Citations de Virginie Grimaldi (4130)
Les chocs marquent davantage que les bons moments. Ces derniers, je les consigne dans un cahier depuis sa naissance, un peu pour lui, un peu pour moi. Je le lui donnerai le jour de ses dix-huit ans, dans la grande boîte bleue avec ses premiers chaussons, sa première sucette, son doudou et son carnet de santé. Si je pouvais, j’enfermerais dans une autre boîte ses mauvais souvenirs et j’y mettrais le feu.
À force de vivre dans le même quartier, nous avions fini dans le même lit. Il était tout le contraire de ce que l’on attend de son premier amour : égoïste, rustre, infidèle, moqueur. Il m’avait fait perdre ma virginité et pas mal d’illusions. À part eux, tous les garçons qui m’avaient intéressée ne l’avaient même pas su. Toi, je ne te reverrais pas après le stage.
Ma plus grande peur à moi, c’est d’oublier. Plus les jours passent, plus je redoute de perdre le son de sa voix, son odeur, sa peau. Quand j’ai fait ma valise, j’ai pris un de ses tee-shirts dans la panière à linge sale. Je l’ai plié dans un sac plastique, que j’ai fermé d’un double nœud, puis je l’ai rangé dans une boîte. Si l’odeur disparaît un jour de ma mémoire, je pourrai la retrouver.
La joie a déserté, l’envie s’est fait la malle, l’espoir a fui. Je vis parce qu’il le faut, j’existe par automatisme. Je suis éteinte à l’intérieur d’une enveloppe qui fait semblant.
On dit que le temps adoucit le chagrin, pour moi c’est le contraire. J’ai mis du temps à aller mal. Au début, je n’avais aucun doute : Ben allait revenir. C’était une terrible erreur, il ne pensait pas réellement ce qu’il disait, il allait s’en rendre compte et on en rigolerait tous les deux. Lui plus que moi.
Je n’aime pas le champagne. Je n’aime pas l’alcool, de manière générale, ni tout ce qui peut me faire perdre le contrôle. Mais, ce soir, je vais faire une exception. On ne fête pas ses dix ans de mariage tous les jours !
Un jour, nous aurons tous disparu, me dit Louise. Nous, vous, tous ceux que nous connaissons... Le soleil continuera à enchanter les gens, mais nous ne serons plus là. Le temps passe, et on passe avec. Il est souvent trop tard quand on se rend compte que l'on est passé à côté de sa vie.
tu verras, mon petit. Tout au long de ta vie, tapis au fond de toi, tu garderas les mêmes besoins. Être aimé, rassuré, ne pas être seul, avoir toujours à manger et à boire, te distraire, qu'on s'occupe de toi et avoir à tes côtés une personne qui t'aime plus qu'elle-même.
Si la vieillesse était douce à vivre, personne ne voudrait que ça s'arrête. Le fait qu'elle soit si rude rend l'existence moins attachante. La vieillesse a été inventée pour se détacher de la vie.
Rien ne ressemble plus à un vieux qu'un autre vieux, un peu comme les bébés ou les caniches abricots. Ils ont tous les mêmes cheveux - qu'ils soient vrais ou synthétiques -, le même dos voûté, les mêmes lunettes, les mêmes tremblements et les mêmes regrets plein la voix.
C'est l'apanage des moments traumatisants, paraît-il. Ils s'incrustent si profondément dans le cerveau et dans la chair qu'on ne cesse de les revivre par la suite, comme un film dont on visionne la même scène à l'infini.
Ça c'est une bonne nouvelle! S'exclamé ma nouvelle collègue. Vous savez ce qu'on dit: caca du matin, journée sans chagrin! Je marque un temps d'arrêt. Ma voiture se trouve à quelques mètres, si je cours vite, elle ne me verront pas déguerpir. Pourtant, mue par une sorte de résignation, je laisse mes pieds reprendre leur marche dans le sillage d'Isabelle.
J'entends les ressorts de mon canapé grincer. Puis un soupir énervé. Et la voix de Marine: - C'est impossible de dormir sur ton canapé, il est encore plus mou que la bite de mon ex! Ou alors cette phrase, comme dernier souvenir, c'est pas mal.
Raphaël doit remarquer mon air désespéré, parce qu'il m'adresse une clin d'oeil et sort: - sinon, je sais faire l'hélicoptère avec ma bite. Je parie que t'as déjà pris l'hélicoptère, Julia, pas vrai? J'essaie de garder mon sérieux, mais la mine choquée de mes deux collègues à raison de ma volonté.
Son coeur, Marie compte bien le garder pour elle. La dernière fois qu'elle l'a confié à quelqu'un, il le lui a rendu en mauvais état. Elle en a déduit que les gens ne faisaient pas attention à ce qui ne leur appartenait pas et l'a mis à l'abri dans du papier bulle. On n'a pas besoin d'être deux pour être heureux.
"Plus profondément le chagrin creusera votre être, plus vous pourrez contenir de joie." Khalil Gibran
Son coeur, Marie comptait bien le garder pour elle. La dernière fois qu’elle l’a confié à quelqu’un, il le lui a rendu en mauvais état. Elle en a déduit que les gens ne faisaient pas attention à ce qui ne leur appartenait pas et l’a mis à l’abri dans du papier bulle. On n’a pas besoin d’être deux pour être heureux. Comme si la vie se résumait à ça, comme si le bonheur n’était accessible qu’aux paires. Il y a bien d’autres choses à faire qu’aimer quelqu’un… et elle a hâte de commencer.
Dans le miroir,c'est elle.Enfin elle.Quand elle rêvait sa vie,c'est comme ça qu'elle se voyait.
Le corps change pas les sentiments.
Parce que la vie, c'est comme un tour de magie. Quand on est enfant, on ne voit que le devant de la scène. C'est fabuleux, on s'émerveille, on se pose des questions, on a envie d'en savoir plus. Et puis, on grandit. Peu à peu les coulisses se dévoilent, on réalise que c'est compliqué. C'est moins joli, c'est même parfois moche, on est déçu. Mais on continue quand même à s'émerveiller.