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Critiques de Vincent Delecroix (129)
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Le deuil

Vincent Delacroix écrit, page 12 : « J'ai relu L'Enfant Eternel avant notre rencontre, ou plutôt je n'ai pas réussi à le relire tant la vérité que vous y exprimez m'a été presque physiquement intolérable. Mon chemin à moi ne part pas du deuil, il y arrive ».

C'est dommage pour un écrivain qui écrit un livre sur le deuil !

Vincent Delacroix écrit, page 45 : « Je suis exaspéré pareillement par cette manière impudente et obscène de s'accaparer des sujets qui commandent le respect et les larmes ».

Il sait de quoi il parle !

Sérieusement, j'ai trouvé le livre loin du titre. Deux universitaires satisfaits de leur propos qui ne nous apprennent rien de bien tangible sur le sujet. Pendant tout le livre, j'ai eu l'impression d'assister à une démonstration intellectualisant au maximum « le deuil ». C'est un ouvrage qui est d'avantage un outil de culture générale, qu'autre chose. Je ne conseille pas ce livre aux personnes qui cherchent des livres sur le deuil.

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Tombeau d'Achille

« Il était votre héros, peut-être, parce qu’il était le plus grand des héros, le plus beau, le plus fort, le plus courageux ou le plus inflexible. » Tel est le postulat de départ de ce livre et sans tomber dans cette adoration exagérée, pour ma part j’ai longtemps côtoyé durant ma jeunesse ces figures des mythologies grecques et romaines. Je me suis passionné pour ces dieux et demi-dieux, tous ces personnages aux généalogies bien complexes dont je recherchais les noms dans les pages des noms propres de mon vieux Larousse. Plus tard l’Iliade et l’Odyssée m’ont donné des heures extraordinaires de lecture.

Vincent Delecroix n’écrit pas une « biographie » d’Achille, loin de là, nous ne sommes pas du tout dans ce registre, ce n’est même pas une vie romancée du héros. L’auteur s’adresse au lecteur directement et l’insère dans la vie d’Achille, vous devenez alors bien volontiers l’admirateur de la figure légendaire Grecque. Mais attention, cette proximité avec le roi des Myrmidons nous le montre aussi sous tous ses visages, violent, colérique avec Agamemnon, toujours à la tête du combat à Troie, mais aussi travesti et vivant au milieu des filles de Lycomède, choisissant ses partenaires dans les deux sexes, et enfin mortel, tué comme on le sait par une flèche décochée par Pâris et qui l’atteindra au talon.

Ecrit dans une langue somptueuse qui demande un minimum d’investissement de la part du lecteur, le style devient musique et l’on se laisse enjôler par le texte cultivé et poétique où l’on croise Priam, Patrocle, Centaure et tant d’autres encore. Achille court à sa mort et « à la différence d’Ulysse n’envisage pas de retour, d’où sa tragédie qui est aussi la nôtre ».

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Naufrage

" On aurait voulu que je dise : Tu ne mourras pas, je te sauverai. Mais moi j'ai dit : T'entends pas. Tu ne seras pas sauvé. Je ne t'ai pas demandé de partir."



En novembre 2021, le naufrage d'un bateau de migrants dans la Manche a causé la mort de vingt-sept des vingt-neuf personnes embarquées. Malgré leurs nombreux appels à l'aide, le CROSS, centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage, n'a pas envoyé de secours. Fait aggravant, une opératrice, officier de marine, a tenu des propos très déplacés vis à vis des migrants cette nuit-là, propos qui ont été enregistrés.



Dans cette fiction inspirée d'un fait réel, Vincent Delecroix se met dans la tête d'une opératrice chargée de surveiller le trafic maritime et de coordonner les secours si nécessaire. Son métier c'est d'aider chalutiers, cargos, plaisanciers et migrants en danger. La nuit du drame elle a reçu quatorze appels désespérés d'un des naufragés.

Vincent Delecroix imagine que cette femme est convoquée dans le bureau de la gendarmerie maritime qui veut entendre sa version des faits, entendre de sa bouche la façon dont elle a vécu cette dramatique nuit. La question est d'établir s'il y a eu défaillance, erreur de jugement avant une éventuelle inculpation pour non-assistance à personne en danger.

Le roman est un long monologue de cette opératrice face à une capitaine de gendarmerie qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau, qui lui ressemble tellement que peut-être est-ce à elle-même, à sa conscience, qu'elle s'adresse dans ce huis-clos glaçant. Ce qui frappe c'est le détachement de cette opératrice, son absence d'empathie, certains de ses propos d'un grand cynisme mettent vraiment mal à l'aise. Elle revendique le fait qu'elle n'est pas engagée dans une ONG et ne défend aucune cause, qu'elle n'a à avoir ni convictions, ni états d'âme dans un métier qui demande juste qu'elle soit efficace " mon métier, ce n'est pas de m'intéresser à la vie de ces gens ni de m'émouvoir de leur souffrance, prétendue ou réelle, c'est de les sortir de la baille si nécessaire."

Hormis un court passage très fort dans lequel l'auteur raconte le naufrage de façon remarquablement distanciée sans jamais tomber dans le pathos, le roman est constitué entièrement de ce monologue.

Est-on face à une défaillance humaine ou à un mal plus profond qui ferait de l'opératrice un monstre ? Quelle est sa responsabilité dans le drame ? Ce roman dur et très dérangeant pose de multiples questions dont celles de la responsabilité collective et individuelle, de l'inaction, de l'indifférence en décrivant, sans jamais porter de jugement moral, l'inhumanité banale d'une femme qui n'est pourtant pas un monstre. L'indifférence de cette femme nous renvoie à notre propre indifférence collective face au drame des migrants. Un roman puissant et nécessaire, porté par une plume très littéraire.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Le deuil: Entre le chagrin et le néant

Philippe Forest se joint à Vincent Delecroix pour réfléchir sur le deuil. Tout d'abord pour repenser l'expression " faire son deuil" expression totalement inadéquate car devant la perte d'un être aimé et plus particulièrement d'un enfant comme c'est le cas de Philippe Forest, la volonté, le " faire" n'a aucun rôle. Et parce que derrière ce "faire"se glisse une injonction de la société , celle de donner un certain temps au deuil, mais à la condition que cela cesse. Bien sûr les gens doivent survivre ax drames qu'ils vivent et sortir de la mélancolie dont parle Freud quand le moi de l'endeuillé se fracture et sombre à force de se fixer obsesionnellement sur sa perte.

Pour repenser ensuite la notion de maladie comme un manque de volonté, ou une inclination à la faiblesse, si bien que la résilience , dans son côté positif , sous entend de façon négative un blâme ou une condamnation pour ceux qui se laissent aller au chagrin.

pour Philippe Forest , il s'agit de reconnaitre le caractère absolu de la perte qui nous laisse définitivement inconsolable, et l'illusion qu'il y a à comprendre vraiment la peine de l'autre.

La consolation que pouvaient procurer les religions est semble t il oubliée, cependant une idéologie persiste , "routine positiviste navrante ou nietzschéisme de bazar" avec l'injection sois heureux, rebondis, tourne la page .

Cet inconsolable de la perte suscite une question, donc l'écriture, sans espoir de réponse, mais qui donne un sens a notre vie avec l'image que nous nous formons de notre roman personnel.

Autre thème abordé: idée qu'il y a une quantité égale et limitée d'êtres, et que, par conséquent, l'être se paie toujours du non -être de quelque chose.Nous devons la vie au fait que d'autres meurent.
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Noël quel bonheur !

Définition de croustillant selon le site du CNRTL : Libre, osé. Couplet, programme, récit croustillant; histoire croustillante; conte croustillant de Voltaire. (Quasi-) synon. grivois. Il y a toutes sortes de citations des Pères; mais cela n'est pas croustillant du tout (Péladan, Vice supr.,1884, p. 238):

3. B.-A. , Se dit du rendu de certains morceaux d'un aspect vif et séduisant`` (Adeline, Lex. termes art, 1884). Troyon a de petites toiles croustillantes (Goncourt, Journal,1892, p. 272).Déjà, dans la « Nature morte aux oranges » [de Matisse], la matière croustillante de la « chambre » se fait plus unie (Lhote, Peint.,1942, p. 75).

Rem. La docum. atteste croustillerie, subst. fém. Grivoiserie. La vieille et vigoureuse pâte de la gauloiserie et croustillerie nationale (L. Daudet, Universaux, 1935, p. 133).



Voici ce que j’attendais !!! Lorsque j’ai ouvert le paquet, la couverture rouge m’a de suite attirée et me laissait entrevoir une lecture « affreusement croustillante » !!!

En lisant la préface de Vincent Jaury, fort bien titrée « La dinde n e fait pas recette » je note les mots ironique « Ce titre, « Noël, quel bonheur !, est ironique. Bien sûr, je l’ai choisi avec mon camarade Sébastien Rault, éditeur de ce livre, car j’ai moi-même, comme beaucoup d’autres, cette distance si contemporaine qu’est l’ironie ». OK, cela me convient parfaitement.

Je passe gaillardement à la lecture de la première nouvelle «Vers les animaux » de Yannick Haenel » et là…… mon sourire ironique devient grimace, pas tout saisi, il est vrai que le côté psychédélique ne me convient pas….

Je continue « Noël dernier » de Vincent Delecroix : jolie version moderne et remastérisée des 33 ans et donc anniversaire de la nativité. Oui une douce ironie qui m’a plu.

Mais, la rencontre entre le livre et la lectrice ne s’est pas fait. Je me suis ennuyée. Ces Noëls m’ont laissé un goût triste, morne et amer alors que j’attendais du sanglant.

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La chaussure sur le toit

Vincent Delecroix prend comme point de départ de chaque nouvelle une chaussure sur le toit d’un immeuble parisien : à partir de ce motif, il développe toute une série de récits expliquant la présence insolite de cet objet à cet endroit ou dans lesquels cela joue un rôle important. Ainsi, cette chaussure va susciter une très belle rencontre entre une vieille dame et un jeune pompier, quoi qu’en pense le neveu de la première ; une discussion en équilibre entre Ulysse, Philoctète et le fils d’Achille ; le souvenir d’un amour perdu pour une adolescente ; celui d’un étrange cambriolage pour un autre ; et bien d’autres histoires. Celles-ci présentent différentes ambiances, tour à tour tendres, ironiques, cruelles, dramatiques ou humoristiques. L’une emprunte même le ton pompeux et prétentieux d’un discours d’artiste lors d’une exposition. C’est d’ailleurs dans cette nouvelle qu’est exposé le projet littéraire de l’auteur et l’intérêt que présente cette chaussure sur le toit. Ce qui est particulièrement intéressant dans ce recueil, ce sont les liens qui se tissent progressivement entre toutes ces nouvelles : certains personnages reviennent d’un texte à l’autre ou sont mentionnés, certains actes se croisent, de même que certains textes écrits par un personnage. Tous ces croisements créent en quelque sorte un roman, celui de quelques instants de vie des habitants d’un même immeuble.



Si j’ai apprécié la construction très réfléchie de ces nouvelles et de ce roman dans son ensemble, surtout lorsque les références se multiplient à la fin, je n’ai par contre guère accroché au style de l’auteur. Il se rapproche selon moi de l’oralité grâce à certaines répétitions et expressions destinées à un auditeur, afin de donner l’impression d’une conversation entre voisins de palier. Le procédé s’inscrit bien dans le projet, mais ne me plaît pas. Si ce style ne vous déplaît pas, je vous recommande ce livre difficilement catégorisable dans un seul genre et très bien construit.
Lien : http://minoualu.blogspot.be/..
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Le deuil

"Le deuil" n'est pas un roman, mais un dialogue philosophique entre deux hommes de pensée sur le chagrin et le néant.



Philippe Forest le connaît bien ce deuil, puisqu'il a perdu sa petite fille il y a des années. Une partie de son oeuvre d'écrivain est marquée par cette perte, on pense notamment à "L'enfant éternel" ou "Tous les enfants sauf un".



Vincent Delecroix est quant à lui un philosophe spécialiste de la religion. Auteur entre autres de "Ce qui est perdu", il est spécialiste de Kierkegaard.



Difficile pour moi de critiquer pareille rencontre et tel dialogue. Ce livre n'a pas pour but de nous remonter le moral ou de nous aider lors d'une perte, mais tout simplement de philosopher, se poser des questions et débattre de ses idées.

C'est un livre qui se lit par petits morceaux, car même si l'écriture n'est pas complexe, chaque questionnement mérite réflection.



Nous parlons d'absence mais aussi de présence. Des différentes approches et manières dont les gens vivent ce deuil. On parle aussi de religion(s), de mythologie, de croyance(s). On aborde Kierkegaard et sa philosophie, les notions d'"absence", de "perte", de "néant" et on conclut avec le "chagrin".



Je vous retranscris un extrait qui m'a beaucoup marquée :



" Vincent Delecroix : J'aime "chagrin" parce que c'est un mot d'enfance. Il désigne pour moi la vérité du deuil, car ce qui caractérise le chagrin enfantin est précisément d'être, si l'on peut dire, momentanément inconsolable: immédiatement vertigineux et absolument sourd, radical. On le traite comme une petite peine alors que c'est un sentiment infiniment supérieur: le chagrin de l'enfant est un véritable abîme et, même s'il ne dure que trois minutes, il est radicalement insondable. Je repense, encore une fois à Achille. Ce n'est pas une noble et digne peine, une douleur digne et bienséante, c'est un chagrin d'enfant, l'épreuve la plus brutale de la perte. "L'homme est une créature qui a besoin d'être consolée", écrit Blumenberg (dans le soucis traverse le fleuve),et, comme chacun sait, ce besoin de consolation est impossible à assouvir : cette impossibilité, ce n'est pas notre malédiction, mais notre remarquable, peut-être enviable, condition. Que je reste inconsolable : les choses n'en auront que plus de prix!"



Pour résumer, c'est un livre qu'il faut déguster et qu'il faut bien sûr avoir envie de découvrir. Noyé par le chagrin, cette discussion ne sera pas d'une grande aide, mais avec une certaine distance, il nous apporte des réponses (ça dépend de chacun), et nous fait nous poser d'autres questions. Il est facile à lire dans le sens ou le vocabulaire, même spécifique, est aisément expliqué par le contexte. Mais il demande du temps, de l'espace et beaucoup de réflection.
Lien : http://www.izabeletseslivres..
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Noël quel bonheur !

Non, décidément, presque aucune de ces nouvelles ne m'a plu... et lorsqu'elle semblait être plus sympathique, la chute me laisse sur ma faim. C'est pourquoi je ne lui accorde malheureusement qu'une toute petite étoile, car là, j'avoue, attirée par la couverture plutôt jolie et un à-priori où je me disait, tiens, pourquoi pas des histoires un peu décalées sur Noël pour changer du tout beau tout gentil de l'accoutumée. Idée originale au début mais, selon moi, mal ficelée! Donc, vous avez pu le deviner, je suis un peu déçue, je me suis ennuyée dans ma lecture, des histoires, hormis une peut-être sur un amour perdu, sans queue ni tête et surtout sans réel intérêt.
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Naufrage

Perdu dans la Manche



Naufrage, Vincent Delecroix





Cher Monsieur Delecroix,

Je suis une élève en classe de seconde. Récemment, j'ai eu l'opportunité de lire votre livre "Naufrage", qui pourrais aussi s’appeler « perdu dans la Manche » et j'ai ressenti le besoin de vous écrire pour partager mes réflexions à son sujet.

Tout d'abord, je tiens à exprimer combien votre livre m'a captivée. L'histoire m'a profondément touchée par sa manière de transmettre des émotions fortes et des leçons de vie importantes.

Les personnages que vous avez créés étaient si vivants et réalistes que j'ai eu l'impression de les connaître personnellement. J'ai particulièrement été touchée par touts ces migrants qui ont dépéri sur ce petit bateau dans l’eau glacée de la Manche car appeler a l’aide demande déjà du courage mais le sentiment d’attendre et d’espérer pour ne pas mourir demande une force physique et mentale impressionnante .

Votre style d'écriture m'a également impressionnée. La façon dont vous avez décrit les paysages, les émotions et les pensées des personnages a ajouté une profondeur incroyable à l'histoire.

Toutefois, j'aurais aimé en savoir plus sur certains aspects de l'histoire. Par exemple, pourquoi ne pas aider ces pauvre migrants ? Ou encore, comment peut-on laisser mourir autant de personnes dans ces conditions plus que misérables ?

En résumé, votre livre m'a fait réfléchir sur des sujets importants et m'a permis de ressentir beaucoup d'émotions. Je pense que c'est une lecture qui mérite d'être partagée avec d'autres, et je prévois de recommander votre livre à mes amis et à ma famille.

Je vous remercie d'avoir écrit une histoire si captivante et inspirante.

Cordialement,



Une lectrice passionnée







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Naufrage

Roman philosophique issu d’un drame réel, qui pose la question de la culpabilité personnelle et collective. Écrit à la première personne, à la façon de la Chute de Camus. Très bon candidat au Goncourt.

Un livre pour méditer, nos paroles faciles dans notre canapé à commenter l’actualité. Je le recommande vivement
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Naufrage

En refermant ce roman, j’ai ressenti comme un malaise et je me suis longtemps demandé pourquoi.



J’ai à la fois eu de la peine pour le personnage principal à qui la gendarme veut faire endosser la responsabilité du naufrage ; et en même temps je l’ai détesté de ne s’en tenir qu’à son professionnalisme.



Elle explique que le Mal c’est la mer ; je pense plutôt que c’est ce détachement professionnel qui lui a été demandé (et qui nous est aussi demandé dans notre métier) qui est cause du drame. (Un peu, toute proportion gardée, comme Hannah Arendt reprochait son professionnalisme froid à Eichmann).



J’ai trouvé dans ces pages le même système de défense de la part de la narratrice pour ne pas se laisser submerger par l’aspect humain du drame.



J’ai été gênée par la gendarme qui ressemble à la-dite narratrice. L’explication viendra dans la dernière partie du roman.



J’ai aimé que la gendarme cherche dans la vie de la jeune femme une explication à son mensonge, comme un acte-miroir qui pourrait expliquer le drame.



Une lecture qui m’a fait réfléchir et qui ne m’a pas laissé indifférente.



L’image que je retiendrai :



Celle des deux silhouette en fin de roman qui marche sur la plage vers la jeune femme.
Lien : https://alexmotamots.fr/nauf..
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Naufrage

L’héroïne est tellement fade et inintéressante qu’il en devient compliqué d’adhérer aux objectifs de l’auteur.



Certes, il parle de l’inaction, de la banalisation du mal, de la facilité à juger.

M’enfin c’est tellement mal fait que la lecture est juste redondante et lourde.



Suivant.
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La chaussure sur le toit

"Ascension" lu grâce aux Explolecteurs 2017 m'a tellement enthousiasmée que j'ai voulu continuer ma découverte de Vincent Delecroix avec "La chaussure sur le toit" publié en 2017 (10 ans déjà et je l'ignorais ! Comment ai-je pu passer à côté d'une telle pépite ? Mystère et aléas des piles de livres !)

Une chaussure sur un toit, donc. Sur le toit d'un des immeubles entourant une petite cour près de la Gare du Nord. Cette présence, incongrue en ce lieu, non seulement pose question aux habitants de l'immeuble d'en face et à ceux qui les fréquentent mais "agit" de dix manières différentes sur leur existence. Car autour de cette chaussure se déploient des espaces auxquels les personnages se heurtent, se frottent, se fracassent alors que l'auteur s'amuse à dessiner leurs trajectoires flottantes dont la chaussure sur ce toit devient point de départ, d'arrivée, de friction ou/et d'interrogation. Toute une géographie sociale et intime dont s'empare le romanesque pour parler de la vie telle qu'elle est : solitaire au milieu des autres, en constante et silencieuse quête d'amour.

Ce dérangement de l'ordre habituel du monde - une chaussure solitaire sur un toit - devient le révélateur des infimes ou considérables décalages entre fiction et réel, entre montré et caché. De même que la construction narrative nous fait passer d'un appartement à un autre, d'une histoire à une autre sans véritablement quitter l'immeuble-roman, sans perde de vue l'énigme de cette chaussure, l'écriture nous fait traverser plusieurs genres : conte de fées, tragédie, romance, mythe... comme si le point de vue de chaque personnage était forcément contaminé par la littérature. Ce jeu signifiant entre fond et forme est si magistralement mené qu'il parvient à déclencher aussi bien la réflexion que l'émotion, les larmes que le rire, l'identification que l'étrangeté.

Plusieurs pages seraient nécessaires pour détailler cette intelligence du roman que Vincent Delecroix met en oeuvre (au sens littéral de l'expression) ! Moi, je me contente d'admirer, de vibrer, de jubiler, d'aimer et d'élire Vincent Delecroix parmi mes auteurs de prédilection !

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Le deuil

Je ne m'attendais pas à ça en ouvrant ce livre. J'imaginais plus un livre sur comment survivre à la perte d'un proche. Or, il s'agit plus d'une réflexion autour du deuil : le deuil dans la littérature, dans la mythologie, le rôle de la religion dans la "gestion" du deuil...

Le fait que ce livre soit écrit sous forme d'une discussion entre Philippe Forest et Vincent Delecroix me l'a rendu plus facile à lire. Malgré tout je suis assez hermétique à la philosophie, il y a donc des passages que j'ai trouvé fort longs...
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Le deuil

J'ai mis du temps à lire ce livre car il mérite beaucoup de réflexion pour assimiler certaines notions philosophiques qui ne faisaient pas partie de mes connaissances. En effet, Vincent Delecroix et Philippe Forest font référence à de nombreux auteurs qui m'étaient pour la plupart inconnus !

L'écriture sous forme de discussion a donc été un atout pour ne pas se perdre dans la réflexion et le cheminement des idées.

La 1ère conversation "la perte : une épreuve du réel" est celle qui m'a le plus parlé et dans laquelle je me suis le plus retrouvée. Les 2 autres conversations "mythes et religions" et "philosophie et littérature" ont été plus difficile à aborder et j'avoue que j'ai parfois un peu perdu le fil de leur raisonnement.



J'ai été tout particulièrement attentive au chapitre consacré à l'expression "faire son deuil" que je n'aime pas et que j'ai toujours remplacé par réapprendre à vivre sans et y ai trouvé des réflexions très intéressantes.



Ce livre m'a donné envie de lire l'ouvrage de Philippe Forest "l'enfant éternel" consacré au décès de sa fille pour savoir comment il a traversé cette douloureuse épreuve.



Point positif : l'écriture sous forme de discussion

Point négatif : des notions philosophiques très poussées difficilement accessibles pour un large public.
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La chaussure sur le toit

Dix récits se déroulent les uns après les autres, à proximité les uns des autres, de nos jours à Paris... Le point commun de ces histoires ? Une chaussure gisant, seule et exposée aux éléments, sur le toit d'un immeuble où se croisent nos personnages.

Exercice de style avec ses dix narrateurs différents, jeu de références où on saisit le regard d'un narrateur sur le narrateur précédent, émaillé aussi de réflexions esthétiques ou philosophiques, ce livre est amusant. Pas vraiment un roman puisqu'il y manque une véritable unité, bien plus qu'un simple recueil de nouvelles, on vogue d'un chapitre à l'autre au gré des mots d'une vieille dame, d'un amoureux transi ou d'un chien attentif.

Lecture agréable, indice aussi sur le travail d'artiste et l'imagination qu'un objet insolite peut éveiller, ce livre est une jolie découverte.
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La chaussure sur le toit

Au centre de ce roman, une chaussure abandonnée sur le toit d'un immeuble parisien, près de la gare du Nord.


On part a la rencontre des habitants de cet immeuble, une petite fille rêveuse, une grand-mère seule, un cambrioleur amoureux, un chien...etc... tous on une histoire a nous raconter, celle d'une chaussure abandonnée sur le toit d'un immeuble parisien.


"L'imbrication de toutes ces histoires les unes dans les autres permet à Vincent Delecroix" d'aborder différents sujets comme la philosophie ou la solitude.





J'ai beaucoup apprécier quelques histoires, mais j'ai trouvé certains passages trés longs et parfois inutiles.
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Naufrage

J’ai lu ce livre il y a quelques mois et j’y pense encore. Il m’habite, il me hante. Bien que nous sommes devant une œuvre de fiction, ces hommes et ces femmes nous semblent rapidement aussi réels que le fait divers qui a inspiré cet ouvrage.



On y reconnait l’inaction de nos politiciens, l’inaction collective, mais aussi la nôtre, et c’est là que ces voix, les visages de ces vingt-sept naufragés que nous avons imaginés en lisant ce livre, réapparaissent, nous rappelant notre culpabilité ; non pas devant ces migrants spécifiques, mais face à tous les autres naufragés de nos sociétés. Car nous en voyons, des naufrages, quotidiennement, celui d’un sans-abri au coin de la rue ou d’un voisin anonyme. Cette opératrice, elle n’a rien fait, elle l’a répété à plusieurs reprises : « Tu ne seras pas sauvé », mais la question reste : est-ce vraiment que de sa faute ?



C’est un texte qui provoque le sentiment de révolte et de colère, envers nous-mêmes et les autres, et qui porte à réfléchir sur la responsabilité collective face aux grandes tragédies modernes.

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Naufrage

Après le naufrage d'un bateau de fortune transportant des migrants dans la Manche en novembre 2021, une opératrice de la Marine travaillant au CROSS, le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage, est convoquée par la Gendarmerie. Elle doit se justifier pour ne pas avoir envoyé de secours et ainsi provoquer la mort de 27 migrants.

Ce livre est divisé en trois parties. La première et la dernière concerne les pensées de l'opératrice et la deuxième celles d'un des migrants présents sur le rafiot. Cette deuxième partie est celle qui pour moi vaut le coup. On est plongé au cœur du drame avec un texte très bien écrit, très littéraire et très vivant même si cela paraît improbable en raison du contexte. Les deux autres parties ont été compliquées à lire. Certaines phrases font parfois presque deux pages avec des virgules, des parenthèses et des sauts de lignes, et j'avais l'impression de manquer de souffle. Je comprends que cette écriture figure l'esprit désorienté de l'opératrice qui souhaite nous mettre devant notre responsabilité collective et de ce fait ne pas être la seule à être considérée comme coupable. Mais je trouve que c'est raté et au lieu d'être en empathie avec elle, j'ai été en total désaccord avec elle. Je suis donc passé malheureusement à côté du sujet du livre.
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Naufrage

Un sujet intéressant et brûlant pour soulever un vrai problème en partant d'un fait réel, toutefois j'ai eu beaucoup de mal à comprendre la psychologie du personnage principal. Les répétitions incessantes ont gêné ma lecture. Néanmoins, la deuxième partie est brillante, très bien écrite et j'ai été subjuguée par les capacités littéraires de l'auteur qui nous plonge au cœur de la réalité, de la détresse et du vécu de ces migrants.

La troisième partie quant à elle reprend le récit du personnage principal, l'opératrice fictive aussi confuse que déstabilisante. Ce roman aurait pu prendre une toute autre dimension avec un personnage autre qui soulèverait avec pertinence les problèmes d'inaction. On assiste en tant que lecteur à deux naufrages celui des migrants et celui de l'opératrice. Mais à l'issue de la lecture je ne saurai dire pourquoi cette opératrice sombre, elle n'a pas de convictions, aucune arguments et des propos si obscurs.

Quant à la typographie qui est sensé servir le texte, elle m'a plus déstabilisée dans ma lecture que permis à mon sens de mettre en valeur tel ou tel procédé.

Le livre est original avec un sujet intéressant mais cette lecture courte et plus précisément le personnage m'a décontenancé d'où ma notation.
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