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Citations de Vanessa Schneider (103)


Là encore, tu lis sur un banc. À cette époque, les gens lisent sur des bancs. Ils n’ont pas de portables à manipuler ni d’écouteurs à ajuster.
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La mémoire est fragile, parcellaire, personnelle, que chacun se souvient de ce dont il a envie, ou de ce quil’a pu retenir du temps qui s’est écoulé. J’ajoute qu’il n’y a pas de vérité unique, que le droit au récit est une liberté absolue.
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Le lendemain de ta mort, Libération affiche en une une grande photo de toi te montrant poitrine nue et offerte, bestiale, objet sexuel. Une photo tirée du Tango. Tu aurais détesté que l'on te rende hommage ainsi. Tu en aurais pleuré, tu te serais mise dans une rage folle, toi qui as passé toute ta vie à essayer d'effacer les marques que tu pensais infâmes. Nous n'avons pas aimé non plus cette représentation de toi. Parce qu'on ne voulait pas te voir réduite à ta chair. Parce que tu étais autre chose que ce corps exhibé. Parce qu'on ne représente pas les morts ainsi. Parce que jamais un journal n'aurait choisi pour accompagner une nécrologie l'image d'un homme dévêtu. Parce que le journal qui avait décidé de le faire n'était pas n'importe quel journal. C'était le nôtre, c'était le mien. C'était celui que mes parents achetaient quotidiennement depuis son premier numéro en 1973. Celui qui nous avait initiés, nous les enfants, à la politique et à tant d'autres choses comme le combat pour les femmes. Celui qui m'avait donné envie de devenir journaliste. Celui où j'avais travaillé pendant treize ans et où l'un de mes cousins écrivait encore. Ce n'était pas de ce côté-là qu'on attendait le coup.
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Quand je lui avais annoncé ton emménagement, ma mère s'était tue à l'autre bout du fil, ce que j'avais pris comme une désapprobation. Sacha, le père de Paul et Gabrielle, avait été plus brutal. Il avait parlé d'inconscience et d'irresponsabilité. Selon lui, je ne ménageais pas assez les enfants. Il me rappelait qu'il avait, pour sa part, fait le choix de ne pas vivre tout de suite avec sa nouvelle amie pour leur laisser le temps de s'habituer à elle. Ses mots glissaient sur moi sans m'atteindre. Je ne réfléchissais plus, je ne voulais penser à rien, j'étais si sûre d'être heureuse.
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De toute façon, personne ne ressemble à personne dans la bande.
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Luigi Pareno était de ces hommes qui pensent que les histoires d’amour ne sont pas le fruit d’une alchimie, d’une rencontre de peaux, d’une concordance d’âmes ou de sentiments, mais plutôt de besoins croisés et de circonstances. Pour lui, tout était une question de moment. Il ne croyait guère au destin, la passion lui semblait hautement suspecte. Quand il entendait des couples assurer être « faits l’un pour l’autre », il ne pouvait s’empêcher de ricaner. Pareno pensait que l’on n’avait pas assez d’une vie pour se connaître soi même. Prétendre percer les mystères d’un autre soi lui semblait aussi vain qu’absurde. Le couple ne pouvait être qu’un arrangement momentané, un échange de services, une prestation réciproque de plaisir et de soutien.
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(p. 133)

Dans la famille, deux versions s’opposent sur la raison de ta si courte carrière. La première, celle qui circulait chez nous, était que la drogue t’avait chassée des plateaux. La seconde, celle à laquelle tu t’accrochais, résidait dans la violence du monde du cinéma où les hommes dictaient encore toutes les règles. Il y en avait une troisième, qui n’a jamais été évoquée par quiconque mais à laquelle chacun d’entre nous a pensé: tu n’étais pas faite pour ça.
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Tu n'as jamais revu ton bourreau, sauf une fois, des années plus tard, à l'occasion d'un festival de cinéma au Japon. Tu ne savais pas qu'il s'y trouvait aussi. Tu sortais d'une salle de projection et tu t'étais retrouvée nez à nez avec lui. Il semblait très gêné. Quelqu'un a fait mine de vous présenter comme si, avec le temps, vous ne vous étiez pas reconnus. Il a tenté un "bonjour". Tu lui as répondu, comme une gifle : "je ne connais pas cet homme." La réplique prononcée par Jeanne, ton personnage, après avoir tué Paul-Marlon à la fin du Tango.
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Elle n’a pas eu de chance, lâche-t-elle enfin, avant de se reprendre : Enfin si, elle a eu de la chance et pas de chance à la fois. (Brigitte Bardot)
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Personne ne peut me consoler, personne. Tu es parti, tu m'as abandonnée, tu m'as jetée à terre, tu t'es débarrassé de mon corps comme d'un objet gênant.
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Où es-tu mon amour, que fais-tu ? Ton absence me donne des vertiges, je n'arrive plus à marcher droit.
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En fait, ce qui s'est passé, c'est qu'on a toutes réalisé que la caravane et tout ça ce n'étaient que des trucs de gamines finalement. Avec les bébés, il va falloir apprendre à mûrir un peu et à arrêter de rêver à des trucs impossibles. Quand j'ai vu Cindy avec son bébé, je me suis dit : "Ça, c'est la VRAIE vie !"
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La fille avait absorbé leur haine pour la faire sienne, avait transformé leur brutalité en arme. Elle ne flancherait plus.
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Son appartement est situé dans un quartier agréable du nord de Paris où les jeunes couples branchés remplacent à grande vitesse les familles désargentées contraintes de quitter la capitale, où les épiciers arabes ferment au profit de commerces bio et de restauration vegan, où des poussettes hors de prix conduites par des barbus à lunettes over size chassent les personnes âgées des trottoirs trop étroits.
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Tu n’as jamais rien pu jeter, papa. Tu disais que c’était parce que tu étais un enfant de la guerre. On se moquait de toi, tu es né au printemps 1944 ; de la guerre, tu n’as connu que les récits de tes aînés.
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Les différents articles retracent la même histoire, tissage plus ou moins grossiers de formules rebattues et de clichés épais : "L'enfant perdue du cinéma", "le destin tragique", l'actrice "sulfureuse". On y parle de ta carrière brisée, du Dernier tango à Paris, de sexe, de drogue et de la dureté du cinéma, des ravages des années 70. Personne n'a écrit que tu étais partie en buvant du Champagne, ta boisson favorite, la mienne aussi, celle qui fait oublier les meurtrissures de l'enfance et qui bombe de joie les fêlures intime des âmes trop sensibles. Tu t'en es allée au milieu des bulles et des éclats de rire, de visages aimante et de sourires pétillants. Debout, la tête haute, légèrement enivrée. Avec panache.
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Parfois, au cours de rencontres familiales, tu faisais allusion à ce livre. Tu disais que tu n'étais pas encore prête, mais que nous le ferions un jour. Je faisais semblant de te croire, je me doutais que tu ne t'y résoudrais jamais. Je savais alors que je l'écrirais seule. Non pas ton histoire, qui t'appartient et dont je sais finalement si peu de choses, mais la nôtre.
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Dans ma famille, on ne fait pas les choses à moitié. Quand on boit, on meurt à huit grammes.
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Lire ELLE représente alors une incongruité totale, un plaisir immense, une bouffée de futilité. ELLE raconte tout ce que nous ne connaissons pas : la mode, les vacances au soleil, la Méditerranée, les crèmes de beauté, quand l'objectif fixé par l'organisation à laquelle papa appartient est de changer le monde.
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cette guerre était une saleté, disait il, ce n'est pas du tout ce qu'en disait les politiciens, de la boue et du sang, voilà tout ce qu'il avait vu
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