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Critiques de Virginie Augustin (270)
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Voyage aux ombres

Je m'attendais à pire vu la pléthore de production du sieur Arleston dans l'univers de Troy, mais je dois avouer que pour une fois il s'en sort plutôt bien. L’adjonction d'une co-scénariste a peut-être aidé au renouvellement de la formule traditionnelle.



Je dis renouvellement, mais n'attendez pas non plus une révolution. C'est une histoire assez standardisé dans sa forme (variation du mythe d'Orphée, entre inspiration asiatique et reprise de mythe grec) mais qui offre une réflexion sympathique à défaut d'être originale. Le début présageait plus banal dans la question de la place des femmes, mais au final c'est bien le mari qui apparait comme quelqu'un de complexe et nuancé. La fin le laisse apparaitre bien plus sympathique que le début et je trouve dommage que l'héroïne ne soit pas plus développée que ça.



Dans cette histoire de l'après-vie, on retrouve quelques clichés du monde de Troy, comme ce diablotin libidineux qui semble presque nécessaire pour rappeler qu'on est dans un univers humoristique, mais le reste de l'intrigue essaye quelques petites choses pas désagréable. Je suis juste un peu déçu que l'ensemble ne soit pas mieux construit et amène à plus de questionnements ou de réflexions sur la question du rapport de genre, la place du théâtre, ou même la question de l'importance de vivre. Bref, à la fois intéressant dans son développement mais aussi trop peu dans son déroulé.

Disons que c'est une BD qui ne m'a pas ennuyé, et pour le monde de Troy c'est déjà pas mal !
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Monsieur désire ?

Après ma lecture, j'avais une impression mitigée qui m'a obligée à attendre quelques jours pour pouvoir l'aviser enfin. Et ce que j'en tire, c'est finalement simple : une bonne BD qui ne m'a pas convaincue.



J'aime bien les scénarios de Hubert, qui a su créer un ensemble de scénarios disparates mais souvent investis de thématiques communes (la place des femmes, le sexisme, l'homosexualité, les conflits familiaux ...), et cette BD me semblait attractive. Pourtant, ma lecture m'a laissée sur ma faim pour deux raisons principales : la fin et le contexte.

Disons le tout net, je n'ai pas été convaincu par cette fin. Elle est rapide, un peu trop à mon gout d'ailleurs, et j'aurais aimé plus de développement que ces simples pages finales, une petite explication de Lisbeth avec la mère et cette fin ouverte, que je comprends dans la thématique mais que je n'ai pas trouvé satisfaisante.

D'autre part, je me suis rendu compte que la critique du monde victorien, l'hypocrisie de la classe bourgeoise et noble, l'esclavagisme (non dit) des servantes et valets, la question des mères célibataires etc ... ne m'intéresse pas vraiment. C'est là un avis tout personnel, mais je n'ai jamais eu d'intérêt pour le siècle victorien, bien trop nourri par les écrits sur la classe ouvrière pour le considérer comme attirant.

En terme de critique, je dirais aussi que j'ai eu du mal à m'attacher au personnage de Lisbeth dont on sait finalement très peu de choses et que je trouve curieusement entreprenante à la fin de la BD. Plus de développement sur elle m'aurait plus intéressé.



Maintenant que la critique est faite, comme souligné plus haut, c'est une bonne BD. Hubert dénonce l'hypocrisie d'une époque mais ne se contente pas de faire une nouvelle figure caricaturale d'un homme profondément mauvais que l'on voudra détester. Au contraire, il est développé et son histoire permet de mettre en lumière un homme qui souffre de sa condition. Une très bonne matérialisation de ce que j'appellerais le masculinisme toxique : cet homme qui a tout ce qu'il souhaite souffre pourtant de sa condition qui lui a été imposée et qui ne le satisfait pas. Un bon rappel que la richesse et la jouissance sexuelle permanente, ce n'est pas ça le bonheur.

D'autre part, Hubert met bien en relation que c'est un système qui est pourri, pas des individus : chacun est un rouage d'un machine détraquée, à l'image de la mère, noble qui a ratée quelque chose avec son fils par convention sociale, ou des servants pas toujours sympathiques (surtout ceux qui dirigent) ou des servantes devenues mères et répudiées (à une époque où préservatif, pilule et avortement sont interdits, bien sur). Le système, c'est ce qui est reproché par Hubert et auquel il oppose l'idéal de liberté que représentant alors les États-Unis dans l'imaginaire collectif. Une bonne piqure de rappel, rehaussé par le dossier à la fin de la BD, aussi intéressant que la BD en elle-même.



Donc si je suis bien conscient des qualités de la BD, réelles et qui ont tout leurs intérêts, je ne suis pour autant que peu clients de par son sujet qui ne m'intéresse pas et sa fin qui ne m'a pas satisfait même si elle a un sens dans le récit.

Je redirais donc mon avis : une bonne BD qui ne m'a pas convaincu.
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Whaligoë, tome 2

Seconde partie en demi-teinte. Autant j’avais beaucoup apprécié la découverte de ce petit village de la lande écossaise ainsi que les personnages qui composent l’intrigue du premier volume, autant je suis un peu plus dubitatif sur cette seconde et dernière partie.



J’ai trouvé que le récit semblait compressé pour tenir sur un nombre de pages restreintes. J’ai eu le sentiment que l’on saute des pans entiers de scénario et de recherche afin d’arriver au plus vite au dénouement. Dommage pour une histoire où les bases avaient été bien posées dans le 1er volume.



Ce qui m’a amené à me dire que j’aurai préféré un seul et unique volet. Plus long, mais regroupant l’ensemble du récit plutôt que cette 2e partie clairement en dessous de sa prédécesseuse. Ou alors, quitte à faire deux tomes autant prendre le temps et détailler convenablement la deuxième.



Malgré cela, le fond de l’intrigue reste bien, les découvertes sont intéressantes et parfaitement raccord avec l’ambiance de cette histoire.
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Whaligoë, tome 1

Premier tome intrigant. On découvre dès les premières pages un petit village écossais du 19e siècle dans toute sa splendeur : de la boue, des gueux, une auberge miteuse, des monolithes et un étrange cimetière dans lequel il est possible d’apercevoir un fantôme.



Le scénario nous lance assez vite à la recherche d’un auteur ayant connu un succès quelques années plus tôt, mais qui a disparu aussi vite qu’il était arrivé et qui se cacherait ici. Le personnage principal va donc chercher à découvrir qui est cet énigmatique individu tout en devant faire face à une population mécontente.



J’aime beaucoup les couleurs employées, rien d’extravagant, mais ça marche parfaitement pour cette histoire.



Je vais me lancer de suite dans le tome 2 qui, je l’espère, lèvera les voiles des mystères qui planent sur Whaligoë.



Le seul point qui m’a vraiment gêné dans ma lecture c’est la ponctuation des phrases qui commencent toutes par « Well », ok ils sont anglais j’ai compris, pas la peine de me le répéter toutes les deux phrases ahah.

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Monsieur désire ?

Lisbeth devient domestique d’Edouard, un noble qui aime choquer le monde. Il aime raconter ses débats.



En lisant cette bande dessinée, j’ai été mal à l’aise. Le discours soutenu et le langage cru sont en contradiction.

En plus, Lisbeth reste imperturbable, c’est encore plus gênant.

C’est étrange, je suis incapable de dire si j’ai aimé ou non cette lecture.

Attention au public, car il y a des scènes vraiment crues.

Je ne suis pas fan du dessin, je trouve que les personnages sont disproportionnés.

C’est un grand monsieur de la bande dessinée, je ne suis juste pas admiratrice de son style.
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Monsieur désire ?

Une bande dessinée vraiment étonnante, qui m'a surprise et séduite du début à la fin. J'avoue que le thème m'inquiétait un peu, je ne l'aurais pas lu si une lectrice au goût impeccable ne me l'avait mis entre les mains. Les rapports d'une servante et de son jeune maître, riche à l'excès et près à tout pour lutter contre l'ennui, y compris le pire, dans la société victorienne, et bien, j'avoue, je craignais que ce fut complètement glauque!

Et bien, si c'est dur, oui, ce n'est pas ce que je craignais, au contraire, c'est beaucoup plus fin, et très bien servi par le trait, très expressif. Et un gros coup de coeur pour la fin, excellente! Signalons au passage que l'édition que j'ai lu, je ne sais pas si il y en a d'autres, est pourvue aussi d'un petit dossier sur l'époque victorienne et ses rapports sociaux.
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Monsieur désire ?

Tiens, voilà un titre d'Hubert que je n'avais pas encore lu ! Je ne sais pas trop à quoi m'attendre et me laisser complètement porter par ce nouveau duo d'auteurs dans une époque bien victorienne. Edouard a tout pour être un héros qu'on déteste : égoïste, cynique, manipulateur, provocateur et nymphomane. Tout pour plaire en gros ! Alors quand il se rend compte qu'une jeune servante lui résiste et qu'elle éprouve même de la compassion pour lui, il la garde près de lui pour conter toutes ses folies nocturnes ... Rien ne la choque, monsieur désire ? C'est sombre, entraînant et surtout à découvrir ! Encore une bien bonne découverte d'un des titres réalisés en partie par Hubert.
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Premières fois

Trouvé totalement par hasard, suite à la lecture d'une liste sur Babelio, je me suis lancé dans sa lecture.



Dans ce roman graphique très ouvert d'esprit, on a le droit a 10 récits différents qui parle d'un même sujet : le sexe. Peu importe avec qui, s'il est bon ou mauvais, avec qui il est partagé, le sujet est le même mais développé différents selon les auteurs et leurs sujets liés.



J'ai apprécié certains sujets d'autres moins, comme les styles de dessin mais ça se lit assez vite !



Pour publics avertis ! Voila, vous êtes averti !
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Monsieur désire ?

Un roman graphique délicieux. Les illustrations sont de toute beauté et on pénètre très vite dans une histoire avec des personnages attachants.



Je n’étais pas initiée à ce genre littéraire et au finale j’y trouve largement mon compte.



Je recommande vivement!

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Premières fois



Qui a dit déjà que je n’aimais pas les nouvelles ? Moi, c’est vrai… mais il faut croire que je suis prête à changer d’avis…



10 histoires illustrées

10 histoires torrides

10 histoires charnelles

10 histoires sensuelles



Parfois brutales, parfois pleines de douceur et de tendresse. Toujours brûlantes…

Toutes différentes mais toutes parlent de sexualité.

La sexualité sous différents aspects.



Un moment de lecture à partager seul ou à plusieurs… sur ou sous la couette.

Une lecture à posséder dans sa bibliothèque, car c’est la première fois mais sûrement pas la dernière que je la lirai !

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40 éléphants, tome 3 : Dorothy, la poinçonneuse

Autant j'étais alléché par le tome 1 mettant en scène , autant les 2 tomes suivants ne me semblent pas concrétiser les attentes suscitées.



Le quartier d'Elephant & Castle est maintenant aux mains du gang de femmes dirigé par Emma. La police de Londres répond au gang de filles par une brigade purement féminine. Mais au cours d'une opération, Emma se fait arrêter et Lydia, déguisée en nonne se fait assassiner. Elle est victime de la tueuse en série qui aligne les nonnes comme autant de trophées macabres.



Les membres du gang soupçonnent Dorothy, légèrement déséquilibrée depuis son enfance dans uné école dirigée par des nonnes, et qui pratiquaient les sévices corporels. Les élèves étaient obligées de les infliger aux autres filles punies, sous peine d'en subir encore bien davantage. On sait que cela était monnaie courante au XXè siècle (et encore tardivement dans le siècle). Les orphelines ou les filles saisies à de "mauvaises mères" terminaient dans des couvent ou écoles catholiques qui pratiquaient plus fréquemment la violence ou l'aos sexuel que la compassion et le pardon.



Les pages sur le passé de Dorothy restent très dures et poignantes. Mais est-ce bien Dorothy qui tue les nonnes? Les auteurs réservent une fin surprenante en deux temps, très intéressante. Mais l'ancrage dans la réalité et cette fin ne sauvent pas complètement la BD du naufrage.
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40 éléphants, tome 1 : Florrie, doigts de fée

j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'univers de la bd mais une fois dedans on ne peut qu'apprécier ; l'ambiance, le lieu, et les personnages sont incroyable j'ai vraiment hâte de lire la suite



Bien que je ne sois pas une experte en bd j'ai trouvé que le style de dessin était incroyable je suis resté en admiration devant
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Monsieur désire ?

Mise en bouche raffinée pour se mettre - ou comme moi, se remettre - à la BD.



Virginie Augustin m’a harponnée par sa mise en images très délicate pour un très grand nombre de grands dessins. Elle a su donner un tempo dans les dessins que j’ai apprécié. Elle navigue entre des séries de petits dessins (toujours de tailles différentes d’ailleurs) peu travaillés afin de faire avancer assez vite l’histoire, et d’autres dessins flash allant de la demie page à la page entière qu’elle a hyper travaillés. Jamais de lassitude dans le rythme du dessin, toujours un autre jeu de fond des illustrations.

L’histoire se joue au milieu du 19e siècle, dans une maison profondément aristocratique, mais qui regroupe un beau panel de domestiques hiérarchisés et largement assez intelligents pour se frotter à « Monsieur » et ses amis.



On vogue ainsi entre le monde d’Edouard l’aristo anglais et celui de Lisbeth la domestique typée de l’époque victorienne. Le premier , Monsieur » suit le mouvement général des congénères de sa classe, à savoir le changement de lieu selon les saisons et les occupations régulièrement rejouées : année après année sa classe sociale passe des saisons de chasses à courre avec leurs festivités, à celles des saisons parlementaires et de leurs bals masqués et autres spectacles maintenant la vie sociale. La seconde, Lisbeth, jeune recrue, qui va devoir apprendre ce qu’il est bon de savoir faire mais aussi bon de savoir dire ou pas. A travers elle on retrouve tous les travers de l’époque, entre naissances illégitimes, prostitution, la précocité de l’emploi de la plupart des domestiques, la densité de la population de Londres, le monde des crimes et délits, et et et l’émigration (qui faisait déjà parler d’elle).



Elle termine son livre par ce que j’ai réellement adoré, une trentaine de pages illustrées nous emportant dans un joli voyage dans le temps. Elle y relate tous les points essentiels pour comprendre l’époque, le lieu remis dans le contexte mondiale du moment, ainsi que les problèmes sociétaux afférents.



Toute la morale victorienne est ici relatée et dessinée avec cette aisance d’une dessinatrice qui a assimilé son sujet.



Pour moi zéro faute pour une BD.

Petit clin d’oeil à Erik, babéliote éclaireur en la matière, qui m’a incité à lire quelques récits insoupçonnés sous forme de BD.
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Alim le tanneur - Intégrale

Ah ben voilà ! Ça c'est ce que j'appelle du scénario ! Et un vrai scénario, maitrisé et complet, surprenant et inventif. Et en plus, intelligent. Un vrai de vrai scénario quoi.



J'avoue qu'en lisant le premier tome, je m'attendais à un dénouement tout autre. Parce que la façon dont l'histoire va progresser et proprement géniale, avec ce pauvre petit tanneur qui est mêlé à une histoire qui va le dépasser bien vite. Mais en fait, ce tanneur devient vite un prétexte à une histoire plus travaillée dans laquelle Alim n'est qu'un personnage et pas forcément le héros.

Le propos est en fait la religion et le pouvoir, et la façon de concevoir les deux, et à cet égard le tome 4 est proprement génial, prenant des détours complètement inattendus. J'étais scié en lisant la dernière page, parce qu'on se rend compte que l'auteur savait exactement où nous emmener et qu'il l'a fait de façon très intelligente, laissant le lecteur seul juge de ce qu'il a vu. Et l'on se rend compte qu'il n'est pas si simple d'être juge, surtout lorsque l'histoire prend une telle tournure.



Ajoutez à cela un dessin bien fait et qui colle à merveille à cette ambiance, changeant selon les tomes qui se déroulent en des lieux bien différents. Il tient le coup jusqu'à la fin et l'atmosphère gentille et sympathique du premier tome se dissipe rapidement pour une conclusion plus grave et plus intelligente.



Si je ne devais retenir qu'un scénario de BD, je pense que celle-ci se disputerait la place avec Watchmen, car elle a su allier un scénario efficace et prenant avec un propos intelligent sur un sujet épineux. Pour moi, c'est un véritable joyau qu'il faut avoir lu.
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Premières fois

Un très bon recueil de récits, avec dix auteurs et une seule scénariste pour tout l'ouvrage. Les histoires sont assez différentes, avec des points de vues variés, des chutes parfois assez différentes de celles que je pensais.



Le principe des changements de dessinateurs est pas mal, certains sont vraiment agréables à l'oeil et correspondaient assez bien avec l'intérieur, et généralement l'ambiance colle assez bien au ton du récit.



Le fait est que pour un récit érotique, il réussit le pari d'allier avec un bon scénario, et de très bonnes idées, des dialogues pas mauvais non plus, bref, des bonnes histoires (sans pour autant délaisser la part érotique qui reste largement présente). En plus, les histoires parlant d'une première fois (pas nécessairement premier acte sexuel) sont variées, traitant de différentes thématiques. Le tout est bien orchestré, les points de vues sont intéressant ... Non, c'est vraiment une très bonne mise en scène qui est faite.



En fait, le recueil à réussi le pari de développer des histoires dans le domaine de la BD érotique, mais aussi de le faire de manière intelligente. Les histoires donnent matière à réfléchir (dans tout les sens que ce terme peut prendre ici), et ce n'est pas pour me déplaire. Enfin une bonne BD érotique dans ma BDthèque !
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Monsieur désire ?

C’est sans aucune doute le meilleur titre du regretté Hubert que j’ai pu lire. Il s’agit de rentrer dans la société victorienne de la fin du XIXème siècle et de voir le rapport assez particulier qui se crée entre un Master et une servante presque écarlate.



Le maître est plutôt du genre jeune beau et riche libertin qui a déjà du vécu. Il faut dire que le pauvre a été soudoyé à l’âge de 13 ans. On se croirait dans « 50 nuances de Grey » mais transposé à l’ère de la reine Victoria qui n’est d’ailleurs pas très apprécié de notre principal protagoniste pour son côté prude.



La question est de savoir ce que désire Monsieur ? Il est vrai qu’il est très inconstant. Il émet simplement l’ordre que sa domestique préférée soit présente pour l’accueillir après ses soirées de beuveries pour le border dans son lit.



J’ai littéralement adoré car il y a une véritable liberté de ton avec des dialogues plus exquis les uns que les autres sans compter sur des situations plutôt cocasses. La domestique qui est particulièrement douée va très vite comprendre le problème psychologique et essayer de le résoudre à sa façon. Il faut dire qu’il y a comme une sorte de lien particulier qui se crée sans être charnel ou amical. C’est de l’ordre de l’écoute bienveillante mais dans une relation alambiquée.



On reste dans le domaine des maisons de domestiques qui répondent à une hiérarchie et des codes très particuliers. Certes, il s’agit de faire son travail mais également d’obtenir les bonnes grâces et les faveurs du maître des lieux. Notre héroïne va aller plus loin pour trouver également sa voie et surtout sa liberté loin des frasques de notre aristocrate.



Un mot sur le dessin pour souligner une certaine élégance dans l’esthétisme. Cela comme très bien à cette époque si particulière. Il faut dire que l’auteure Augustin Virginie m’avait déjà ébloui dans la série « Alim le tanneur ». C’est non seulement magnifique mais détaillé et coloré. Cette maîtrise graphique sert le scénario et surtout c’est très agréable à lire.



Bref, une BD hautement recommandable mais il ne faut pas être trop chaste. Et puis surtout, on trouvera une profondeur inattendue sous les airs naïfs du départ.

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40 éléphants, tome 2 : Maggie Passe muraille

Une suite moins convaincante que le tome 1 qui m’avait laissé une solide impression de maîtrise et de nouveauté. On suit la guerre des gangs entre Stocker et les Eléphants. Cela se durcit. On perd un peu le fil des intrigues. Entre voyance, cambriolage, extorsion de fonds, adultère, corruption de juges… Et lorsque la situation semble désespérée, les 40 éléphants arrivent à retomber sur leurs pattes… Boum.



Le trait m’a paru moins net. L’intrigue m’a paru moins nette aussi. J’ai donc pris moins de plaisir à lire ce 2è tome. Cela dit, cela permet de mettre l’accent sur d’autres membres des 40 éléphants, dont la couturière qui bricole les manteaux « à poches larges », bien nécessaires pour les vols à la tire, et quelques autres passées sous silence dans le tome 1.
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40 éléphants, tome 1 : Florrie, doigts de fée

Une chouette BD de Kid Toussaint qui semble transformer en or tout ce qu'il touche.



Nous sommes à Londres dans les années 1920. La guerre a vidé les rues, les campagnes et les usines de ses hommes. Les femmes ont pris, bien forcées, leur place un peu partout, y compris dans le crime. Elles sont 40 dans le quartier Elephant & Castle, 40 éléphants, donc. Elles font "tout"... vol, arnaques, faux papiers, rapines, meurtres, faiseuses d'anges... Mais les hommes reviennent et entendent bien mater les femmes et faire disparaître leur gang.



Dans cette guerre des gangs qui débute arrive Florrie, douée en pickpocket. Elle est débrouilarde, pas maladroite de ses mains et elle déboule façon éléphant dans un magasin de porcelaine dans le gang. Mais ses motivations ne sont pas aussi claires qu'elle veut bien le dire. Les 40 éléphants font du trafic d'enfants et Florrie entend bien y mettre fin et retrouver son neveu. Un lien étrange la lie à un inspecteur de police. Si cela se savait parmi les 40 éléphants, cela ferait du bruit. Voilà Florrie obligée de faire un peu le ménage au sein du gang.



C'est très vif, un thriller intéressant, bien ficelé, un rythme soutenu, des personnages complexes et attachants (même les "mauvais"). Rien n'est tranché, ni blanc ni noir et tout peut basculer en quelques cases. C'est aussi un des points forts de la BD. Pour ne rien gâcher, le dessin est très agréable également.
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Alim le tanneur, tome 1 : Le Secret des eaux

Wilfrid Lupano nous transpose dans un univers fantastique fortement teinté de Moyen-Orient. Soleil, sable, maisons à toit plat, souk, thé sous les voiles tendus... Grâce au dessin de Virginie Augustin, on a chaud quand le soleil est à son zénith.



Alim est un hors-caste, un sans-dent, un moins que rien, taillable et corvéable, insultable à merci. Il vend des articles en cuir de sirène tueuse. N'allez pas vous imaginer des sylphides graciles... les sirènes tueuses sont d'immondes monstres marins qui feraient peur à Freddy Krueger.



Alim est également le père de Bul, une adorable rebelle gaffeuse de 4 ans... Son don: foutre son père (et elle, par voie de conséquence) dans les ennuis les plus noirs... Par exemple? Rien de moins que condamné à être exhibés dans une cage en place publique et exécuté au dernier jour des festivités annuelles en l'honneur de Jesameth, un héro disparu et élevé au rang de dieu...



C'est redoutablement bien mené. Les méchants sont laids, violents et de mauvaise foi. Les gentils sont... gentils. C'est rodé et efficace. On innove par petites touches. Pas de temps mort. du contenu, de l'action, du suspense, un peu d'humour et de la poésie (vous ai-je parlé du dessin de Virginie Augustin...?). Bref, un album qui se lit bien et qui réclame sa suite.
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Monsieur désire ?

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en empruntant ce livre. Et finalement dans l'ensemble je l'ai bien aimé!



Le dessin aux crayons est très agréable dans son côté brut. Il n'y a aucune couleur vive, ce qui va parfaitement avec l'époque du récit.



L'histoire de cet aristocrate est assez intéressante, tout comme sa relation avec sa domestique. J'ai apprécié les réflexions faites sur l'ordre social.



Par contre, je n'arrive pas à savoir si j'ai aimé cette fin?! Je pense que j'aurais apprécié quelques pages de plus...
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