, alors que trois ans avant son incorporation on ne l’avait pas jugé assez français pour l’autoriser à franchir les portes du lycée d’Aumale
...il a pourtant raté l'école pendant deux ans quand on l'a renvoyé en 1941 parce que la France avait décidé que les juifs d'Algérie étaient de nouveau des indigènes. Le directeur du lycée avait convoqué Jacob dans son bureau avec d'autres camarades dont la sonorité du nom ne laissait planer aucun doute sur leur qualité d'éléments irrémédiablement étrangers à la France. Je suis désolé, avait-il dit, ce sont les directives, les enfants juifs n'ont plus le droit de fréquenter nos établissements [ ] il est à la caserne d'Aumale, maintenant la France ne le rejette plus, au contraire, elle le juge suffisamment français pour porter l'uniforme de son armée, il est lavé de la honte d'avoir été chassé de l'école
Il dit Attali aussi était juif , mais pas Bonnin, ils me manquent tous les deux, je les languis il ne faut pas dire comme ça , il faut dire je me laguis d'eux mais c'est comme ça que parle ma mère;p 109
J'ai beaucoup aimé ce roman malgré la fin un peu inattendue et je trouve dommage...Ce livre parle de choses qui pourraient vraiment arriver et nous sommes directement imprégnés dans l'histoire. De plus les personnages sont très attachants et très matures quant à la façon de parler de leur conflit... J'ai donc trouvé beaucoup de plaisir a lire ce roman!
On pourrait croire au hasard, oui. Le hasard existe peut-être. Certainement. Mais quelle importance, au fond ? C'est la signification que nous donnons aux évènements, le lien que nous tissons entre eux, qui est important.
Préparer le pique-nique de Sarah pour demain, tu y as pensé, Elias ? Tu te souviens que le personnel de cantine est en grève et qu'il faut préparer un pique-nique ? Non ? Eh bien moi, si. Pourquoi je m'en souviens et pas toi ? Ou plutôt : Pourquoi je le sais et toi tu l'ignores ? Comment te débrouilles-tu pour échapper, la conscience tranquille, aux mille détails indispensables à la bonne marche de la vie quand on a des enfants ?
"Des soldats gémissent en arabe, Jacob aide l'infirmier à les comprendre, traduit, rassure, caresse un front, ne t'inquiète pas mon frère, on va te sauver, il a envie de vomir, de pleurer, de s'enfuir dans une cavité qui apparaîtrait miraculeusement entre les hêtres, le dérobant à son existence de soldat, le ramenant à une vie paisible, peut-être même à l'ennui des soirées d'hiver, mais la forêt le cerne comme un piège."
"Pleure ou chante, Melki, tu as trop de malheur ramassé en toi."
Le zivoug, c'est la dualité originelle. On dit que toutes les âmes ont été façonnées deux par deux à la Création, à partir de la même matière sensible, avant d'être séparées. Depuis, elles sont à la recherche l'une de l'autre et lorsqu'elles se retrouvent, elles n'ont pas besoin de parler pour se reconnaître. Ce sont les âmes sœurs.
Le corps fourmillant de non-dits, de gestes inaccomplis, de ce qu'elle avait entrevu pendant quelques heurs et qui lui était déjà ôté.
J'aimerais avoir le caractère d'une molécule de codéine, pense t-elle. La vie serait tellement plus facile. Abattre les tâches l'une après l'autre. Dire oui lorsqu'elle le peut, lorsqu'elle le veut. Dire non dans les autres cas. Et s'y tenir.
Mes lèvres dans son cou. Nos yeux, nos mains. Ca me semblait le seul langage possible.
Cela faisait longtemps que je cherchais un bon roman . Figurez-vous que ce livre, je l'ai adoré. et pour tout vous dire, quand notre professeur nous a donné ce livre à lire, au début je pensais qu'il serait compliqué à lire mais finalement il est très accessible : on peut le lire à tout âge. Je suis très compliqué à convaincre niveau lecture mais ce livre, je l'ai trouvé superbe. L'histoire est très bien écrite. On se met vite dans la peau du personnage lorsqu'elle envoie ses messages. En plus on se sent plus "dedans" car la correspondance par internet ça nous connait pas mal. C'est un roman qui touche par son sens moral. Qui nous apprend beaucoup sur cette guerre qui dure depuis des années maintenant. Voir ce que pensent les gens des deux côtés est très instructif et très inintéressant. Je le recommande à tout le monde
Une vie de construit pas à pas,jour après jour,mais un portait ,c'est tout le contraire.Lorsque j'appuie sur le déclencheur de mon appareil ,je raconte une histoire en commençant par la fin.Je saisis l'instant ultime.J'immobilise une microseconde du présent et ensuite seulement en découvrant ce que j'ai saisi,je peux deviner ce que racontent les traces fixées sur le papier et tenter de remonter le cours d"une vie.
"Je suis fatigué. Fatigué d'entendre les sirènes des ambulances, les cris de la foule en colère"
Victoriane
"C'est un petit homme de soixante-douze ans au regard tour à tour bleu pâle, vert tendre, bleu vif, vert triste, bleu malice. Un homme qui a connu tout la palette de ce que peut vivre un être, dans ses plus intimes nuances, du meilleur au pire".
Elle voudrait saisir les pans du mot qui s’étale autour d’elle, invisible et immense : liberté !
De la première année passée ici, je n’ai aucun souvenir. Pourtant, j’avais commencé à tenir un journal avant mon arrivée, j’avais dans l’idée que tout ce qui n’était pas écrit disparaissait de la mémoire et restait à jamais un mystère.