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Citations de Vassili Grossman (526)


J'avais l'impression de vivre en plein romantisme; pensez donc, la mine la plus profonde, la plus dangereuse , la plus exposée de toute l'Union soviétique ! J'étais sous le charme de la poésie du Donbass, de ses torrents de lumières électriques qui dessinaient des lignes discontinues sur les chemins de steppe recouverts de nuit, et puis il y avait le long hululement des sirènes au milieu du brouillard, les noirs terris, la sinistre lueur rouge qui flamboyait au-dessus de l'usine métallurgique.
Mais ces deux grandes forces que sont le romantisme et la poésie ne pouvaient adoucir la sotte tristesse de petit garçon abandonné que je ressentais lorsque je pensais à Moscou et à mes amis de là-bas que j'aimais tant.
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J'ai pu voir ici que l'espoir n'est presque jamais lié à la raison, il est insensé, il est, je pense, engendré par l'instinct. (p. 120)
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L'amour du peuple, inhérent à tant d’intellectuels révolutionnaires russes dont la douceur et la disposition au martyre n'avaient pas eu, semble-t-il, d'équivalent depuis l'antiquité chrétienne, s'alliait au mépris de la souffrance d'autrui et à l'implacabilité, à la vénération du principe abstrait, à la résolution d'exterminer non seulement ses ennemis mais encore ses compagnons dès qu'ils divergent tant soit peu sur l'interprétation desdits principes abstraits.
Ce sectarisme, cette totale subordination au but, cette tendance à étrangler la liberté vivante, la liberté présente, au nom d'une liberté imaginaire, à transgresser les principes vivants de la morale au nom des principes de l'avenir ne se manifestaient-ils pas déjà dans le caractère de Pestel, de Bakounine et de Netchaïev, dans certains actes et dans certaines déclarations des membres de /Narodnaïa Volia/?
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Ivan alla à l Ermitage et en ressortit avec une sensation d ennui et de froid. Comment était il possible que ces tableaux eussent conservés leur beauté durant toutes ces années où il se metamorphosait, lui, en vieux bagnard? Pourquoi n avaient-ils pas changé ? Pourquoi les admirables visages de ces madones n avaient-ils pas vieilli ? Pourquoi les pleurs n avaient-ils pas aveuglé leurs yeux ? Peut être l éternité, l immuabilite de ces œuvres étaient elles leur faiblesse et non leur force. Peut être est-ce ainsi que l art trahit l homme qui le crée.
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Mais plus les ténèbres du fascisme s'ouvrent devant moi et plus je vois clairement que l'humain continue invinciblement à vivre en l'homme, même au bord de la fosse sanglante, même à l'entrée de la chambre à gaz.
(les "gribouillages" d'Ikonnikov).
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L'Etat n'avait-il pas mis sa puissance à créer un nouveau passé, à faire mouvoir la cavalerie rouge selon ses propres conceptions, à désigner de nouveaux auteurs à des exploits déjà anciens, à faire disparaître les héros véritables ? L'Etat avait assez de pouvoir pour rejouer ce qui avait déjà eu lieu une fois et à jamais, pour faire changer les figures de bronze et de granit, pour transformer les discours depuis longtemps prononcés, pour changer la disposition des personnages sur une photo documentaire.
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Et pourtant, au milieu des tourments et des affres, dans la vase et la boue de la vie concentrationnaire, la liberté était la lumière et la force des âmes captives. La liberté était immortelle.
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Les hommes de Dieu ont toujours aspiré à faire entrer de force Dieu en l’homme : et pour arriver à ce but, en Russie, on ne reculera devant rien : on te tuera, on t’égorgera sans hésiter.
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Nous autres, tchékistes, avons mis au point une thèse supérieure : il n’y a pas, sur terre, de gens innocents. Chaque individu mérite le tribunal. Est coupable toute personne qui fait l’objet d’un ordre d’arrestation.
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Les hommes incultes voient les causes de leurs malheurs dans les Juifs et non dans l’ordre social et étatique.
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Je ne crois pas au bien, je crois à la bonté.
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Il a dit que nous sommes avant tout des êtres humains ; comprenez-vous : des êtres humains ! Il a dit que l’essentiel, c’était que les hommes sont des hommes et qu’ensuite seulement, ils sont évêques, russes, boutiquiers, tatares, ouvriers. Vous comprenez ? Les hommes sont bons ou mauvais non en tant que Tatares ou Ukrainiens, ouvriers ou évêques ; les hommes sont égaux parce qu’ils sont des hommes.
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Tous les hommes sont coupables devant une mère qui a perdu son fils à la guerre, et tous cherchent en vain à se justifier devant elle depuis que le monde est monde.
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L'histoire des hommes n'est pas le combat du bien cherchant à vaincre le mal. L'histoire de l'homme c'est le combat du mal cherchant à écraser la minuscule graine d'humanité. Mais si même maintenant l'humain n'a pas été tué en l'homme, alors jamais le mal ne vaincra.
Ikonnikov. chap 15, deuxième partie.
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Toute tentative d'imposer à l'humanité un Bien général, obligatoire, absolu, se termine par une catastrophe sanglante, semblable à celles qui ont accompagné toute l'histoire du christianisme, les mouvements socialistes ou la religion musulmane. (introduction de Efim Etkind)
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Que de drames, d'histoires horribles ou ridicules s'étaient déroulés ici!
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La nature de l’homme subit-elle une mutation dans le creuset de l’Etat totalitaire ? L’homme perd-il son aspiration à la liberté ? Dans la réponse à ces questions résident le sort de l’homme et le sort de l’Etat totalitaire. Une transformation de la nature même de l’homme impliquerait le triomphe universel et définitif de la dictature de l’Etat, la conservation de l’instinct de liberté chez l’homme impliquerait la condamnation de l’Etat totalitaire.
Les glorieux soulèvements du ghetto de Varsovie, de Treblinka et de Sobibor, le gigantesque mouvement de résistance qui s’empara de dizaines de pays asservis par Hitler, les soulèvements qui eurent lieu après la mort de Staline à Berlin en 1953, en Hongrie en 1956 et ceux des camps de Sibérie et d’Extrême-Orient, les mouvements en Pologne, les mouvements étudiants pour la liberté de pensée dans de nombreuses villes, les grèves dans de nombreuses usines, tout cela a démontré que l’instinct de liberté chez l’homme est invincible. Il a été étouffé mais il a toujours existé. L’homme, condamné à l’esclavage, est esclave par destin et non par nature.
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Vassili Grossman
Les grandes âmes sont toujours et immanquablement vouées au doute. Ceux qui dominent le monde ne peuvent être que des hommes convaincus de leur bon droit.
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Il aimait parler avec Erchov, et quand il regardait les yeux pleins d'intelligence, rieurs et sérieux à la fois du major, il oubliait qu'Erchov ne comprenait pas l'anglais.
Il lui semblait étrange qu'un homme au visage si intelligent pût ne pas le comprendre, d'autant plus qu'il s'agissait de choses qui les passionnaient tous deux.
— C'est pas possible, s'étonnait-il attristé, c'est vrai que vous ne me comprenez pas ?
Erchov lui répondait en russe :
— Notre estimable sergent parlait toutes les langues, sauf les étrangères.
Mais malgré tout, en un langage fait de sourires, de regards, de tapotements sur l'épaule et d'une dizaine ou deux de mots russes, allemands, anglais et français affreusement écorchés, les Russes du camp parvenaient à discuter de camaraderie, de solidarité, d'aide, d'amour du foyer, des femmes, des enfants avec des hommes appartenant à des dizaines de nationalités différentes.
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Vous dites que la vie est la liberté. Croyez-vous que les détenus des camps partagent votre opinion? Répandue dans tout l'Univers, cette vie n'est-elle pas susceptible d'employer sa puissance à instaurer un esclavage, plus terrible encore que celui de la matière inerte dont vous parliez à l'instant? L'homme du futur dépassera-t-il le Christ en bonté? Cat tout est là! Qu'apportera au monde la puissance de cet être omniprésent et omniscient, s'il garde en lui la fatuité et l'égoïsme zoologiques qui sont les nôtres aujourd'hui: égoïsme de classe, de race, d'État ou simplement individuel? Cet homme ne risque-t-il pas de transformer le monde en un camp de concentration à l'échelle galactique? Croyez-vous vraiment, dites-moi, à l'évolution de la bonté, de la morale, de la générosité? Croyez-vous l'homme capable d'une telle évolution?
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