Ce troisième tome permet de retrouvé Jo dans ces lendemain de la seconde guerre mondiale. Le petit juif toujours en fuite a grandi. Il rêve d'autre chose que de finir coiffeur comme son père, comme son grand frère. La boxe, le rêve américain, ça, ça lui irait. En attendant il a toujours le certificat d'etude à passer et il continue ses petites magouilles (pas toujours réussites) afin de gagner quelques sous. Il connait ses premières victoires, ses premieres désillusions, ses premiers amours...
C'est la vie d'un adolescent qui se construit dans l'après guerre qui est raconté là. Un témoignage émouvant bien qu'en dessous des deux premiers tomes. Mais voir grandir et évoluer ses personnages est toujours passionant.
Le dessin a des jolies teintes aquarelles mais est très brouillon. Il m'a géné par moment dans son aproximation. Surtout qu'il n'est pas toujours facile de reconnaitre les personnages.
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Dans un crayonné rageur et vibrionnant, les détails se dissolvent, les traits se liquéfient, les silhouettes deviennent anguleuses. Les visages ne sont pas beaux. Ils ne sont plus que ce que la mémoire en restitue : un halo de contours et de saillies. La précision des souvenirs se délaie avec le temps. Pas de nostalgie de l’enfance dans ce récit qui suinte la tendresse et l’empathie. La pudeur d’un dialogue parcimonieux s’efface devant la seule perception du lecteur.
Les superbes couleurs d’aquarelle débordent de leurs cadres contraignants en tâches pigmentées. C’est une émotion brute que cherche à transmettre Vincent Bailly.
La corpulence virile et musclée d’Hubert tranche avec la fragilité filiforme de Barbara. Tout semble séparer ces 2 êtres. L’aspect éruptif de son géniteur s’oppose au côté mutique et réservé de Barbara. Ne serait-ce pas les symptômes de la même incapacité à exprimer leurs sentiments ?
Entre absence et alcoolisme, un temps affublé de vêtements rouge sang et d’un visage maléfique de croquemitaine, Hubert Pellerin opère une mue notable en gentil senior retraité en cours de récit.
Car si la violence est consubstantielle à la boxe, cette impétuosité n’est que canalisée par ce sport. Hubert est fondamentalement dépressif et instable. Barbara le sait pour l’absoudre immédiatement : son géniteur n’était-il pas le rejeton d’une famille trop nombreuse qui l’avait contraint à lutter pour exister ?
Ces 2 êtres s’aiment. À défaut de se l’être avoué, la mort d’Hubert permet de le proclamer.
Superbe oeuvre collective.
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Décidément Joseph est plus doué pour jouer au baby-foot, traîner dans la rue, organiser divers trafics avec les soldats américains que pour user ses pantalons sur les bancs de l'école. Mais quand il se met à boxer, Jo se rend vite compte qu'il n'a pas envie de cogner sur un type jusqu'à ce qu'il tombe. Et ... à la fin il décroche le certificat d'études et demande à ses frères de pouvoir travailler au salon... de coiffure.
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Kris aime mêler la petite histoire à la grande (Un homme est mort, un maillot pour l’Algérie…). Ici il retrouve Vincent Bailly 14 ans après « Coupures irlandaises » comme pour une nouvelle photographie de ces territoires meurtris.
Un territoire que Kris connait bien et dont il nous propose une nouvelle chronique en passant cette fois par le prisme d’une histoire d’amour…
Belfast d’aujourd’hui ou presque, le Brexit s’annonce, la paix est officielle mais les tensions subsistent. Tim rencontre Mary, serveuse dans un bar… l’amour arrive sans prévenir. Mais tu l’as senti venir, tout ne sera pas facile, Tim est protestant, fils d’un héros unioniste, Mary est catholique, fille d’un ancien activiste de l’IRA.
Ce « Romeo et Juliette » à la sauce irlandaise sonne juste. On s’attache à ces 2 personnages et on a envie que leur relation survive… Le dessin vivant et les couleurs directes font mouche. Les touches d’humour bienvenues font du bien dans un récit tendu entre désir et angoisse.
Ce premier volet très réussi se termine sur une terrible envie de lire la suite… c’est vous dire à quel point ces partitions irlandaises jouent une musique à savourer sans modération !
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Quelle surprise. J'avais toujours cru que cette histoire se passait en totalité pendant la guerre ! C'est fini, et il me reste un tome à lire.
Je pense que je devrais lire le roman, là je récit va trop vite pour moi. J'ai l'impression que tout se passe en quelques jours, je n'ai pas le temps de comprendre une situation que la suivante arrive.
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Je n'ai jamais lu le roman original.
Mais je me suis laissée tenter par les dessins de couvertures que je trouvais très sympathiques. Et d'ailleurs le dessin à toute les pages me plait beaucoup.
Le voyage débute très vite, et j'ai trouvé ces deux jeunes garçons très débrouillards. Il me tarde de découvrir la suite.
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M'intéressant à la terrible histoire du Congo, du Zaïre et du Centrafrique, j'ai pris connaissance du scandale dit Gaud et Toqué et de la commission d'enquête présidée par Savorgnan de Brazza pour évaluer la situation dans les colonies françaises du Gabon, du Congo et de l'Oubangui Chari. Avant de me lancer tout de go dans le rapport d'enquête en lui-même, miraculeusement sauvé en 1965 après avoir été enterré pendant 60 ans, et publié depuis quelques années seulement (comme quoi il en faut, du temps, pour regarder ses propres turpitudes en face), je me suis dit que commencer par cette BD ferait une bonne introduction imagée et moins exigeante que le texte de la commission Brazza qui a l'air assez technique.
Malheureusement, cet album – qui n'est pas foncièrement mauvais – m'a un peu déçu, et ceci essentiellement pour des raisons esthétiques. Je goûte assez peu le style Bailly, que je ne connaissais pas, avec ces traits un peu indistincts et ces zones barbouillées. C'est bien dommage, parce que sinon l'ensemble est de bonne facture, même si parfois il n'est pas facile d'identifier tous les personnages, notamment ceux qui tirent les ficelles de Paris.
On se rend quand même compte que c'était une grande spécialité française, à l'époque, de nommer des commissions à la fois juges et parties pour enquêter sur les lointains scandales qui sortaient dans la presse et qui choquaient l'opinion publique. À quelques années de là, le ministère de la guerre étouffa l'affaire Aernoult, qui éclaboussait les bagnes militaires d'Afrique du Nord, en envoyant un quarteron de généraux qui conclut à un non-lieu, malgré l'évidence.
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Premier tome de l’adaptation du roman de Joseph Joffo en BD, le récit démarre dans le salon de coiffure familiale où on rencontre Maurice et Joseph, deux jeunes enfants juif qui vivent dans Paris occupé en 1941.
Leurs parents, pressentant les risques pour les juifs de rester en territoire occupé par les allemands, envoient leurs enfant rejoindre leurs frères dans la zone libre. C’est ce voyage très périlleux qui nous ait conté dans cette première partie.
L’histoire est intéressante et nous montre le point de vue de l’occupation par les enfants. Les enfants font preuve de chance et de débrouillardise pour survivre à ce terrible voyage, même la zone libre n’est pas le havre de sécurité que leur promettait leur père. Un récit passionnant qui fait découvrir une nouvelle facette de l’occupation pendant la Seconde Guerre mondiale.
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Cette BD est une histoire très personnelle. Une révélation pour une fille de l'amour qu'elle a pour son père. C'est peut-être un peu trop personnel... je me sentais transformer en voyeur pendant cette lecture. L'impression de voir des choses et d'en entendre qui ne me concernaient pas... et surtout je n'ai pas été touché par ce récit.
Par contre, j'aime beaucoup le dessin. Et je prends beaucoup de plaisir juste à regarder les images.
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Cette bande dessinée met en lumière le conflit en Irlande du Nord dans les années 80. De l'âge de Kris, je me souviens de ce que je savais du conflit, c'est à dire peu de choses. Partant de son histoire vécue, un séjour linguistique à 14 ou 15 ans, il donne des éléments pour comprendre la société irlandaise. Comme pour Un homme est mort, une partie documentaire en fin d'ouvrage complète la fiction. A recommander.
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Un deuxième tome aussi excellent que le premier. On y découvre la fuite et l'obligation pour un juif pendant la seconde guerre mondiale de se cacher. a découvrir
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j'avais déjà lu le livre et je voulais découvrir l'histoire en image, je n'ai pas été déçu. La combinaison des dessins de Bailly et du scénario de Kris font de cette bd une belle réussite.
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La boxe est un prétexte. Bien sûr. Pour Barbara Pellerin, fille de boxeur, c'est tout un univers qui a conditionné sa vie. Pas juste son enfance, son adolescence... sa vie. Même le choix d'un compagnon, il vient en droite ligne de ce père absent et trop présent à la fois.
C'est une histoire dure, celle d'un vide qui ne sera jamais comblé, celle d'un dernier rendez-vous manqué... bêtement manqué, par une sorte de volonté bravache, d'orgueil déplacé que Barbara se reprochera toute sa vie. Et pourtant on ne rate pas les retrouvailles avec son père pour un simple café refusé.
Les dernières pages, faites d'un texte de Barbara Pellerin, et de photos d'enfance, sont terriblement émotionnelles.
Le scénario est touchant, mais...
Le dessin est dur, mais...
C'est inégal et non abouti, à mon avis. Il y a trop de chaos dans le déroulement du récit. Trop de crayonnés qui donnent un sentiment de brouillon dans le trait. Si le récit avait été un peu plus tendu. Si le dessin avait été du même niveau que la page de couverture, cela aurait été un carton.
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Je suis parti très circonspect sur cette BD, me disant qu'il s'agissait là encore d'une énième BD sur les mouvements ouvriers et leurs luttes. Bien que d’obédience radicalement à gauche, je suis assez souvent gavé de retrouver un peu les mêmes combats et les mêmes faits dans d’innombrables récits. C'est plus ou moins ce que je m'attendais à retrouver ici, ce qui explique d'autant plus ma surprise à la lecture de la BD.
Les deux auteurs n'en sont plus au coup d'essais sur les BD politiques ancrées dans les luttes sociales et ouvrières, mais je n'en ai pas eu connaissance pour l'instant. Cependant, à la lecture de celle-ci je dois avouer que j'ai envie d'y jeter un coup d’œil. Parce que Lorraine Cœur d'acier, c'est une BD riche en informations et également didactique dans sa façon d'être. En nous racontant la lutte que menèrent ces ouvriers autour de la fermeture des usines du bassin de Longwy, les auteurs brassent une diversité de thèmes, tout en conservant une cohérence avec cette radio pirate crée par la CGT.
Si aujourd'hui, une radio pirate semble assez peu intéressante (et la radio en générale d'ailleurs), il faut se souvenir que cette BD raconte des évènements datant d'avant la libéralisation des radios par Mitterrand, et donc le moment où émettre illégalement une station était répréhensible et maté parfois violemment. Bref, ce n'est pas une simple radio, c'était un défi à l'autorité et au pouvoir de l'état, ainsi qu'une appropriation du pouvoir de diffusion par le peuple. Symboliquement fort, mais aussi essentiel dans la diffusion d'informations, cette radio animera pendant quelques années les luttes dans la région, mais aussi les débats et la libération de la parole.
Le récit parle d'une famille imaginaire, mais qui sonne terriblement réelle, de condition ouvrière. Et au fur et à mesure des émissions, des luttes et des nouveautés, nous découvrons le quotidien de ceux qui n'avaient rien que leurs mains. Le récit parlera aussi bien de chômage, de lutte, de grèves que de racisme, de féminisme, des mouvements de la gauche. Plusieurs points interpellent encore aujourd'hui, comme ces femmes qui eurent le droit à une émission sur l'avortement et les naissances, ou le parasitage des manifestations par des casseurs de la police. Le récit peut sembler parfois un peu trop fleur bleue, notamment dans la relation père-fils compliqué qui se découvre un peu au travers de la lutte qu'ils mènent. Mais je dois dire que ça permet de comprendre les combats et les motivations qui amenèrent ces gens à lutter ainsi.
Bref, je pourrais être assez long (et je le suis déjà) dans ma critique, mais je voulais retransmettre ce que j'ai ressenti à ma lecture. C'est le genre de BD qui me fait dire que les combats qu'on a menés, c'est un terreau fertile pour l'apprentissage de nos luttes d'aujourd'hui. Parce que nos droits à la liberté d'expression, à la manifestation, aux réclamations légitimes à un patronat de plus en plus gavé d'argent semblent se réduire chaque jour, il est bon de se rappeler que lutter, ce n'est pas seulement pour nous, mais aussi pour les autres. Tous ensemble, nous manœuvrons dans le même bateau, et il n'appartient qu'a nous d'en récupérer le gouvernail.
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Une histoire d'amour entre deux personnes que tout sépare : Tim est protestant, fils d'un activiste unioniste forcené, et Mary, fille d'un activiste catholique, dont la famille a été marqué par un drame lié à la guerre civile. Nous sommes à Belfast, le Brexit se met en place et exacerbe les vieilles tensions. Tous deux pensaient qu'il s'agissait d'un flirt mais l'amour va leur tomber dessus et cela ne sera pas facile à gérer car le père de Tim a tué la soeur de Mary. Mais pour le moment Tim doit fuir et être protégé par la police car les ex amis de son père sont furieux contre lui.
Les événements vont encore se précipiter, les secrets être découverts car tout ne l'a pas encore été...
Un dessin vif et dynamique, bref une jolie BD qui nous présente les personnage et leurs problématiques. Toujours aussi sympathique. A lire.
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"Tu me manques".
Tim est isolé dans un phare de la côte irlandaise, protection des témoins oblige, séparé de Mary depuis trois mois. Et quand Mary vient lui rendre visite en hélico avec une sacrée nouvelle, Tim décide de prendre les choses en mains et de régler ses comptes tout seul.
C'est peu de dire que j'attendais ce second couplet avec impatience. Kris m'avait emballé avec cette histoire d'amour puissante mais impossible (voir vidéo et chronique du tome 1) entre deux êtres que tout oppose dans le contexte explosif d'un Belfast encore tiraillé.
Et le coup de cœur est encore là ! Kris distille les infos avec des flash-backs bien utiles. Car le Belfast d'aujourd'hui reste fissuré par les luttes qui ont secoué le pays 30 ans plus tôt. Les couleurs directes de Vincent Bailly sont toujours aussi belles et fortes, créant des atmosphères irlandaises dures et troublées.
Il reste un couplet à cette trilogie et si tu ne connais pas encore ces partitions irlandaises, je te conseille vivement de t'y plonger. Toi aussi tu voudras savoir si l'amour de Tim et Mary sera plus fort que la guerre !
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