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Citations de Valérie Zenatti (422)


Emmanuelle vient de mentir à son entreprise en leur téléphonant qu'elle doit rester chez elle garder son enfant malade.
"Elle se tient au bord de la journée dont elle va prendre possesion comme à la lisière d'un pays où tout lui serait accessible. Par où commencer ?
La terre s'est ouverte sous elle, dévoilant les chemins qui lui manquent cruellement, depuis qu'elle a cru qu'il était sage de renoncer aux rêves.
Elle voudrait saisir les pans du mot qui s'étale autour d'elle, invisible et immense : liberté ! "
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« Oui, mais quoi ? Comment saisir l’essentiel ? Distinguer ce qui, dans le présent ,sera important sera une fois transformé en passé ? »
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La mort dans cette nuit de vacarme n’est pas dans l’ordre des choses, ne peut pas clore les années écoulées depuis notre naissance
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(...) les mots qu'on écrit, c'est pas pareil que les mots qu'on dit. Ils restent sur la feuille pour toujours. Ils se lisent en silence. C'est comme un secret.(p. 6).
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C'est troublant. Qui se trouve en face, réellement ? C'est si facile, si trompeur, le mail. Nous sommes tous uniques, paraît-il, mais on peut avoir dix, cent, mille adresses, mille pseudos, on peut s'inventer des identités, mentir, discuter avec des gens qui mentent peut-être eux-mêmes. Tout le monde est bien planqué derrière son écran, personne ne prend de risque. (p. 70)
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C'est à ça que je reconnais un bon livre. Quand le sourire et le désespoir sont mêlés. (p. 50)
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Je n'aimerais pas vivre dans un pays où il n'y a rien à changer. (p. 213).
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J'entends Maman qui n'a pas lâché le téléphone, et la voix claire et saccadée d'une correspondante de la radio, ou de la télé. Il y a certainement des morts. Il y a presque toujours des morts. Mais je ne veux pas savoir combien, ni qui. Pas aujourd'hui. Précisément parce que c'est arrivé juste à côté de chez moi.
Je voudrais mettre le silence à fond, mais comment fait-on ?
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faire semblant de goûter au bonheur est plus douloureux que se laisser aller à la peine, alors ils continuent à se bercer l’un l’autre. Le ciel de nouveau noir déverse des flots de neige au-dessus d’eux, ils tanguent ensemble, et chaque oscillation de leur corps abat un mur en eux, il y a tant, des murs et des murailles dressés à l’intérieur pour ne pas dire, ne pas ressentir, les protections érigées patiemment s’effondrent et les laissent démunis, mais être démuni à deux n’est pas comme être démuni tout seul.”
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Alors, un à un, des pans entiers de ma vie surgissent presque malgré moi, entre les cyprès, les rosiers et les géraniums de la maison Anna Tikho. Je respire un peu mieux à chaque question, j’ose en poser moi aussi, l’échange devient conversation et, de l’extérieur, nus sommes un vieil homme au regard vif et une jeune femme que l’on pourrait prendre pour un grand-père et sa petite-fille ou pour un écrivain et une journaliste venue l’interviewer, ou même, en tendant l’oreille, pour un écrivain et sa traductrice en langue française. En réalité, il se passe là quelque chose que personne ne peut distinguer à part lui, peut-être, et moi, plus tard, car les mots et la prise de conscience qui les accompagne viennent toujours à contrecoup des émotions et des sensations
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je n’étudie pas : je lis. je n’étudie pas : je suis traversée par une voix,des images un mystère insondables derrière des phrases pourtant limpides. Cet écrivain m’apparait comme Kafka, Schnitzler et Zweig réunis. Kafka, Schnitzler et Zweig qui auraient vécu la catastrophe, et lui auraient survécu. Je suis sous le choc de la découverte. On appelle ça une rencontre.
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les grandes catastrophes ne supportent pas un langage précieux et lourd, elles exigent au contraire des mots délicats, comme un bandage sur une blessure. Quand j’ai commencé à écrire, on m’a demandé pourquoi je n’écrivais pas sur ici et maintenant. On disait de moi : c’est un écrivain de la Shoah. Mais tout écrivain digne de ce nom écrit sur son enfance, et la Shoah est mon enfance. Dans mes livres, je redonne vie aux miens qui ont disparu, à tous les miens, car je contiens en moi mes grands-parents pieux, mes parents assimilés, mes oncles et mes cousins communistes, anarchistes et bundistes.

A mes yeux, la littérature est l’art de concilier le temps elle doit être à la fois passé, présent et futur. Si elle ne se préoccupe que du passé, c’est de l’histoire, si elle ne se préoccupe que du présent, c’est du journalisme, et si elle n’est tournée que vers le futur, elle devient science-fiction. L’écriture, comme la prière, permet d’être en contact avec ce qu’il y a de plus profond en nous. Ce n’est pas une transcription de la réalité, mais l’intégration de la réalité que l’on restitue pour parvenir à une extension de soi-même
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- On lui passe tout sous prétexte qu'elle est excellente en ceci et parfaite en cela...
- Parfaite, parfaite... Vous avez oublié de qui elle descend?
[...]
- De qui elle descend ?!
- Comment... vous ne savez pas?
- Non... Vas-y, raconte!
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Je veux vivre la même journée deux fois dans ma vie, exactement la même journée où je ferai la même chose, je prononcerai les mêmes mots au même moment et même les nuages dans le ciel seront à la même place.
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Je ne quittais plus mon Leica, je ne regardais plus autour de moi qu'à travers l'objectif et la douleur a reflué, ou s'est concentrée en un point minuscule derrière ma pupille. L'appareil photo est une projection extraordinaire. Tout votre être se condense en lui avant de se dilater dans la lumière, d'épouser les contours de ce que saisit l'objectif. C'est un détachement, un bond à l'extérieur de soi. On s'oublie tout en existant intensément.
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elle voulait désormais vivre sa vie avec la sensation de la terre mouillée après la pluie, fraîcheur et promesse s’élevant dans la brume
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Voici ce que tu es devenue. Une prisonnière obligée de mentir pour vivre quelques heures de liberté. Emmanuelle resta figée, mal à l’aise face à cette apparition, une colère sourde coincée dans la gorge, dirigée vers la petite fille au visage impassible. Oui, c’est moi. Je croyais que tous les chemins mènent à soi
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c’était donc sa vie, la vie : un regard écrasé par l’obscurité et traversé par la lumière ; le sentiment d’être relié à ce qu’on ne peut pas toucher mais que l’on voit, que l’on ressent
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Il m’a dit moi c’est Abel. Le seul des trois fils d’Adam et Ève dont le nom se perpétue. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui s’appelle Caïn ou Seth.



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« Veille à ce que le Bluetooth de ton portable soit toujours désactivé ». Elle s’est fait une réflexion, sur le moment : ma grand-mère n’aurait pas compris cette phrase sortie d’un monde peuplé d’étoiles et de dièses destinés à soumettre les clients, abonnés et consommateurs à une force implacable. Pour tourner en rond tapez 1 suivie d’étoile. Si vous voulez vous suicidez, tapez 3 suivi de dièse ? Nous n’avons pas compris votre réponse. Veuillez réessayez. Sinon tapez 0 pour revenir au sommaire.

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