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Citations de Vanessa Schneider (103)


Ils sont rares ceux qui reconnaissent craindre la folie de l’autre, avouent fuir devant les dérèglements.
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Il n’est jamais trop tard pour dire aux gens qu’on les aime.
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Tu sembles ne pas savoir qui tu es. Tu n’as pas de papa. Ta maman t’aime mal, tu as la mine inquiète des enfants qui pressentent que le chemin de la vie sera pavé de pierres coupantes.
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Joëlle aurait aimé naître quelques années plus tôt, avoir 20 ans en mai 68 et monter sur les barricades, trainer ses baskets dans les usines occupées, tracter dans les amphis, se frotter à la flicaille le soir venu. Elle avait le sentiment rageant d’être arrivée trop tard. Les aînés avaient vécu le meilleur, l’époque de tous les possibles : faire la révolution, mettre à bas l’Etat tortionnaire, donner le pouvoir au peuple. Puis ils s’étaient lassés sans voir que tout était à portée de main, qu’il s’en serait fallu d’un rien pour renverser les nervis impérialistes. Les trotskos, les maos, les gauchos de toute obédiences avaient baissé les bras. Ils avaient volé les rêves des ouvriers, trahi la confiance des pauvres. Ils s’étaient fatigués avant même d’avoir véritablement commencé à agir. Ils pactisaient avec la social-démocratie, ils entraient dans les lieux de pouvoir comme des rats affamés, monnayaient leurs diplômes et leur habileté à établir stratégies et tactiques contre des emplois sûrs et grassement rémunérés.
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"Dans ma famille, on ne fait pas les choses à moitié .
Quand on boit , on meurt à huit grammes. "
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[Ma mère] passe dix heures par jour devant la télé à boire des sodas et à manger des beignets. Avec tous les médocs qu'elle s'enfile depuis des années, elle a perdu son regard, elle n'écoute plus quand on lui parle. Elle ne dit rien non plus d'ailleurs. Elle est devenue silencieuse. De temps en temps, elle m'attire à elle sur le lit et elle me serre très fort dans ses bras en me demandant pardon. Ça me bouleverse quand elle fait ça. J'ai envie de chialer moi aussi, mais je me retiens car c'est déjà suffisamment angoissant et puis je n'ai pas envie qu'elle sache que ça me rend horriblement triste de la voir comme ça [...]. (p. 88-89)
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Personne n’a écrit que tu étais partie en buvant du champagne, ta boisson favorite, la mienne aussi, celle qui fait oublier les meurtrissures de l’enfance et qui nimbe de joie les fêlures intimes des âmes trop sensibles. Tu t’en es allée au milieu des bulles et des éclats de rire, de visages aimants et de sourires pétillants. Debout, la tête haute, légèrement enivrée. Avec panache.
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Quand il avait aperçu Ménigon se garer et sortir de la 205 rouge, Pareno s’était concentré pour rester naturel. Il avait plongé la tête dans le rayon abritant les pots de moutarde et de cornichons et fait mine d’hésiter entre différentes marques. La décontraction de la fille, sui commençait ses courses, l’avait aidé à retrouver son calme. Elle ne faisait pas attention à lui, empilait la nourriture dans son chariot. Vu la quantité, Pareno s’était dit que le couple attendait sûrement de la visite. Ça sentait le festin. Elle était restée suffisamment de temps dans le magasin pour qu’il puisse à coup sûr l’identifier.
Sur les bases de son rapport, l’ordre d’arrestation avait été lancé. Les gradés se chargeraient de décider du nombre d’hommes et de véhicules à mobiliser. Il fut convenu que Pareno les rejoindrait sur les lieux peu après l’installation du gros des troupes, juste avant l’assaut. Il était rentré chez lui dans un état de surexcitation avancée. Il avait acheté un pack de bières sur le chemin du retour, tout en sachant que ça ne suffirait probablement pas à le tranquilliser. Il se sentait à la fois fébrile et joyeux. Il ressentit soudain l’envie de partager tout ça avec quelqu’un : les années de traque, les humiliations, les déceptions, les récompenses, le courage et la violence, les vices et les vertus de son métier. Chantal lui manquait.
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J'étais assise sur la canapé du salon en train de lire un magazine, lorsque [mon père] est arrivé et a éteint la télé. Quand il fait ça, c'est qu'il y a quelque chose de super important dans l'air parce que chez nous, on n'éteint quasiment jamais la télé sauf pour dormir, et encore, ça arrive qu'on oublie et qu'on la laisse allumée. (p. 73)
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Le lendemain de ta mort, « Libération » affiche en une grande photo de toi te montrant poitrine nue et offerte, bestiale, objet sexuel. Une photo tirée du « Tango ». Tu aurais détesté que l'on te rende hommage ainsi. Tu en aurais pleuré, tu te serais mise dans une rage folle, toi qui as passé toute ta vie à essayer d'effacer les marques que tu pensais infâmes. Nous n'avons pas aimé non plus cette représentation de toi. Parce qu'on ne voulait pas te voir réduite à ta chair. Parce que tu étais autre chose que ce corps exhibé. Parce qu'on ne représente pas les morts ainsi. Parce que jamais un journal n'aurait choisi pour accompagner une nécrologie l'image d'un homme dévêtu. Parce que le journal qui avait décidé de le faire n'était pas n'importe quel journal. C'était le nôtre, c'était le mien. C'était celui que mes parents achetaient quotidiennement depuis son premier numéro en 1973. Celui qui nous avait initiés, nous les enfants, à la politique et à tant d'autres choses comme le combat pour les femmes. Celui qui m'avait donné envie de devenir journaliste. Celui où j'avais travaillé pendant treize ans et où l'un de mes cousins écrivait encore. Ce n'était pas de ce côté là que l'on attendait le coup.
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Maman dit toujours qu'il faut être respectueux avec les gens qui viennent d'ailleurs, même avec les Noirs. Je me suis toujours demandé ce que les Noirs pouvaient bien venir foutre là-dedans puisqu'ils sont chez eux quand même, mais avec maman, quand on ne comprend pas quelque chose, il vaut mieux laisser tomber sinon elle se lance dans de grandes explications et après c'est pire.
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Je me suis longtemps méfiée des acteurs. Ils me faisaient peur, avec leurs béances, leurs narcissisme à fleur de peau, les violences qu'ils s'infligent, la hantise de vieillir, les hauts et les bas des carrières, la casse inouïe d'un système où l'on vous porte aux nues et vous oublie aussi vite, la cruauté de vivre sans cesse dans le désir de l'autre, le réalisateur, le producteur, le spectateur. "Les acteurs sont des enfants perdus", m'a dit un jour mon amie Laure qui sait de quoi elle parle -elle avait déjà reçu un César lorsque nous nous sommes rencontrées au lycée à l'âge de dix-sept ans. Nicole Garcia, à qui l'on demandait un jour pourquoi elle était devenue actrice, avait répondu : "Pour un regard qui m'a manqué." Toi Maria, tu as manqué de tous les regards, de tous les égards, ceux de ton père absent, ceux de ta mère si mal aimante. Tu ne pouvais que devenir comédienne. Il y a quelques années, j'ai réalisé qu'un grand nombre de mes amis appartiennent à ce qu'on appelle "le monde du cinéma". Si je les ai choisis, c'est peut-être pour me rapprocher de toi et aussi parce que rien ne m'émeut davantage que les enfants perdus.
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Lorsque mon père s'est retrouvé à son tour au chômage, ça a empiré. Plus il gueulait quand il était ivre, plus elle se taisait, avalait ses pilules et s'abrutissait devant la télé. C'est pour ça que je déteste la télé, et Kylie, elle m'énerve à parler tout le temps de ce qui se passe à la télé et de tous les programme bidon qu'elle se tape avec sa mère. Tout ça pour dire qu'au moins, je ne suis pas embêtée avec maman. Je lui ai installé un grand écran dans sa chambre, comme ça je n'ai plus besoin de la voir.
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Heureusement, cette histoire de foyer n’a pas duré longtemps car, comme dit ma mère : en Amérique, ceux qui sont dans la merde n’ont pas d’autre choix que de se débrouiller tout seuls. Jamais l’Etat ne pate longtemps pour toi
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En fait, ce qui s'est passé, c'est qu'on a toutes réalisé que la caravane et tout ça ce n'étaient que des trucs de gamines finalement. Avec les bébés, il va falloir apprendre à mûrir un peu et à arrêter de rêver à des trucs impossibles. Quand j'ai vu Cindy avec son bébé, je me suis dit : "Ça, c'est la VRAIE vie !"
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Moi j'aime bien les hommes, les garçons, quoi. Pas tous évidemment, je sais que beaucoup sont des nazes. Mais je suis sûre qu'il y en a des chouettes, des types gentils qui respectent les femmes, qui les bichonnent, leur font des cadeaux. Quand je dis ça, Lana me répond : "Tu regardes trop la télé avec ta mère". Et elle ajoute : "Une chose est sûre : les mecs, on n'en aura pas besoin pour élever nos gosses". Là-dessus, je suis plutôt d'accord avec elle.
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Dans ma famille, on adore tous Kylie. On connaît ses chansons par cœur et toutes les chorés qui vont avec. « Elle mesure un mètre cinquante, mais c'est la plus grande ! » dit toujours maman d'un air super admiratif.
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Bon, c'est brai qu'il ne sait pas tout, Tim. Par exemple qu'on en avait discuté avec les filles et que Lana avait calculé nos dates d'ovulation à chacune pour mettre le maximum de chances de notre côté. Ça ne servirait à rien de lui dire. Ça l'embêterait sûrement de savoir que c'était concerté, qu'on avait tout prévu.
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e vous préviens, je raconterai ce que je veux, je ne dirais pas la vérité, toute la vérité comme ils disent dans les séries télé. Il faut accepter le deal. C’est ça ou rien. Et n’essayer pas de nous monter les unes contre les autres. Si les filles vous voient, c’est parce que je l’ai décidé. A la moindre embrouille, on arrête tout. Compris ? Et c’est pas la peine de me regarder comme ça.
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Plonger dans la lutte armée n'est ni une promenade de santé, ni un barbecue improvisé sur une plage landaise. Il n'est pas à la portée de tous de définir des cibles, de tenir un homme en joue, d'allumer la mèche d'un engin explosif, de le balancer sur une façade sans se retourner, de dégoupiller une grenade sans craindre qu'elle vous arrache la main, de garder son sang-froid lors d'une fusillade, de conduire à toute allure sous le feu des forces ennemies. Peu de gens, en vérité, sont intrinsèquement et intimement aptes à se lancer dans une guerre. Engager ainsi son intégrité physique, son corps, sa peau, son sang et sa sueur nécessite d'abord d'être prêt politiquement, de n'avoir aucun doute sur la justesse de la cause.
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