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Citations de Vassili Grossman (526)


Chaque époque a une ville qui la représente au monde et qui abrite son âme, sa volonté.
Stalingrad fut cette ville pendant un certain temps de la Seconde Guerre mondiale. Il concentra toute la pensée et la passion du genre humain.
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Mais ayant perdu la foi dans le bien, j'ai douté de la bonté. Je parle de son impuissance! À quoi sert-elle alors, elle n'est pas contagieuse.
Je me suis dit: elle est impuissante, elle est belle et impuissante comme l'est la rosée.
Comment peut-on en faire une force sans la perdre, sans la dessécher comme le fit l'Église? La bonté est forte tant qu'elle est sans forces! Sitôt que l'homme veut en faire une force elle se perd, se ternit, disparaît.
Maintenant, je vois ce qu'est la force réelle du mal. Les cieux sont vides. Sur terre, il n'y a que l'homme. À l'aide de quoi peut-on éteindre le mal? À l'aide des gouttes de rosée? de la bonté humaine?
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Trente années ont passé. J'habite Moscou depuis fort longtemps, je ne fais plus de chimie, et je n'ai pas aidé à mettre l'énergie atomique au service des chagrins et des bonheurs des hommes.

Le phosphore a rempli son office, et durant ces trente années, mes amis de jeunesse ont beaucoup travaillé. Bien entendu, pas question de se retrouver aussi fréquemment qu'autrefois, il y a le travail, la famille, les enfants, les enfants, que dis- je ! Les petits enfants !


( p.35)
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Tous les hommes sont coupables devant une mère qui a perdu son fils a la guerre, et tous cherchent en vain à se justifier devant elle depuis que le monde est monde. (p. 197)
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Et soudain, le 5 mars 1953, Staline mourut. La mort de Staline fit littéralement irruption dans le système gigantesque de l'enthousiasme mécanisé, de la colère populaire et de l'amour populaire décrétés par le comité de district du Parti. Staline mourut sans qu'aucun plan l'eût prévu, sans instructions des organes directeurs. Staline mourut sans ordre personnel du camarade Staline.
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L’abri était encombré de baluchons et de valises ; quelques personnes seulement étaient assises sur des bancs, les autres s’étaient installées par terre ou s’agglutinaient debout. Il n’y avait pas d’électricité, les mèches des bougies et des lampes à huile projetaient une flamme terne, lasse. D’autres gens entraient sans cesse ; à chaque accalmie, des locataires essoufflés venaient en courant dans le sous-sol, cherchant à sauver leur vie. C’étaient des instants terribles, des instants où le nombre ne signifie pas la force, mais au contraire, apporte un nouveau danger, où l’homme perdu dans la foule comprend qu’il est entouré d’autres êtres démunis comme lui et ressent davantage encore sa propre faiblesse au milieu de cette faiblesse générale.

Deuxième partie, Chapitre 35
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Les bombes atteignirent le sol et frappèrent la ville. Les immeubles mouraient comme meurent les hommes. Les uns, hauts et maigres, s’affaissèrent sur le côté, tués sur le coup, les autres, trapus, restèrent debout, tremblants et chancelants, éventrés, laissant voir tout ce qui jadis était caché.

Deuxième partie, Chapitre 32
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Pendant les années de la domination hitlérienne, la « philosophie fasciste », telle une prostituée servant le diable de l’hitlérisme, s’était mise à prouver la légitimité de l’esclavage des peuples, de l’assassinat des enfants et des vieillards. Mais pendant ce temps, la foi en l’égalité des peuples et des travailleurs, l’amour de la terre soviétique accompagnait l’Armée rouge dans sa marche, planait au-dessus des feux de leurs campements nocturnes, vivait dans le cœur des combattants, s’exprimait dans leurs conversations de nuit, dans les discours des commissaires et des communistes…

Première partie, Chapitre 68
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Ils évoquèrent l’hiver passé. Se frottant les mains comme si la seule pensée du gel moscovite les avait engourdies, Mussolini félicita Hitler d’avoir vaincu les glaces de la Russie, et ses trois généraux russes : décembre, janvier et février.

Première partie, Chapitre 2
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Il existe un droit plus grand que celui d’envoyer les hommes à la mort sans se poser de questions, c’est celui de se poser des questions en envoyant les hommes à la mort
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L'amour aveugle et muet est le sens de l'homme. L'histoire des hommes n'est pas le combat du bien cherchant à vaincre le mal. L'histoire de l'homme c'est le combat du mal cherchant à écraser la minuscule graine d'humanité.
Mais si, même maintenant, l'humain n'a pas été tué en l'homme, alors jamais le mal ne vaincra.
(Ikonikov dans la camp d'extermination nazi)
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Il alla à l’Ermitage et en ressortit avec une sensation d’ennui et de froid. Comment était-il possible que ces tableaux eussent conservé leur beauté durant toutes ces années où il se métamorphosait, lui, en vieux bagnard ? Pourquoi n’avaient-ils pas changé ? Pourquoi les admirables visages de ces madones n’avaient-ils pas vieilli ? Pourquoi les pleurs n’avaient-ils pas aveuglé leurs yeux ? Peut-être l’éternité, l’immuabilité de ces œuvres étaient-elles leur faiblesse et non leur force. Peut-être est-ce ainsi que l’art trahit l’homme qui le crée.
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Il retrouvait son enfance, quand la première neige, une averse d’été, un arc-en-ciel, l’emplissaient de bonheur. Ce sentiment merveilleux s’émousse, avec les ans, et disparaît chez presque tous les êtres vivants qui s’habituent au miracle de leur vie sur terre.
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- Je ne comprends pas pourquoi l’Etat fait confiance à des hommes de cet acabit alors que des ouvriers, des savants célèbres, quand ils ne sont pas membres du parti, doivent tirer le diable par la queue.
- C’est tout simple, fit Madiarov. L’Etat confie à ces gens quelque chose de bien plus important que des usines ou des instituts, il leur a confié le cœur du système, le saint des saints : la force vitale du bureaucratisme soviétique.

PREMIERE PARTIE, Chapitre 61
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Un seul objectif détermine le sens des grands conglomérats humains : gagner pour les hommes le droit d’être dissemblables, de sentir, de penser, de vivre chacun à sa manière.
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Le bien ayant perdu son universalité, le bien d’une secte, d’une classe, d’une nation, d’un État, prétend à cette universalité pour justifier sa lutte contre tout ce qui lui apparaît comme étant le mal.
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Le soldat s’habitue à tout. La terre lui sert de lit et le ciel de couverture. Mais il y a une chose à laquelle il est impossible de s’habituer, c’est d’être séparé de ses enfants.
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La violence exercée par un État totalitaire est si grande qu'elle cesse d'être un moyen pour devenir l'objet d'une adoration quasi mystique et religieuse.
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Les gens évadés de Kiev racontent que les Allemands avaient établi un cordon de troupes autour d’une énorme fosse à Babi Yar dans laquelle avaient été jetés les corps de cinquante mille juifs massacrés à Kiev vers la fin de septembre 1941.
Maintenant, ils déterrent en hâte les cadavres et les brûlent.
Seraient-ils vraiment stupides au point de vouloir effacer les traces de leurs crimes abominables ? Ces traces sont marquées à jamais par les larmes et le sang de l’Ukraine. On les reconnaîtrait même au plus épais des ténèbres.

Octobre 1943.
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Bien sûr, il y eut la résistance, il y eut le courage et la ténacité des condamnés, il y eut des soulèvements, il y eut des sacrifices, quand, pour sauver un inconnu, des hommes risquaient leur vie et celle de leurs proches. Mais, malgré tout, la soumission massive reste un fait incontestable.
Que nous apprend-elle ? Est-ce un aspect nouveau et surprenant de la nature humaine ? Non, cette soumission nous révèle l'existence d'un nouveau et effroyable moyen d'action sur les hommes. La violence et la contrainte exercées par les systèmes sociaux totalitaires ont été capables de paralyser dans des continents entiers l'esprit de l'homme.
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