Avec Husnia Anwari & Belgheis Alavi accompagnées de Kengo Saito (rubâb)
Nous, femmes poètes, nous n'avons d'armes que nos mots, de moyens de résistance et de liberté de parole que par nos poèmes, le plus souvent. Pour soutenir dans un élan solidaire les femmes afghanes qui sont, depuis longtemps déjà mais particulièrement dans le contexte actuel, réduites au silence dans leur pays, nous souhaitons faire entendre leurs voix : des landays de femmes pachtounes exilées ou appartenant au cercle littéraire clandestin de Kaboul, le Mirman Baheer, aux poèmes en dari de femmes souvent assassinées d'avoir écrit comme Nadia Anjuman à qui Atiq Rahimi a dédié son livre Syngué sabour. Pierre de patience. Pour que sur la scène emblématique de la Maison de la Poésie, toutes accueillies, nous puissions dire la force qui nous unit en poésie à travers le monde, un ensemble de femmes poètes françaises est en train de se constituer autour d'Husnia Anwari, journaliste franco-afghane et poétesse féministe, et Belgheis Alavi, enseignante chercheuse à l'Institut national des langues et civilisations orientales, qui liront sur scène accompagnées au rubâb par le musicien Kengo Saito.
Avec : Laure Gauthier, Laurence Werner David, Sophie Loizeau, Judith Chavanne, Véronique Pittolo, Rim Battal, Zoé Besmond de Senneville, Marie-Hélène Archambeaud, Sanda Voïca, AC Hello, Julia Lepère, Orianne Papin, Virginie Poitrasson, Anne Savelli, Marcelline Roux, Lika Mangelaire, Séverine Daucourt & Maud Thiria
Manifestation à l'initiative de Maud Thiria, organisée avec l'aide de Séverine Daucourt
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Il raconte sa vie, je me tais. J'aimerais tellement évoquer aussi mes petits problèmes, mais le plus souvent, je n'en ai pas le loisir. Je me tais. J'écoute en me taisant. Mes problèmes, il n'en est jamais question. Je reçois ses confidences, et mes passions, mes goûts, mes problèmes, rien.
Regarde-moi. Norbert montre ses biceps.
OK.
Touche. (Il me demande de le toucher.)
Et là, tu es un homme?
Ejaculation directe ( alors que je n'ai rien touché).
Les profils défilent sur Virago.com:
Et lui, tu crois qu'il es bi?
Je file à la cuisine, change l'eau du chat, et de retour au salon, je vois que Norbert est tout nu.
Les couples hétéros non encore divorcés deviennent des cas sociaux, dans la masse des divorcés et des séparés adeptes de sextoys, des trans pas encore transformés, ils deviennent bizarres (les hétéros). Chacun rebat les cartes du genre: un jour on est in, le lendemain out. Tantôt dessus, tantôt dessous. Les isocèles sont des indécis.
On dit quelque fois que Féministe et belle, ça ne va pas ensemble.
Qui on?
Certains hommes pensent que, si tu es activiste, c'est parce que tu es moche et mal baisée. Un critique littéraire a tenu des propos de ce genre dans un magazine d'art contemporain. Il pense que Féministe équivaut à Frustration. La femme doit laisser les mains baladeuses remonter vers son entrejambe sans broncher, sinon c'est une féministe mal baisée.
C’est bizarre, cette idée que l’argent n’est pas où il devrait être, Arnault pourrait financer les retraités moins avantagés, mais il ne le fait pas…
L'anatomie n'est pas une planche de médecine dans un cahier d'étudiant. Personne ne souhaite être évalué comme un organe plus ou moins exceptionnel.
en ce qui me concerne, peu importent les ravages du temps , du moment que je peux encore avoir une conversation intelligente.
Je croyais que le Valet était un Roi qui n'a pas réussi, j'avais
des difficultés pour le placer à droite de ma Dame.
Chaque enfant unique dans la hiérarchie, le chat prenait la
place du Saint-Esprit.
Du cadet à l'aîné, j'ignorais l'utilité du benjamin. Je constatais
le flottement de la sœur, au milieu, ayant des difficultés pour
trouver sa place. Chaque jour, se lever, s'habiller, manger, en
sachant qu'on occupe la deuxième place, c'est épuisant. Savoir
que l'aîné dort encore, que le petit dernier s'est
endormi après le baiser du soir, que soi-même, on reste éveillé
(c'est épuisant).
Tenir son rang, avoir un rond de serviette et savoir que parmi
les frères et sœurs, on ne sera ni premier, ni dernier.
(…)
À l'école catholique, on ne disait pas que nos parents
étaient divorcés ou séparés.
Le père de ma meilleure amie trompait son épouse
avec la femme du poissonnier, ça ne se faisait pas.
La poissonnière était plus sexy que son mari, on avait
mal au cœur de la voir la main dans les saumons,
écaillant un brochet. Elle ressemblait à Ginette
Leclerc dans La femme du boulanger.
Dans la famille Poissonniers, on désirait la mère,
automatiquement. Avec ses bottes en caoutchouc,
le père ne faisait pas envie.
Tu ne peux pas constamment diviser le monde entre gagnants et perdants, femmes tristes/hommes forts, propriétaires et locataires. C'est simpliste.
OK. Cependant, le monde est dialectique : le Noir renvoie au Blanc qui écrase l Noir, lequel se retrouve dans une barque à la dérive entre l'Afrique et l'Europe. La dialectique se noie. je suis blanche, j'appartiens à la classe moyenne cultivée, je nage dans le grand bassin. Je fais la planche pendant qu'à l'extérieur les Noirs attendent qu'on leur donne la permission de se laver.